Note sur le style employé par Etienne de Tournai pour dater ses actes - article ; n°1 ; vol.69, pg 169-184
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Note sur le style employé par Etienne de Tournai pour dater ses actes - article ; n°1 ; vol.69, pg 169-184

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1908 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 169-184
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Max Fazy
Note sur le style employé par Etienne de Tournai pour dater ses
actes
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1908, tome 69. pp. 169-184.
Citer ce document / Cite this document :
Fazy Max. Note sur le style employé par Etienne de Tournai pour dater ses actes. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1908,
tome 69. pp. 169-184.
doi : 10.3406/bec.1908.448306
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1908_num_69_1_448306NOTE
SUR LE STYLE EMPLOYÉ PAR
ETIENNE DE TOURNAI
POUR DATER SES ACTES.
En 1905, M. le chanoine Callewaert, professeur d'histoire
ecclésiastique au grand séminaire de Bruges, a fait paraître une
remarquable étude dans laquelle il s'est attaché, avec succès du
reste, à démontrer que, jusqu'à la fin du xne siècle, le style pascal
a été fort peu employé en Flandre. M. Callewaert va nettement à
l'encontre de l'opinion généralement admise, qui veut que, grâce
à l'influence de la France, le mos gallicanus ait été en usage
dans les pays flamands dès le début de ce même xne siècle1.
M. Callewaert2 exprime le désir que d'autres érudits viennent
contrôler et compléter ses études ; il n'a certes point besoin
d'être contrôlé et sa critique est excellente. Je me propose simple
ment de pousser un peu plus loin que n'a pu le faire M. Calle
waert, qui n'avait pas autant de documents sous la main, l'étude
chronologique des chartes données par Etienne, évêque de Tour
nai (1192-1203).
Amené à étudier de près la correspondance d'Etienne de
Tournai, j'ai dû examiner attentivement les actes qu'il a laissés
et qui, bien souvent, servent à préciser la date de telle ou telle
de ses lettres.
1. Voir notamment H. Coppieters-Stochove, Régestes de Thierri d'Alsace.
Gand, 1901, Introduction. Nous avons rendu compte du travail de M. le cha
noine Callewaert sur les Origines du style pascal en Flandre, dans le Moyen
Age, année 1905, p. 195 et suiv.
2. Les Origines du style pascal en Flandre. Bruges, 1905, in-8°, p. 35. \ 70 NOTE SUR LE STILE EMPLOYÉ
Nous avons conservé une trentaine d'actes environ d'Etienne1.
Nous allons commencer par examiner ceux de ces documents où
se trouvent indiquées les années de l'épiscopat. Etienne est
encore nommé comme abbé de Sainte-Geneviève dans une
charte, donnée entre le 25 décembre 1191 et le 4 avril 1192, et
relatant un accord conclu, en présence de Philippe- Auguste,
entre Gui, archevêque de Sens, et Foulques, abbé de Saint-
Germain -des -Prés, au sujet des droits de gîte2. Il fut sacré
évêque de Tournai peut-être le 12 avril 1192. Voici, en effet, ce
qu'il écrit à Barthélemi de Vendôme, archevêque de Tours :
« Circa proximum Pascha3, Deo volente, vita comité, transitům
facturus sum ad ecclesiam que me vocat, cum veris Hebreis
celebraturus Phase, et, sicut dominus Remensis disposuit, in
octabis sancte resurrectionis munus consecrationis per Dei
gratiam accepturus4 ». Si l'acte rapportant l'arrangement inte
rvenu entre l'archevêque de Sens et les moines de Saint-Germain-
des-Prés est la dernière charte où il soit fait mention d'Etienne,
en tant quabbé de Sainte-Geneviève, d'autre part, pour l'an
née 1192, nous n'avons conservé aucune ordonnance de l'évêque
de Tournai; bien plus, nul document, à notre connaissance du
moins, ne fait mention de lui à cette époque. En 1193, il donne
un acte qui est ainsi daté : Actum publiée in synodo nostra
Tornaci, anno Dominice Incarnationis millesimo centesimo
nonagesimo tertio, consecrationis nostre primo5. Si l'on
admet qu'Etienne fut sacré le 12 avril 1192, l'on doit également
1. En Belgique et dans le nord de la France, je n'ai pu examiner que les
archives de Gand, Bruges et Lille, ainsi que les archives de la cathédrale de
Tournai, où malheureusement je n'ai été autorisé à consulter que les cartu-
laires. Peut-être pourra-t-on découvrir dans ce dépôt si riche des archives
de la cathédrale de Tournai de nouvelles chartes de l'évêque Etienne. De plus,
on le sait, de nombreux cartulaires sont enfouis dans les églises de Belgique.
Ces cartulaires seraient certainement utiles à consulter. Mais pourra-t-on
jamais avoir la permission d'en prendre connaissance?
2. Voir Delisle, Catalogue des actes de Philippe-Auguste. Paris, 1856,
n° 350 a, p. 85. Nous prévenons le lecteur que nous emploierons toujours pour
traduire les mots anno consecrationis, anno episcopatus les expressions
« année du sacre », « année de l'élection. »
3. Pâques tombe le 5 avril en 1192.
4. Desilve, Lettres d'Etienne de Tournai, nouv. éd., Valenciennes et Paris,
1893, p. 252.
5. C'est un acte en faveur de Baudouin, abbé d'Eeckhoutte (Arch, du grand
séminaire de Bruges, fonds de l'abbaye d'Eeckhoutte, ch. n° 2). ETIENNE DE TOURNAI POUR DATER SES ACTES. \ 74 PAR
estimer que cette charte a été donnée entre le 1er janvier et le
12 avril 1193. Le 23 mai 1193, Etienne approuve une donation
faite aux chanoines de l'église Notre-Dame de Tournai i et date
sa confirmation de la façon suivante : Data Tornaci, decimo
kalendas junii, anno Dominice Incarnationis millésime
ducentesimo nonagesimo tertio, consecrationis nostre dnno
primo. Si le 23 mai 1193 fait partie de la première année du
sacre d'Etienne, il est bien certain que ledit sacre n'a pas eu lieu
le 12 avril 1192. La date d'un autre acte de l'évêque de Tournai
est ainsi libellée : Datum Tornaci, anno ab Incarnatione
Domini millesimo centesimo nonagesimo quarto, duode
cimo kalendas maii, consecrationis nostre anno secundo*.
Si le sacre d'Etienne a bien eu lieu le 12 avril 1192, comment le
20 avril 1194 peut-il être compris dans la deuxième année du
susdit sacre? Faut-il donc admettre non plus la date du 12 avril
1192, mais celle du 12 avril 1193, pour la consecratio
d'Etienne? C'est peut-être tomber de Charybde en Scylla. Ce ne
sont plus en effet deux, mais plusieurs dates qui restent inexpli
cables3. De plus, au mois de février 1193, Philippe- Auguste
ordonne aux Tournaisiens de jurer fidélité à leur évêque4.
Remarquons que, dans cet acte, le roi ne parle pas d'Etienne en
1. Voir F. Foppens, Auberti Mirsei opera diplomatica. Louvain et
Bruxelles, 1723-1748, 4 vol. in-fol., t. II, p. 1336. Wauters, Table chronolo
gique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique. 1866-1904, 9 vol. in-4», t. HI, p. 24.
2. Cette date est celle d'un acte par lequel Etienne donne l'église de Zèle à
l'abbaye de Saint-Ludger, à Werden, en Allemagne, du consentement des
moines de Saint-Bavon de Gand. Cet acte est édité dans F. Foppens, Auberti
Mirsei opera..., t. III, p. 384. Cf. Wauters, op. cit., t. III, p. 38.
3. Comment, en eflet, rendre compte de cette date : Actum anno Domini
millesimo centesimo nonagesimo quarto, consecrationis nostre tertio ?
Si 1194 fait partie de la troisième année du sacre, celui-ci n'a pu avoir lieu le
12 avril 1193. Nous ne pourrions pas davantage expliquer la date que voici :
Actum anno Dominice Incarnationis millesimo nonagesimo quarto, conse
crationis domini Stephani, Tornacensis episcopi, secundo ... quinto decimo
calendas aprilis. Le 18 mars 1194 ne peut pas être compris dans la seconde
année du sacre, si celui-ci a été célébré le 12 avril 1193. Enfin, voici encore une
date tout aussi inexplicable : Actum anno ab Incarnatione Domini millesimo
centesimo nonagesimo octavo, mense novembri, consecrationis nostre anno
septimo. Et nous pourrions encore citer d'autres exemples.
4. Historiens de France, t. XIX, p. 294, note; cf. Delisle, Catalogue des
actes de Philippe- Auguste, n* 386. \ 72 NOTE SUR LE STYLE EMPLOYÉ
tant qu'évêque élu : « Mandamus vobis et districte precipimus
quatinus ... episcopo Tornacensi, amico et fideli nostro, secu-
ritatem et fidelitatem juretis ». Nous inclinerions donc volontiers
à adopter la date du 12 avril 1192, Cependant, nous venons de
le voir, le 23 mai 1193 et le 20 avril 1194 sont considérés
comme appartenant à. la première et à la deuxième année du
sacre. Peut-être y a-t-il une erreur dans cette notation chrono
logique. aussi Etienne n'a-t-il pas été élu le 12 avril
1192, mais seulement quelques jours plus tard, ce qui expliquer
ait par exemple que le 20 avril 1193 fass

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents