Mission de recherches préhistoriques en République Centrafricaine. Note préliminaire - article ; n°3 ; vol.63, pg 651-666
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1966 - Volume 63 - Numéro 3 - Pages 651-666
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. de Bayle des Hermens
Mission de recherches préhistoriques en République
Centrafricaine. Note préliminaire
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 3. pp. 651-666.
Citer ce document / Cite this document :
de Bayle des Hermens R. Mission de recherches préhistoriques en République Centrafricaine. Note préliminaire. In: Bulletin de
la Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 3. pp. 651-666.
doi : 10.3406/bspf.1966.4093
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1966_hos_63_3_4093Mission de recherches préhistoriques
en République Centrafricaine
Note préliminaire
PAR
R. de BAYLE des HERMENS
La communication que nous présentons aujourd'hui est desti
née à donner les premiers résultats d'une mission de recherches
préhistoriques effectuées en République Centrafricaine pendant les
mois de février et de mars 1966.
La mission était organisée et financée par le Muséum National
d'Histoire Naturelle et notre point de base a été la Station expéri
mentale de La Maboké en Lobaye, à 130 kilomètres au Sud-Ouest de
Bangui.
Etat des connaissances préhistoriques en République Centrafricaine
en 1965.
L'on peut dire que la Préhistoire de
était pratiquement inconnue, aucune recherche systématique n'avait
été effectuée avant notre mission.
La première note relative au pays était parue dans l'Anthro
pologie, en 1933, sous la signature de l'Abbé Breuil (1). Il décri
vait une collection ramenée du plateau de Mouka par le géologue
Lacroix. Elle se trouve actuellement dans les réserves du Musée de
l'Homme sous le n° 33 - 114.
En 1933, Félix Eboué publiait dans la revue l'Ethnographie
une étude sur les peuples de POubangui-Chari (2). Son premier
chapitre était consacré à la Préhistoire ; il mentionnait une série
d'objets divers appartenant particulièrement au Néolithique qui
provenaient de découvertes fortuites faites surtout au cours de tr
avaux dans les chantiers miniers du Sud-Est du pays ou au cours
de construction de ponts.
(1) Breuil (Abbé). — Pierres taillées provenant du Plateau de Mouka3 Oubangui-
Chari (Afrique Equatoriale Française). L'Anthropologie, t. XLIII, 1933, pp. 222-223.
(2) Eboué (Félix). — Les peuples de l'Oubangui-Chari. Essai d'Ethnographie, de
Linguistique et d'Economie sociale. L'Ethnographie, 1933, pp. 7-79.
Buisson (E.-M.). — Compte rendu d'une étude de M. Félix Eboué sur les popul
ations de l'Oubangui-Chari. Bull, de la S.P.F., t. XXI, 1934, pp. 326-327. 652 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Le Musée de l'Homme voyait entrer dans ses réserves en 1955,
1957 et 1958 plusieurs séries ramenées par les géologues des
compagnies minières qui prospectaient les fleuves et les rivières
en vue de la localisation des chantiers diamantifères.
Ce sont les collections suivantes :
— Collection Dr Le Gac : 55 - 40.
—Devienne : 59-11.
—Delany : 58 - 29.
Toutes ces récoltes, malheureusement inédites, permettaient de
penser que des recherches systématiques amèneraient de nouveaux
documents. Les pays voisins, Cameroun, Congo et particulièrement
Tchad, étaient riches en vestiges préhistoriques et de nombreuses
découvertes y étaient faites (3) ; il semblait anormal que la Répub
lique Centrafricaine ne possédât pas son patrimoine préhistorique.
A la suite d'une demande de la Présidence de la République
Centrafricaine une première mission de recherches était mise à
l'étude (4). Elle s'est déroulée à la saison sèche en février et mars
1966. Ce sont les premiers résultats que nous allons vous présenter.
BEPUBLIQUE С ENTE AFRICAINE
Fig. 1. — Carte de répartition des gisements préhistoriques en République Centra
fricaine et itinéraire de la mission de 1966. Les triangles noirs indiquent les gis
ements découverts, les triangles blancs les gisements signalés.
(3) Balout (L.). — L'Archéologie préhistorique et protohistorique. Colloque de
n° Cologne, 51, pp. 2-4 19-24. janvier 1964. La Documentation Française, recueils et monographies,
(4) Bayle des Hermens (R. de). — Etat actuel des connaissances préhistoriques
en République Centrafricaine. Cahiers de La Maboké, t. III, 1965, pp. 97-100. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 653
Régions prospectées.
Notre base étant située en Lobaye, les premières recherches se
sont déroulées dans cette zone. Elles s'y sont avérées très difficiles
en raison de la forte couverture végétale que constitue la grande
forêt. Il a fallu se cantonner aux chantiers où un déboisement avait
été effectué et aux extractions de sables et de graviers le long des
marigots.
Nos recherches ont porté par la suite sur les cours d'eau de
Haute-Sangha aux environs de Berbérati où nous avons pu exa
miner les chantiers d'exploitations diamantifères de la Compagnie
Centramines sur la Lopo et la Ngoéré, affluents de la Mamberé.
Une tournée de 3 000 km (carte fig. 1) dans le Nord-Est du
pays, zone à savane arbustive, nous a conduit aux environs de
Mouka, Ouadda, Ouanda Djallé, région de N'délé, Les M'Brès et
Fort Grampel.
Dans cette zone à végétation moins luxuriante que dans le Sud
la prospection a été un peu plus facile. Les formations gréseuses
où sont creusés de nombreux abris ont attiré immédiatement notre
attention. Les feux de brousse qui anéantissent la végétation sur
de vastes espaces ont facilité nos recherches tout en rendant pra
tiquement impossible la localisation de foyers, la surface du sol
devenant uniformément gris noirâtre.
GISEMENTS DECOUVERTS (5)
A. — Haute-Sangha.
1. — Chantiers de la Lopo et de la Libangué.
La Lopo est un petit affluent de la rive gauche de la Mambéré,
au Sud de Berbérati, dont les alluvions et graviers diamantifères
sont exploités par la Compagnie Centramines. Le Musée de l'Homme
possède quelques pièces qui proviennent de cet endroit (6). Nos
recherches ont porté sur les coupes de terrain pratiquées dans le
« flat » (7) et dans les déblais provenant des tamisages. Elles ne
nous ont pas apporté beaucoup d'éléments. Nous avons recueilli là
une petite série de sept objets difficiles à classer actuellement :
— Deux éclats corticaux en quartzite, très roulés et présentant une retouche som
maire des bords ; un troisième éclat allongé dont, une retouche du bord gauche en
fait un mauvais racloir.
(5) Nous situons sur la carte (flg. 1), en triangles noirs les points que nous avons visités. Les triangles blancs représentent des gisements qui nous ont été signalés ou
dont nous avons pu voir les pièces au Musée de l'Homme, ainsi que d'autres sites
signalés par Félix Eboué dans l'Ethnographie en 1933.
(6) Collection Devienne, n° 57-11.
(7) Fiat : terme employé par les prospecteurs miniers pour désigner une plaine
alluviale. 654 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
— Une plaquette en grès, de forme ovale, retouchée sur tout son périmètre par de
larges enlèvements.
— Une pièce en grès se rapprochant des galets aménagés à taille multidirection-
nelle.
— Une sorte de hache allongée en quartzite à grain très fin dont le tranchant est
taillé par enlèvements sur les deux côtés plats et dont la partie étroite présente un
amincissement latéral.
— Une pièce en roche tendre (schiste ?) s'apparentant à la précédente.
Nous avons pu voir chez M. Clapié, chef de chantier, un kwé
en grès mesurant 12 cm de diamètre et ayant une épaisseur de
6,5 cm, la perforation ayant pour sa part un diamètre de 4 cm.
Ces pièces proviennent des « marmites » de la Lopo exploi
tées pour la recherche du diamant et recouvertes par 1,50 m à 2 m
d'alluvions qui paraissent stériles. Un couteau de jet en fer, très
oxydé, nous a été remis par M. Clapié ; il provient des mêmes lieux
et d'une profondeur identique.
On rencontre donc aux mêmes niveaux et dans les mêmes
endroits des industries d'âges différents. Le problème du transport
est donc posé. Nous y reviendrons par la suite car il existe pour
tou

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