Lysippe et l ex-voto de Daochos - article ; n°1 ; vol.23, pg 421-485
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1899 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 421-485
65 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1899
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Théophile Homolle
Lysippe et l'ex-voto de Daochos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 23, 1899. pp. 421-485.
Citer ce document / Cite this document :
Homolle Théophile. Lysippe et l'ex-voto de Daochos. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 23, 1899. pp. 421-485.
doi : 10.3406/bch.1899.3459
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1899_num_23_1_3459ET L'EX-VOTO DE DAOCHOS LYSIPPE
En 1894, annonçant la découverte des statues consacrées à
Delphes par ledynaste de Pbarsale, lehiéromném'on thessalien,
Daochos, j'appréciais ainsi la plus belle et la mieux conservée
d'entre elles, celle d'Agias, le pancratiaste : «un bel athlète
qui peut être considéré, ce me semble , comme un des meil
leurs exemples de la manière de Lysippe». J'ajoutais: «.II
se dressait entre ses deux frères, dont nous avons retrouvé
les statues, sur une longue base, qui domine le sommet
de la voie sacrée. . . // est nu, tandis que* ses compagnons
sont enveloppés dans le lourd manteau thessalien et les plis
épais ou les pans rigides de V étoffe font valoir par le con
traste la finesse d'un corps affermi, mais non endurci par
la gymnastique. Les formes allongées, la tête petite, la
chevelure courte, mais élégamment bouclée, les yeux levés
au ciel, avec quelque chose de V humidité du regard que
Von vantait dans les portraits d'Alexandre \ le front bas
qui se relève au dessus des sourcils, tous les caractères
que les anciens critiques attribuaient à Lysippe et à son
école sont réunis dans cet ouvrage. Je ne doute pas que
cette statue doive prendre une place importante dans l'his
toire de Γ art, car il n'en est pas de plus authentique ment
contemporaine du maître lui- même ». (1).
Plus tard, après avoir reconstitué avec des éléments nou-
(1) Gazette des B. Arts, XII 1894,111e sér., p. 452 — C.v. Jan, Riv. disto-
ria antica, III, 1898, p. 109 (cité par Preuner), en empruntant cette attribu
tion, l'étend à tout le groupe des statues delphiques «scolpite forse da Ly-
sippo » .
U DE CORRE8P. HELLÉNIQUE, XXIII. 28 422 LYSIPPE ET L'EX-VOTO DE DAOCIÎOS
veaux et d'une façon beaucoup plus complète l'ex-voto del-
phique, je résumais mon impression sur l'ensemble des sta
tues que j'avais rapportées à ce monument, dans les termes
que voici : « V analyse de style qui a suivi cet exposé, sera
mieux à sa place quand les statues seront publiées : elle
permet de découvrir les influences mélangées de Praxitèle,
de Scopas et de Lysippe, dans les types, les poses et les pro
portions. C'est du second que le caractère parait le mieux
marqué et c'est dans son école que l'œuvre aura été exé"
cutée, mais après lui, et dans un temps oh l'on subissait
déjà les exemples de la nouvelle école de Sicyone. » (1)
Une rare bonne fortune unie à une très ingénieuse sagacité
vient d'apporter au problème d'attribution un argument de
fait, une preuve écrite. On sait comment M. Emil Preuner,
mis en possession par M. Georg Lœschcke d'une copie du
journal de voyage de Stackelberg en Thessalie, y découvrit
«avec une joyeuse surprise» le commencement de l'épigramme
d'Agias, accompagné de la signature de Lysippe(2). De ce fra
gment il en rapprocha très habilement un autre, publié par MM.
Pridik et de Sanctis, insignifiant en soi, mais précieux pour la
restitution du texte, car il montrait que l'original, mal repro
duit par Stackelberg, ou par un copiste maladroit, était gravé
στοιχηδόν(3). M. Preuner a obtenu ainsi le texte suivant, qui
ne diffère du nôtre que par une légère variante au troisième
vers. Celui de Delphes n'attribue à Agias que trois victoires
pythiques (τρις Πύθια), celui de Pharsale lui en accorde autant
que de victoires olympiques (τόσα Πύθια), c'est à dire cinq.
(Voir p. 4y^j en travers) £ ^
(1) BGH, XXI, p. 598.
(2) E. Preuner, Ein delphisches Weihgeschenk, Leiozig, Teubner, 1900, p.
18 : « Stackelberg S. 28 Pharsalos. Die einzige Inschrift, die wir in Pharsala
fanden, liegt im Stall des Chans zcrbrochen. Schœne Lettern». Le fragment
a disparu depuis. — M. Preuner a bien voulu me communiquer son étude en
Décembre 1899.
(3) Pridik, Instit. Arch. Russe de Constantinople, I (1896), p. 136, n. 129;
de Sanctis, Monum. Ântichi, VIII (1898), p. 66, n. 86. — Cf. Preuner, ouvr.
cité, p. 19-21. LYSIPPE ET l'eï-VOTO DE DAOCHOS '423
Au dessous, l'addition essentielle :
ΛΥ^ΙΡΡΟζ Σικυώνιος Ιποίησεν.
Au dessus, les restes de trois vers :
Κ
Γ Ε S Ο Υ Ζ \ Ζ C
ΔΑΦΑΡ£....'ΑΙΡΑΤγ·
II est difficile de les suppléer, impossible de
les attribuer à l'un ou à l'autre des personnages
de la famille de Daochos, car ils manquent à
Delphes dans la série complète desépigrammes.
j^j Nous aurons lieu de revenir sur l'interprétation
« de ce quatrain nouveau ; pour le moment, nous
»- nous en tenons à la conclusion de M. Preuner,
<< <3> très légitime, semble-t-il, dans sa réserve toute
> S H critique: la statue d'Agias trouvée à Delphes
W ο II Ο est la reproduction en marbre d'une statue de — W α. "<
bronze exécutée à Pharsale par Lysippe ; elle UJ w Η
paraît avoir fait partie, à Pharsale comme à < Θ U ο
a. Ο _ to Delphes, d'un groupe, dans lequel Daochos avait
«J· L y ?Ρ fait représenter avec lui les membres de sa f
I- - μ amille^).
M. β ο to Publiant aujourd'hui, comme je l'avais anif-' te 3 noncé, la série entière des statues et mettant à ΐ- 8 3.
profit la découverte de M. Preuner, je me pro- Ο LU W
pose: — Ζ Ρ Ο
- 1° de donner une description complète du Ζ ω
ζ ω > <j (1) La restitution de M. Preuner me paraît juste et seule < >■ Ο w possible; les raisons qu'il donne pour expliquer la difféζ — ο Ο rence, singulière en effet, du nombre des victoires py-
w y y ζ thiques ne sont pas aussi décisives. Il considère, et cela
< Ο < est juste, comme exact le chiffre porté dans l'épigramme α
1- < delphique, et impute l'erreur de Pharsale (p. 36) à une w
supercherie plus ou moins consciente de la famille, au- mmm •3 Ζ
«*- î~ torisée peut-être par le catalogue des pythioniques de
Π <£ Ménaichmos * (2) Preuner, p. 33-35, 39-41. 424 LYSIPPE ET l'eX-VOTÔ DE DAOCtfOS
monument et de rechercher quel principe avait présidé à sa
composition ;
2° de déterminer jusqu'à quel point l'ex-voto de Delphes
peut être considéré comme une reproduction exacte de celui de
Pharsale, et par suite comme un témoin de la manière de Ly-
sippe ;
3° de définir, avec autant de précision qu'il se pourra, par
la seule analyse des figures de Delphes considérées en elles-
mêmes, le style de chacune d'elles, de reconnaître les affinités
qu'elles présentent avec les œuvres de la sculpture antique
déjà attribuées à des maîtres connus, de démêler les influences
diverses dont elles peuvent porter la marque;
4° de comparer les résultats de cet examen indépendant
avec les données épigraphiques que nous devons à M. Preu-
ner, avec les descriptions que les anciens nous ont laissées des
œuvres de Lysippe ou les définitions qu'ils nous ont données de
son style, et de tirer, s'il se peut de la comparaison, une attr
ibution définitive de l'ex-voto de Delphes, c'est à dire au cas
où il serait en effet tout entier ou partiellement de Lysippe,
de déterminer ce qu'il nous apprend sur les caractères et les
origines de la seconde école de Sicyone.
J'espère que cette analyse justifiera mon observation sur le
mélange d'influences dont j'avais été frappé, comme la décou
verte de M. Preuner a confirmé l'attribution à Lysippe de la
figure d'Agias.
I.
Le piédestal s'élève au nord des offrandes de Gélon, qu'il
domine de plusieurs mètres, il règne au dessus d'une imposante
muraille polygonale, qui formait l'enceinte primitivedutéménos
de Néoptolémos, avant les remblais exécutés au IVe siècle, et qui
disparut sous ces remblais. Il est adossé à un petit mur en cal
caire de St Elie, qui l'enserre étroitement et se retourne à an

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