Les élections partielles de l été 1970. Analyse des électorats - article ; n°1 ; vol.21, pg 76-102
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Les élections partielles de l'été 1970. Analyse des électorats - article ; n°1 ; vol.21, pg 76-102

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Revue française de science politique - Année 1971 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 76-102
An analysis of the electorate and the by-elections of the summer of 1970, by Frédéric Bon and Jean Ranger A retrospective analysis of elections under the 5th Republic reveals over and above the particularities of the political situation at each election three major tendancies: the stability of the Communist electorate after the 1958 setback, the formation of a Conservative block by the progressive absorption of the moderate and extreme right, the waverings of the non-communist left. In 1970 two by-elections seem particularly interesting: at Nancy the success of Jean-Jacques Servan-Schreiber seemed to be in contradiction with the evolution of French opinion since 1958; on the other hand, the Bordeaux election confirmed this trend, through the triumph of the Prime Minister Jacques Chaban-Delmas. These two elections are in fact typical as far as the general tendancies of the electorate of the 5th Republic are concerned: identical processes are at work, the differences in the results can be reduced to differences in local situations. [Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp. 76-102]
Les éléctions partielles de l'été 1970. Analyse des électorats, par Frédéric Bon et Jean Ranger L'analyse rétrospective des scrutins de la Cinquième République révèle, au-delà des accidents de conjoncture, une dynamique qui s'organise selon trois lignes de force : stabilité de l'électorat communiste après la blessure de 1958 ; formation d'un bloc conservateur par absorption progressive de la droite modérée et de l'extrème-droite par le gaullisme ; incertitudes de l'électorat de la gauche non communiste. En 1970, deux élections partielles prennent valeur de test national : à Nancy, le succès de M. Jean-Jacques Servan-Schreiber semble se situer à contre-courant de l'évolution de l'opinion française depuis 1958 ; en revanche, le scrutin de Bordeaux la confirme à travers le triomphe du Premier ministre M. Jacques Chaban-Delmas. Ces deux consultations s'inscrivent bien dans le mouvement général des électorats sous la Ve République : des processus identiques y sont à l'oeuvre, la différence des résultats se réduisant à celle des situations locales. [Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp. 76-102]
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Frédéric Bon
Monsieur Jean Ranger
Les élections partielles de l'été 1970. Analyse des électorats
In: Revue française de science politique, 21e année, n°1, 1971. pp. 76-102.
Citer ce document / Cite this document :
Bon Frédéric, Ranger Jean. Les élections partielles de l'été 1970. Analyse des électorats. In: Revue française de science
politique, 21e année, n°1, 1971. pp. 76-102.
doi : 10.3406/rfsp.1971.393279
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1971_num_21_1_393279Résumé
Les éléctions partielles de l'été 1970. Analyse des électorats, par Frédéric Bon et Jean Ranger
L'analyse rétrospective des scrutins de la Cinquième République révèle, au-delà des accidents de
conjoncture, une dynamique qui s'organise selon trois lignes de force : stabilité de l'électorat
communiste après la blessure de 1958 ; formation d'un bloc conservateur par absorption progressive de
la droite modérée et de l'extrème-droite par le gaullisme ; incertitudes de l'électorat de la gauche non
communiste. En 1970, deux élections partielles prennent valeur de test national : à Nancy, le succès de
M. Jean-Jacques Servan-Schreiber semble se situer à contre-courant de l'évolution de l'opinion
française depuis 1958 ; en revanche, le scrutin de Bordeaux la confirme à travers le triomphe du
Premier ministre M. Jacques Chaban-Delmas. Ces deux consultations s'inscrivent bien dans le
mouvement général des électorats sous la Ve République : des processus identiques y sont à l'oeuvre,
la différence des résultats se réduisant à celle des situations locales.
[Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp. 76-102]
Abstract
An analysis of the electorate and the by-elections of the summer of 1970, by Frédéric Bon and Jean
Ranger
A retrospective analysis of elections under the 5th Republic reveals over and above the particularities of
the political situation at each election three major tendancies: the stability of the Communist electorate
after the 1958 setback, the formation of a Conservative block by the progressive absorption of the
moderate and extreme right, the waverings of the non-communist left. In 1970 two by-elections seem
particularly interesting: at Nancy the success of Jean-Jacques Servan-Schreiber seemed to be in
contradiction with the evolution of French opinion since 1958; on the other hand, the Bordeaux election
confirmed this trend, through the triumph of the Prime Minister Jacques Chaban-Delmas. These two
elections are in fact typical as far as the general tendancies of the electorate of the 5th Republic are
concerned: identical processes are at work, the differences in the results can be reduced to differences
in local situations.
[Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp. 76-102]ÉLECTIONS PARTIELLES DE L'ÉTÉ 1970* LES
Analyse des électorats
FRÉDÉRIC BON et JEAN RANGER
L'analyse rétrospective des scrutins de la Cinquième République
révèle, au-delà des accidents de conjoncture, une dynamique qui
s'organise selon trois lignes de forces. Malgré la blessure de
1958, l'électorat communiste affiche une remarquable stabilité quant
itative, géographique et sociale. L'électorat de droite, en revanche,
subit une mutation que le temps, peu à peu, semble rendre irréversible.
Au fil des scrutins, un bloc conservateur se constitue par l'absorption
progressive de la droite modérée et de l'extrême-droite par le gaullisme.
En 1969, l'évolution est proche de son terme ; les résidus du « cen
trisme » ne paraissent pas en mesure d'échapper à leur destin. Entre
ces deux blocs, Félectorat de la gauche non communiste est bien incer
tain, à l'image des formations qui prétendent l'exprimer. L'échéance
présidentielle de 1969 est particulièrement difficile : les électeurs de
la défunte F.G.D.S. rallient en masse la bannière du président du Sénat.
Le succès de M. Poher illustre bien davantage l'impuissance de la
gauche non communiste qu'il n'annonce une renaissance du « cen
trisme ». Les scrutins du printemps 1969 soulignent l'existence de deux
structures fortes dans l'électorat français : l'une en contraction, le P.C.,
l'autre en expansion, le gaullisme. La gauche non communiste, struc
ture faible, est sensible aux influences les plus contradictoires.
En 1970, deux élections partielles prennent valeur de test national
dans la première circonscription de la Meurthe-et-Moselle et la deuxième
circonscription de la Gironde. Le scrutin de Nancy, qui voit le succès
* Les données utilisées dans cet article ont été recueillies dans le cadre d'une
opération d'estimation rapide des résultats organisée les 21 et 28 juin et le 20 septembre
1970 par Radio-Télé-Luxembourg et la compagnie d'ordinateurs Honeywell-Bull, et traitées
avec la collaboration de Béatrice Moine.
76 CARTE 1
Meurthe-et-Moselle (1re circonscription)
Pagny-s-Moselle Nombres d'électeurs inscrits
CANTON DE peulouard,
PONT-A-MOUSSON
CANTON DE
NANCY-NORD CANTON DE NOMENY
Maxéville
.axou
NANCY
Chaligny
Villers-lès-Nançy Tableau 1 : Résultats de l'élection législative partielle de la première
circonscription de la Meurthe-et-Moselle (21 et 28 juin 1970)
Premier tour Second tour
67 536 67 537 Inscrits
61,4 % Votants 41376 41282 61,3
40 426 Exprimés 40 546
% des s.e. % des s
7684 19 M. Antoine (P.C.) 8 057 19,9
M. Borella (P.S.U.).... 2 079 5,1
M. Cureau (socialiste). 953 2,4
M. Servan-Schreiber. . . 18 352 45,4 22 414 55,4
M. Souchal (U.D.R.)... 10 836 26,8 10 075 24,6
M. Albrique 522 1,3
Tableau 2 : Résultats de l'élection législative partielle de la deuxième
circonscription de la Gironde (20 septembre 1970)
Premier tour
Inscrits 38 901
Votants 23 808 61,5%
Exprimés 23 450
% des s. e.
M. Rivière (P.C.) 2 024 8,5
M. Barthélémy (trotskyste) 150 0,6
Mme Lataste (P.S.U.) 320 1,3
M. Taïx (C.I.R.) 1820 7,8
M. Servan-Schreiber 3 891 16,6
M. Chaban-Delmas (U.D.R.) 14 904 63,7
M. Demarcq (modéré) 98 0,4
M. Leclère (extrême-droite) 121 0,5
de M. Jean-Jacques Servan-Schreiber, semble se situer à contre-courant
de la dynamique électorale de la Cinquième République. Le scrutin de
Bordeaux, en revanche, la confirme à travers le triomphe du Premier
ministre. L'objet de cet article est de montrer que ces deux élections
s'inscrivent dans l'évolution des électorats depuis 1958, que les pro
cessus qui y sont à l'œuvre sont identiques et que la différence des
résultats ne s'explique que par la différence de situations locales l.
1. La perspective de cet article nous conduit à centrer l'analyse sur les mouve
ments de voix et à laisser de côté les résultats de ces élections et leur influence politique.
C'est la raison pour laquelle le second tour de l'élection de Nancy n'est mentionné que
de façon incidente.
78 L'ÉLECTORAT GAULLISTE : UN BLOC CONSERVATEUR
La première circonscription de la Meurthe-et-Moselle et la deuxième
circonscription de la Gironde illustrent, à travers des chronologies dif
férentes, le processus de rassemblement de l'opinion conservatrice autour
du parti gouvernemental.
Tableau 3 : Evolution du bloc conservateur 1965-1970
(en °/o des suffrages exprimés)
FRANCE ENTIÈRE ESf"£ GIRONDE 2?
Droite Droite Droite
Gaullistes non Gaullistes non Gaullistes non
gaulliste gaulliste gaulliste
Législatives 1956 3,9 39,4 5,7 43,4 28,5 34,4 1958 19,7 35,9 32,9 40,1 48,0 29,8 1962 35.4 213 62,1 12,0 53,8 32,4
Présidentielle 1965 43,7 22,9 50,6 21,8 45,9 28,1
Législatives 1967 37,8 17,2 44,6 16,2 49,5 16,6 1968 46,1 13,7 48,2 11,0 52,2 16,4 1969 44,0 (*) 43,8 (*) 46,5 (*)
Partielles 1970 — — 26,8 (*) 63,7 (*)
* Le caractère composite des électorats de M. Poher et de M. Servan-Schreiber ne
permet pas de les faire figurer dans ce tableau sous la rubrique « droite non gaulliste ».
A Bordeaux, l'influence du courant gaulliste était loin d'être négli
geable à la fin de la Quatrième République : en 1956, dans l'actuelle
deuxième circonscription, la liste des républicains sociaux conduite par
M. Chaban-Delmas obtenait 28,5 % des suffrages exprimés, alors que
les républicains populaires (6,7 %), les modérés (15,8 %) et les pouja-
distes (11,8 %) en t

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