Les archives de Rhoda Kellogg - article ; n°1 ; vol.71, pg 23-32
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Description

Communication et langages - Année 1987 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 23-32
Rhoda Kellogg, supervisor de la Golden Gate Nursery Schools of San Francisco a probablement constitué la plus importante collection de dessins d'enfants existante : au nombre de 250 000. Dans son ouvrage What Children Scribble and Why, elle présente une théorie et une typologie avec de nombreux exemples. Sa démarche est différente de celle d'Arno Stern, plus analytique que génétique. Il n'empêche qu'on ne peut être insensible à des analogies entre les travaux des deux chercheurs. On trouvera ci-dessous un court extrait du texte de son ouvrage et la reproduction des planches les plus significatives.
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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Catherine Pageard
Les archives de Rhoda Kellogg
In: Communication et langages. N°71, 1er trimestre 1987. pp. 23-32.
Résumé
Rhoda Kellogg, supervisor de la Golden Gate Nursery Schools of San Francisco a probablement constitué la plus importante
collection de dessins d'enfants existante : au nombre de 250 000. Dans son ouvrage What Children Scribble and Why, elle
présente une théorie et une typologie avec de nombreux exemples. Sa démarche est différente de celle d'Arno Stern, plus
analytique que génétique. Il n'empêche qu'on ne peut être insensible à des analogies entre les travaux des deux chercheurs. On
trouvera ci-dessous un court extrait du texte de son ouvrage et la reproduction des planches les plus significatives.
Citer ce document / Cite this document :
Pageard Catherine. Les archives de Rhoda Kellogg. In: Communication et langages. N°71, 1er trimestre 1987. pp. 23-32.
doi : 10.3406/colan.1987.950
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_1987_num_71_1_950Les archives
de Rhoda Kellogg
Traduction de Catherine Pageard
Rhoda Kellogg, supervisor de la Golden Gate Nursery Schools of
San Francisco a probablement constitué la plus importante collec
tion de dessins d'enfants existante : au nombre de 250 000.
Dans son ouvrage What Children Scribble and Why\ elle présente
une théorie et une typologie avec de nombreux exemples. Sa
démarche est différente de celle d'Arno Stern, plus analytique que
génétique. Il n'empêche qu'on ne peut être insensible à des analo
gies entre les travaux des deux chercheurs.
On trouvera ci-dessous un court extrait du texte de son ouvrage et
la reproduction des planches les plus significatives2.
Depuis plus d'un siècle, les adultes s'intéressent aux dessins
des enfants en bas âge pour tenter de découvrir leur significa
tion. Herbert Read, dans Education Through Art, résume parfait
ement les différentes manières d'aborder le sujet. Il rappelle que
ce fut John Ruskin qui, en 1 857, publia la première étude concer
nant les dessins d'enfants et qu'à partir de cette date, l'intérêt
des adultes pour les productions de l'art enfantin n'a cessé de
croître. C'est qu'elles sont une véritable mine d'or pour mieux
connaître les enfants.
L'approche traditionnelle consiste à interpréter la production
artistique d'un jeune sujet donné pour en déduire ses traits de
personnalité. Par contre, les études consacrées aux réalisations
de l'enfant en fonction de son niveau de développement ont été
négligées ces dernières années.
1 . N.P. Publications — Publishers of National Press Books — Palo Alto. California.
2. Grâce à l'aimable autorisation de Luciano Lattanzi, auquel nous sommes redevables de
la découverte de Rhoda Kellogg. Sémiologie
Quand un psychiatre contemporain propose une interprétation
complexe d'un griffonnage qui semble ne pas avoir de significa
tion précise et qui paraît avoir été tracé en toute innocence par
son auteur, il arrive que les parents et les professeurs soient
déconcertés. Et on les comprend, car, en fonction des adultes
qui les interprètent, ces gribouillis sont soit significatifs, soit
totalement dénués de sens ! A l'heure actuelle d'ailleurs, en tant
que moyen de communication adulte-enfant, ces griffonnages
remplissent mal leur fonction.
Dans ce type de communication, l'accent doit être mis sur
l'expression artistique. Puisqu'il s'agit d'une activité non verbale,
chacun réagit vis-à-vis d'elle sans qu'interviennent des facteurs
tels que l'âge, la culture ou l'époque à laquelle on vit. Quant à
l'enfant, il peut très bien « dessiner » et avoir un contact avec
l'art bien avant de savoir parler.
D'une manière plus ou moins consciente, nous sommes tous en
effet influencés par les lignes, les signes, les symboles, les
taches, les marques, les formes, les jeux de la lumière et de
l'ombre, ainsi que par tout ce qui touche d'une manière concrète
à l'expression artistique.
LES GRIBOUILLIS ET LES STADES DU DÉVELOPPEMENT DE
L'ENFANT
Pour la plupart des spécialistes, le fait qu'un enfant utilise un
moyen d'expression artistique ne signifie pas pour autant qu'il
exécute une « œuvre d'art ».
A mon avis, le mot art peut être employé pour caractériser ces
productions de la petite enfance à condition de l'utiliser dans le
sens que lui donne Herbert Read : l'art étant « l'effort accompli
par l'être humain pour établir une corrélation entre les formes
fondamentales de l'univers physique et le rythme intime de la
^ vie ».
^ Après avoir longuement étudié les tentatives artistiques des
o> enfants d'âge préscolaire, je pense que, dans leurs premiers
|* dessins, ceux-ci tentent avant tout de mettre en relation les
^ formes familières produites par leurs griffonnages rythmiques
Jî avec les images d'objets réels de leur environnement qui leur
•â ressemblent. Ce livre tente d'identifier ces images griffonnées
.8 entre deux et quatre ans et de montrer qu'elles apparaissent à
des stades de développement bien précis.
g Compte tenu de la complexité inhérente à toute interprétation
(3 des images visuelles — à laquelle s'ajoutent les problèmes d'or- Les archives de Rhoda Kellogg 25
dre sémantique — , il est difficile d'aborder ce sujet sans être trop
technique, ou au contraire trop subjectif et insuffisamment
scientifique. De plus, l'art tient une si grande place dans nos vies,
que n'importe quel auteur s'attaquant à ce sujet risque de heur
ter les préjugés et les convictions d'ordre psychologique et
esthétique de son lecteur. Il est donc important d'examiner ici
quelques-unes des raisons d'un possible désaccord entre l'a
uteur et ses lecteurs.
A l'heure actuelle, toute personne instruite possède un minimum
de connaissances psychologiques acquises au contact des
œuvres de Freud, d'Adler, de Jung et de quelques autres. Ce
savoir psychologique est souvent utilisé dans le but d'appréhen
der aussi bien l'expression artistique des adultes que celle des
enfants. Dans ce domaine, les divergences d'opinion liées à une
différence dans le degré de connaissance de la psychologie
moderne sont moins graves que lorsque l'on n'arrive pas à
s'entendre sur le contenu structural d'un dessin d'enfant. En fait,
ce contenu ne peut être décrit que d'une manière hautement
subjective qui débouche obligatoirement sur des contestations
et de possibles désaccords.
UNE TERMINOLOGIE ADAPTÉE À L'ART DES ENFANTS
L'art des adultes possède un vocabulaire spécifique et des mots
bien précis tels que : figuratif, abstrait, impressionniste, surréal
iste, cubiste. En ce qui concerne l'expression artistique des
enfants, il n'existe aucune terminologie scientifique et pour
décrire les griffonnages que l'on a sous les yeux, on emploie des
mots tels que : taches, gribouillis, dessin, image... Les seuls
termes à notre disposition renvoient aux dessins des enfants
plus âgés, ou à des études très spécialisées, ou encore font
référence à des courants de pensée psychologiques bien précis.
C'est pour cette raison que je vais tenter de proposer dans ce
livre une terminologie adaptée à l'art des enfants d'âge préscol
aire.
L'observateur adulte ne peut s'empêcher d'exercer un contrôle
sur l'interprétation visuelle des signes tracés par l'enfant et il ne
peut rendre compte de ce qu'il a sous les yeux que dans des
termes qu'il a l'habitude d'employer. C'est ainsi qu'il parlera d'un
« griffonnage circulaire », faisant par là référence à la forme bien
connue du cercle. Mais si ce griffonnage circulaire contient deux
lignes horizontales et deux lignes verticales, l'observateur dira
alors qu'il s'agit d'un « griffonnage d'homme », laissant parler Communication et langages/71
C/î CD>
o m (O 5'
o THE 6 BASIC DIAGRAMS
Inherent Shapes of Diagrams in Various Scribbling— Outlined by Author
Inherent Crosses and Inherent Triangle
Odd -Shaped Area Inherent Square Circle
ATTEMPTED DIAGRAMS
Attempted Cross Attempted Square Attempted Circle
The Odd -Shaped Area is a
definite outlined enclosure that
is

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