Les archives royales depuis la mort de saint Louis jusqu à Pierre d Étampes - article ; n°1 ; vol.69, pg 289-302
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Les archives royales depuis la mort de saint Louis jusqu'à Pierre d'Étampes - article ; n°1 ; vol.69, pg 289-302

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1908 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 289-302
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri-François Delaborde
Les archives royales depuis la mort de saint Louis jusqu'à Pierre
d'Étampes
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1908, tome 69. pp. 289-302.
Citer ce document / Cite this document :
Delaborde Henri-François. Les archives royales depuis la mort de saint Louis jusqu'à Pierre d'Étampes. In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 1908, tome 69. pp. 289-302.
doi : 10.3406/bec.1908.448308
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1908_num_69_1_448308"ТТ
LES ARCHIVES ROYALES
DEPUIS LA MORT DE SAINT LOUIS
JUSQU'A PIERRE D'ÉTAMPES.
Dans la série d'études que j'ai entreprises sur le Trésor des
chartes, j'ai tâché d'éclaircir l'histoire de ce dépôt jusqu'à la
mort de saint Louis1, en relevant les traces des classements anté
rieurs à 1270, et, pour l'époque de Philippe le Bel, en décrivant
l'œuvre la plus importante de l'archiviste à qui Philippe le Bel
avait confié la garde de son chartrier2. Je voudrais aujourd'hui
compléter cette histoire pour la période intermédiaire; malheu
reusement mes recherches ne m'ont pas permis de dissiper com
plètement l'obscurité qui l'enveloppe. Je me bornerai donc à
signaler les indications trop rares que fournissent soit des docu
ments divers, soit la constitution même des fonds qui nous sont
parvenus, et à exposer les inductions qu'elles peuvent autoriser.
Archives des domaines provenant de V héritage ď Alfonse
de Poitiers et de la succession de Champagne. — La pré
sence actuelle parmi les fonds des Archives nationales de restes
importants des archives des comtes de Toulouse et de Champagne
feraient supposer que ces archives durent entrer au Trésor des
chartes pendant la période qui nous occupe, puisque la mort
d'Alfonse de Poitiers, en 1271, et le mariage de l'héritière de
Champagne avec l'héritier du trône, en 1284, mirent les riches
domaines de l'une et de l'autre aux mains de Philippe III et de
Philippe IV. Teulet l'a positivement assuré en ce qui touche les
archives des provinces héritées d'Alfonse de Poitiers3. Auguste
t. Les classements du Trésor des chartes antérieurs à la mort de saint
Louis (Bibl. de l'École des chartes, 1901, p. 165).
2. Notice sur le registre de Pierre d'Ètampes (Bibl. de l'École des chartes,
1900, p. 426).
3. Layettes du Trésor des chartes, t. I, Introduction, p. iv, col. 2.
4908 49 LES ARCHIVES ROTALES 290
Molinier le confirme en citant certains documents provenant des
archives de ce prince et qui se trouvaient déposés à la Sainte-
Chapelle au commencement du xive siècle1; cependant, il n'a pas
remarqué que les documents qu'il cite ne concernent pas le comté
de Toulouse, mais bien celui de Poitiers ou bien des fiefs qui, tout
en ayant appartenu au comte de Toulouse, ne faisaient pas partie
intégrante du comté, tels que l'Albigeois, l'Agenais, le Quercy,
Rodez ou le Comtat-Venaissin. Pour les archives de ces pays,
nous ne saurions douter qu'elles aient été jointes aux archives
royales dès les premières années qui suivirent la mort d'Alfonse,
puisque des pièces qui en faisaient partie furent tirées de archi-
vis domini régis Francie, le 18 août 1286, pour être remises
au roi d'Angleterre. Les pièces en question étant relatives à la
Saintonge et à l'Agenais, on doit voir dans cette remise une con
séquence du traité de Paris en vertu duquel ce souverain devait,
au cas où Alfonse de Poitiers mourrait sans enfants, être mis en
possession de quelques fragments de son héritage, notamment de
la partie de la Saintonge, située au sud de la Charente et de
l'Agenais. Voici, en effet, ce qu'on lit dans un registre du Trésor
des chartes à la suite de la transcription de ces pièces :
Originalia vero precedencium litterarum magistři Raymundus et
Petrus, clerici illustris régis Anglie, habuerunt penes se et reporlave-
runt de archivis domini régis Francie per manum Nicolai de Garnoto
et Roberti de Marchia, clericorum ipsius domini régis, de mandato
magistrorum Curie anno Domini M0 GG° octogesimo sexto, Domin
ica post Assumptionem Béate Marie Virginis2. — Eisdem die et
anno habuerunt et portaverunt tria paria iitterarum de compositione
facta inter Alfonsům comitem Pictavensem et Tholosanum et priorem
Béate Marie de Portu, Agenensis dyocesis. Item septem paria litter
arum super compositione facta inter dictum comitem et priorem de
Manso ejusdem dyocesis et super confîrmationibus episcopi Agen-
nensis et capituli de Manso. Item unam litteram sigillatam sigillo
prioris de Portu super prestationem fîdelitatis facte comiti predicto
pro justicia de Portu. Item quandam litteram papalem super jure
patrona tus ecclesie parochialis Grandis Gastri3.
1. Correspondance administrative d'Alfonse de Poitiers, t. Il, Introduction,
p. xxv.
2. 18 août 1286.
3. Arch. nat., JJ 34 {Registrum, tenue), fol. 26 v°. DE LA MORT DE SAINT LOUIS A PIERRE d'e'tAMPES. 294
Cependant, les archives du comté de Toulouse eurent-elles le
même sort que celles des autres domaines ď Alfonse? Assurément, on
ne peut douter que certaines mentions de l'inventaire de Gérard de
Montaigu ne se rapportent à des fonds provenant de ces archives 1 ;
mais il ne faut pas oublier que cet inventaire ne fut rédigé que
cent ans après la mort d'Alfonse, en 1371. Il ne faut pas oublier
non plus que, bien que le roi de France ait pris possession du
Toulousain aussitôt après la mort de son oncle, ce fut seulement
en qualité de comte de Toulouse, et que cette riche province ne
fut pas dès lors incorporée au domaine de la couronne auquel elle
ne fut réunie qu'en novembre 1361 en même temps que la Champ
agne8. Ce fait m'a donné à présumer que les archives toulou
saines et champenoises n'avaient pas été transportées à Paris
avant cette époque. Teulet lui-même avait reconnu le fait, mais
seulement pour celles de Champagne3. Cette présomption m'a
paru se confirmer lorsque j'ai remarqué que, dans les divers tr
avaux exécutés sur le Trésor des chartes au temps de Pierre
d'Étampes, c'est-à-dire plus de quarante ans après la mort d'Al
fonse, on ne trouvait ni dans son registre, ni dans ses Quaterni
de papiro contenant un inventaire des layettes, la moindre
mention qui pût se rapporter à ces archives4. Il y avait donc beau
coup d'apparence qu'elles n'avaient pas encore été versées au
Trésor des chartes. Toutefois, deux raisons m'empêchaient d'abord
de démentir positivement l'affirmation de Teulet et de Molinier :
l'une, c'est qu'ainsi qu'on le verra plus tard, les travaux que je
viens de citer ne doivent pas embrasser la totalité des documents
conservés au Trésor; la seconde, c'est que, dans un inventaire
des registres un peu postérieur et qui doit avoir été rédigé vers
1350, au temps où Jean de Cœuvres était garde des Archives
royales, on trouve la mention d'un registre provenant à n'en pas
douter des archives du comté de Toulouse5. C'est le recueil aujour
d'hui coté JJ 19 intitulé, dans les inventaires des Archives
1. Notamment les layettes 293 et 310 (Teulet, Layettes du Trésor des chartes,
t. I, Introduction, p. li).
2. Ordonnances des rois de France, t. IV, p. 213.
3. Loc. cit., p. vu, col. 1.
4. Il y a bien, dans les Quaterni de papiro, un chapitre intitulé Littere tan
gentes comitatus Campante et Brie; mais, d'après l'analyse détaillée qui s'en
trouve dans le registre JJ l8, fol. 51 v°, ce sont toutes des pièces du Trésor
des chartes de la couronne et non des archives champenoises.
5. Le Bibliographe moderne, année 1903, p. 9, n- 3. 292 LES ARCHIVES ROYALES
qu' Alfonse de Poinationales, Cartulaire de Raimond VII et
tiers fit exécuter pour servir de répertoire à ses agents politiques
et financiers1; mais la présence isolée de ce registre au Trésor
des chartes peut être accidentelle; sans avoir voulu déplacer l'e
nsemble des archives toulousaines, le roi peut avoir fait venir ce
répertoire pour y puiser les renseignements nécessaires aux direc
tions générales qu'il avait à adresser aux agents qui adminis
traient son comté2.
En effet, j'ai trouvé la preuve certaine que les archives du
comté de Toulouse étaient restées dans le midi, même après la
mort ď Alfonse de Poitiers.

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