Le Tumulus de la Rouvière (Contribution à l'étude des monuments mégalithiques du Gard) - article ; n°7 ; vol.26, pg 397-407

Capitaine M.Louis, René Bruguière

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1929 - Volume 26 - Numéro 7 - Pages 397-407
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1929
• Nombre de lectures: 39
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Capitaine M. Louis
R. Bruguière
Le Tumulus de la Rouvière (Contribution à l'étude des
monuments mégalithiques du Gard)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1929, tome 26, N. 7-8. pp. 397-407.
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Louis M., Bruguière R. Le Tumulus de la Rouvière (Contribution à l'étude des monuments mégalithiques du Gard). In: Bulletin
de la Société préhistorique française. 1929, tome 26, N. 7-8. pp. 397-407.
doi : 10.3406/bspf.1929.6737
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Ж^е> Tumulus de la Rouvière
(Contribution à l'étude
des monuments mégalithiques du Gard).
le Capitaine M. LOUIS et René BRUGUIÈRE
Le Tumulus de la Rouvière est situé à 300 mètres environ au Nord-
Ouest du Mas « la » et à 100 mètres à l'Ouest du « Chemin
de Calvas », dans le terrain militaire dit « Champ de manœuvres de
Cal vas » à 3 kilomètres environ au Nord du centre de la ville de
Nîmes (Fig. 2).
Le tumulus pondant los fouilles, côté Sud.
Description extérieure. — Vu du Sud, ce tumulus se. présente sous
la forme d'un imposant galgal, en forme de cône, d'une hauteur de
4 mètres environ. Vu du Nord, la hauteur est réduite à 3 mètres, le
tumulus étant à cheval sur deux terrains présentant une dénivella
tion de un mètre environ et, reliés par une pente de raccordement.
Le tertre est inclus dans un quadrilatère de dimensions : côté N,
23 mètres ; côté 0, 19 mètres ; côté S, 19 mètres ; côté E, 21 mètres;
donc grossièrement un carré de 20 mètres de côté nettement dessiné
par les charruages rectiligues et tangents à sa base. Ce tumulus
recouvert de cailloux de calcaire barutélien donne à première vue
l'aspect d'un énorme tas résultant d'épierrements et avait toujours
été considéré comme tel. Cependant l'examen attentif a montré:
1° la présence sur ses lianes de débris de tuiles et de poteries gallo-
romaines, et de briques grossières contenant de gros fragments de 398 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
calcite, comme on en rencontre fréquemment dans les « oppida » de
la région; 2° l'existence sous la couche superficielle de cailloux quel
conques (épierrement), d'une couverture de terre tassée, recouverte
d'une maigre végétation et donnant à l'ensemble, abstraction faite
de la première couche de pierres surajoutées, l'aspect d'un cône de
terre battue. Il ne s'agit donc pas là d'un clapier vulgaire, mais d'un
tertre élevé dans un but déterminé et remontant au moins à l'époque
gallo-romaine. C'est l'ensemble de ces considérations qui nous a
déterminé à entreprendre l'exploration, malgré l'énorme quantité de
matériaux à remuer.
V -;.'"■«,
Lo tumulus pendant los fouilles, côté Ouest.
Après avoir obtenu des nulorilés militaires compétentes les auto
risations nécessaires la fouille l'ut entreprise le 2.'î octobre 1928. Les
travaux, rendus très délicats par le poids des déblais, leur cube con
sidérable, des éboulemcnts incessants, ont demandé 45 journées
d'homme.
Il convient de signaler que le tumulus est prolongé vers l'Ouest
par une ligne de clapiers bas, paraissant être des ruines de cabanes
s appuyant au Nord contre le talus résultant de la dénivellation entre
les deux champs, et dans lesquels nous avons trouvé de la tuile et
de la poterie gallo-romaine (nous nous proposons, par la suite,
d interroger aussi ces vestiges).
Fouilles et trouvailles. — Alin de nous assurer s'il existait une
communication ou une pénétration de cette ligne de clapiers dans
l'intérieur du tumulus, nous avons débuté par une tranchée Nord-
Sud, sécante à l'ouest et à environ 2 mètres du bord du tertre.
Cette fouille n'a rien donné. Partant de là, une nouvelle tranchée SOCIÉTÉ PRÉHISTOKIQUE FUANÇAISR 399
a été ouverte droit vers le centre et dans la direction Ouest-Est.
Cette coupe menée jusqu'à un mètre au-dessous du sol naturel, nous
a permis de constater ; 1° la présence dans les cailloux formant la
masse du tumulus d'une quantité de terne considérable, colmatant
les pierres, et nous apportant la preuve quMl ne s'agit là, en aucune
façon d'épierrement ; 2° l'existence de très nombreux débris de pote
ries gallo-romaines : o) à pâte jaune peu cuite, 6) à pâte rosée, très
cuite, travaillée au tour. Ces débris appartiennent, en général, à des
vases assez grands et les morceaux sont groupés et associés à des
fragments de briques ou de tuiles de la même époque (PI. II, L. M.
N. O. Q. R. S. T. U. V.) ; 3° l'existence de traces de foyers peu
importants noyés dans la masse, à hauteur de ce que nous appele-
rons plus loin le premier tumulus (couche du tertre funéraire) et
sans autres restes qu'un peu de matière charbonneuse ; 4° la struc-
В с, coupe du mur (fig-. 4); A, coupe du tumulus (fig. 3).
b) Silhouette extérieure. Tumulus gallo-romain. M, mur inclus dans le tumulus.
a) — du tumulus de l'Age du Fer. N, fondations irréguliéres et en
<•) — en cours de fouilles. retrait.
cl) déblais. S, partie enlevée du centre.
R, Rocher naturel. G, vases funéraires et ossements.
ture interne du tumulus ainsi constituée (fig. 3) a) une mince couche
superficielle de terre blanchâtre ; b) de gros blocs placés, semble-t-
il, avec un ordre plus ou moins intentionnel (?) comme pour consti
tuer une carapace ; c) une couche de pierraille peu tassée, sans ordre
apparent, et contenant de très nombreux tessons de poterie gallo-
romaine ; d) une mince couche de terre noirâtre et humide différant
absolument comme aspect de la première couche (a) superficielle ;
é) une couche de pierres plates placées en carapace ; f) une couche
de cailloux quelconques et en général petits, colmatés par cette
même terre noirâtre ; g) le sol naturel d'argile rougeàtre ; h) le rocher.
Les couches e, f, g, sont absolument exemptes de débris, gallo-
romains, dont quelques-uns sont encastrés par pression dans la
couche d. 400 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Arrivés au centre du tumulus nous avons rencontré, posées sur
le sol naturel, des pierres plates. Sous ces pierres des fragments de
vases. (Voir Fig. 1.)
Les premiers fragments trouvés, en terre gris-bleue serraient entre
eux des cendres, de la terre et des fragments d'ossements très tenus,
plus ou moins calcinés et irrécupérables. Les autres tessons ne con-
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fondations environ dans sèches tenaient fragments donné morceau suite de calcination, le de autre d'une tumulus au l'exploration, rien. de continues Nord bronze, chose longueur poteries Quelques ont et du de que été centre. recouvert est direction samicnnes dans trouvés des de fragments légèrement 9 poteries Il les mètres a à Est-Ouest, d'une autres été coté (PI. d'ossements gallo-romaines dégagé. et plus et épaisse d'une IL parties au haute Л. coupe même La К.). hauteur couche hase du que humains, lin le niveau, tumulus, et tertre le de mur quelques de niveau ce 0m70 rouille. ainsi en à3 mur, sans pierres n'a mètres actuel inclus qu'un rares trace sans pas La SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 401
du champ Nord, près duquel il se trouve. Les fouilles entreprises
au Nord et au Sud de ce mur n'ont rien donné. Les poteries gallo-
romaines ont été trouvées en général dans les parties Ouest, Nord
et Nord-Est du tertre.
Constitution interne. — II semble qu'il y ait là, deux tumuli super
posés et d'époques différentes :
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Nord-Sud au point A. Coupe
1° Un premier tumulus assez aplati, de terre noire mélangée à des
cailloux de petites dimensions, d'une élévation de 2 mètres environ
au-dessus du sol naturel au centre, et se raccordant plus ou moins
harmonieusement avec le sol du champ Nord, plus élevé que le champ
Sud .
2° Un deuxième tumulus, beaucoup plus récent, élevé à l'époq