Nampyôki [Naufrage dans le Sud], traduit, avec une introduction et des notes - article ; n°1 ; vol.33, pg 35-120
88 pages
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Nampyôki [Naufrage dans le Sud], traduit, avec une introduction et des notes - article ; n°1 ; vol.33, pg 35-120

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1933 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 35-120
86 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Muiumatsu-Gaspardone
III. Nampyôki [Naufrage dans le Sud], traduit, avec une
introduction et des notes
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 33, 1933. pp. 35-120.
Citer ce document / Cite this document :
Muiumatsu-Gaspardone . III. Nampyôki [Naufrage dans le Sud], traduit, avec une introduction et des notes. In: Bulletin de
l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 33, 1933. pp. 35-120.
doi : 10.3406/befeo.1933.4617
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1933_num_33_1_4617NAMPYOKI
штш <■>
[Naufrage dans le Sud]
traduit, avec une introduction et des notes
par Mme MURAMATSU-GASPARDONE
Introduction.
Le Nampyôki appartient à cette littérature des récits de naufrages, assez
abondante au Japon, où elle a fourni en même temps la matière de rapports
officiels et les thèmes de romans populaires. L'intérêt en a toujours été étendu,
et elle offre des matériaux importants pour la connaissance des relations entre
le Japon et les pays étrangers (2). L'événement qui fait le sujet du Nampyôki
a été aussi présenté sous les deux formes. Nous verrons plus loin ce qu'il faut
penser du roman. Le rapport officiel est dû à Kondô Morishige (3), qui l'écrivit
en 1795- 1796, durant son secrétariat à l'intendance de Nagasaki, -Ц Jf§ 3p
íř ^ Ш » et l'inséra dans le premier livre de son recueil intitulé : Annan
kiryaku ko ^ $j ffi Щ Щ [Brouillon d'un précis sur l'Annam] (*). La
traduction de ce rapport sera le meilleur résumé du roman et permettra d'en
mesurer l'exactitude.
AFFAIRE DES NAUFRAGÉS DE [L'ANNÉE] KÔIN Щ Ц (1794.).
Le 12e mois, en hiver, de l'année otsubô Zj ОД (janvier 1796), des naufragés de
notre Sendai fill Ш revinrent de l'Annam. Je m'occupai alors de cette affaire au bu
reau de Nagasaki Ц Щ : je les conduisis au bureau et les interrogeai. A mesure
(1) V. sur ce titre ci-après, p. 44.
(2) Bibliographie dans la revue Yomu hito f|f $J* Л, III, 1926, p. 7-17, et dans le"
catalogue de l'exposition faite en 1930 par la bibliothèque de l'Université de Sendai '•
Moto Káno banko bon hyôryuki tenran mokuroku % Ш if 3t Ш Ф Ш Ш 12 Л
Ц É3 $jc. En Europe, M. IUmming a étudié et traduit une histoire de naufragés
japonais en Russie vers 1800: Reisen schijfbruchiger Japaner im 18. Jahrhundert,
Berlin-Lankwitz, 1931, 4° Ш-91 p.
• (3) Cf. sur Kondô Morishige la note de N. Peri in BEFEO., XXIII, p. 134.
(*) P. 30-34, t. I, du Kondô Seisai ^enshu $£Ш TE. fâ & Ш [Recueil complet de
Kondô Seisai], publié par le Kokusho kankô kai Щ Щ f§ fr Ht, Tokyo, 1905. — — 36
qu'ils me la rapportaient, écrivant moi-même, j'en composais la relation véridique et
les dessins (*) dans l'espoir que cela fournirait plus tard quelque aide [à la connais
sance] de l'élranger. — Le 15 du 9e mois, en automne, de [l'année] heishin ffo Л
de [la période] kansei % $C (15 oct. 1796).
Kondô Morishige 5Й Щ ^ Ж»
Le 9e mois de la 6e année kôin ф Ш de [la période] kansei У£ ïjj( (septembre
1794), le capitaine Seizô fpf Цс, le timonier Matsuhei Щ Щ} les matelots Seizô Щ Щу
Chukichi & ^, Kôtarô ^ gfl, Heigorô 2JS 3l g|î, Minomatsu £1 £ &, Gen-
zaburô Ш H IÍ Shûzô^J , Monjirô P*j :# ЭД, Seinojô ffî Ž, Ш> Sôhachi ЛД,
Tôkichi Ш "§, Hisanojô Ш, Yogorô Ц £ gR, et le cuisinier Heikichi |ç ^j (2),
du bateau Taijô-таги "fc, de la seigneurie de Sendai fllj 4Ц, en Ôshu J|
jfty] (province de Mutsu , en tout 16 hommes, ayant rencontré une tempête au
large du Bôshu "Щ Щ (province d'Awa gç |f), firent naufrage. Le 21e jour du 11e
mois (13 décembre 1794), ils arrivèrent en Annam. Le 4e mois de la 7e année otsubô
2^j JJP> de la même [période] (mai 1795), ils furent renvoyés de l'Annam à Makkao-
Ш Ш Ш (Macao) ; le 7e mois (août), ils furent renvoyés de Makkao à Kantô Jf jf[
(Canton), [et] arrivèrent à Saho ^ ftfi (Tcha-p'ou), après avoir traversé le Kôsaî
XL Щ (Klang-si). Le 11e mois (janvier 1796), ils rentraient à Nagasaki Л |Ц.
Auparavant, le 8e mois de [l'année] kôin ^ |ff (août 1794), les 16 hommes, Seizô ffî
fH, etc., s'étaient embarqués sur le Taijô-maru усШ%> voilier de 25 tan ■$$• (3),
vaisseau de Hikojurô % -\- %, du village de Yuriage Щ J: |f , district de Natori
4з M %$> province d'Ôshu % >)Ц, avec une cargaison pour Edo yï ^ de plus
de 2600 hyô fë (*) de riz [expédié par] Nambu Keijirô|^ 1$ Ш 'к Ш- Le 23 (l7
sept.), ils partirent du port fluvial d'Ishinomaki Ç © ^. Le lendemain, ils attendirent
le vent au port de Samukazesawa ^ Щ Щ. Le 27 du 9e mois (21 oct. 1794),
ils partirent et naviguèrent par vent ine J£ ^ (N.-N.-O.). Le 30 (24 oct.),
au matin, le vent vint du nord, il y eut une pluie violente et des vagues furieuses.
La nuit, à un endroit qui semblait au large du Bôshu "Щ Щ, la poupe fut brisée, le-
gouvernail cassé et le bateau sur le point d'être renversé. Alors, ils tranchèrent le
mât et jetèrent du riz ; [puis], se coupant les cheveux, ils prièrent les dieux. Pendant
qu'ils flottaient au gré des flots, le 4e jour du 10e mois (27 oct. 1794), à une distance-
d'à peu près 40 chô Щ (5) dans la direction du tatsumi Je Û (S.-E.), ils aper
çurent une île. Ils la prirent pour Zushu 5l Щ, ayant entendu des vieillards dire
de l'île de Hachijô /^ т£ f^ (6) qu'elle était en forme de scie. Ils essayèrent d'en
approcher en dressant la barre du gouvernail en guise de mât, où ils mirent la voile,
(!) Le rapport de Kondô Morishige est accompagné de dessins. Op. cit., p. 95 s^
f2) Le document I fournit quelques variantes de ces noms. Cf. p. 112, n. 5.
(3) Terme pour mesurer la largeur de la voile. Un tan équivaut à 3 /^ shaku, c'est--
à-d. о m. 909.
to' Ц", c'est-à-d». (*) Sacs de paille pour les grains. Un sac de riz en contient 4
72 lit. 1564, pesant 16 кап Jt, c'est-à-d. 60 kil. 096. * 0;-0;
(5) I chô équivaut à 109ГП.10.
(6) La plus méridionale des sept îles d'Içu ffi M, c'est-à-d. Zushû il^I'J. — — 37
traînant deux paquets de cordage (l), mais à cause du grand vent et des vagues
furieuses, ils n'y réussirent pas (*). Le 50 jour (28 oct,), ils aperçurent aussi, à 50
chô WJ, une petite île, mais faute de barque, ils ne purent s'en approcher. Jusqu'au
4 du 11e mois (26 nov.), ils flottèrent sur les vagues irritées et furent entraînés dans
l'océan. Depuis, la direction fut perdue et l'eau à boire épuisée ; ils n'eurent plus à
manger que du riz grillé. Ils prièrent le dieu du dragon et le dieu de la foudre pour
leur demander la pluie. Alors, le 8e jour (30 nov.), la pluie tomba ; ils la recueillirent
dans des bassins et des bols et ils apaisèrent enfin leur soif. Cependant ils conti
nuaient à flotter à la dérive. Le 17e jour (10 déc), ils eurent la joie d'apercevoir à 2
ou 3 ri (s) une île d'environ I ri carré ; mais, à midi, ils la perdirent de vue. Le 27
(20 déc.) au soir, ils virent encore une grande île. Alors, ils consultèrent l'oracle du
Daijingû -fc |ф *§£, qui répondit que c'était une île du Kara-kuni )§£■ Щ (*). Le Ier
jour du 1 Ie mois intercalaire (22 déc), ils s'approchèrent de cette île à environ 10
chô fflj, mais n'y aperçurent ni maisons, ni plantes. Le 2e jour (23 déc), il fit encore
une tempête qui endommagea le bateau, et, dans la difficulté de tenir, on jeta
-du riz. Tantôt le vent changeait, tantôt les vagues s'irritaient. C'est à grand peine
qu'ils ne devinrent pas la proie des poissons. Mais, le 20 (11 janv. 1795), par un
matin clair, ils découvrirent une île. Le vent étant favorable, il purent enfin aborder.
A ce moment, le fond du bateau, heurtant contre un récif, se brisa : l'eau l'envahit ;
ils l'abandonnèrent et montèrent dans l'île. Il n'y avait aucune maison ; étonnés, s'at-
tendant au pire, ils invoquèrent les dieux et Buddha. La nuit se passa ainsi. Le lende
main, 21(12 janv.), vers la 6e demi-heure (7 h.), ayant aperçu au loin un bateau de
pêcheurs, ils l'appelèrent, mais il n'approchait pas. Tous, joignant les mains, implo
r

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