Les États-Unis : du refus au compromis - article ; n°4 ; vol.26, pg 684-695
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Revue française de science politique - Année 1976 - Volume 26 - Numéro 4 - Pages 684-695
A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. LES ÉTATS-UNIS : DU REFUS AU COMPROMIS, par STANLEY HOFFMANN
De l'été 1974 à l'automne 1975, la politique américaine envers le Tiers Monde a connu trois phases. En 1974, c'est la volonté d'organiser un front commun des pays consommateurs de pétrole. A partir de décembre 1974, s'ajoute l'acceptation, en principe, de l'idée d'un dialogue sur l'énergie avec des pays producteurs. A partir de mai 1975, les Etats-Unis font des propositions en vue d'engager un dialogue général. Les causes de cette évolution se trouvent à la fois dans la politique intérieure et dans les réalités extérieures. Le contenu de la politique nouvelle reste prudent en raison des obstacles qui proviennent notamment de la nature même du système économique et de l'état de l'opinion américains.
[Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 684-695.]
IN SEARCH OF A NEW WORLD ECONOMIC ORDER. THE UNITED STATES : FROM REFUSAL TO A COMPROMISE, by STANLEY HOFFMANN
Between summer 1974 and autumn 1975, American policy towards the Third World went through three phases. In 1974 there was the desire to establish a common front of the oil-consuming countries. After December 1974, the idea of a dialogue on energy with the producer countries became accepted in principle. From May 1975 onwards, the United States began to make proposals for embarking upon a general dialogue. The reasons for this development reside in both domestic policy and external realities. The new policy remains cautious as to its content because of the obstacles represented in particular by the very nature of the economic system and of the state of American opinion.
[Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 684-695.]
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Stanley Hoffmann
Les États-Unis : du refus au compromis
In: Revue française de science politique, 26e année, n°4, 1976. pp. 684-695.
Résumé
A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. LES ÉTATS-UNIS : DU REFUS AU COMPROMIS, par
STANLEY HOFFMANN
De l'été 1974 à l'automne 1975, la politique américaine envers le Tiers Monde a connu trois phases. En 1974, c'est la volonté
d'organiser un front commun des pays consommateurs de pétrole. A partir de décembre 1974, s'ajoute l'acceptation, en principe,
de l'idée d'un dialogue sur l'énergie avec des pays producteurs. A partir de mai 1975, les Etats-Unis font des propositions en vue
d'engager un général. Les causes de cette évolution se trouvent à la fois dans la politique intérieure et dans les réalités
extérieures. Le contenu de la politique nouvelle reste prudent en raison des obstacles qui proviennent notamment de la nature
même du système économique et de l'état de l'opinion américains.
[Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 684-695.]
Abstract
IN SEARCH OF A NEW WORLD ECONOMIC ORDER. THE UNITED STATES : FROM REFUSAL TO A COMPROMISE, by
STANLEY HOFFMANN
Between summer 1974 and autumn 1975, American policy towards the Third World went through three phases. In 1974 there
was the desire to establish a common front of the oil-consuming countries. After December 1974, the idea of a dialogue on
energy with the producer countries became accepted in principle. From May 1975 onwards, the United States began to make
proposals for embarking upon a general dialogue. The reasons for this development reside in both domestic policy and external
realities. The new policy remains cautious as to its content because of the obstacles represented in particular by the very nature
of the economic system and of the state of American opinion.
[Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 684-695.]
Citer ce document / Cite this document :
Hoffmann Stanley. Les États-Unis : du refus au compromis. In: Revue française de science politique, 26e année, n°4, 1976. pp.
684-695.
doi : 10.3406/rfsp.1976.393680
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1976_num_26_4_393680A LA RECHERCHE
D'UN NOUVEL ORDRE
ECONOMIQUE MONDIAL
LES ÉTATS-UNIS
du refus au compromis
STANLEY HOFFMANN
Au cours de la période qui va de l'été 1974 à l'automne 1975,
la politique des Etats-Unis envers le Tiers Monde connaît une
évolution lente mais importante. Nous allons d'abord l'analyser,
puis l'interpréter.
Nous ne reviendrons pas sur les réactions américaines à la crise
du pétrole déclenchée à la fin de 1973 par les décisions de l'OPEP.
D'abord accaparé par le conflit du Moyen-Orient, M. Henry Kissinger,
secrétaire d'Etat depuis peu de temps, a commencé sa contre-offensive
en appelant les pays consommateurs de pétrole à se rallier autour des
Etats-Unis : c'est le discours dit des « Pèlerins », prononcé à Londres
en décembre 1973, puis la conférence de Washington en février 1974.
Pendant presque toute l'année 1974, la politique américaine va
rester dominée par la hantise de la crise pétrolière et par la volonté
d'organiser le front commun des pays consommateurs. Hantise : les
conseillers du secrétaire d'Etat, tel M. Walter Levy, ou le secrétaire
d'Etat adjoint Thomas Enders, considèrent que l'ordre économique
international ne pourra pas supporter le poids de l'énorme transfert
de ressources aux pays producteurs de pétrole. Le déficit de la balance
des paiements des consommateurs risque d'accélérer l'inflation et de
faire crouler la structure financière mondiale. Les pays producteurs,
engrangeant des surplus qui excèdent leurs capacités productives et
leurs besoins, risquent d'en utiliser une partie à des fins politiques. Une
crise économique sans précédent dans l'après-guerre pourrait se
déclencher, provoquant des tourmentes politiques. La seule solution,
684 Etats-Unis et le nouvel ordre économique mondial Les
c'est là baisse des prix du pétrole. Le seul moyen, c'est la coopération
des pays consommateurs, c'est-à-dire l'organisation d'un contre-cartel.
Sans quoi chacun d'entre eux risque de chercher le salut dans des
accords bilatéraux avec les pays producteurs pour le plus grand bien
de ceux-ci. Il s'agit d'empêcher ceux-là de devenir les otages de la
puissance financière et des manœuvres politiques des nouveaux riches.
Il s'agit de faire en sorte que le contre-cartel prenne toutes les mesures
nécessaires pour empêcher la catastrophe financière à court terme, pour
amener une baisse des prix et sinon une destruction, du moins un affa
iblissement de l'OPEP à long terme.
Cette stratégie menée de façon pressante ne nie pas l'utilité future
d'un dialogue avec les pays producteurs. Mais l'essentiel est le renfor
cement de la position de leurs « victimes » (M. Kissinger pense sans
doute au moins autant à sa politique dans le conflit du Moyen-Orient
qu'à l'ordre économique mondial). Et le dialogue lui-même doit porter
avant tout sur les prix et sur les mesures à prendre pour aider le « Quart
Monde». Il s'agit donc d'acculer l'OPEP à la défensive. D'où, en
premier lieu, la création de l'Agence internationale de l'énergie, issue
du Groupe de coordination de l'énergie mis en place — sans la France —
par la conférence de Washington. Dès septembre 1974, les douze Etats
qui ont accepté de faire partie de l'Agence annoncent un programme
de mesures à prendre en cas d'embargo nouveau, y compris des mesures
de solidarité. En second lieu, également en septembre 1974, les ministres
des Affaires étrangères et des Finances des Etats-Unis, de la France,
de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne fédérale et du Japon se réunissent
pour discuter du recyclage financier, et Washington propose de créer
un mécanisme capable de redistribuer, si besoin est, 25 milliards de
dollars en 1975 ; il s'agirait de recycler, à des taux d'intérêt commerc
iaux, les fonds que les pays producteurs auraient renvoyés dans le
monde industriel. Tant pour le recyclage que pour l'aide financière au
Quart Monde, victime de l'augmentation du prix du pétrole, les Etats-
Unis proposent de passer par le Fonds monétaire international, que
contrôlent les pays industrialisés.
En troisième lieu, Kissinger insiste sur la nécessité, pour ceux-ci,
de prendre des mesures à long terme : réduction des importations de
pétrole pour diminuer la dépendance, mesures de conservation (réduc
tion de consommation), développement de sources nouvelles d'énergie
(projet « Indépendance » dans le cas des Etats-Unis). Grâce à la mise
en œuvre d'un tel programme, affirme le secrétaire au Trésor, William
Simon, la baisse des prix sera inévitable : même si les pays producteurs
réagissent d'abord en diminuant leur production, il faudra bien qu'ils
685 Hoffmann Stanley
en viennent à réduire leurs prix, sans quoi ils risqueront de perdre une
partie de leurs marchés et de leurs revenus. Et, bien qu'à ce moment
(novembre 1974) Simon et Kissinger concentrent leurs efforts sur le
recyclage, le secrétaire au Trésor précise : « C'est le prix du pétrole,
non ses répercussions financières, qui est la véritable source du trouble
de l'économie mondiale » x.
A partir de décembre 1974, une note nouvelle apparaît. La France
a proposé, en octobre, une conférence des pays consommateurs avec
les pays producteurs. Avant décembre, Kissinger, à toute suggestion de
ce genre, avait répondu qu'il y avait déjà pas mal de dialogues bila
téraux, par exemple entre les Etats-Unis et l'Arabie séoudite, ou entre
eux et l'Iran. Mais, désormais, il accepte avec moins de réticence l'idée
d'un effort multilatéral. C'est ce qu'enregistre le communiqué rédigé
à la Martinique, lors de la rencontre entre le président Giscard d'Estaing
et le président Ford, le 16 décembre. Il est question d'une réunion pré
paratoire en mars, précédant une conférence des pays producteurs et
consommateurs. Il s'agit, à la fois, d'un compromis et d'une révision,
par chacun des deux part

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