Les Scythes en Transcaucasie - article ; n°1 ; vol.10, pg 269-284
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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1984 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 269-284
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Maria N. Pogrebova
Th. De Sonneville-David
Les Scythes en Transcaucasie
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 10, 1984. pp. 269-284.
Citer ce document / Cite this document :
Pogrebova Maria N., De Sonneville-David Th. Les Scythes en Transcaucasie. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 10, 1984.
pp. 269-284.
doi : 10.3406/dha.1984.1628
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1984_num_10_1_162810 1984 269 - 284 DHA
LES SCYTHES EN TRANSCAUCASIE
De nombreux monuments attribuables à la culture matérielle scythe
ont été découverts en Transcaucasie. De longue date, ils ont retenu l'atten
tion des chercheurs (Piotrovskij , 1949 ; Piotrovskij, 1954 ; Piotrovskij,
1959 et al.). Ces derniers temps leur nombre a considérablement augment
é, mais pour expliquer leur apparition l'unanimité ne s'est pas faite. Les
historiens admettent que les Scythes sont allés en Transcaucasie ; les archéo
logues, eux, utilisent principalement le matériel qui leur est propre pour
montrer l'existence de liens culturels entre la population de Transcaucasie
et les Scythes du littoral de la mer Noire et du Caucase septentrional. Ces
liens étaient établis, pour l'essentiel, sitôt terminée la période en Asie anté
rieure de l'histoire scythe. Les nombreuses recherches menées un peu par
tout en Transcaucasie permettent de montrer une certaine régularité dans la
répartition d'éléments de la culture scythe sur ce territoire et d'apporter,
de ce fait, une lumière complémentaire sur les relations entre les peuples
de Transcaucasie et les Scythes.
La culture scythe en Transcaucasie est essentiellement représentée
par des armes (flèches à douille en bronze, akinakès et haches en fer), par
des pièces de harnachement, avant tout des mors de type septentrional,
par des objets du style animalier scythe, par des inhumations de chevaux
(bien que ces dernières soient connues auparavant en Transcaucasie, le fait
que, dans la période considérée, on les trouve très précisément unies à d'au
tres éléments de la culture scythe permet de les considérer comme un t
émoignage de son expansion) (1).
La carte de répartition de ces éléments permet de rectifier l'opinion
établie une fois pour toutes d'une culture scythe largement répandue en
Transcaucasie : en fait, leur assemblage systématique ne se rencontre que
dans une aire géographique limitée : l'actuelle Abxazie, le Géorgie occident
ale et centrale au nord de la Kura et l'Ossétie méridionale, ce qui corre
spond essentiellement au territoire d'expansion et de progression de la cul
ture colxido-kobane.
En dehors de ces limites, seule la ville urartéenne de Tejsebaini (à la
limite de Erevan, en Arménie) offre un matériel scythe abondant et varié
(Piotrovskij, 1950 ; 1959, 1970 et ai).
Dans la partie Nord de la Transcaucasie orientale (Azerbajdzan septen- 270 M.-N. POGREBOVA DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 271
trional, Kaxétie), on a découvert une série de tombes dont le rituel funér
aire n'est pas local et dont le mobilier comporte des éléments scythes (lone,
1946; 1953 ; MamaiŠvili, 1980). Cependant, du point de vue typologique
et chronologique, les objets provenant de ces sépultures et ceux que l'on
a trouvés par hasard aux environs de cette région (Krupnov, 1940) les di
stinguent très nettement des objets de Transcaucasie occidentale. Partout
ailleurs, en Transcaucasie et en Asie antérieure (Philips, 1972 ; Cleuziou,
1979), seules des flèches de type scythe ont été trouvées en grande quantité.
L'assemblage systématique d'éléments de culture scythe caractérise
certains monuments de Géorgie occidentale et centrale tels que les cimet
ières de Dvani, de Samtavro, la sépulture de Cicamuri, ainsi que les cimetde Tli, de Brili, de Guad-ixu (ancien), de Krasnyi-Majak, de Kula-
nurxva, de Merxeuli, de Poluri et de Nigvziani (Makalatija, 1949 ; Abra-
miSvili, 1961 ;Kalandadze, 1980 ;Kuftin, 1941, p. 47 ;Texov, 1963 ;Texov,
1965 ;Texov, 1971 ; Texov, 1980 ; Gobedžisvili, 1952 ; Traps, 1970 ; Traps,
1969 ; Baramidze, 1977 ;Mikeladze,Baramidze, 1977). L'étude approfondie
des monuments de la culture scythe archaïque découverts en Géorgie a été
faite par MJS. Pircxalava (Pircxalava, 1974 ; 1975 ; 1975 a ; 1978), et en
particulier ceux de l'Ossétie méridionale par V£. Texov (Texov, 1966 ;
1976 ; 1980).
On peut remarquer une régularité commune à la répartition des objets
attribuables à la culture scythe en Transcaucasie (pour plus de détails, voir
Pogrebova, 1981).
Ainsi, dans tous les cimetières scythes énumérés, les objets, de façon
générale, ne se trouvent pas dispersés, mais concentrés dans plusieurs comp
lexes. Il est notable également que les objets de type scythe apparaissent
en général combinés avec un mobilier funéraire attribuable à la culture
colchidienne, même lorsqu'il s'agit de monuments situés hors de la zone
principale d'expansion de cette dernière.
Presque tous les monuments énumérés ci-dessus sont datés par leurs
inventeurs de la période scythe archaïque, i.e. du Vile-Vie siècle ou du IVe
siècle avant n.è. Certains sont plus tardifs — du Vle-FVe et principa
lement du Ve-IVe avant n.è. : ce sont les complexes de Transcaucasie orien
tale qui comprennent des objets scythes (Xalilov, 1971 ; Mamaisvili, 1980).
Pour dater les monuments anciens, le matériel scythe proprement
dit a souvent joué un rôle important, parfois même de tout premier plan ;
mais ses données sont vérifiées par les formes locales transcaucasiennes et
urartéennes. Ces dernières ont servi en particulier à préciser la chronologie
des monuments scythes archaïques de Transcaucasie. Les liens entre objets
scythes et urartéens apparaissent nettement à travers le matériel des cimet
ières de Tejsebaini et de Samtavro. A Samtavro, le mobilier funéraire pro
venant des tombes qui comportent des objets de type scythe est proche
de celui des où l'on trouve des épées dites urartéennes. 272 M.-N. POGREBOVA
Dans les tombes 71 et 293, ces épées sont associées avec des flèches
scythes. Seules les tombes qui renferment des épées urartéennes et scythes
possèdent des lances avec des pointes dont les côtés sont peu saillants, et
qui se distinguent nettement de la douille par des angles franchement pro
noncés. On y trouve également des fragments de cuirasses en bronze.
Cette proximité chronologique et culturelle des monuments urartéens
et scythes de Transcaucasie permet de confirmer que les objets d'origine
scythe ont dû y apparaître au plus tard à la fin du Vile siècle — ce que ne
contredit pas le caractère des formes scythes dont l'appartenance aux types
archaïques les plus anciens a été plus d'une fois soulignée par les chercheurs
spécialistes du Caucase et par les scythologues (Terenožkin, 1966, p. 138,
139,128).
On peut ajouter encore quelques considérations pour confirmer la
thèse d'une apparition précoce des monuments scythes en Transcaucasie.
On y connaît bien, par exemple, des akinakès, épées dont la poignée
comporte une extrémité en forme de barre et une garde en forme de papil
lon, i.e. le type le plus ancien de cette arme que l'on date du VII-VIe siècle
(Meljukova, 1964, p. 4749).
La forme syncrétique de cet akinakès bien connu dans des fourreaux
en bronze provenant du village de Kolxida (Trap?, 1954, fig. 62), ainsi que
la grande quantité d'akinakès répartis sur le territoire de l'actuelle Géorgie,
en particulier la Géorgie occidentale, ont permis de supposer une fabrication
locale de cette arme (Pircxalava, 1975, Traps, 1962, p. 142) et même sa fo
rmation locale, en Transcaucasie (Gobedžisvili, 1952, p. 101). Ignorons,
pour l'instant la question de l'origine géographique des akinakès pour envi
sager leur chronologie .
La date la plus ancienne de ces épées et poignards est le Vile siècle ;
le matériel de Tejsebaini en Urartu tient un rôle primordial dans cette da
tation, ce que divers chercheurs ont souligné plusieurs fois (Maljukova,
1964, p. 47 ; Smirnov, 1961, p. 16). Cependant, les spécimens concrets
qui ont été trouvés chez les Scythes du littoral de la mer Noire sont le plus
souvent datés du Vie siècle (Meljukova, 1964, p. 47 sq.). Or, le matériel
de Tejsebaini témoigne incontestablement que, dès la fi

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