Les Dominicains de Quimperlé - article ; n°4 ; vol.39, pg 574-605
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Description

Annales de Bretagne - Année 1930 - Volume 39 - Numéro 4 - Pages 574-605
32 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Chanoine Pérennès
Les Dominicains de Quimperlé
In: Annales de Bretagne. Tome 39, numéro 4, 1930. pp. 574-605.
Citer ce document / Cite this document :
Pérennès . Les Dominicains de Quimperlé. In: Annales de Bretagne. Tome 39, numéro 4, 1930. pp. 574-605.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1930_num_39_4_1685Chanoine PÉRENNÈS
LES DOMINICAINS DE QUIMPEELE
Nous avons la bonne fortune de posséder, aux Archives
du Finistère, un document, hélas ! trop court, maisi fort inté
ressant, sur l'histoire des Dominicains de Quimperlé. C'est
la notice historique composée en 1643 par le Père Yves
Pinsart, prieur du couvent, et adressée par lui au Père de
Sainte-Marie, historiographe de l'Ordre.
Il convient de commencer notre étude par cette pièce import
ante. En voici la transcription :
« Mon Révérend Père,
» Depuis peu l'on m'a fait douter que le R. P. Louis
Chardon, cy-devant religieux de céans ne vous aye pas
envoyé ce que je luy avais donné de la fondation de cette
maison, c'est ce qui m'oblige à tascher de réparer ce que j'ay
quelque subject de craindre qu'il ayt obmis, ou que l'infidélité
des messagers ayt empêché de vous arriver. Sans redire au
long ce que je lui avais commis, je me contenterai de vous
mander sommairement quelques choses qui me semblent ne
devoir pas être obmises par votre histoire, attendue de tout
le monde, sans qu'elle paraisse défectueuse; et pour com
mencer :
» Cette maison (fut fondée) l'an 1254 dans le chasteau ducal
appelé de Carnoët, dans le fauxbourg de Quimperlé, dit le
Bourgneuf, au diocèse de Vennes, sur le rivage du fleuve L'ABBAYE BLANCHE DE QUIMPERLE
(Ancienne Maison des Dominicains).
Reliquaire ayant appartenu aux Dominicains
de Quimperlé avant 1789. DOMINICAINS DE QUIMPERLÉ 575 LES
d'Ellé qui baigne les murailles de nos cours, bastiments et
jardins, et sur lequel les vaisseaux de la mer occeane, dis
tante de deux lieues, nous viennent aux marées deux fois le
jour, par Blanche de Navarre, fille de Thibaut, comte de
Champagne espouse de Jean Ier, duc de Bretagne, dict le
comte Roux, fils de Pierre de Dreux, dict Mauclerc, aussi duc
de Bretaigne, dont le couvent n'est connu que sous le nom
&A bbaty-Guen, qui signifie en français l'abbaye Blanche;
la dite Blanche fonda en mesme temps le couvent et un
abbaye de filles de l'ordre de saint Bernard, appelée la Joye,
près la ville de Hennebont, à cinq lieues d'yci où elle gist, et
Jean Ier son mary fonda l'abbaye de Prières, de l'ordre de
saint Bernard, afin de prier Dieu pour ceux qui sont sub
mergés à la coste de Bretaigne, ou sort corps repose. Blanche
et Jean son mary, selon la tradition, attirés par les bons
exemples des religieux et leur piété, ont demeuré quelques
années en ce couvent où l'on voit encore leurs sale, gallerie,
chambres et quelques offices; ,et cette maison a droit de
quatre-vingt seize livres sur le domaine du roy, de coulombier,
de four à bau, et depuis sa fondation elle a été décorée du
droit de foires franches, droit de chauffage de la forêt de
Garnoët, cy proche, et autres. Il se void au cœur de l'église,
l'une des mieux ornées et appropriées de la province, sur la
porte de la sacristie un épigraphe faisant mention de partie
de tout cela en ces termes :
Sumptibus ista suis posuit Navarea Blancha
Claustra, uxor Jani principis Armoricae. 1255
Inde domos nostras dixere abbatia Blancha ;
Partheniam (i) Henbont fecit, ibi que jacet 1284
Atque Precum (2) Janus conjux, quas condidit amplis
^Êdibus, et sacro clauditur ipse loco. 1286
Dissociata jacent tumulis nunc membra duobus,
Cœli sed mentes continet una quies.
(1) L'abbaye de la Joie, paroisse de Saint-Gilles, près de Hennebont (diocèse
de Vannes). 1
(2)de Prières, paroisse de Billiers (diocèse de Vannes). 576 LES DOMINICAINS PE QUIMPERLE
m Cette maison ayant toujours esté chérie des ducs de cette
province, leur a servy des confesseurs, prédicateurs et bons
officiers; et Jean de Monfort, père de Jean dit le Conquérant,
lequel commença la guerre, contre Charles de Blois pour la
succession dii duché de Bretagne, et mourut à Henbont le
26 septembre 1345, voulut que son corps fut enterré au cœur
du dit couvent, où l'on a veu avant la chute de la] dite église,
un cénotaphe ou fausse chasse couverte de drap d'or à fleurs
de velours noir; à la mémoire duquel seigneur l'on void au
droit de l'épigraphe ci-devant rapporté cette épitaphe :
« Bella sub armoricis Bleso civilia signis
Longa oomes Janus ferro Monsfortius infert,
Ut Britones quaerat, tantis ast invida cœptis
Jussit abire polum mors. Nil minus inclita bello
Uxor cum nato rem perficit, ossa que chari hic
Conjugis ad médium majoris collocat arae. »
(Ponebat F. Yvo Pinsart, doct., Paris
Théol. Corisop. prior.)
« Comme les choses humaines sont subjettes au change
ment, cette maison, autresfois si célèbre en ses bastiments
et en ses mœurs, decheut peu à peu, mais elle trouva des
réparateurs en l'un et l'autre. Elle doit le restablissement de
ses mœurs au Révérend Père Matthieu Ori, natif de Dinan
en Bretaigne, l'éloge duquel se void dans Antonius Senensis,
in Biblioteca litt. m. Mais il faut changer le nom de Gallus
et mettre Brito, et ajouter ce que tous les hystoriographes
Jésuites et Reibad G) mettent, que ce fût la dextérité de saint
Ignace, dont il avoit été à Paris le défenseur du Livre des
exercices qui le mena de Venise à Rome et le présenta au
Pape avec son livre. Or ce Matthieu Ori, le huitième juillet,
l'an 1545, restablit la vie religieuse et reforme au dit couvent,
la quelle y avait duré jusques à ce que les guerres civiles
ayant causé un déluge général dans toute la France, notre
province et ce couvent mesme n'en furent pas exempts; pen-
(3) RIbadeynera Pierre, célèbre jésuite, auteur d'une Vie des saints, né le
ter novembre 1527, mort; le 1er octobre 1611. DOMINICAINS DE QTJIMPERLÉ 577 LES
dant la négligence du siècle et la nonchalance des supérieurs,
l'église tomba en un temps fort calme et en plein jour, environ
l'an mil cinq cent nonante et deux, durant le second prioré
du père Folliard, ce qui contraignit les religieux de se retirer
et d'abandonner la maison comme déserte, jusqu'à l'an 1600
que le R. P. Boullouch, encouragé par la noblesse du pays
et bourgeois de la ville, secouru de tous, les ordres, entreprit
le rétablissement de cette église; depuis ce temps chacun des
prieurs y a travaillé selon son pouvoir et son zèle jusqu'en
l'an 1624 que j'y arrivé à commencer à travailler aux répara
tions de toute la partie de la maison; mais ayant été eslue
et appelé pour régenter à Paris, l'ouvrage ayant cessé jusques
à la fin de 1634, je fus pour la seconde fois esluei et confirmé
Prieur, et continué jusques à présent que Dieu m'a fait la
grâce d'y restablir l'office de jour et de nuict, la vie religieuse,
un cours de philosophie, et d'achever de la restablir et l'orner
à tel point qu'il n'y en a guères de plus riantes en cette
province.
» Or d'autant qu'il falloit faire un grand tour et circuit pour
aller du couvent à la ville, laquelle est du diocèse de Gor-
nouaille, et passer le long de la rivière d'Ellé, et aller chercher
par un chemin très-difficile le pont de terres de Vennes, le
duc Jean donna permission die bastir un pont sur ladite
rivière, au droit de la grande porte dudit couvent; laquelle
permission fut renouvellée par Jean duc de Bretagne (1381),
et par le Roy Louis le Juste l'an 1636, esmologuée au parl
ement de Bretagne le 6e juillet 1638. Et fut basty à nos fraictz
le dit pont de pierres et a de fortes voûtes l'an 1640; en sorte
que c'est un des plus beaux couvents de cette province; et
pour décorer l'arrivée dudit couvent du bout d'iceluy, se voit
un beau pavé long d'environ soixante toises, décoré de deux
beaux rangs d'arbres conduisant à la grande porte dudit
couvent, lequel est à présent presque tout rebasti par l'aide
de nos amis. Notre réfectoire est un des plus beaux qui se
voient; la chaire du lecteur est pratiquée au côté droict dans
une belle voûte esclairée d'une belle vitre a

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