Les débuts de l Ordre du Saint-Sépulcre en Espagne.  - article ; n°1 ; vol.116, pg 5-28
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1958 - Volume 116 - Numéro 1 - Pages 5-28
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Tessier
Les débuts de l'Ordre du Saint-Sépulcre en Espagne.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1958, tome 116. pp. 5-28.
Citer ce document / Cite this document :
Tessier Georges. Les débuts de l'Ordre du Saint-Sépulcre en Espagne. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1958, tome 116.
pp. 5-28.
doi : 10.3406/bec.1958.449566
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1958_num_116_1_449566LES
DÉBUTS DE L'ORDRE DU SAINT-SÉPULCRE
EN ESPAGNE
A PROPOS DE DEUX PRIVILEGES D'ALEXANDRE III1
Le 15 octobre 1954, un conseiller municipal de Saint-
Brieuc soumettait à notre regretté confrère François Mer-
let, alors archiviste en chef du département des Gôtes-du-
Nord, un parchemin portant le texte d'un privilège délivré
en faveur du Saint-Sépulcre de Jérusalem par le pape
Alexandre III et daté de Sens le 3 janvier 1164. Il l'avait
découvert, fixé sur un mur, dans le logement d'un de ses
concitoyens. Celui-ci, ouvrier peintre, aurait été chargé en
1921 de brûler un lot important d'anciens documents à l'oc
casion de travaux exécutés dans un immeuble. La bulle
d'Alexandre III ayant échappé aux flammes, il l'avait con
servée par devers lui. François Merlet avait de sérieux mot
ifs de rajeunir Г « invention » de plusieurs années. Quoi qu'il
en soit, notre confrère obtint du propriétaire qu'il se des
saisît du parchemin et qu'il en fît don aux Archives natio
nales où il est aujourd'hui conservé sous la cote AB XIX
3197, dossier 1 2.
Que la pièce ne puisse prétendre à l'originalité est quelque
chose de si évident qu'on nous permettra de ne pas nous
attarder à une démonstration superflue. Non seulement la
feuille, haute de 410 à 415 mm. et large de 370 à 375 mm.,
n'a, selon toute apparence, jamais été bullée, mais ni la mise
en page, ni l'écartement des lignes, ni surtout l'écriture et
le système des abréviations ne présentent les caractères
1. Communication présentée au 83e Congrès national des Sociétés savantes,
le 10 avril 1958, à Aix-en-Provence.
2. Le document a figuré à l'exposition organisée au Palais Soubise en fé
vrier 1957, Huit siècles de l'histoire de France. Nouvelles acquisitions des Archives
nationales (1950-1956), n° 2 du catalogue. GEORGES TESSIER 6
propres aux privilèges originaux de la deuxième moitié du
xne siècle. On peut pourtant parler de copie partiellement
figurée, au moins quant aux éléments du protocole final :
roue, monogramme du Bene volete, disposition des souscrip
tions. Il n'est pas jusqu'aux croix précédant les souscriptions
cardinalices dont la diversité n'ait été respectée et les parti
cularités propres à certaines d'entre elles se reconnaissent
aisément1. D'autre part, si la première ligne est écrite en ca
ractères ordinaires, la formule IN PPM qui la termine se
détache selon l'usage en capitales grasses. L'écriture elle-
même trahit, semble-t-il, une main méridionale du
xine siècle. Ici et là, la lettre m affecte une forme très par
ticulière, le premier jambage étant réduit à une sorte de
boucle, tandis que les deux autres se prolongent en s'incur-
vant au-dessous de la ligne. Au dos du parchemin, on dé
chiffre avec peine quelques mots d'une analyse écrite au
xvine siècle en langue catalane. L'auteur explique qu'il
s'agit d'une bulle d'Alexandre III où sont énumérés les biens
du Saint-Sépulcre situés dans les divers diocèses de la chré
tienté. Il y est question, ajoute-t-il, « de sancta Anna de Bar
celona en aquestas parauls : mansum qui prope muros civi-
tatis... ».
Le texte de ce privilège a été publié en 1928 par Paul Kehr
d'après une copie conservée à YArchivo histórico nacionál de
Madrid avec d'autres pièces concernant le Saint- Sépulcre de
Calatayud2. Il nous la présente comme exécutée au xne ou
au xine siècle. Les deux copies, celle de Saint-Brieuc et celle
de Madrid, sont étroitement apparentées. De part et d'autre,
on remarque les mêmes graphies erronées dans les sous
criptions cardinalices. Sans doute s'agit-il de deux exemp
laires d'une même copie plutôt que de deux copies indé
pendantes l'une de l'autre. Dans son ensemble, le privilège
d'Alexandre III en reproduit un autre intitulé au nom d'Eu-
1. La comparaison est particulièrement suggestive pour les croix des deux
cardinaux Hubaldus. Celle du cardinal prêtre est cantonnée de quatre points,
celle du cardinal évêque n'en a qu'un dans l'angle supérieur droit. L'appendice
propre à la croix du cardinal-prêtre Henri est lui aussi assez bien reproduit.
2. Papsturkunden in Spanien. II : Navarra und Aragon (1928), p. 424, n° 101.
P. Kéhr ne semble pas avoir vu la copie et il a fait exécuter la transcription
par un mandataire espagnol. DU SAINT-SÉPULCRE EN ESPAGNE 7 L'ORDRE
gène III et daté de Viterbe le 13 juillet 1146 1. Comme son
prédécesseur, Alexandre III confirme le Saint-Sépulcre dans
la possession de ses biens situés en Palestine, en Syrie, en
Italie, en France, en Espagne et le droit qu'ont les chanoines
d'élire le patriarche de Jérusalem. Compte non tenu de
quelques inversions, additions ou omissions de mots sans im
portance, les modifications apportées au privilège d'Eu
gène III concernent tout d'abord et surtout les propriétés
roussillonnaises et espagnoles du Saint-Sépulcre. Immédia
tement après avoir répété la mention du privilège antérieur
relative à l'église dédiée à saint Osbert dans le diocèse de
Bazas, le rédacteur a opéré les intercalations suivantes :
in episcopatu Helenensi, mansos et salvitates quas ibidem ha*
betis, in Gerundensi, villam que dicitur Juncheria
cum omnibus pertinenciis suis, mansum de Olivis cum||19 omni
bus pertinenciis suis et omnes mansos et salvitates quas in eodem
episcopatu habetis, in episcopatu Barchinonensi2, mansum qui
prope muros civitatis situs est Barchinonensis in quo fratres com-
morantur, ecclesiam sancti Sepulcri de Latalada (corrigez Lata-
blada ou Latablata) cum omnibus appendi-||20-ciis suis in eodem
episcopatu, in Palma ecclesiam sancti Pétri et ecclesiam sancti Jo-
hannis cum omnibus pertinenciis earum, domos et terras quas in
Anglerola et in ejus territorio habetis, in episcopatu Urgellensi
medietatem castri Miram-]\21-bel cum pertinenciis suis in episco
patu, in episcopatu Hilerdensi hospitaiem quem Nicholaus cons-
truxit et Dominico Sepulcro dédit, in episcopatu Nagerensi...
En regard de ces additions, on notera la suppression du
passage concernant trois églises possédées par le Saint-Sé
pulcre dans le diocèse de Vich, in episcopatu Ausonensi.
D'autre part, deux clauses nouvelles sont insérées immédia-
1. E. de Rozière, Cnrlulaire de l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem (1849),
p. 36, n° 23 = Jaiïé-Loewenfeld, n° 8939 = Rôhricht, Re gesta regni Hierosoly-
mitani, n° 241. Les leçons du privilège d'Alexandre III concordent plutôt avec
celles du privilège d'Eugène III que Rozière a rejetées dans les notes de son
édition el, qui appartiennent au manuscrit В du cartulaire (Bibliothèque du
Vatican, cod. Vaticanus 4947), certainement meilleur dans son ensemble, quoique
moins complet, que le manuscrit A, de Philippe de Maizières (ibidem,
cod. Vaticanus 7241), suivi par l'éditeur pour l'établissement du texte.
2. Les passages en italiques se trouvaient déjà dans le privilège d'Eugène III. 8 GEORGES TESSIER
tement avant le decretum. L'une porte exemption des dîmes
novales. Par l'autre, le pape concède à toute maison qui réu
nira au moins quatre frères le droit d'avoir une chapelle.
Sane novalium vestrorum que propriis suňaptibus aut manibus
colitis give de nutrimentis vestrorum animalium nullus a vobis
décimas velpremicias exigere présumât. Concedimus vobis in quo
libet episcopatujl35 domum habueritis in qua fratres quator vel
eo amplius morentur habere oratorium, salva tamen reverencia
et jure reservato episcoporum.
Enfin, dans la clause de réserve annexée au decretum, on
lit (1. 36) : « salva sedis apostolice

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