Le temple de la forêt d'Halatte et ses ex-voto - article ; n°1 ; vol.18, pg 153-163

Victor-Amédée Decaixdesaintaymour

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Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial - Année 2000 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 153-163
11 pages

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• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_PICARDIE
• Publié le: 01 janvier 2000
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Extrait

Victor-Amédée de Caix de Saint
Aymour
Le temple de la forêt d'Halatte et ses ex-voto
In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 18, 2000. pp. 153-163.
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de Caix de Saint Aymour Victor-Amédée. Le temple de la forêt d'Halatte et ses ex-voto. In: Revue archéologique de Picardie.
Numéro spécial 18, 2000. pp. 153-163.
doi : 10.3406/pica.2000.2481
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_1272-6117_2000_hos_18_1_2481archéologique de Picardie 2000 - n° spécial 18 Revue
LE TEMPLE DE LA FORET D'HALATTE
ET SES EX-VOTO
Comte Vïctor-Amédée de CAIX de SAINT AYMOUR (t)
N.D.L.R. : Ce texte, publié en 1907 à Caen, par Henri Delesques, imprimeur-éditeur, reprend, à quelques mots près, la
communication faite par Victor-Amédée de Caix de Saint Aymour au LXXIIe Congrès archéologique de France, tenu à
Beauvais en 1905. par la Société française d'Archéologie C'est un petit ouvrage déformât in-8° de 32 pages, avec
deux photos en noir et blanc, hors texte, présentées « à l'italienne » (170 X100 mm), que nous restituons, pour des com
modités d'impression, en format « portrait ».
Victor-Amédée de Caix de Saint Aymour est né le 26 avril 1843 à Senlis; il demeure au château d'Ognon, détruit pen
dant la première Guerre mondiale, et il s'éteint à Paris le 2 décembre 1920. Ancien élève de l'École des Chartes, puis de
l'École des Langues orientales, il devient membre de la Société des Antiquaires de Picardie, avocat, puis Conseiller
général. Caix de Saint Aymour fait partie de cette élite intellectuelle régionale qui s'intéresse de très près à l'archéologie
dans le Nord de la France à suite des grands travaux activés par Napoléon III. Il est l'un des membres fondateurs du
Comité archéologique de Senlis en 1862 et il en deviendra vice-Secrétaire puis vice-Président. Ardent patriote, il
prend part, comme volontaire, au côté des assiégés à la défense de Paris en 1870/1871 et livre quelques pamphlets sur les
"Barbares" pendant et après la guerre de 1914-1918. Avant le conflit, il avait été chargé par le Ministère de l'Instruction
d'une mission d'information dans les pays du Sud des Balkans.
(page 5) vétérinaire de Senlis, citait et reproduisait, dans
une brochure technique, quelques-uns des ex-voto
La première mention du temple de la forêt figurant des corps ou des parties d'animaux.
d'Halatte remonte à l'année 1867 (1). Mais les bois
ayant recouvert cet emplacement, c'est seulement Notre petit sanctuaire rural a donc été très som
en 1872 qu'une nouvelle exploitation de coupe mairement étudié jusqu'ici et je suis heureux de
ayant eu lieu, M. Fautrat, alors inspecteur des pouvoir en parler aujourd'hui un peu plus longue
forêts, signala de nouveau ce gisement archéolo ment.
gique au Comité de Senlis (2).
Grâce aux subventions fournies par le Comité, par
la préfecture de l'Oise et par diverses générosités
Si l'on a rencontré fréquemment dans la Gaule du particulières, des fouilles méthodiques purent être Nord des temples de l'époque gallo-romaine - je entreprises dès les premiers mois de l'année 1873 et citerai seulement dans notre département ceux de les objets trouvés dans ces fouilles furent déposés
Champlieu, du Mont-Berny et de Hermes - les au musée archéologique de Senlis, où ils se trou
sanctuaires consacrés, comme le nôtre, à quelque vent encore (3).
pèlerinage populaire, sont beaucoup plus rares ou,
du moins, on n'a recueilli qu'en fort peu d'endroits (page 6)
les accumulations d'ex-voto caractéristiques de ces
sortes de sanctuaires. On conserve bien, dans beauBien que ces recherches remontent, comme on le
coup de nos musée, des sculptures isolées présenvoit, à une époque déjà ancienne, aucun travail
tant les d'ensemble n'a paru, jusqu'ici, sur le temple votif
d'Halatte. Chargé des fouilles et délégué par le
(page 7) Comité archéologique de Senlis, j'ai seulement fait,
le 9 avril 1874, une courte communication à ce sujet
caractères d'ex-voto et provenant sans doute de à la réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne.
quelque pèlerinage non étudié, mais on n'a fouillé Au même moment, notre eminent confrère, M. de
méthodiquement un très petit nombre de sancRozière, signalait notre monument à la Société des
tuaires. Antiquaires de France. Puis M. Vinet, auteur de
dessins des ex-voto, gravait quelques-uns de ces (1) Comité archéologique de Senlis, 1867, p. DC, XVH. dans le Magasin Pittoresque, avec un article (2) Ma., 1872, p. LXXXI. de quelques lignes, dans le numéro de mars 1876 (3) Ma., 1872, p. LXXXVm; 1873, p. V, VI, LV et LXHI; Enfin, un peu plus tard, M. Cagny, le distingué 1876, p. XXIX.
153 de CADC de SAINT AYMOUR - FouiUe du XIXe siècle du temple d'Halatte Vîctor-Amédée
Parmi ces derniers, on peut considérer comme Si la présence presque exclusive des ex-voto dans
tout à fait caractéristiques le temple des Sources de le périmètre de cette construction nous permet d'y
la Seine et celui d'Esssarois (Côte-d'Or). Un simple voir, avec la plus grande probabilité, le sanctuaire
coup d'œil jeté sur les figures qui accompagnent les proprement dit, cette probabilité se change en cert
mémoires de MM. Baudot, Ed. Flouest et Mignard itude si nous étudions les diverses parties de cette
(1), sur ces deux temples, montrent l'analogie comp portion de notre monument que nous appellerons
lète qui existe entre ces sanctuaires et celui de la définitivement le « sacellum » (1)
forêt d'Halatte, au moins en ce qui concerne les ex-
(page 9) voto recueillis dans les musées de Dijon et de
Châtillon-sur-Seine. C'est la même facture grossièr
On entre dans notre « sacellum » par une porte e, avec une tendance cependant vers un art moins
située en plein levant, orientation caractéristique imparfait; c'est la reproduction des mêmes objets,
des temples anciens et qui se retrouve dans les le simulacre des mêmes maladies. Il est impossible,
sanctuaires votifs des Sources de la Seine et en un mot, de ne pas considérer ces deux temples
d'Essarois. Cette circonstance est encore parfaitvotifs comme des témoignages identiques d'un
ement indiquée par une énorme pierre de taille ne culte analogue, d'une même civilisation.
pouvant être autre chose qu'un seuil ou une
marche. Le peu de place dont je dispose ne me permettra
pas de m'étendre bien longtemps ici sur les ex-voto
Cette porte se trouvait couverte par un péristyle de temple d'Halatte; mais je dois tout d'abord don
ou un portique Que soutenaient des colonnes, dont ner la description du sanctuaire lui-même, qui se
nous avons trouvé à cet endroit des restes considér
ables. (page 8)
On sait que dans les temples païens, l'autel était composait essentiellement de trois parties : le sanc
ordinairement placé, non dans la « cella » ou chatuaire ou « sacellum » proprement dit; un mur
pelle intérieure, mais dans le portique ou « prod'enceinte extérieur; un petit bâtiment attenant à ce
naos », qu'on appelait aussi « delubrum ». La mur extérieur et formant avant-corps dans l'inté
« cella » était réservée aux statues des dieux; c'était rieur de la cour.
l'endroit saint par excellence, où le vulgaire ne
pénétrait pas. Ce qui nous ferait croire que cette
disposition se retrouvait dans notre temple, c'est
que le plus grand nombre de nos ex-voto a été ren
Nous donnons le nom de sacellum à une construc contré dans les ruines du « pronaos ». Si cela ne
tion à peu près carrée, située presqu'au milieu de la nous donne pas la certitude que ces ex-voto aient
cour formée par le mur d'enceinte. Cette construc été placés autour de l'autel, en actions de grâces
tion avait les dimensions suivantes: côtés sud et des guérisons obtenues par le mérite des sacrifices
nord, 8m 60; côté ouest, 7m 10; côté est, 6m90. C'était, offerts sur cet autel, cela nous permet au moins de
à n'en pouvoir douter, le sanctuaire proprement constater que ces ex-voto étaient particulièrement
dit. accumulés sous le portique antérie