Les Chroniques de Burgos traduites pour le roi de France Charles V, en partie retrouvées à la bibliothèque de Besançon. - article ; n°1 ; vol.44, pg 265-283
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Chroniques de Burgos traduites pour le roi de France Charles V, en partie retrouvées à la bibliothèque de Besançon. - article ; n°1 ; vol.44, pg 265-283

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1883 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 265-283
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1883
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Auguste Castan
Les Chroniques de Burgos traduites pour le roi de France
Charles V, en partie retrouvées à la bibliothèque de Besançon.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1883, tome 44. pp. 265-283.
Citer ce document / Cite this document :
Castan Auguste. Les Chroniques de Burgos traduites pour le roi de France Charles V, en partie retrouvées à la bibliothèque de
Besançon. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1883, tome 44. pp. 265-283.
doi : 10.3406/bec.1883.447170
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1883_num_44_1_44717017.
LES CHRONIQUES DE BURGOS
TRADUITES POUR LE ROT DE FRANGE CHARLES V
EN PARTIE RETROUVÉES
A LA BIBLIOTHÈQUE DE BESANÇON
A propos des Ouvrages ďAristote traduits et copiés pour
Charles V, M. Leopold Delisle s'exprimait ainsi1 : « Un point
des origines de la librairie du Louvre qui a été plus d'une fois
touché, mais sur lequel il reste encore beaucoup à dire, c'est
l'attention qu'eut le fondateur d'y faire placer la traduction de
beaucoup de livres latins de l'antiquité aussi bien que du moyen
âge. Là plupart de ces traductions ont été signalées ; il en reste
cependant plusieurs à indiquer. »
En écrivant les lignes qui précèdent, le savant historiographe
des conquêtes littéraires de Charles V songeait certainement au
passage suivant, non encore éclairci, de l'inventaire des livres
possédés par ce monarque : « Les croniques d'Espaigne, que fit
l'évesque de Burs, translatées en françois par frère Jehan Goulain,
en deux volumes très bien historiés et enluminés, et est
signé Charles2. »
De cet article du catalogue dressé en 1373, il existe deux com
mentaires, l'un par l'abbé Lebeuf et l'autre par Van Praet. Le
premier de ces érudits s'est contenté d'écrire : « Les chroniques
de Guillaume, évêque de Burges, ou de Burgos en Espagne, furent
1. Mélanges de paléographie et de bibliographie (1880), p. 258.
2. Inventaire de l'ancienne bibliothèque du Louvre, fait en l'an 1373, par
Gilles Mallet (pubi. par Van Praet, 1836), n° 1087, p. 180. — L. Delisle,
Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, t. III, p. 161 : Librairie
du Louvre, n° 1015.
48 266
mises en françois par Jean Goulain, Garnie, sous le roi Charles V,
selon l'inventaire de sa librairie1. » Yan Praet ne nous en apprend
guère plus dans la note suivante : « On ne connaît pas l'ouvrage
latin de cette chronique d'Espagne, traduite par (lisez de) l'évêque
de Burs, peut-être Burgos, dont il existe un manuscrit de la
même traduction parmi ceux du roi d'Angleterre2. »
Mieux vaut l'enregistrement fait par le P. Lelong du titre de
ce manuscrit, jadis conservé à Londres et qui a péri dans le
mémorable incendie de 1731 . La cote d'inventaire de ce volume
était ainsi conçue : « Livre neuvième des chroniques, ou seconde
partie de l'histoire, depuis Constantin le Grand jusqu'à Louis III,
roi de France, traduit par ordre de Charles V, roi de France,
par Jean Golein, de l'ordre des Carmes3. » Comme corollaire de
cette indication, Fevretde Fontette a judicieusement ajouté : « II
y en a aussi un exemplaire avec de belles vignettes, dans l'abbaye
de Saint- Vincent de Besançon4. »
L'étude que j'ai faite de ce dernier manuscrit va me permettre
de donner quelque idée d'un ouvrage dont la traduction française
s'appelait Chroniques ďEspaigne chez le roi de France
Charles V et de Burgues chez son frère le duc de
Berry, aussi bien que chez son fils le duc d'Orléans5, tous deux
amateurs passionnés des beaux livres.
I.
Le manuscrit cité par Fevret de .Fontette, et antérieurement
par Montfaucon6, n'est malheureusement que le second volume
d'un exemplaire dont les deux parties existaient dans la librairie,
ou bibliothèque, delà famille Perrenot de Granvelle 7. Le premier
1. Leseup, Recherches sur les plus anciennes traductions en langue fran
çaise (2e partie) : Mém. de l'Académie des inscriptions et belles-lettres,
t. XVII, p. 750.
2. Inventaire de l'ancienne bibliothèque du Louvre, p. 780.
3. Bibliothèque historique de la France, lrc édition (1719), n° 6832, p. 334.
4. Même ouvrage, édition Fevret de Fontette, t. II (1769), n" 16436, p. 117.
5. L. Delisle, Cabinet des manuscrits, t. I, pp. 100-101; t. III, p. 191.
6. Liste des manuscrits de l'abbaye de Saint-Vincent de Besançon, ap.
Biblioth. manuscriptor. (1739), p. 1190.
7. « Chronicques de frère Jean Bolain (sic), de l'ordre des Carmes, escripts à
la main et en parchemin, couvert de velour violet, estans en deux volumes : taxé
les deux douze frans. » Inventaire du mobilier du palais Granvelle, à Besan- 267
volume n'y était déjà plus quand l'abbé Boiao.t acheta les précieux
débris des collections formées par le garde des sceaux de Charles-
Quint et par son fils le cardinal, pour en faire, après sa mort,
un dépôt accessible au public. Dans l'inventaire, dressé en 1694,
des livres et autres objets devant composer ce dépôt, le manusc
rit qui nous occupe est mentionné en ces termes : « Le second
tome de la Chronique de maistre Jean Golain, commenceant à
l'origine du monde et finissant à Charles troisième, roy de France,
escrit en parchemin, in-folio majoři, dont le premier feuillet est
cotté 239 et le dernier 514 (lisez 545), relié en bois couvert de
velours bleud, avec neuf chapeaux et quatre petites escaires en
cuivre1. »
Telle est encore aujourd'hui la physionomie extérieure du
volume : le velours bleu du dos est absolument usé ; mais celui
des plats se maintient, protégé qu'il est contre le frottement par
des chapeaux ou boulons, dont un seul a disparu, et par des
équerres d'angles, le tout en cuivre doré et remontant au xve siècle.
Les tranches sont gaufrées et dorées.
Le volume a 415 millimètres de hauteur sur 318 de largeur.
Il se compose de 306 feuillets de vélin choisi. L'écriture, répartie
sur deux colonnes, est une minuscule gothique, très régulière, à
laquelle sont associés tous les éléments décoratifs que comportait
la calligraphie française dans la seconde moitié du xive siècle.
Les lettrines, de couleurs variées, ressortent sur des cartouches
en or poli et ont pour appendices des bouquets de vignettes qui étin-
cellent sur les marges du volume ; la tige principale de quelques-
unes de ces vignettes a pour épanouissement un animal fan
tastique. Tous les versos des feuillets ont en tête l'article LE,
qui correspond à un nombre exprimé en chiffres romains sur le
recto du feuillet suivant : ce numérotage est en caractères dorés.
L'intention du copiste était que son ouvrage ne formât qu'un
seul volume, car il n'avait employé qu'une série de numéros pour
en coordonner les feuillets. Il ne fit même pas commencer en
belle page la deuxième partie du texte qu'il transcrivait : de sorte
çon, en 1607, n° 412; fol. 62 verso de la copie conservée à la bibliothèque de
Besançon.
1. Inventaire des manuscrits, livres, médailles, etc., donnés par l'abbé
Boisot pour une bibliothèque publique à Besançon : 1694, pet. in-fol., fol. 3;
ms. de la bibliothèque de Besançon. 268
que, lors du sectionnement de la copie en deux volumes, force
fut de donner pour tête au second lot une queue de chapitre , car
c'est au revers d'un feuillet que se trouve le deuxième titre de
l'ouvrage, titre qui est ainsi conçu : « Cy commence la seconde
partie de ce livre, translatée de latin en françoiz par maistre
Jehan Golain, par le commandement de très excellent prince
Charles le quint de son nom, roy de France. »
Ce titre est précédé d'une miniature qui n'a que la largeur
d'une colonne du texte, c'est-à-dire 78 millimètres. On y voit un
moine vêtu de blanc, à genoux pour offrir un livre au roi
Charles Y, qui est assis sur le trône de France et a près de lui
quatre conseillers. Deux de ces personnages ont sur la tête de
bizarres coiffures, et sur le corps des houppelandes à col étroit,
montant jusqu'aux oreilles, accoutrement qui ne fut à la mode
qu'une quinzaine d'années après la mort de Charles V * . Le visage
de ce monarque laisse à désire

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents