Les cippes funéraires gallo-romains à décor de rinceaux de Nîmes et de sa région - article ; n°1 ; vol.41, pg 59-110
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Les cippes funéraires gallo-romains à décor de rinceaux de Nîmes et de sa région - article ; n°1 ; vol.41, pg 59-110

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Description

Gallia - Année 1983 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 59-110
52 pages

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Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Gilles Sauron
Les cippes funéraires gallo-romains à décor de rinceaux de
Nîmes et de sa région
In: Gallia. Tome 41 fascicule 1, 1983. pp. 59-110.
Citer ce document / Cite this document :
Sauron Gilles. Les cippes funéraires gallo-romains à décor de rinceaux de Nîmes et de sa région. In: Gallia. Tome 41 fascicule
1, 1983. pp. 59-110.
doi : 10.3406/galia.1983.1883
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1983_num_41_1_1883LES CIPPES FUNÉRAIRES GALLO-ROMAINS À DÉCOR DE RINCEAUX
DE NÎMES ET DE SA RÉGION
par Gilles SAURON
Nîmes est à bien des égards un site privilégié1, dont nous voudrions évoquer un aspect
peu connu : la collection de cippes funéraires à décor de rinceaux, dont le nombre, la variété
et la dispersion chronologique constituent un cas exceptionnel de continuité d'un art
provincial.
Avant de définir plus précisément l'intérêt de cet ensemble de monuments, il convient
de considérer l'origine de l'autel funéraire à décor de rinceaux. La tradition du décor
végétal appliqué aux stèles funéraires est continue depuis l'archaïsme grec2. Il s'agit en
général de volutes peu végétalisées s'échappant d'un buisson d'acanthe et finissant en une
large palmette dominant le monument : des stèles athéniennes du vie au ive siècle avant
J.-C. aux stèles de Démétrias des me-iie siècles avant J.-C, cette tradition s'est maintenue
sans modification notable, et les ateliers néo-attiques en ont reproduit fidèlement certains
exemplaires d'époque archaïque ou classique au cours du Ier siècle avant J.-G. et jusqu'au
11e siècle3. Plus caractéiistiques de la période hellénistique sont les stèles funéraires de la
Grèce de l'Ouest et de Béotie, reproduisant en miniature des façades de tombes monum
entales, et présentant souvent un décor de rinceaux ornant la frise d'une ordonnance
ionique ou corinthienne4. Le décor de nombreux mausolées tardorépublicains et augustéens
prolonge cette mode5, à une époque où le rinceau concurrence les frises doriques sur les
1 Je renvoie au n° 55 des Dossiers d'Histoire et Archéologie (abrégé : Hist, et Arch.) (juillet-août 1981), et, en
particulier, à l'introduction de Paul-Marie Duval, p. 8-9.
2 Cf. Hans Mobius, Die Ornamenle der griechischen Grabstelen, 2e éd. augm., Munich, 1968.
3 Ibidem, en particulier, p. 47 et fig. 35 a (imitation néo-attique d'une stèle archaïque).
4 P. M. Fraser et T. Ronne, Boeotian and West Greek Tombstones, dans Ada Insliluti Atheniensis Regni
Sueciae, sér. in 4°, VI, Lund, 1957, p. 52-59, pi. 2-4, 7, 11-14 (Thèbes et Tanagra). Voir aussi les stèles d'Olympie
{BCH, 1964, p. 185 et fig. 18) ; de Dymè ('Apx. 'AvàX. i% 'A8., 1975, p. 291-304) ; d'Ambracie {BCH, 1968, p. 844
et fig. 9) ; de Thyrrenion (Archaiologikon Dellion, 27, 1972, p. 436-437) ; et l'autel funéraire de Rhodes (Clara Rhodos,
V, 2, n° 32, fig. 10).
5 Voir, par exemple, les mausolées tardorépublicains et protoaugustéens d'Ostie (Scavi di Oslia, III, Le
Necropoli, 1, Le tombe di età repubblicana e auguslea, par Maria Floriani Squarciapino, Rome, 1958, p. 181-190) ;
de Sestino (Monika Verzar, Fruhaugusleischer Grabbau in Seslino (Toscana), dans MEFRA, 86, 1974-1, p. 385-444) ;
Gallia, 41, 1983 GILLES SAURON 60
petits monuments funéraires6. Un curieux monument de Modène, dédié à un P. Clodius,
occupe une place importante dans notre documentation, dans la mesure où il marque une
transition vers la mode typiquement julio-claudienne et flavienne du cippe funéraire
décoré d'un encadrement de rinceaux7. Il s'agit probablement du dé de ce qui fut un autel
funéraire : l'inscription est encadrée d'un décor d'oves, et la bordure supérieure de la pierre
est décorée d'une frise de rinceaux naissant dans un buisson d'acanthe central et finissant
de chaque côté par une demi-palmette. Or cette épitaphe est le remploi d'un bloc destiné
à un monument funéraire à frise dorique, ainsi qu'en témoigne le décor conservé sur l'autre
face de la pierre. Ainsi, nous aurions là le premier exemple, datable de la fin du Principat
d'Auguste, de l'autel funéraire à décor de rinceaux, caractérisé par la volonté de créer un
monument spécifiquement funéraire, où l'insistance se déplace de la surcharge tectonique
vers le symbolisme du décor. Il convient en outre de remarquer que le type de rinceau
ornant l'autel de Modène est très proche de celui des stèles hellénistiques de la Grèce de
l'Ouest8, mais c'est l'esprit même qui a présidé à l'élaboration de ces divers monuments
qui est surtout commun : réduisant à de modestes proportions soit les façades des mausolées,
soit les autels des temples, ces petits monuments funéraires expriment, par leur nature,
une volonté générale d'héroïsation. De plus, par son décor, l'autel funéraire orné d'un
encadrement de rinceaux ajoute un symbolisme non moins vague évoquant la survie par
la vitalité végétale. Mais l'autel funéraire à décor de rinceaux est d'abord un produit
annexe du classicisme augustéen, qui, par la simplicité et l'unité de ses formes et de son
décor, exprime moins les certitudes d'une foi qu'une volonté de concevoir et de représenter
l'univers comme une totalité ordonnée.
L'âge d'or de l'autel funéraire à décor de rinceaux se situe pendant les périodes julio-
claudienne et flavienne, et ce type de monument connaît une remarquable extension à
l'intérieur de la péninsule italienne et de la Cisalpine ainsi qu'une grande faveur à Aquilée9.
de Pietrabbondante (W. von Sydow, Ein Rundmonumeni in Pietrabbondanle, dans Romische Milteilungen, 84, 1977-2,
p. 267-300) ; de Sarsina (Salvalore Aurigemma, / monumenli délia necropoli romana di Sarsina, dans Bollellino del
Centro di Sludi per la Sloria deW Archilellura, 19, 1963, p. 23-61 et 65-86) ; de Rome (W. von Sydow, Die Grabexedra
eines romischen Feldherren, dans Jahrbuch des deulschen archaologischen Instituts, 89, 1974, p. 187-216). Les mausolées
que nous venons de citer ont fait l'objet de publications complètes, mais ne représentent qu'une faible partie des
monuments conservés à l'état fragmentaire dans les musées italiens. En ce qui concerne la Gaule Narbonnaise, outre
les nombreux fragments de mausolées, non encore publiés, à Narbonne, on peut se référer à des publications pour le
mausolée des Iuhi à Glanum (H. Rolland, Le mausolée de Glanum, XXIe suppl. à Gallia, Paris, 1969) et le mausolée
des Salonii et de Q. Caluius Turpio à Lyon (Fred S. Kleiner, Artists in the Roman World. An Itinerant Workshop in
Augustan Gaul, dans Melanges de l'École française de Rome (abrégé : MEFRA), 89, 1977-2, p. 661-696). Sur la tombe
« des guirlandes » à Pompéi, qui est particulièrement précieuse par son ancienneté, et par le fait que son rinceau a
été sculpté dans le tuf local à partir d'un modèle en marbre importé de Grèce et intégré à la frise, cf. V. Kockel,
Die Grabbaulen vor dem Herkulaner Tor im Pompeji, Mayence, 1982.
6 Sur les monuments funéraires à frise dorique en Italie, cf. Mario Torelli, Monumenli funerari romani con
fregio dorico, dans Dialoghi di Archeologia, II-l, 1968, p. 32-54.
7 Jacopo Ortalli, Un nuouo monumenlo funerario romano di Imola, dans Rivisla di Archeologia, II, 1978,
p. 58-59 et fig. 9.
8 Cf. les exemples cités n. 4.
9 Toute la péninsule italienne a livré de multiples exemplaires de cippes funéraires ou religieux à décor de
rinceaux. En ce qui concerne les cippes funéraires, on peut toujours se référer à l'ouvrage de W. Altmann, Die
romischen Grabaltare der Kaiserzeil, Berlin, 1905, et l'article d'Ortalli, cité n. 7, constitue une bonne synthèse sur ce
sujet. Le caractère générique du décor et le caractère presque industriel de ce typ3 de production sont rendus sensibles
par un relief de Sorrente présentant une scène de sacrifice à Diane dans un encadrement de rinceaux : l'axe vertical CIPPES FUNÉRAIRES À RINCEAUX DE NÎMES 61
Mais aucune cité n'a livré une collection aussi importante de ce genre de monument que
Nîmes : on peut parler dans ce cas de l'en

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