Les barbares soumis du Yunnan - article ; n°1 ; vol.8, pg 333-379
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1908 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 333-379
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Georges Soulié
Yi-Tch'ou Tchang
Les barbares soumis du Yunnan
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 8, 1908. pp. 333-379.
Citer ce document / Cite this document :
Soulié Georges, Tchang Yi-Tch'ou. Les barbares soumis du Yunnan. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 8,
1908. pp. 333-379.
doi : 10.3406/befeo.1908.4294
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1908_num_8_1_4294,
LES BARBARES SOUMIS DU YUNNAN (1):
" '• Chapitre du Tien hi щ Щ
; - Traduit par
MM. G/ Soùlié, vice-consul de France à Yunnan-fou,
et Tchang Yi-Tch'ou £g Щ Щ, répétiteur à VEcole Pavie,
Annolé par le Commandant Bonifacy,
Correspondant de VEcole Française d'Extrême-Orient.
. DEUXIÈME PARTIE
Le Che (ki) dit (2) que les barbares du Sud-Ouest sont plusieurs dizaines,
de races, mais il ne donne pas leurs noms.
Le Vang chou, aux paragraphes sur le Nan-tchao ]§ Щ et sur les deux
races de barbares Ts'ouan Ц (3), est déjà assez détaillé.
Le Kieou tche ff ^ de M. Li ф (4) reproduit ce que dit le Tang chou et
donne d'autres détails: il expose les mœurs des Ts'ouan et des P'o Щ, les
deux races entre lesquelles se partagent, d'après lui, les différents barbares du
Yunnan.
Cependant les races de barbares sont très nombreuses et sont difficiles à
grouper. En outre, autrefois et maintenant encore, ils se sont transformés e|
divisés; ce que l'on a écrit d'eux est réellement erroné, et répéter (lés dires des
anciens auteurs) aurait pour résultat de multiplier les confusions.
Le Tche ts'ao * Ц de M. Pao ^ (5) écarte ce sujet; il dit que c'est un tort
de s'en occuper, et qu'étudier ces êtres inférieurs (Щ |^) est chose méprisable ;
il ne faut pas les mentionner (dans l'histoire), et ce qui les concerne ne vaut
(1) Voir supra, p. 149-176.
(2) K. 116.
(3) K. 122, T.
t*) II. s'agit probablement du Yun пап ťong tche Щ Щ Щ ^ en 18 k., composé par
Li Yuan-yang ^ ~JQ Щ, surnommé Jen'-p'ou Í2 *fë, désignation littéraire Tchong-k'ï
Ф Щ% qui fut reçu docteur en 1626. Cet ouvrage est cité fréquemment dans le Yun пап
ťong tche kao Ш ffi ШШ Ш sous le titre de Kieou ťong tche Щ Ш "fë et dans le
Siu Yun пап ťong tche kao Ш Ш Ш Ш Již Ш sous celui de Kieou tche Щ ^ (Ming
che, k. 97, p. 11 r°; Yun nan ťong tche kao,- k. 191,. p. 27). ' .' * .'
(5) Le Tien tche ts'ao УШШ Ш de Páo Kien-tsie Q £ ^, originaire de Lin-ngaň
fwî $ dans le Yunnan, docteur en 1689, mort en 1607, vice-président de droite dû Ministère
de l'Intérieur |^ % f| Щ &§ (cf. Ming che, к.'эЗ-], p.'2 r°). l f u - s
B. E. F. E.-O. • T. VIH — 22 — — 334
pas la peine d'être écrit! Dans ce cas,? on n'aurait pas eu bjesoin d'établir de
siang-sia ('), et lorsqu'on parle des réunions des rois soumis, c'est chose vaine!
Dernièrement, en cherchant de tous côtés dans les bibliothèques publiques,
j'ai retrouvé ce que l'honorable censeur Houang avait écrit sur les mœurs de ces
peuplades : il décrit en détail tous les sauvages du Yunnan et a recueilli ce qu'en
rapportaient les anciens et les sages. Reprenant ce que dit l'histoire ancienne,
je le répartis en chapitres et je l'examine en détails. Peut-être mon travail ne
sera-t-il pas inutile pour compléter la soumission des barbares.
Barbares Ts'ouan Ц g$ (2)
Le nommé Ts'ouan était originaire de Ngan-yi % g,. A l'époque des Tsin -Ц,
il fut préfet de Nan-ning fô |ff . Il profita de l'anarchie de la Chine pour se faire
roi chez les barbares. Aujourd'hui à Lou-leang §£? )4jjí, il y a une inscription du
roi Ts'ouan qui dit: « Un descendant de Tseu-wen Ц- ^, ministre du royaume
de Tch'ou, ayant reçu le nom de Pan #£ vers la fin des Han occidentaux, obtint
un fief à Ts'ouan et il en prit le nom ».
Un de ces descendants fut tchen man Мао wei f£ Щ fâ Щ. Л Fépoque des
Tsin, il y eut Ts'ouan Chên f§ jgsj, Ts'ouan Ts'an '§§ ïf et Ts'ouan Tchen
Ц fj. Sous les Souei, Ts'ouan Wan Ц ffó se révolta ; Che Wan-souei |£ $j 1&
le soumit (3). Les T'ang )§ nommèrent le Ts'ouan qui était roi, gouverneur de
Nan-ning tcheou, et il administra la ville de Che fâ jfâ qui est aujourd'hui Kiu
tsingfou й Щ M-
Dans le Tang chou (4) on appelle Mán Blancs des Ts'ouan occidentaux, tous
ceux qui habitent à partir de Kiu tcheou, de Tsing tcheou, de Si Kouen-tch'ouan
(*) Les siang-sia |f£ "pj étaient, au temps des Tcheou, les interprètes chargés de s'occuper
des ambassadeurs de tous les peuples barbares, Man Щ, Yî fè, etc., de traduire les paroles
de l'empereur et de régler le cérémonial de leur réception. Cf. Tcheou li Щ] jjjfl, chap.
il* (trad. Шот, t. Il, p. 435). Tsieou-kouan ffi.
(2) Ce mot de Ts'ouan paraît ignoré des tribus lolo actuelles. Celles que nous avons visitées
se donnent le nom de Mân-zi, Mân-za, Mang, Pn-p'a, Tchô-kô. Le commandant de Lajox-
quière a constaté que les Xapho se nomment eux-mêmes Lao pa. Dans ses Notes sur quel
ques populations du Nord de Г Indochine (Journal Asiatique, 1892), M. Lefèvre-Pontalis
appelle Asong, Phana, Kouis, Khas li et Lami des tribus dont le vocabulaire est lolo. Il en est
de même pour les Khao rieng ou seng assez souvent décrits par les voyageurs. Le Père Vial
{Les Lolos, Chang-hai, 1898) cite les tribus Naseu, Ko, Kótou, Gnisóu, Gni, Ashi, Adje, etc. Outre
ces noms, les tribus lolo en ont reçu des Chinois divers autres que nous retrouverons au cours
de cette étude. Le mot Ts'ouan, quelle que soit son origine., paraît avoir une acception aussi
vague que le mot Man. M. Cordier adonné dans le T'onng Pao une longue et savante étude
résumant tout ce qui a été écrit sur les Lolo. {T'oungPao, Série II, vol. vílí, p. 697 sqq.)
(3) Sur cette expédition, cf. Souei chou, k. 55(Biog. de Che Wan-souei).
(4) T'ang chou, k. 222, f, p. 7 sqq. ■ -,
<5) Cf. Plavfair, Geog. diction, of China, n<> 1401. •

.
'

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— — 335
et Nan Kouen-tch'ouan, deKiu-wei й ft» de.Tsin-ning Щ Щ, Yu-hien If Îâ Л1
% Щ> Ngan-ning g. ^, Kiu-ho Sg fu et Long-tch'eng Ц; J;|. ,
Du Sud des,deux tcheou de Mi-lou ffl $£ et de Cheng-ma ff* Í1Š jusqu'à Pou-
t'eoii ip Щ, on les appelle. Man Noirs Ji» fl|des Ts'ouan orientaux. Noir et Blanc,
sont des surnoms 5^, et non point des noms de famille, Й : ceux qui s'appel
lent Ts'ouan ont pris ce nom de famille de leur chef. Dans le Yunnan, au temps (*)
où il y avait un roi du Royaume Blanc (Po kouo wang fÉ3 Ш ï)> les sauvages
qui lui étaient soumis s'appelaient Po й • Ensuite il y eut un roi nommé Ts'ouan ;
ses sujets s'appelèrent Ts'ouan. De même les barbares du Kouang-nan Jf j^f
sont surnommés «race des hommes de Nong, Щ Д, Ž Ш »• I"e nom de Ts'ouan
s'est propagé depuis longtemps ; mais au début, autant il y avait de tribus
différentes, autant il y avait de surnoms.
Barbares Lou-lou
Les Lou-lou, quron appelle par erreur Lo-lo Щ Щ, se trouvent tous sur'
la Rivière Noire et habitent dans des montagnes et des vallées impraticables.
Les noms des tribus sont différents ; leurs langues et leurs goûts le sont aussi.*
En général, quand ils sont en petit nombre, ils cultivent sur défrichement (2) ;
quand ils sont en grand nombre, ils se réunissent pour le pillage Les hommes
portent Je chignon et s'épilent le moustache et la barbe ; ils portent à droite et
a gauche deux sabres, aiment les batailles et n'ont pas peur de la mort.
Ils trouvent leurs chevaux plus beaux quand ils ont la queue coupée. Leurs
selles n'ont' pas de tapis ; les étriers sont en bois creusé en forme de queue de
poisson : on peut à peine y placer les orteils.
Les femmes portent les cheveux dénoués ; les habits sont de couleur foncée ;
les nobles portent aussi (comme vêtement de dessus) des étoffes- de
brocard, et les pauvres des peaux de mouton Pour monter à! cheval, elles
s'asseyent de côté.
Les jeunes filles portent de grandes boucles d'oreilles ; elles coupent leurs
cheveux à la hauteur des sourcils, leurs jupes ne cachent pas les genoux (3).
Les couples ne se soient pas pendant le jour; les fils après leur naissance ne
voient pas leur père avant

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