Les gisements de la grotte de Saint-Jean-de-Verges (Ariège) - article ; n°1 ; vol.9, pg 93-130
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Les gisements de la grotte de Saint-Jean-de-Verges (Ariège) - article ; n°1 ; vol.9, pg 93-130

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Description

Gallia préhistoire - Année 1966 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 93-130
38 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Joseph Vezian
Jean Vezian
Les gisements de la grotte de Saint-Jean-de-Verges (Ariège)
In: Gallia préhistoire. Tome 9 fascicule 1, 1966. pp. 93-130.
Citer ce document / Cite this document :
Vezian Joseph, Vezian Jean. Les gisements de la grotte de Saint-Jean-de-Verges (Ariège). In: Gallia préhistoire. Tome 9
fascicule 1, 1966. pp. 93-130.
doi : 10.3406/galip.1966.1260
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1966_num_9_1_1260GISEMENTS DE LA GROTTE DE SAINT-JEAN-DE-VERGES LES
(Ariège)
par Joseph t et Jean VEZIAN
La grotte de Saint-Jean-de-Verges, connue dans le pays sous le nom de la Tuto de
Camalhot, se trouve à 5 km au nord de Foix, sur la chaîne du Plantaurel (fig. 1). Cette
dernière appartient à un système de hautes collines faisant partie du soulèvement pyrénéen,
parallèles à l'axe de la chaîne proprement dite, et dominant les coteaux miocènes postérieurs
à sa formation. Il y a là une région boisée dont les sommets se situent à une altitude de
500 m à 700 m. Cette région est particulièrement riche en grottes préhistoriques, l'Herm,
le Portel, le Mas d'Azil, le Tue d'Audoubert et les Trois Frères, pour ne parler que du
département de l'Ariège.
Le Plantaurel est une muraille calcaire d'une remarquable uniformité, boisé au nord,
rocheux au sud. Les divers cours d'eau qui descendent des Pyrénées le traversent par des
gorges étroites. L'Ariège y a pratiqué une plus large brèche ; c'est sur l'éperon rocheux
que forme le Plantaurel sur la rive droite de cette rivière que s'ouvre la grotte. Elle est
un peu au-dessous de la crête, du côté sud, à une altitude d'environ 400 m (fig. 2).
La grotte a une entrée surbaissée tournée vers le sud-ouest, qui donne accès à une
salle triangulaire de 12 m de long sur 7 m de largeur maximum, éclairée par une fenêtre
en partie obstruée, orientée vers le nord-ouest (fig. 3). La salle est elle-même orientée
comme le Plantaurel n.-o.-s.-e. Elle se poursuit par un étroit couloir qui ne nous a rien
donné au point de vue préhistorique et qui se termine par une fissure impraticable.
Grâce à l'aimable autorisation de la Société des Chaux et Ciments de l'Ariège, nous
avons pu poursuivre la fouille de cette grotte du 14 septembre 1927 au 11 janvier 1934
et nous n'avons laissé qu'un témoin à l'entrée. Quand nous avons entrepris la fouille, la
grotte n'avait été l'objet d'aucune recherche scientifique, malheureusement les blaireaux
y avaient pratiqué leurs galeries, ce qui a amené la destruction d'une partie de la couche
archéologique, néanmoins cette couche était bien conservée dans la plus grande partie de
la grotte.
Dans l'ensemble, la stratigraphie de la grotte est simple. Sur le sol rocheux, se sont
établis les Aurignaciens typiques. Les dépôts qu'ils y ont laissés s'étendent sur une hauteur
de 70 à 80 cm en moyenne. La couche aurignacienne est formée d'une argile sablonneuse
rougeâtre fortement mêlée de pierrailles. La teinte de cet argile passe au blanc jaunâtre
au sommet de la couche. Cette installation des Aurignaciens typiques dès la base du dépôt JOSEPH f ET JEAN VEZIAN 94
FOIX
2. Saint-Jean-de- Verges (Ariège). Situation de la grotte.
1. Saint-Jean-de-Verges (Ariège). Plan de situation Rocher sous la flèche à gauche de la carrière. La colline
de la grotte. est parsemée de chênes verts. Sur la crête, se trouvait
un oppidum de l'époque gallo-romaine, terminée à
droite de la carrière, à l'emplacement du pylône.
d'un gisement est un fait constaté fr
équemment en Périgord, par exemple au
Roc de Combe Capelle et à l'abri Delprat
(remarque faite par D. de Sonneville-
Bordes dans son ouvrage sur le Paléolithi
que supérieur en Périgord). Le sol rocheux
de la grotte présente une fissure qui se
dirige vers l'entrée. Son contenu précédent
a-t-il été évacué par des phénomènes de
solifluction à une époque antérieure plus
humide?
Dans toute l'épaisseur de la couche
3. Saint-Jean-de- Verges (Ariège). Entrée de la grotte. on trouve un peu partout des instruments
divers, mais il y a deux foyers très nets
dans l'ensemble de la grotte, l'un à la base, tantôt au contact de la roche, tantôt un
peu au-dessus, l'autre à 30 cm au-dessus du précédent. Ces deux foyers se rapprochent
vers l'entrée et il devient impossible de les séparer dans cette partie de la grotte. Au
sommet de la couche argileuse à pierraille se trouvait dans une partie seulement de
la grotte, vers l'entrée, un foyer périgordien. Au-dessus de ce foyer, sans interposition
de couche stalagmitique, la nature du sol change entièrement et l'on est en présence
d'un dépôt beaucoup plus récent, formé d'une terre brune dans laquelle l'humus est plus
abondant et renferme beaucoup moins de pierraille. Cette terre, descendue par la fenêtre,
forme sur cette partie de la grotte un cône d'éboulis, qui se poursuit ensuite par une
couche horizontale. Elle renferme des débris de tout âge descendus de la surface de la
colline, mêlés aux matériaux rejettes par les blaireaux, et provenant des couches aurigna-
ciennes et périgordiennes. Dans la- partie est de la grotte, ces deux dernières couches,
bouleversées entièrement par les blaireaux, ont disparu et se trouvent remplacées par la
couche supérieure récente. Vers l'entrée, cette couche nous a donné des ossements humains
et quelques objets énéolithiques, notamment un crâne trépané, un bouton à perforation ,
I
LA GROTTE DE SAINT-JEAN-DE-VERGES 95
COUPE FRONTALE COUPE Eboulis terreux ef
j pierraille superficielle
crane terre A cvec, trépani brune \ Terre brune
Périgordien/Utrtl^ Argile pierreuse décolorée Aurignaaen
Argile rouge pierreuse
PLAN 4. Saint-Jean-de-Verges (Ariège). Coupe frontale.
en V joint à une pointe de flèche à pé
doncule, sans ailerons, à extrémité cassée
(fig. 17, nos 1 et 2).
Au-dessus de la couche terreuse récente,
le sol de la grotte était couvert d'une
faible épaisseur de pierraille (fig. 4 et 5).
La grotte de Saint-Jean est sèche,
on n'y trouve aucune formation stalag-
mitique. Il en résulte que l'air pouvait
dans une certaine mesure y pénétrer, ce 5. Saint-Jean-de-Verges (Ariège). Coupe et plan
de la grotte. qui a nui à la bonne conservation de
l'industrie osseuse1.
I. AURIGNACIEN TYPIQUE
A. Industrie lithique
L'industrie lithique de l'ensemble des niveaux aurignaciens comprend 3.968 pièces et déchets
de taille.
Le silex forme le fond de l'outillage, 93 %, il est souvent difficile de le distinguer du calcaire
siliceux, puis viennent par ordre décroissant, le quartzite, le calcaire ordinaire, le quartz et le jaspe,
représenté par un seul exemplaire. G. Astre juge assez délicate la localisation certaine de l'origine
d'un silex donné, un même gisement pouvant fournir des éléments de texture fort différente. Cette
réserve faite, une partie semble provenir de l'Urginien du Pech de Foix, un peu en amont ; la plus
belle lame et une dizaine d'éclats atypiques sont, de l'avis de M. L. Méroc, du gîte siliceux du Paillon,
commune de Saint-Martory (Haute-Garonne), une cinquantaine de kilomètres plus à l'Ouest dans
les Petites Pyrénées, mais aucun des 413 grattoirs carénés ou nucleus de la station. Y aurait-il eu
donc une exportation de lames seules? D'autres belles pièces sont taillées dans un silex rubané,
(1) La rédaction de ce texte a été faite en grande partie par M. Joseph Vezian avant son décès survenu en
1958 ; nous avons été heureux, pour sa mise au point définitive, de recevoir les précieux conseils de MM. L. Méroc
et A. Soutou.
7—1 96 JOSEPH f ET JEAN VEZIAN
qui serait peut-être d'une provenance lointaine, Charente, Touraine ou Pays-Basque. Les coquillages
apportés par les Aurignaciens étant originaires, partie de l'Océan, partie de la Méditerranée, rien ne
s'opposerait à une provenance du silex encore plus éloignée. Un burin a été taillé dans du jaspe
pouvant venir de la Montagne noire, où des gisements de cette roche sont situés dans la partie
septentrionale de son versant sud

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