Notes ethnobotaniques sur quelques plantes en usage au Cambodge - article ; n°1 ; vol.55, pg 171-232
69 pages
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1969 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 171-232
62 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

J.-E. Vidal
Gabrielle Martel
Saveros Lewitz
XII. Notes ethnobotaniques sur quelques plantes en usage au
Cambodge
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 55, 1969. pp. 171-232.
Citer ce document / Cite this document :
Vidal J.-E., Martel Gabrielle, Lewitz Saveros. XII. Notes ethnobotaniques sur quelques plantes en usage au Cambodge. In:
Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 55, 1969. pp. 171-232.
doi : 10.3406/befeo.1969.4862
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1969_num_55_1_4862NOTES ETHNOBOTANIQUES
SUR QUELQUES PLANTES EN USAGE
AU CAMBODGE
PAR
J.-E. VIDAL, G. MARTEL, S. LEWITZ
Introduction
Les plantes dont il sera question ici furent recueillies durant les
années 1961-1962 au Cambodge, au cours d'un séjour d'étude visant à
faire apparaître les aspects économiques de la vie d'un village cam
bodgien. Cette étude fut conduite dans la province de Slemrâp [Siem
Reap] ; le centre d'investigation fut le village de Lvâ [Lovea] \ La plupart
des plantes en proviennent ; quelques-unes cependant furent collectées
sur le marché de Stemrup.
Il est nécessaire, tout d'abord, de souligner ce qu'une telle collecte
peut avoir d'étonnant, voire de paradoxal : les plantes qui sont de
toute première importance pour les villageois n'y figurent pas, telles :
l'aréquier (slâ), les bambous (rssï), les bananiers (cek), le bétel (mlu),
le borassus (tnot), le cocotier (tuň), le tabac (thndm). Ces plantes de
base n'ont pas été admises parce qu'elles sont bien connues. Il n'aurait
pu s'agir alors que d'en réunir les différentes variétés et cela eût entraîné
trop loin. Il est bien entendu donc que les plantes dont les noms suivent
ne comprennent pas les « plantes-clefs » de cette « civilisation du végétal »
qu'est au plus haut point un village cambodgien.
Il n'est peut-être pas inutile d'indiquer comment se déroula la
collecte. Elle fut pratiquée au fil des jours durant un séjour de plus
d'une année à Lvâ. Les plantes étaient conservées avec les « moyens
(1) M. Malleret, le premier, dans le BEFEO (t. XL IX, 1959), évoque ce village et
donne sa situation exacte : «Celui-ci est situé en 14 g 884 Nord et 112 g 636 Est, srok de
Buok, province de Siem Reap, à une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest du Baray occidental ».
12 172 J.-E. VIDAL, G. MARTEL, S. LEWITZ
du bord », entre de vieux journaux, sous d'épais dictionnaires et cela
ne donna pas toujours de bons résultats. Certains spécimens qui avaient
mal évolué se révélèrent inutilisables, d'autres furent brisés au cours
des transports. Il n'avait pas été possible de réunir tous les types de
tubercules et les différentes lianes qui tiennent une si grande place dans
ce milieu rural. De cette tentative de collecte, conduite parallèlement
à d'autres recherches, il résultait : outre une vingtaine de variétés de
riz cultivés dans cette région, un peu plus d'une centaine de plantes
avec leurs noms locaux et, parfois, l'usage qui en est fait. Il convient
de souligner que de nombreux échantillons étant défectueux ou incomp
lets ils paraissaient difficilement utilisables. Pourtant, grâce aux noms
vernaculaires fidèlement recueillis, il a été possible à Mr Vidal d'en déter
miner la plus grande partie1. D'autre part, la connaissance pratique de
la vie cambodgienne et la spécialisation linguistique de Mme Lewitz
ont permis d'introduire des remarques originales d'ordre à la fois
ethnologique et philologique. Ainsi c'est par la collaboration d'une
ethnographe, d'une linguiste et d'un botaniste que cette étude a été
réalisée.
Dans la vie des villageois, chacune de ces plantes occupe une place
très variable ; il en est de très importantes et d'autres infiniment moins.
Certaines ne sont que des figurantes dans le paysage ; leur présence
n'est justifiée ici que parce qu'elles sont nommées, donc connues des
villageois et qu'elles peuplent le monde qu'ils habitent.
L'énumération qui suit, étant loin d'être complète, n'a par conséquent
d'autre but que d'apporter une modeste contribution à la connaissance
des noms locaux des végétaux du Cambodge et, éventuellement, de
l'utilisation qui en est faite par l'homme.
Certaines de ces plantes ayant des usages multiples, il est plus
commode de les étudier d'abord dans l'ordre systématique des familles
et de rédiger ensuite des index pour les usages, les noms locaux et les
noms botaniques. La plupart étant déjà bien connues ailleurs, les rense
ignements à leur sujet seront réduits ici à leur strict minimum ; des
informations complémentaires pourront être trouvées dans les ouvrages
cités dans l'index bibliographique.
Pour éviter des répétitions, certains termes spéciaux (préparations
culinaires, parties de plante, spécificatifs usuels, noms de jeux, de
cérémonies, etc.) ont été rassemblés dans un lexique donnant toutes
explications à leur sujet.
(1) II a été aidé dans cette tâche par Mlle Fontaine, licenciée es sciences. Par ailleurs,
des précisions sur un certain nombre de plantes sont dues à Mme Dy Phon, chargée du cours
de botanique à l'Université de Phnom Penh. QUELQUES PLANTES EN USAGE AU CAMBODGE 173
ÉTUDE SYSTÉMATIQUE DES PLANTES
N.B. — 1. L'ordre des familles est celui de la Flore générale de Г Indo
chine.
2. A l'intérieur des familles, les genres et les espèces sont classés
par ordre alphabétique.
3. La translitération adoptée est celle en usage à l'École nationale
des Langues Orientales Vivantes de Paris.
4. NG = nom cambodgien ; NL = nom laotien ; NS = nom siamois ;
NV : nom vulgaire ; Syn. = synonyme.
DICOTYLEDONES
DlLLENIACEAE
1. Dillenia Hookeri Pierre
NG : ^ФЪ? ВШ pat ou Bhlû pat.
Ce nom est parfois suivi du spécificatif tue, « petit », pour distinguer
cette espèce de Dillenia ovata Wall., de taille plus élevée.
Arbrisseau de forêt claire, ne dépassant guère 1 m de haut, à fleurs
jaunes, sans usage précisé.
Annonaceae
2. Annona reticulata L.
NV : Cœur de bœuf.
NG : Wfttptï MàWpâi.
On trouve plutôt dans la région de Stemrâp l'appellation Prapât.
Petit arbre originaire d'Amérique tropicale, cultivé çà et là dans
les jardins. Le fruit, en forme de cœur de bœuf, à surface aréolée, de
couleur jaune-verdâtre à maturité, a une saveur astringente peu agréable.
3. Annona squamosa L.
NV : Pomme-Cannelle.
NG : Щи Dîep.
Petit arbre fruitier introduit d'Amérique tropicale. 174 J.-E. VIDAL, G. MARTEL, S. LEWITZ
4. Anomianthus heterocarpus Zoll.
NC : 1. 1tâ tifiJGtf Valli Trïel; trïel, terme générique, (cf. § 8).
2. tfttjcuttlisfozr Trïel toh krapï (d'après Béjaud) ; toh
krapï, « mamelle de bufflesse » ; allusion à la forme du fruit.
Liane ligneuse de forêt, à fleurs odorantes et fruits comestibles.
5. Artabotrys odoratissimus R. Br.
NV : Faux Ylang-Ylang ; Ylang-Ylang grimpant.
NC : (пЪв Kravân'.
Arbuste grimpant, à fleurs exhalant une odeur d'Ylang-Ylang
[Cananga odorata Hook. & Thoms.), souvent cultivé dans les jardins.
Les fleurs servent entre autres à parfumer le linge et à confectionner des
bracelets.
6. Dasymaschalon lomentaceum Fin. & Gagn.
NG : Çf$ %S ТЛИ Joeň cap (« patte de moineau ») ; allusion à la
forme des fruits. Au Laos, on a un nom équivalent : « patte de poulet ».
C'est aussi un toponyme actuel (cf. un village du Sruk Dràmn [Srok
Trèang], Khaetr Tâkaev [Khet Takeo].
Arbrisseau de forêt dense. Fleurs de couleur crème. Fruits mûrs
rouges, comestibles, présentant des étranglements leur donnant l'allure
d'une patte d'oiseau. Les feuilles peuvent, au dire des villageois, rem
placer le bétel ; c'est peut-être à ce titre que, roulées, elles sont piquées
sur des noix de coco offertes au cours de la fête d'Appel d'une sorte
de Génies dite Paňján' memať.
7. Popowia aberrans Pierre ex Fin. & Gagn.
NG : ?S&3 Ramtuol.
W
Ce nom est attesté dans les inscriptions comme nom propre. Il a
donn

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