Le travail entre corps et technique - article ; n°1 ; vol.81, pg 215-223
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Description

Communications - Année 2007 - Volume 81 - Numéro 1 - Pages 215-223
L’association entre travail, corps et technicité est le plus souvent faite au prix d’une conception réductrice du travail comme labor ou comme oeuvre. En nous appuyant sur des traditions qui partagent une perspective anthropologique, nous montrons l’intérêt d’appréhender autrement le lien entre travail, corps et technique. Saisir le travail comme une activité technicienne permet en effet d’explorer ce qui s’y fabrique: l’émergence d’objets, de sujets, d’élaborations normatives, d’attachements sensibles, de savoirs professionnels.
The association between work, body and professional skill is most often made with a conception of work as “oeuvre” or as “labor”. Following traditions that share an anthropological perspective, we reconsider the link between work, body and technique. Interpreting work as a field of practices enables us to investigate then what is made at work: objects, subjects, norms, values, emotions and professional knowledge.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2007
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Alexandra Bidet
Le travail entre corps et technique : dulaborà l’agir créatif
L’attention portée aujourd’hui au travail commeactivité, entre corps et technique, puise aux sources mêlées de l’anthropologie technique fran-1 çaise, de la tradition pragmatiste américaine et de la phénoménologie . Loin d’être un simple effet de mode, ce regain d’intérêt résulte d’une convergence de ces traditions intellectuelles vers un ensemble de résultats, dont nous présentons ici l’actualité. Si la distinction entre tâche prescrite etactivitéest ancienne en ergo-nomie, la sociologie ne s’est intéressée que récemment au caractère incarnéetéquipédes situations de travail – à leur « écologie concrète », 2 selon l’expression d’I. Joseph . Dans cette littérature, dominée par les figures antinomiques et symétriques du « métier artisanal » et du « travail ouvrier taylorisé », l’œuvreet lelaboront longtemps éclipsé les actes, actions ou opérations propres au travailen train de se faire. Le débat des années 1990 sur la « fin du travail », « valeur en voie de disparition », a ainsi réinvesti le travail commelabor, à la fois peine, contrainte et dépense. Or, en méconnaissant la technique, ce « rapport opératoire au monde », on manque l’articulation entre les formes sociales et techniciennes du 3 travail . De même, on laisse échapper les modes de vulnérabilité et de lien social propres aux espaces particulièrement « outillés » du travail contemporain. Mais il est un enjeu encore plus général : comprendre la genèse des capacités d’action, cette créativité de l’agir dont H. Joas a montré la durable marginalisation en sciences sociales au profit des modè-4 les de l’action rationnelle et de l’action à visée normative . Aborder le travail comme une activité, entre corps et technique, c’est pouvoir en effet saisir sa dynamique créatrice et lesressortsde l’engage-ment au travail, entre ennui et créativité, assurance et vulnérabilité, foca-lisation et circulation, aisance et perplexité… Nous entendons ici montrer que ce renouvellement de la sociologie du travail s’appuie sur une concep-215
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