Les Sculptures pariétales de la Caverne ďlsturitz (B.-Py.) - article ; n°8 ; vol.15, pg 466-477
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1918 - Volume 15 - Numéro 8 - Pages 466-477
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1918
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

E. Passemard
Les Sculptures pariétales de la Caverne ďlsturitz (B.-Py.)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1918, tome 15, N. 8. pp. 466-477.
Citer ce document / Cite this document :
Passemard E. Les Sculptures pariétales de la Caverne ďlsturitz (B.-Py.). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1918,
tome 15, N. 8. pp. 466-477.
doi : 10.3406/bspf.1918.11930
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1918_num_15_8_11930466 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Le» Sculpture» pariétale» de la Caverne
ďleturltz (B
PAR
B. PASSEMARD (Biarritz).
Lorsqu'en 1913 je commençais mes fouilles dans la Caverne
d'Isturitz, il était certain que toutes les recherches faites pour y
découvrir des décors pariétaux, étaient restées infructueuses.
Je constatais immédiatement moi-même, que l'état des parois
maintes fois étudiées déjà, laissait peu d'espoir d'arriver à un
meilleur résultat.
Malgré tout, par acquit de conscience, je me donnais entièrement
à un nouvel examen, et sous les éclairages les plus divers, je revis
soigneusement les parties absolument obscures de la caverne,
comme aussi les grandes salles où la lumière du jour avait pu péné
trer autrefois.
Mes efforts furent vains et je n'obtins aucun résultat; sauf cepen
dant sur une petite colonne stalagmitique placée vers l'entrée Nord,
où je relevais quelques traits profonds parmi les inscriptions
modernes, sans qu'il me fut possible d'y voir une forme définie.
Si pauvre que fut ce résultat, il était cependant suffisant pour
m'empêcher de désespérer complètement, et c'est alors que con
vaincu qu'il n'y avait rien de visible sur les parois, je me souvins
des gravures de la grotte de Pair non Pair, fouillée avec tant de
soins par Fr. Daleau, et que l'idée me vint qu'introuvables au-
dessus du sol actuel de la caverne, les décors pouvaient se trouver
en dessous, recouverts par la couche archéologique.
Je me promis un examen plus complet une fois les soubassements
Ce n'est donc que pendant la seconde campagne de 1913, tout à
fait vers la fin que les fouilles s'étant de beaucoup élargies, il me
fut possible de faire des recherches utiles. Elles furent, disons-le
de suite, également infructueuses et j'allais abandonner à nouveau,
lorsqu'un accident qui aurait pu avoir des suites graves, me révéla
ce que les meilleurs yeux n'avaient pu découvrir. Dans le quadri-
lataire alors en cours de fouilles se trouvait une grosse roche recou
verte de concrétions stalagmitiques de forme bizarre et d'assez
joli effet.
Avant toutes fouilles, cette masse s'élevait au-dessus du sol d'en
viron 2m75, couronnée par quatre ou cinq petits dômes byzantins
lentement construits par la goutte d'eau. Les travaux commencée SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 467
entre cette roche et la paroi Ouest étaient assez avancés et j'avais
ménagé, appuyé contre la face antérieure (Nord) de la roche, un
grand témoin des riches couches à objets d'art que j'y avais
trouvés. '
J'avais atteint la première couche d'argile, qui beaucoup plus
épaisse que je ne le pensais, glissa entraînant tout le témoin et man
quant d'ensevelir un ouvrier qui se trouvait dans le voisinage.
Le premier moment d'émoi passé, mes yeux se fixèrent instinct
ivement sur la partie découverte par l'éboulement ; quelle ne fut pas
ma joie après quelques instants d'hésitation, d'apercevoir une
forme, d'abord incertaine, puis plus précise!
L'œil suit la ligne ; c'est un sabot ! une jambe ! il y a un corps !
Vite on lave, parcimonieusement, de crainte de perdre des cou
leurs, toujours possible, on débarrasse la surface de l'argile col
lante qui remplit les creux ! Alors apparaissent profondément et la
rgement incisés deux pieds, puis deux jambes, puis deux autres, cette
fois bien visibles, puis enfin l'enchevêtrement de traits profonds qui
forme le complexe représenté ici (Fig. 1). L'importance de la
découverte s'imposa de suite à mes yeux.
Les traits étaient profonds, larges et des grattages modelaient
habilement les formes avec des différences de plans qui en faisaient
un bas-relief d'une exécution remarquable, mais surtout leur posi
tion dans la couche archéologique leur assignait un âge précis
parfaitement établi par les très nombreuses trouvailles personnelles
faites à leur pied même et particulièrement caractéristiques.
Les travaux successifs de 1913-1914 m'ayant permis de dégager
complètement la roche de toutes les couches archéologiques qui
l'entouraient et la recouvraient, j'ai pu en 1915. terminer le relevé
commencé et en 1916, photographier toutes les sculptures, les étu
dier complètement, et enfin mouler les principales.
La roche sculptée ne laisse apparaître sur toute sa surface depuis
l'ancien sol de la Caverne jusqu'à sa base actuelle, qu'une couche
de stalagmite ancienne recouvrant soit quelques fragments rocheux
éboulés et soudés par le dépôt calcaire, soit la base d'une colonne
semblable aux deux autres monolithes de cette salle, tandis que sa
partie supérieure est recouverte d'une stalagmite fraîche, encore
en formation, qui se reliait à celle de la surface du sol.
Les figures sculptées ne se sont ďabord révélées qu'en dessous
de la stalagmite de surface, mais par la suite il m'a été possible de
marteler légèrement et de décoller la stalagmite moderne de l'a
ncienne qu'elle recouvrait, sans la détériorer.
J'ai alors pu me rendre compte que des figures continuaient
plus haut, j'en ai découvert deux, mais il ne m'a pas semblé néces- 468 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
saire de dégager plus avant, la connaissance de quelques figures de
plus n'offrant à mon avis qu'un intérêt secondaire.
Les deux seuls faits réellement importants à retenir, sont donc :
l'existence de Bas-reliefs taillés dans une vieille stalagmite, et
l'établissement de leur âge par la couche archéologique qui les
recouvrait.
Les figures reconnues jusqu'à ce jour sont au nombre d'une
quinzaine, et il ne me semble pas possible d'en découvrir d'autres
importantes sur cette roche. Elles sont toutes d'animaux, taillées
en bas-reliefs en utilisant toujours le mieux possible les formes, en
épaisseur, des aspérités de la stalagmite et en tenant un très grand
compte du feu des ombres et. des lumières.
Certaines sont facilement discernables et lisables au premier coup
d'œil, d'autres ne se distinguent, malgré leur relief, que sous un
certain jour.
Les difficultés que j'ai rencontrées pour les photographier m'ont
convaincu que l'éclairage artificiel que j'avais placé venant d'en bas
et occupant la place que devaient vraisemblablement avoir eu les
foyers allumés par les anciens habitants n'était pas celui qui en per-
mettait la vision la plus parfaite.
Le jour devait pénétrer largement autrefois à l'intérieur par
l'entrée Nord; mais aujourd'hui, à travers l'ouverture creusée dans
le c.ône d'éboulement, filtre à peine un mince faisceau lumineux que
la foisonnante végétation de l'extérieur vient encore atténuer, à tel
point qu'il est presque impossibLe de discerner aucun motif sur la
roche.
Il est donc difficile de se faire une idée de l'effet produit par cet
éclairage, mais le fait très important que : seules les parties de la
roche qui pouvaient être frappées par les rayons lumineux venus de
l'entrée Nord ont été travaillées et sculptées, prouve surabondamment
que c'est pour être vus à cette lumière qu'elles ont été faites.
Les découvertes de Cap-Blanc (1) avaient déjà fait comprendre
que ce n'était pas toujours dans les coins les plus obscurs et les plus
cachés que les artistes paléolithiques exécutaient leurs œuvres et
que certainement une partie, la plus importante peut-être, avait été
faite pour être vue à la lumière du jour (2).
De ces œuvres, beaucoup ont été détruites, car elles devaient se
trouver surtout sous les abris et à l'entrée des grottes exposé

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