Les Gardes Nationales en Limousin (juillet 1789-juillet 1790) - article ; n°1 ; vol.290, pg 465-489
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Les Gardes Nationales en Limousin (juillet 1789-juillet 1790) - article ; n°1 ; vol.290, pg 465-489

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Annales historiques de la Révolution française - Année 1992 - Volume 290 - Numéro 1 - Pages 465-489
Paul D'Hollander, Les Gardes Nationales en Limousin (juillet 1789-juillet 1790).
La liste des gardes nationales représentées aux fédérations départementales de Limoges, Guéret et Tulle, en mai, juin et juillet 1790, permet d'établir la carte des gardes existant en Limousin dans le premier semestre de cette année. Leur implantation géographique, en particulier dans les communes rurales, correspond aux courants de la Grande Peur de juillet 1789. Jusqu'à la fin du printemps 1790, au moins, et avant que leur institution ne devînt obligatoire, elles furent créées pour des motivations essentiellement défensives, sauf, peut-être, dans la partie occidentale du Bas-Limousin. Il faut enfin noter qu'elles ne rassemblèrent qu'une minorité de citoyens dont beaucoup étaient âgés de moins de 25 ans et que, dans les communes rurales, le recrutement dépassa largement le bourg et s'étendit aux hameaux.
Paul D'Hollander, The National Guard in the Limousin, July 1789- July 1790.
The list of National Guards that were present at the departmental Federations of Limoges, Guéret and Tulle in May, June and July 1790 makes it possible to work out a map of the Guards as they were organized in the province of Limousin during the first semester of that year. The geography of their organization, at least in the rural communes, corresponds to the waves of the Grande Peur of July 1789. At least until summer 1790 and before they became compulsory, the motivations for setting them up were essentially those of local defense, except perhaps in the western part, or Lower Limousin. It should be noted that only a minority of the citizens, all 25 years old or younger, took part and that, in the rural communes, the recruiting covered an area much larger than the towns themselves, extending into the small villages.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Paul D'Hollander
Les Gardes Nationales en Limousin (juillet 1789-juillet 1790)
In: Annales historiques de la Révolution française. N°290, 1992. pp. 465-489.
Résumé
Paul D'Hollander, Les Gardes Nationales en Limousin (juillet 1789-juillet 1790).
La liste des gardes nationales représentées aux fédérations départementales de Limoges, Guéret et Tulle, en mai, juin et juillet
1790, permet d'établir la carte des gardes existant en Limousin dans le premier semestre de cette année. Leur implantation
géographique, en particulier dans les communes rurales, correspond aux courants de la Grande Peur de juillet 1789. Jusqu'à la
fin du printemps 1790, au moins, et avant que leur institution ne devînt obligatoire, elles furent créées pour des motivations
essentiellement défensives, sauf, peut-être, dans la partie occidentale du Bas-Limousin. Il faut enfin noter qu'elles ne
rassemblèrent qu'une minorité de citoyens dont beaucoup étaient âgés de moins de 25 ans et que, dans les communes rurales,
le recrutement dépassa largement le bourg et s'étendit aux hameaux.
Abstract
Paul D'Hollander, The National Guard in the Limousin, July 1789- July 1790.
The list of National Guards that were present at the departmental Federations of Limoges, Guéret and Tulle in May, June and
July 1790 makes it possible to work out a map of the Guards as they were organized in the province of Limousin during the first
semester of that year. The geography of their organization, at least in the rural communes, corresponds to the waves of the
Grande Peur of July 1789. At least until summer 1790 and before they became compulsory, the motivations for setting them up
were essentially those of local defense, except perhaps in the western part, or Lower Limousin. It should be noted that only a
minority of the citizens, all 25 years old or younger, took part and that, in the rural communes, the recruiting covered an area
much larger than the towns themselves, extending into the small villages.
Citer ce document / Cite this document :
D'Hollander Paul. Les Gardes Nationales en Limousin (juillet 1789-juillet 1790). In: Annales historiques de la Révolution
française. N°290, 1992. pp. 465-489.
doi : 10.3406/ahrf.1992.1521
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1992_num_290_1_1521GARDES NATIONALES EN LIMOUSIN LES
(juillet 1789-juillet 1790)
Comme dans toute la France, ou presque, les gardes nationales limous
ines se fédérèrent, en 1790, au chef-lieu de leur département : à Limoges
le 9 mai, à Guéret le 30 juin, à Tulle le 4 juillet. Deux temps forts ont
marqué les débuts de ce mouvement fédératif et ont eu un retentissement
dans tout le royaume : la fédération de douze gardes nationales du Dauphiné
et du Vivarais à Étoile, près de Valence, le 29 novembre 1789, celle des
gardes nationales de 69 villes et bourgs de Bretagne et d'Anjou à Pontivy,
le 19 janvier 1790 (1). Locales, régionales ou départementales, ces fédéra
tions se multiplièrent ensuite : à Poitiers et Grenoble le 11 avril, Tours
le 16 mai, Lyon et Montpellier le 30, Strasbourg le 14 juin, Toulouse le
4 juillet (2). Ce sont les exemples rhodanien et breton qu'avaient à l'esprit
les officiers de la garde nationale de Limoges en invitant, le 20 avril 1790,
celles du département de la Haute- Vienne à venir prêter le serment fédé
ratif au chef -lieu le 9 mai : « Montrons nous, comme les bons citoyens
des deux rives du Rhône, de la Loire, etc., etc., entièrement confédérés »
écrivaient-ils (3).
Les procès-verbaux de ces fédérations, qui voulaient rassembler dans
chacun des trois chefs-lieux toutes les gardes nationales du département,
mentionnent celles qui y étaient représentées (4). Ils permettent ainsi de
(1) Michel Vovelle, « Les Fédérations », dans L'état de la France pendant la Révolution (1789-
1799) — sous la direction de M. Vovelle —, Paris, 1988, pp. 216-217, et Roger Dupuy, La Garde nationale
et les débuts de la Révolution en llle-et-Vilaine (1789-mars 1793), Paris, 1972, p. 183.
(2) Georges Carrot, La Garde Nationale (1789-1871), thèse pour le doctorat de IIIe cycle de l'Histoire
du Droit, Nice, 1979, imprimerie du C.N.I.A.P.N., Sens, p. 42.
(3) Lettre d'invitation de la garde nationale de Limoges à celles du département, 12 avril 1790, imp. 4
p. (Arch. dép. Haute- Vienne, I/K 103—11 —, p. 1).
(4) Pour Limoges : Procès-verbaux de la Confédération, imp. 32 p. (Arch. dép. Haute- Vienne, L 820) ;
pour Guéret : Procès-verbal de la Confédération faite sous les murs de la ville de Guéret, chef-lieu du
département de la Creuse, le 30 juin 1790, imp. 40 p. — incomplet — (Arch. dép. Creuse, 2F 2); pour
Tulle : Procès-verbaux de la Confédération des Gardes Nationales et Troupes de ligne réunies au chef-lieu
du Département de la Corrèze le 4 juillet 1790, imp. 17 p. (Arch. dép. Corrèze, br 786).
Annales Historiques de la Révolution Française — 1992 — JV° 4 PAUL DHOLLANDER 466
Les gardes nationales représentées aux fédérations
départementales de Limoges, Guéret et Tulle
(9 mai, 30 juin et 4 juillet 1 790)
0 Chef-lieu de département
•de district
• Chef-lieu de canton
• Commune
Communes rattachées à la Dordogne en 1793 1
LES GARDES NATIONALES EN LIMOUSIN 467
, ,^r-i V,
o
Les courants de la Grande-Peur en Limousin
(28-30 juillet 1790)
(d'après R.-H. Bautier)
# • Chef-lieu de département, district et canton
ayant une garde nationale
O Chef-lieu de canton sans garde nationale 468 PAUL D'HOLLANDER
connaître les gardes qui existaient au premier semestre 1790, avant
l'inscription obligatoire dans leurs rangs de tous les citoyens actifs, instituée
par les décrets des 12 et 18 juin, et donc, en principe, leur création dans
chaque commune (5). Il faut, toutefois, s'assurer que, dans ces fédéra
tions, étaient représentées toutes les gardes formées à ce moment et, de
plus, tenir compte que sept à huit semaines se sont déroulées entre la fédé
ration de Limoges et celles de Guéret et de Tulle. Dans les districts de
Limoges et de Saint- Yrieix, en Haute- Vienne, un grand nombre de gardes
ont été créées entre le 9 mai et la fin juin. Pour le premier district, on
compte une garde dans 14 communes le 9 mai, dans 33 communes sur
43 le 24 juin, lorsque se réunirent à Limoges les délégués de chaque garde
pour élire leurs représentants à la Fédération nationale du 14 juillet (6).
Dans le second district, on compte 6 gardes le 9 mai, 15 pour 34 communes
le 29 juin (7). En l'absence de renseignements pour les autres districts de
ce département, il est préférable de s'en tenir aux gardes représentées à
Limoges le 9 mai, d'autant plus que la Creuse et la Corrèze ne semblent
pas avoir connu une vague de créations aussi importante en mai et juin 1790.
La rareté des sources sur les gardes nationales dans la première année
de la Révolution rend leur étude difficile, en particulier pour celles des
communes rurales. Les registres des municipalités, dont elles dépendaient,
restent la meilleure source mais ils ont été conservés en petit nombre, sont
d'un intérêt inégal et ne débutent, le plus souvent, qu'en février ou mars
1790. Cependant, des délibérations municipales portant création d'une garde,
des listes de citoyens inscrits dans leurs rangs, permettent d'en connaître
les objectifs et le rôle, les effectifs et d'en esquisser la composition sociale.
Pour la Haute- Vienne, sept gardes, mentionnées avant le 9 mai,
n'étaient pas représentées à Limoges à cette date. Trois semblent, malgré
une délibération antérieure, n'avoir été formées qu'après (8). Les autres
ont été créées dans des paroisses trop petites pour former une commune
et tenues à l'écart du réseau de transmission des lois et informations offi
cielles (9) ou étaient certainement désorganisées au moment de la fédé-
(5) Jacques Godechot, Les Institutions de la France sous la Révolution et l'Empire, Paris, 1968,
p. 129. Sur la garde nationale dans les premières années de la Révolution, voir Florence Devenne, « La
garde nationale : création et évolution, 1789, août 1792 », dans Annales Hist, de la Rév. Fr., janvier-mars
1991, n. 283, pp. 49-66.
(6) Registres Consulaires de la ville de Limoges, publiés par Louis Guibert, Limoges, 1897,

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