Lixus, du Bas-Empire à l Islam - article ; n°1 ; vol.166, pg 379-385
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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1992 - Volume 166 - Numéro 1 - Pages 379-385
Lixus reste l'une des rares cités de la Maurétanie tingitane présentant des niveaux archéologiques post-romains qui couvrent la longue période allant de l'Antiquité à l'Islam. Les textes anciens et les données des fouilles permettent d'entrevoir une continuité de la vie urbaine mais sous des formes que nous ne pouvons appréhender de façon précise, en l'absence de nouvelles fouilles.
Trois phases d'occupation de la ville tardive peuvent être distinguées : la cité du Bas-Empire avec son enceinte réduite; une phase «obscure» allant du début du Ve s. à la période islamique, et enfin une phase médiévale.
L'étude de ces différentes phases aidera, sans doute, à replacer les documents fournis par les fouilles anciennes dans leur véritable cadre chronologique, à mieux cerner l'évolution urbaine de la ville, et enfin à construire une histoire des siècles dits «obscurs» du Maroc.
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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 167
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Aomar Akkeraz
Lixus, du Bas-Empire à l'Islam
In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11 novembre 1989). Rome : École Française de Rome, 1992. pp. 379-
385. (Publications de l'École française de Rome, 166)
Résumé
Lixus reste l'une des rares cités de la Maurétanie tingitane présentant des niveaux archéologiques post-romains qui couvrent la
longue période allant de l'Antiquité à l'Islam. Les textes anciens et les données des fouilles permettent d'entrevoir une continuité
de la vie urbaine mais sous des formes que nous ne pouvons appréhender de façon précise, en l'absence de nouvelles fouilles.
Trois phases d'occupation de la ville tardive peuvent être distinguées : la cité du Bas-Empire avec son enceinte réduite; une
phase «obscure» allant du début du Ve s. à la période islamique, et enfin une phase médiévale.
L'étude de ces différentes phases aidera, sans doute, à replacer les documents fournis par les fouilles anciennes dans leur
véritable cadre chronologique, à mieux cerner l'évolution urbaine de la ville, et enfin à construire une histoire des siècles dits
«obscurs» du Maroc.
Citer ce document / Cite this document :
Akkeraz Aomar. Lixus, du Bas-Empire à l'Islam. In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11 novembre 1989). Rome : École
Française de Rome, 1992. pp. 379-385. (Publications de l'École française de Rome, 166)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1992_act_166_1_4319AOMAR AKERRAZ
LIXUS, DU BAS-EMPIRE À L'ISLAM
Vers 285 ap. J.-C, et pour des raisons qui Loukkos, et dont l'occupation au IVe siècle est
demeurent mal connues, la frontière méridio archéologiquement attestée4.
nale de la province de Maurétanie Tingitane Sur l'ensemble de la province, dans les ter
est ramenée au Loukkos1. De nombreux cen ritoires évacués vers 285 ou ceux restés sous
tres occupés pendant le Haut-Empire sont la tutelle de Rome après cette date, les cen
alors évacués par l'administration romaine. tres qui offrent une occupation continue, en
Seules Sala et Mogador, situées au-delà de la tre l'époque antique et l'arrivée de l'Islam,
sont très rares5. C'est à ce titre que l'étude nouvelle frontière, mais sur le littoral atlanti
que, gardent des relations avec Rome et les des niveaux tardifs de la ville de Lixus peut se
provinces romaines2. L'énumération des uni révéler riche d'enseignements et permettra de
tés militaires en exercice en Maurétanie Tin- mieux connaître cette période de transition
gitane et le lieu de leur stationnement par la entre l'antiquité et le moyen âge.
Notitia Dignitatum vers la fin du IVe siècle,
complétée par les résultats des recherches ar
chéologiques, permettent de dresser une carte
LlXUS, VILLE RÉDUITE plus ou moins précise de l'occupation romai
ne de la Maurétanie Tingitane postérieure
ment à l'année 285. De fait, plusieurs centres D'après la Notitia Dignitatum, la ville de
cités par la Notice sont identifiables à des Lixus était toujours sous le contrôle de l'a
localités occupées pendant le Haut-Empire3. dministration romaine, à la fin du IVe siècle et
Deux centres échappent à toutes les tentatives fut, probablement dès la fin du IIIe siècle, le
lieu de stationnement de la «première cohorte d'identification, mais il est fort probable qu'il
s'agisse de l'un des sites situés au nord du herculéenne». Mais cette reconversion de la
1 Carcopino 1943, p. 240-311; Akerraz 1985; Akerraz- l'identifier à Souiyar -, sont des camps attestés depuis le
Rebuffat 1988; voir également l'article de R. Rebuff at Haut-Empire.
4 II s'agit de Pacatiana et Castrabariensi. Pour Duga dans ce volume.
cf. note 3. 2 Cf. Boube 1962, pour Sala, et Jodin 1967, pour Mogad
5 Seules Volubilis, Lixus et peut-être Sala sont restées or.
occupées de façon permanente depuis la fin de l'antiqui3 La liste de la Notitia Dignitatum, Oc, XXVI, éd.
té à l'arrivée de l'Islam. La ville de Ceuta a également O. Seeck, p. 177-178, donne les sites suivants : Tamuco =
Tamuda, Duga = Souiyar?, Aulucos = Lixus, Castraba- fourni des documents archéologiques qui couvrent la pé
riode qui nous intéresse, mais l'occupation continue du riensi =?, Sala, Pacatiana =?, Tabernas = Tabernae et
Friglas = Frigidae. Il est à noter que la plupart des sites site jusqu'à nos jours n'autorise aucune étude globale,
identifiables de la liste - Tamuda, Tabernae, Frigidae, comme c'est également le cas à Tanger.
Sala et Duga, si l'on accepte avec IAM 2, p. 57 et n° 71, de AOMAR AKERRAZ 380
cité en lieu de garnison militaire n'a pas été
confirmée par les recherches anciennes.
Pendant le IVe siècle, la construction d'une
enceinte réduite diminue sensiblement la su
perficie occupée par la cité6 (fig. 1-5). Ce remp
art, large de 1,50 m à 2 m, est fait d'éléments
de remploi et de moellons grossièrement tail
lés placés en parements avec un blocage de
mortier et de moellons au centre. Il est flan
qué de tours rectangulaires saillantes dont
deux seulement sont actuellement visibles au
nord, au niveau du temple H (fig. 3). Une des
particularités de cette enceinte est qu'elle est
faite en deux éléments (cf. plan général du Fig. 1 - Lixus, enceinte tardive :
site) : technique de construction.
- une muraille qui enserre une grande
partie de l'acropole et du quartier des temp
La construction de cette nouvelle limite a les, et la partie haute de la pente sud;
naturellement introduit un changement nota- deux appendices, l'un à l'est, et l'autre
ble dans la structure urbaine de Lixus. Le à l'ouest, qui protègent les flancs de la pente
quartier des riches maisons à péristyle, désud, ainsi que le quartier des usines de salai
truit au IIIe siècle n'aurait pas été réaménagé son, jusqu'à l'oued Loukkos7.
et par conséquent serait définitivement aban
donné; le théâtre-amphithéâtre et les thermes La relation chronologique entre ces deux
voisins ainsi que d'autres monuments probaéléments de la muraille tardive reste à préci
ser, car, si les deux éléments sont contempor blement publics sont laissés à l'extérieur du
nouveau périmètre urbain. Une tombe du IVe ains, on comprend mal pourquoi on aurait
isolé deux quartiers d'une même cité. De siècle aménagée à 1 mètre environ au-dessus
du niveau d'utilisation de l'arène du théatre- même, la date de construction de la muraille
amphithéatre indiquerait que la zone a pu tardive n'est pas connue avec précision. Pour
M. Tarradell, elle aurait été construite vers la être transformée en nécropole10.
fin du IIIe siècle à la suite d'événements ayant Si, faute de fouilles nous ne possédons que
provoqué des destructions reconnues dans le peu d'indications sur l'ensemble des quartiers
laissés à l'extérieur du nouveau rempart, nosecteur des grandes maisons8. Mais de nou
tre connaissance de la ville réduite est égaleveaux travaux de terrain sont nécessaires
ment très limitée. Les travaux de M. Tarradell pour la datation de l'enceinte réduite, et pour
et M. Ponsich ont bien montré que certaines mieux cerner l'évolution du site pendant la
seconde moitié du IIIe siècle9. usines de salaison, protégées par les deux
le retrait de l'autorité romaine du sud de la province en 6 Tarradell 1955b, p. 78-81 et 1959a, p. 43; Lenoir É.
285. 1986, p. 344.
10 Ponsich 1982, p. 842-843. Une seconde tombe datée 7 On ne sait pas si le tronçon ouest, entre le secteur
de l'époque chrétienne a été mise au jour à l'intérieur des des maisons préromaines et les usines de salaison
limites de la nouvelle agglomération, dans les environs de préexistait à la construction de l'enceinte tardive ou s'il a
été construit en même temps que celle-ci. la mosquée, cf. Ponsich 1981, pi. XXXVIII, p. 122; elle
8 Tarradell 1955b, p. 78-81 et 1959a, p. 43. L'auteur est également signalée, au pluriel, dans la figure 41,
situe la destruction des maisons de Mars et Rhéa et d'Hé- p. 138. La présence de cette tombe à cet endroit, si la
lios vers le milieu du IIIe siècle. datation de M. Ponsich est admise, pose le problème de
9 Rebuffat 1

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