Le scialet funéraire du Bois des Vouillants, Fontaine (Isère) - article ; n°11 ; vol.60, pg 847-857
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1963 - Volume 60 - Numéro 11 - Pages 847-857
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Aimé Bocquet
Le scialet funéraire du Bois des Vouillants, Fontaine (Isère)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963, tome 60, N. 11-12. pp. 847-857.
Citer ce document / Cite this document :
Bocquet Aimé. Le scialet funéraire du Bois des Vouillants, Fontaine (Isère). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1963, tome 60, N. 11-12. pp. 847-857.
doi : 10.3406/bspf.1963.3962
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1963_num_60_11_3962Le scialet funéraire du Bois
des Vouillants-Fontaine (Isère)
A. BOCQUET*
(Travail du Centre de Documentation de la Préhistoire Alpine).
Voici brièvement exposés les premiers résultats d'une fouille qui a
livré un riche matériel céramique dans un scialet (1) distant seulemenl
de 3 km du cœur de la ville de Grenoble.
Il ne sera pas procédé à des études exhaustives des documents; nous
nous contenterons d'en mentionner l'existence, d'en décrire sommaire
ment quelques éléments importants et d'indiquer les conditions bien
particulières de leur gisement. En effet il serait, à notre sens, regrettable
de retarder la parution de cette note préliminaire, car les difficultés
techniques de la fouille elle-même nous font supposer une longue
attente avant de voir la fin des travaux.
La section archéologique du Spéléo-Groupe du Club Alpin Français
de Grenoble continue ses recherches dans le scialet et nous pensons
que celui-ci est loin d'avoir livré tous ses secrets et toutes ses richesses;
notre groupe est encouragé à poursuivre ses efforts par le fait même
que les premiers éléments acquis se sont montrés, par leur importance
et leur originalité, d'un grand intérêt pour la protohistoire des régions
alpines.
La typologie nous a permis de dater un très beau matériel de céra
mique de la période du Bronze Récent ou d'une phase ancienne du
Bronze Final. Il faut remarquer que cette époque est assez mal illustrée
dans ]a région grenobloise, où jusqu'à présent aucun gisement funéraire
de cette importance n'avait été découvert (2).
HISTORIQUE
En 1956, au cours d'une prospection spéléologique, deux jeunes gens
du S.G.C.A.F., MM. Peyrard et Gautier, explorèrent un scialet sur le
plateau du Bois des Vouillants. Dans le fond d'une petite fissure peu
accessible, à la surface d'un plan incliné de terre, ils ramassèrent
quelques tessons de poterie non tournée. Ils conservèrent ces morceaux
et, en 1958, ils entreprirent le premier sondage dans cette zone du
scialet.
Dès le début, ce sondage s'avéra riche en céramique et en ossements,
et l'on reconnut rapidement parmi ceux-ci des fragments de crânes
humains. M. Combier, Directeur régional des Antiquités Préhistoriques,
(*) Reçu le 13 décembre 1963.
(1) Dans les Alpes, un «scialet» est une large fissure, plus ou moins verti
cale et profonde, ouverte dans un massif calcaire et plus communément appelé
« aven ».
(2) Au mois de février 1963, un jeune spéléologue a trouvé, dans une résur
gence près de Villard-de-Lans (Isère), une coupe carénée à décor cannelé, du
même type que celles qui ont été exhumées du scialet (pièce inédite). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 848
informé de la découverte, se rendit sur les lieux et publia une première
information à ce sujet dans Gallia-Préhistoire (3).
Depuis 1958, l'équipe du S.G.C.A.F. n'a poursuivi que sporadiquement
ses recherches dans le scialet; comme nous le verrons en effet, les con
ditions de gisement sont tellement défavorables que d'autres chantiers
attiraient plus" facilement les amateurs du groupe.
Pourtant ce travail intermittent n'a pas été infructueux et de nou
veaux documents sont venus augmenter nos premières trouvailles. Une
nouvelle mise au point ainsi que des conclusions provisoires parurent
encore dans Gallia-Préhistoire (4).
SITUATION
Le scialet s'ouvre à une altitude de 285 m environ, dans les bois des
« Vouillants » qui dominent la nouvelle cité industrielle de Fontaine,
près de Grenoble. Ces bois recouvrent un plateau calcaire qui sur
plombe, par une falaise abrupte, la plaine de l'Isère et du Drac. L'entrée
du scialet se place à une vingtaine de mètres du bord de la falaise et à
quelque 10 m du chemin menant aux réservoirs d'eau de la ville de
Fontaine.
On y accède par la route qui part de la carrière abandonnée des
« Perrières » et qui monte vers le hameau des « Vouillants ».
Le scialet occupe les parcelles 122-123 Section Al du cadastre de
Fontaine, au lieu-dit « La Rochasse ». Ses coordonnées, prises sur
la carte au 20 000e Grenoble n° 7, sont les suivantes : x = 863, y =
325,9.
SITE ET CONDITIONS DE GISEMENT
Le scialet a deux petites entrées voisines qui se poursuivent par
une large fissure s'enfonçant obliquement vers l'Ouest, dans les couches
à silex du calcaire sénonien. A une profondeur de 8 m, la fissure est
comblée par des éléments détritiques de calibres divers, provenant
autant des parois que de l'extérieur et qui s'entassent en plan incliné
vers le fond. Vers — 18 m, la fissure se divise en deux : une partie
continue horizontalement; l'autre, beaucoup plus étroite, se dirige vers
le Nord-Ouest en prenant immédiatement une grande profondeur (ABC
du Plan 1, Fig. 1).
C'est cette dernière portion qui recèle le gisement archéologique
actuel, dans les éléments de remplissage qui la comblent partiellement.
Cette fissure a une largeur maximum de 70 cm et elle présente des
étroitures importantes qui ont permis à des blocs de se coincer;
ceux-ci ont arrêté la terre fluant dans le scialet. Cette terre est humide,
lourde, argileuse, irrégulièrement tassée; elle laisse parfois des creux
importants sous les blocs; dans ces creux, nous avons trouvé des frag
ments osseux, comme si ceux-ci avaient été entraînés par les eaux et
lavés.
Le matériel archéologique est inclus dans cette masse de rochers et
de terre, irrégulièrement réparti. Si certaines zones, en effet, s'avérèrent
très riches, d'autres par contre se montrèrent stériles et il nous est
arrivé de sortir 1 m3 de déblais sans rencontrer un os ou un tesson
de vase.
On a souvent retrouvé des fragments jointifs d'un même vase à plu
sieurs mètres de distance les uns des autres; par ailleurs de nombreux
fragments du même vase pouvaient être souvent rassemblés dans une
très petite zone.
(3) Gallia-Préhistoire, t. II, 1959, p. 196. Nous remercions M. Combier de son
aide bienveillante et de ses conseils qui nous furent si utiles dès le début des
fouilles et qu'il n'a cessé de nous apporter depuis.
(4)t. IV, 1961, p. 320. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 849
ENTREES
EtiTUtS
3
4 _ ";_ EbOULli FOuiLLt
Fiy. 1. Topographie du scialet des « Vouillants ». 1. Plan du scialet. En
ABC, la fissure archéologique. — 2. Coupe de la fissure d'entrée montrant la
descente sur l'éboulis vers la fissure archéologique qui prend naissance en
A. — 3. Coupe du gisement (ABC) avec en pointillé, le tracé primitif de
i'éboulis dégagé. 850 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
De telles constatations sur les conditions du gisement font paraître
toute étude stratigraphique illusoire. On présume que le remplissage a
dû se faire par des pentes assez fortes, mais aucun élément ne nous
permet d'évaluer ces pentes. Aucune coordonnée ne peut donc avoir
de valeur relative, la seule qui importe pourtant. D'autre part, certains
indices nous font supposer que des éléments anciens ont dû être
arrachés et recouvrent plus bas des plus récents.
Dans l'état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons même pas
dire si le matériel a été jeté dans la fissure ou s'il a été déposé plus
haut, dans des zones encore inexplorées, et charrié par la suite au gré
des perturbations naturelles (orages ou tremblements de terre). Nous
comptons fortement sur nos fouilles ultérieures pour éclaircir ce point
important.
Nous sommes descendus de 7 m environ verticalement dans cet
éboulis, depuis le début du sondage en 1958 (Coup

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