Les stèles de Sdŏk Kǎk Thom Phnom Sandak et Práah Vihār - article ; n°1 ; vol.43, pg 56-154
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Les stèles de Sdŏk Kǎk Thom Phnom Sandak et Práah Vihār - article ; n°1 ; vol.43, pg 56-154

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1943 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 56-154
99 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1943
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Georges Cœdès
Pierre Dupont
Les stèles de Sdŏk Kǎk Thom Phnom Sandak et Práah Vihār
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 43, 1943. pp. 56-154.
Citer ce document / Cite this document :
Cœdès Georges, Dupont Pierre. Les stèles de Sdŏk Kǎk Thom Phnom Sandak et Práah Vihār. In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 43, 1943. pp. 56-154.
doi : 10.3406/befeo.1943.5738
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1943_num_43_1_5738- LES STÈLES DE SDÔK КАК THOM,
PHNOM SANDAK. ET PRÁH VIHÂR
par G. CŒDÈS et P. DUPONT
On sait le rôle joué dans l'histoire religieuse, et jusqu'à un certain point
dans l'histoire politique du Cambodge angkorien, par les maîtres et conseillers
spirituels des rois, brahmanes et pandits exerçant les fonctions d'âcârya, de
pitrohita, de hotar, de râjaguru, qui recevaient de leurs souverains des titres
nobiliaires, épousaient parfois des princesses de très haut rang, et dont certains
légitimèrent, par la cérémonie du sacre, l'accession au pouvoir de nouvelles
dynasties. Quelques-uns étaient d'origine indienne, d'autres avaient été faire
leurs études dans l'Inde auprès de maîtres éminents, tous contribuèrent à main-,
tenir au Cambodge la tradition hindoue et la culture sanskrite. C'est sous leur
impulsion que durent être faites les grandes fondations royales. Les véritables
inspirateurs des monuments d'Ankor, ce sont : Çivasoma, élève du grand phi
losophe hindou Çankara, cousin éloigné de Jayavarman II, et maître d'In-
dravarman ' ; — Divâkarabhatta, brahmane hindou qui épousa une fille de
Râjendravarman a j — Yajnavarâha, fils d'un brahmane qui avait épousé une
fille de Harsavarman I, constructeur de Bantày Srèi ' et guru de Jayavarman V
dont il contresignait tous les actes et qu'il semble avoir tenu dans une véri
table tutelle ; — Çivâcârya, dont la longue carrière de hotar s'étend du règne
d'ïçânavarman II à celui de Râjendravarman et se poursuivit peut-être sous
ceux de ses successeurs immédiats 4 ; — Sadâçiva, nommé d'abord Jayendra-
pandita par Sûryavarman I qui lui fit épouser une sœur de la reine Vïralaksmï,
puis promu par Udayâdityavarman II à la dignité de guru, avec le nom de
Jayendravarman, et plus tard le titre quasi royal de dhùli jeu « poussière des
pieds » * ; — Divakarapandita, entré au service royal sous Udayâdityavar
man II au moment de la consécration du Bàphûon, continuant de servir sous
1. G. Cœdès, Inscriptions du Cambodge, l, p. 37,
2. ISCC, p. 81.
3. G. Cœdès, loc. cit., p. 147.
4. BEFEO, XXV, p. 335.
j. Stèle de Sdók Kák Thoni, infra. Harsavarman II et légitimant par le sacre les premiers rois d'une dynastie nouv
elle : Jayavarman VI, Dharanîndravarman I et Sûryavarman II qui lui con
féra à lui aussi le titre de dhali jeň, en reconnaissance de ses services comme
guru ' ; — la dynastie des Maňgalartha au хше siècle a ; — Vidyeçavid, des
cendant du brahmane hindou Sarvajňamuni, hotar de Jayavarman VIII, dont
il intronisa de façon peu régulière le gendre sous le nom de Çrïndravarman J.
Deux de ces hauts dignitaires sont particulièrement bien connus grâce aux
inscriptions qui leur sont consacrées : Sadâçiva-Jayendravarman, par qui ou
pour qui fut composée celle de Sdôk Как Thorn, et Divàkarapandita, pour qui
Sûryavarman II fit ériger les stèles du Phnom Sandak (K. 194) et du Práh
Vihàr (K. 383). Bien que ces textes aient déjà été étudiés par A. Barth,
E. Aymonier et L. Finot, il a semblé nécessaire d'en reprendre la publication
à la lumière des récents progrès des études cambodgiennes. ,
Les deux grandes figures de Sadaçiva et de Divâkara qui jouèrent un rôle
essentiel dans la vie religieuse du Cambodge pendant la seconde moitié du XIe
et le premier quart du xne siècle, méritent d'être confrontées. L'inscription de
Sdôk Как Thorn, qui présente un si grand intérêt historique, et l'inscription
des stèles du Phnom Sandak et du Práh Vihàr s'éclairent mutuellement, surtout
en ce qui concerne les cérémonies du sacre royal, les largesses faites par les rois
et les. fondations effectuées à cette occasion.
L'introduction à l'étude de la stèle de Sdôk Как Thorn est l'œuvre de
P. Dupont, qui a repris la traduction du texte khmèr et l'a copieusement annot
ée. La transcription des textes sanskrit et et la traduction du texte
sanskrit ont été revues par G. Cœdès qui est seul responsable de la publication
des stèles du Phnom Sandak et du Práh Vihàr.
*
L'INSCRIPTION DE SDOK КАК THOM
L'inscription de Sdôk Как Thorn a déjà été publiée deux fois : Aymonier,
dès 1 901, en a résumé et traduit partiellement la version khmère, accompagnant
ce travail d'une analyse de la paraphrase sanskrite due à A. Barth *. Louis
Finot, en 191 5, a donné édition et traduction complètes des deux textes *.
Cependant, les études khmères vont leur train et le travail de Louis Finot date
de trente ans. Depuis son achèvement, la chronologie des temples, après bou-
1. Stèles du Phnoni Sandak et du Práh Vihâr, infra.
2. G. Cœdès, Histoire ancienne des États hindouisès, p. 274.
5. Ibid., pp. 273-274.
4. Aymonier, JA, 1901, 5 suiv. — Id., Cambodge, II, 250 suiv.
5. L. Finot, BE, XV, 277 suiv. leversements multiples, a pris un aspect qui semble aujourd'hui a^sez stable ;
sans avoir encore atteint partout l'exactitude du détail, il semble que l'on ait
enfin saisi l'ensemble de la vérité. Depuis trente ans aussi, le culte du devarâja
et, généralement, les cultes personnels et dynastiques ont été analysés; les faits
liés à la carrière de plusieurs rois ont été éclaircis ; enfin, la connaissance
propre du vieux-khmèr a progressé '. C'est ce qui justifie une nouvelle édition
de cette inscription. .
La stèle où elle figure est un parallélépipède, qui se trouvait dans l'angle
N.-E. de l'enceinte du temple de Sdôk Как Thorn. Celui est situé à 25 knv
au N.-O. de Sisóphón. Sur ce temple, on dispose seulement des renseigne
ments fournis par Lunet de Lajonquiere a. Le monument comporte un sanc
tuaire central de latérite et grès rouge, ouvert à l'Est, et deux « bibliothèques »,
le tout enfermé dans une cour de 40 ni. E.-O. sur 60 N.-S., délimitée par une
enceinte de galeries. Celle-ci est doublée par une seconde enceinte, mesurant
126 m. E.-O. sur 120 m. N.-S., faite d'un mur en latérite haut de 2 m. 50 et
ouverte à l'Est par un gopura. Une douve, occupant l'intervalle compris entre
les deux enceintes, est traversée par une digue sur la face Est. Une levée de
terre de 300 m. conduit du g&pura à un bassin extérieur rectangulaire ayant
400 à 500 m. de côté.
Quant à la stèle, elle se trouve aujourd'hui au Musée de Bangkok. Mesurant
1 m. 50 X о m. 42 X 0 m. 32, elle est inscrite sur ses quatre faces et com
prend : sur la face A, 60 lignes en sanskrit ; sur la face B, 77 lignes en sanskrit ;
sur la face C, 5 5 lignes en sanskrit et 29 en khmèr ; sur la face D, 4 lignes en
sanskrit et 117 en khmèr. Les stances de la partie sanskrite se répartissent entre
les mètres suivants :
çloka, st. XXXIII-LX, LXXVIII-XCI, XCVII-CXIX, CXXIX-CXXX.
indravajrâ et upendravajrâ, st. I-V, IX, XII-XIII, XVII-XXIV, XXVI-
XXXI, LXII-LXXVI, XCII-XCIII, CXXI-CXXVI.
mulini, st. XXII, LXI, LXXVII, CXIX, CXXVIII.
aupicchandasika, st. XXV, XCV, XCVI, CXX, CXXVII. .,
vasantatilakà, st. VI- VIII, X-XI, XIV-XVI. .
pmpitâgrà, st. XXXII.
samavrtta, st. XCIV.
Le texte sanskrit est gravé d'abord, conformément à l'usage, et suivi de la
rédaction khmère qui se développe d'une façon continue sur les faces С et D
de la stèle, interrompue seulement au sommet de la face D par les stances
1. Toutes ces recherches ont, occasionnellement, apporté déjà bien des améliorations à la
compréhension du texte de Sdôk Kâk Thom. Cf. notamment ; Ph. Stern, Le Bàyon ď Angkor
et l'évolution de Vart khmèr. — G. Cœdès, BE, XXVIII, 113 suiv. — Id., Pour mieux

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