Les forces politiques indonésiennes et les élections générales de 1971 - article ; n°1 ; vol.4, pg 91-110
21 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les forces politiques indonésiennes et les élections générales de 1971 - article ; n°1 ; vol.4, pg 91-110

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
21 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Archipel - Année 1972 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 91-110
5. F. Cayrac-Blanchard (Centre d'Etudes de Relations Internationales, Paris) mentjoba memberikan analisanja dari evolusi ke- kuatan2 politik di Indonesia melalui kampanje pemilihan umum dan pemilihan umum itu sendiri tahun 1971.
5. F. Cayrac-Blanchard (Center for the Study of International Relations, Paris) tries to analyse the evolution of political forces in Indonesia in the light of the electoral campaign and general elections of 1971.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Françoise Cayrac-
Blanchard
Les forces politiques indonésiennes et les élections générales
de 1971
In: Archipel. Volume 4, 1972. pp. 91-110.
ringkasan
5.F. Cayrac-Blanchard (Centre d'Etudes de Relations Internationales, Paris) mentjoba memberikan analisanja dari evolusi ke-
kuatan2 politik di Indonesia melalui kampanje pemilihan umum dan pemilihan umum itu sendiri tahun 1971.
Abstract
5.F. Cayrac-Blanchard (Center for the Study of International Relations, Paris) tries to analyse the evolution of political forces in
Indonesia in the light of the electoral campaign and general elections of 1971.
Citer ce document / Cite this document :
Cayrac-Blanchard Françoise. Les forces politiques indonésiennes et les élections générales de 1971. In: Archipel. Volume 4,
1972. pp. 91-110.
doi : 10.3406/arch.1972.1015
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1972_num_4_1_101591
LES FORCES POLITIQUES INDONESIENNES ET LES ELECTIONS
GENERALES DE 1971
par Françoise CAYRAC-BLANCHARD (x)
Le lecteur aura déjà trouvé dans Archipel 2 (pp. 15 à 22) les premiers résultats
des élections de 1971 (2). Il trouvera ci-dessous une analyse plus élaborée, rédigée
à Paris, d'après la presse indonésienne de l'année dernière.
En 1955, dix ans après la proclamation de l'indépendance, l'Indonésie
avait mis grand espoir dans ses premières élections générales. De cette
consultation nationale, on escomptait en effet une solution à l'instabilité
politique et aux difficultés économiques auxquelles la jeune République
était en proie. Cette attente devait être déçue assez rapidement comme
l'histoire l'a montré.
Seize ans plus tard, alors que l'ère sukarnienne s'est achevée dans le
plus grave bouleversement que le pays ait connu, le régime du général Su
harto a procédé à son tour à des élections générales pour mettre sur pied
le Parlement (D.P.R.), l'Assemblée consultative du Peuple (M.P.R., organe
suprême de l'Etat) et les Assemblées régionales (au niveau de la province
et du kebupaten), c'est-à-dire renouveler tout l'appareil d'Etat représentat
if du peuple. D'abord fixées à juillet 1968, leur report à juillet 1971, ré
sultait d'un compromis entre ceux qui souhaitaient les repousser à 1973
pour mieux s'y préparer et ceux qui estimaient avoir intérêt à se présenter
devant leurs électeurs le plus vite possible.
J) L'auteur tient à remercier ici M. Jusfiq Hadjar qui l'a aidé dans son travail de
dépouillement.
•) Précisons que ces résultats avaient été collationnés par G. Chesnel; mais que la
présentation proprement dite était de la rédaction à' Archipel. 92
Bien que l'enjeu fût de moindre envergure qu'en 1955, puisqu'il était
bien précisé que la nouvelle M.P.R. ne pourrait modifier ni la Constitution
(celle de 1945 de type présidentiel), ni les Pantja Sila, fondement de l'idéo
logie de l'Etat, ces élections ont été l'occasion pour les différentes forces
politiques indonésiennes de laisser paraître au grand jour des divergences
plus ou moins vives.
Après certaines hésitations initiales, tout le monde semblait néanmoins
tomber d'accord sur la nécessité même des élections. Selon le Président
Suharto, elles seraient l'instrument "correspondant au désir le plus pro
fond" de tous les Indonésiens, pour "développer une vie démocratique sai
ne, appliquer fermement la Constitution et faire respecter la loi" (1). Le souci
du régime de démontrer aussi bien aux Indonésiens qu'à l'étranger son res
pect des règles démocratiques, sa volonté d'assurer le "règne de la loi" se
retrouvait également dans les déclarations du Ministre de l'Information,
M. Budiardjo: "Le monde regarde attentivement comment l'Indonésie
met en oeuvre la démocratie, et bien que ce ne soit pas 'le plus important',
c'est quelque chose que l'Indonésie ne doit pas négliger"; et encore: "Les
Pemilu (élections générales) sont l'une des manifestations de la démocrat
ie indonésienne qui est un moyen d'assurer l'ordre dans la vie politique
sociale et culturelle de la nation". (2)
II s'agissait en fait, pour le régime d'obtenir confirmation de sa l
égitimité par une victoire électorale qui réduirait au silence toute opposition
et garantirait sa stabilité — condition favorable au développement économi
que et à l'accroissement souhaité de l'aide étrangère.
Quant aux partis politiques, ils espéraient à cette occasion renforcer
leur position vis-à-vis d'un régime essentiellement militaire; dès ce moment,
l'idée d'une "restructuration" post-électorale de la vie politique indonésienne
avait fait son chemin, et ils pouvaient à bon droit se sentir menacés.
Plusieurs questions se posaient alors. Comment étaient organisées
ces élections ? Quelles étaient les forces et les intérêts en présence ? Qui al
lait voter et pour qui ? Comment le régime au pouvoir pouvait-il tenter
d'assurer son succès ?
Difficile mise en place des structures législatives
La quatrième session de la M.P.R.S. (20 juin - 5 juillet 1966) avait
prévu les élections pour juillet 1968. Or les deux lois qui devaient fixer
le mode de scrutin (loi n° 15) ainsi que la structure et le statut des Assemb
lées (loi n° 16) correspondant aux nouvelles conditions de "l'Ordre nou-
x) Amanat Presiden pada upatjara pelantikan Lembaga Pemi/iban Umum, 17 janv. 1970,
Djakarta, Departemen Penerangan, pp. 7-8.
8) Indonesian News, London, Indonesian Embassy, 5 mai 1970, pp. 11-12. 93
veau'* {Ordre Baru ou Orbà) n'ont pu être ratifiées que le 17 décembre
1969 alors qu'elles étaient en discussion au Parlement depuis le début de
1967. A lui seul, ce long délai trahit les difficultés rencontrées par les di
vers groupes d'intérêt en présence pour se mettre d'accord.
Un des problèmes majeurs demeurait la coexistence politique des mi
litaires et des civils. L'armée avait pour elle la force et le pouvoir, mais elle
avait aussi, semblait-il, le souci de faire accepter cette situation, cette
"double fonction" (défense et gestion du pays) qu'elle revendiquait. Ceci
n'allait pas sans quelques difficultés. Pour mettre fin au régime de Sukarno,
l'armée avait pu bénéficier sans peine du soutien de plusieurs groupes
civils: les étudiants et intellectuels regroupés au sein de "fronts d'action"
tels le KAMI, le KAPPI ou le KASI, les partis musulmans, en part culier
le Nahdatul Ulctma et son mouvement de jeunesse, les partis catholique
et chrétien, et d'une manière générale les anciens opposants de Sukarno,
qui voyaient apparaître une possibilité de sortir de leur retraite forcée, tels
les ex-PSI ou Masjumi.
Mais lorsqu'il s'agit, non plus seulement d'éliminer le passé, mais d'or
ganiser le présent et l'avenir, des clivages apparurent au grand jour. Une ten
dance radicale, comprenant des groupes militaires et civils, se prononçait
en faveur d'une modification rapide des structures politiques, notamment
du jeu des partis, afin de ne pas retomber dans les vieilles ornières et de pou
voir mener à bien le rééquilibre économique et la modernisation du pays.
Une tendance plus modérée, tout en reconnaissant la nécessité de change
ments profonds, souhaitait parvenir à les effectuer progressivement, sans
affrontement direct avec ceux qui demeuraient proches de "l'ordre ancien",
pour ne pas remettre en cause la nouvelle stabilité politique.
Quant aux partis politiques, la plupart espéraient retrouver l'occasion
d'exercer une influence que la "démocratie dirigée" leur avait peu à peu
déniée; ceci était particulièrement vrai des musulmans qui estimaient n'avoir
pas eu jusqu'ici le rôle correspondant à leur audience auprès des masses
indonésiennes; de même étaient-ils fort déçus que leur part active dans l'é
limination des communistes et du régime sukarniste ne leur ait pas acquis une
plus large participation au gouvernement et au pouvoir (1).
Ici intervenait le clivage souvent évoqué entre santri et abangan

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents