Nguyën Khác Ngû : Mâu-hê chàm. «Le Matriarcat cham»  - article ; n°1 ; vol.55, pg 266-270
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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1969 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 266-270
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Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

T.-Ch. Leocmach
Nguyën Khác Ngû : Mâu-hê chàm. «Le Matriarcat cham»
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 55, 1969. pp. 266-270.
Citer ce document / Cite this document :
Leocmach T.-Ch. Nguyën Khác Ngû : Mâu-hê chàm. «Le Matriarcat cham» . In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Tome 55, 1969. pp. 266-270.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1969_num_55_1_4874COMPTES RENDUS 266
accessible non seulement aux Vietnamiens mais aussi aux Cham dont la
plupart lisent le vietnamien. Cette initiative mérite l'encouragement de
tous ceux qui s'intéressent aux Cham et à leur histoire.
Hormis ces avantages, elle ne nous apporte rien de nouveau. On y
trouve deux parties : la première (p. 11-116) consacrée à l'histoire pro
prement dite de l'origine jusqu'au xixe siècle ; la seconde (p. 1 19-168) ayant
trait à la langue cham, aux chroniques royales et aux légendes historiques.
En ce qui concerne la partie historique, nous sommes étonnés de
remarquer que les deux co-auteurs, au lieu de procéder à un résumé des
publications antérieures ce qu'exigeait un travail de ce genre, se sont
contentés de donner, mises à part l'introduction de quatorze pages et la
conclusion de quatre pages, une traduction des trois principaux auteurs
suivants : Maspero, Cœdès et Boisselier. Ce qui est plus surprenant encore,
c'est qu'ils ont omis sciemment de placer les passages traduits entre
guillemets et qu'ils n'ont pas signalé au lecteur les noms des auteurs dont
ils traduisent les textes. La traduction de l'excellente et indispensable
Histoire ancienne des Étais hindouisés d'Extrême-Orient de M. Cœdès
(édition de 1944) va notamment depuis la fin du règne de Fan- Wen (336-
349) jusqu'au xine siècle (p. 53, 57-58, 68-72, 85-87, 119, 131, 156-159,
177-179, 198-199, 211-213, 220-222, 235-236 / Dân-tôc Cham Ivcqc su,
p. 32-40, 42-50, 52, 54-61, 64-69) ; celle de La Statuaire du Champa
(Paris, 1963) de M. Boisselier touche le début de l'histoire du
(p. 4-7 / Dân-tôc Chàm lucre su, p. 28-31), les trois premières décades du
xive siècle (p. 350-351 / Dân-tôc Chàm lucre su, p. 78-80), le début du règne
de Chê Bông-nga (p. 352 / Dân-tôc Chàm..., p. 81-82) et du xve siècle au
xixe siècle (p. 355-359, 372-373, 375-378 / Dân-tôc Chàm..., p. 89-95, 98-
108). Le Royaume de Champa de G. Maspero est moins utilisé et on ne
trouve que de petits extraits ici et là tels que les passages relatifs à
l'invasion mongole ou à la guerre champo-viêtnamienne sous Chê Bông-
nga. Dans l'appendice, à part la référence concernant la traduction de
La Chronique royale d'Aymonier, Les légendes historiques de cet auteur
ont subi le même traitement.
Nous nous abstiendrons de tout autre commentaire.
T.-Ch. Leocmach.
Nguyën Khác Ngû, Mâu-hê chàm «Le Matriarcat cham». Trlnh-Bây,
Saigon, 1967, in-8°, 197 pp.
N. K. Ngû* a déjà donné des preuves de son intérêt pour la civilisation
cham puisqu'il a précédemment publié sur ce sujet deux articles au
moins, en langue vietnamienne. L'un, écrit en collaboration avec M. Bô-
Thuân, traite des mythes cosmogoniques1, quant à l'autre, il est intitulé
Le Champa et les Cham2.
La présente étude sur le matriarcat cham est la première du genre, si
l'on tient compte du nombre des matières traitées.
(1) Bô-Thuztn va Nguyën-khâc-ngû-, Thuçrng-co su Chiêm-îhành, Viêt-nam Khâo ce t$p
san, sô 3, Saigon, 1963, p. 198-235.
(2) Nguyën-Khâc-Ngû", Chiêm-thành va ngirfri Chàm, Ván-hóa nguyêt san, sô 20, Saigon,
1957. COMPTES RENDUS 267
Après une introduction où l'on trouve notamment une définition
du matriarcat et un bref exposé sur l'évolution de la famille en général,
l'auteur consacre un long chapitre (p. 28-114) à l'organisation familiale
cham. Plusieurs problèmes sont abordés : l'origine du matriarcat cham,
le mariage et ses conditions, le divorce et ses conséquences, le partage
des biens, l'adoption des enfants et la tutelle. Dans la dernière partie,
N. K. Ngû* se livre à une étude comparative de la position de l'homme
cham et de celle de la femme vietnamienne au sein de leur famille res
pective. Un projet de code civil, accompagné d'une biographie de son
auteur Dmmg-Tân-Phat et de commentaires, est reproduit intégralement
en appendice.
Les documents qu'utilise N. K. N. sont de trois sortes : les observa
tions d'Aymonier1 et de Leuba2, sur qui il a marqué, par l'ampleur de
son sujet, d'incontestables progrès ; ses propres renseignements, obtenus
sur place ; le projet de code civil, mentionné plus haut.
Ce dernier document a pour auteur un ancien sous-préfet cham qui
était également président du tribunal de première instance. Il est par
conséquent le fruit du travail d'un juriste connaissant les anciennes
coutumes de son pays. En tant que projet cependant, il n'a pas encore
de portée pratique et bien qu'il contienne de nombreux traits tradi
tionnels, l'emprise de la loi vietnamienne y est prédominante.
L'utilisation de ce projet, par N. K. Ngû-, comme moyen d'approche
de la société cham actuelle ne donne pas toujours une vue exacte de la
réalité et rend ainsi quelque peu théorique son ouvrage. Quant aux
études de Baudesson3 et de Lafont4 dans lesquelles on trouve d'inté
ressants renseignements sur l'organisation familiale cham, l'auteur semble
en ignorer l'existence.
Ces remarques mises à part, l'ouvrage est intéressant car il contient
de nombreux traits de mœurs anciennes. Nous n'en voulons pour preuve
que les rites présentés ou décrits, rites dont certains n'ont jamais été
publiés en français. Ainsi, la cérémonie matrimoniale des Cham brah-
manistes, dans laquelle Aymonier ne voyait qu'« un festin tout au plus »5,
est présentée avec soin : le jour du mariage, la famille du marié ayant
fait des offrandes aux ancêtres, au ciel et convié les membres de la
famille au repas, se rend chez la mariée. Le cortège progresse dans
l'ordre suivant : en tête, l'entremetteur, puis le marié, ensuite les femmes,
enfin les hommes qui ferment la marche. Arrivés devant la maison, les
participants au cortège ont les pieds lavés puis ils pénètrent à l'intérieur
à une heure fixée. Après que tout le monde a bu et chiqué du bétel,
l'entremetteur fait pénétrer le marié dans la chambre de la mariée.
(1) Les Tchames et leurs Religions, Ernest Leroux, Paris, 1891.
(2) Un Royaume disparu, les Chams et leur Art, Van Oest, Paris, 1923.
(3) Au Pays des Superstitions et des Rites, chez les Mois et les Chams, Pion, Paris, 1932.
(4) Contribution à l'étude des Structures sociales des Cham du Vi$t-Nam, BEFEO, LII-1,
Paris, 1964, p. 157-171.
(5) Les Tchames..., op. cit., p. 29.
18 268 COMPTES RENDUS
Cette pièce doit avoir été construite dans un style ancien et en respectant
les règles traditionnelles de l'abattage des arbres, qui ne peuvent être
coupés qu'à certains moments, de l'orientation, du nombre des colonnes
et d'abstinence des ouvriers. Après l'entrée du marié, les entremetteurs
des deux familles prennent une natte qu'ils frappent à trois reprises
contre le lit du couple puis ils retendent suivant une orientation nord-
sud. Ils rapprochent ensuite les deux oreillers et font signe aux jeunes
gens de s'asseoir chacun à côté de son entremetteur. Un plateau d'offran
des est posé entre eux deux... On trouve ainsi de nombreux rites décrits
avec beaucoup de détails, par exemple ceux du partage de la noix d'arec
et de l'échange des bagues entre les époux. La nuit du mariage n'est pas
pour ceux-ci la nuit de noces puisqu'ils restent ensemble trois jours de
suite pendant lesquels aucun contact ne leur est permis, sauf la conversat
ion. Cette description, reprise d'un article de Bô-Thuân et Vû-Lang1,
mériterait d'être traduite intégralement et nous regrettons de ne pou
voir donner que quelques extraits.
Les Cham pratiquent le matrilocat. Après son mariage, le mari vient
habiter dans la famille de sa femme, qui compr

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