Notice sur le manuscrit de Prudence, n° 8084 du fonds latin de la Bibliothèque impériale. - article ; n°1 ; vol.28, pg 297-303
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Notice sur le manuscrit de Prudence, n° 8084 du fonds latin de la Bibliothèque impériale. - article ; n°1 ; vol.28, pg 297-303

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1867 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 297-303
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1867
Nombre de lectures 3
Langue Français

Extrait

Léopold Delisle
Notice sur le manuscrit de Prudence, n° 8084 du fonds latin de
la Bibliothèque impériale.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1867, tome 28. pp. 297-303.
Citer ce document / Cite this document :
Delisle Léopold. Notice sur le manuscrit de Prudence, n° 8084 du fonds latin de la Bibliothèque impériale. In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 1867, tome 28. pp. 297-303.
doi : 10.3406/bec.1867.446192
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1867_num_28_1_446192NOTE
SUR
LE MANUSCRIT DE PRUDENCE
№ 8084 DU FONDS LATIN
DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE.
L'un des manuscrits les plus remarquables de la Bibliothèque
impériale est l'exemplaire des poésies de Prudence, n. 8084 du
fonds latin. Il est entièrement écrit en belles lettres capitales,
sur une peau très- mince. Mabillon1 lui donnait à peu près la
même antiquité qu'à un Yirgile du Vatican, dont il rapportait
l'exécution au quatrième siècle. Dom Tassin et Dom Toustain
partageaient l'opinion de Mabillon : suivant eux 2, « ce précieux
manuscrit approche fort du temps de l'auteur 3, s'il n'est pas
contemporain. » M. de AVailly est du même avis % et met réso
lument au quatrième siècle 5 le ms. 8084. Il y a là peut-être un
peu d'exagération, et ce volume pourrait bien n'appartenir qu'au
cinquième siècle ; mais ce qui est incontestable, c'est qu'il exis-
1. « Virgilium bibliothecae Vaticanae qui saeculum quartum videtur superare; et
alium regiae bibliotheca? paullo inférions rctatis; necnon ejusdem bibliothecae Pru-
dentium, qui ad eam setalem accedit. » De re diplomatica, Supplem ., c. III, p. 8.
Je ne sais à quel ms. se rapporte la seconde des indications de Mabillon.
2. Nouveau traité de diplomatique, III, 64; conf. III, 60 et 61.
3. Saint Prudence naquit en 348 et publia le recueil de ses œuvres en 405 ; voy.
les prolégomènes que M. Albert Dressel a mis en tête de son édition des poésies de
Prudence [Aurelii Prudentii démentis qux exstant carmina, Lipsirc, 1860, in-8), '
p. II et IV, .,
4. Éléments de paléographie, II, 283.
5. Ibid., 245.
III. {Sixième série.) 20 298
tait déjà au commencement du sixième. C'est en effet à cette der
nière époque qu'appartiennent les notes inscrites sur les marges
pour indiquer les espèces de mètres employés par saint Pru
dence. Ces notes, tracées en petites onciales, sont de la même
main qu'une souscription à moitié effacée par le temps qu'on
lit au bas du f. 45, à la lin du livre des Hymnes :
Ť ШШ^ШЬ AGORIUS BASILIUS.
Nul doute qu'il ne faille lire, non pas Scxtius Agorius Basil
ius, comme le croyaient les Bénédictins 1 et M. Champollion-
Figeac2, mais bien Veltius Agorius Basilius. Ainsi se nommait
le personnage qui fut consul en Occident en 527, et qui est plus
souvent appelé Mavortius 3. Il n'est pas étonnant queMavortius
ait possédé et annoté un exemplaire des poésies de Prudence:
nous savons qu'il s'adonnait à la littérature, et nous avons plu
sieurs manuscrits d'Horace, dans lesquels se lit, à la fin des
épodes , la souscription suivante : vettius agohius basilius
MAVORTIUS V. C. ET INL. EXCOM. DOM. EX CONS. ORD. LEGI ET UT
POTUI EMENDAVI COjNFERENTE MIHI MAGISTRO FELICE ORATOŘE
UB.BIS ÎIOMAE 4.
Il résulte de ces faits que notre ms. latin 8084 est au plus tard
du commencement du sixième siècle, et que les poésies de Pru
dence ont été étudiées avec soin par l'un des plus anciens et des
plus célèbres réviseurs du texte d'Horace.
Les auteurs du Catalogue codicum manuscriptorumbibliothecx
regime 5 ont ainsi décrit le ms. latin 8084 :
Codex membranaceus, olim Puteanus. Ibi continentur : 1° Aurelii
Clementis Pruděn tii liber cathemerinwn. 2° Ejusdem apotheosis.
3° Ejusdem hamartigenia. 4° Ejusdem psychomachia. 5° Ejusdem
ex libro Tcspt ffTEceávcov hymni quinque, primus martyribus Hemiterio
et Chelidonio : secundus B. Laurentio : tertius Eulalise virgini :
quartus XVIII martyribus Caesaraugustanis : quintus B. Vincentio;
finis desideratur. Is codex sexto sseculo videtur exaratus.
1. Nouveau traité de diplomatique, III, 208.
1. Paléographie universelle, 2 e partie.
3. J.-B. de Rossi, Inscriptiones christianx urbis Romx, I, 460.
4. Jo. Horkel, Analecta Horatiana (Berlin, 1852, in-8), p. 9.
5. IV, 426. 299
Les auteurs de cette notice ont négligé les trois derniers feuil
lets du manuscrit, qui ne sont pas en lettres capitales , mais qui
ne doivent pas être beaucoup plus récents que le reste du volume.
Ces trois feuillets, écrits en belles lettres onciales, renferment
un petit poëme chrétien * , de la fin du quatrième siècle ou du
cinquième, qui est probablement resté inédit jusqu'à ce jour.
C'est une série d'invectives contre les dieux du paganisme.
Il y a dans le style et dans la versification de ce petit poëme
beaucoup de traces de barbarie. Je laisse aux latinistes exercés
le soin d'en établir le texte et de discuter le sens de plusieurs
passages qui sont fort obscurs. Je me bornerai à en offrir une
transcription fidèle; mais je dois signaler particulièrement à
l'attention du lecteur deux passages relatifs à des cérémonies
dont la ville de Rome dut être le théâtre vers la fin du quatrième
siècle.
Le poëte , après avoir énuméré les principales divinités de
l'Olympe, en faisant allusion aux circonstances les plus propres
à les rendre ridicules , s'adresse aux païens et leur demande si
c'est la protection de pareils dieux qui peut leur faire espérer le
salut de l'Empire :
Convenit his ducibus proceres sperare salutem
Sacratis? Vestras liceat conponere lites.
Dicite praefectus vester quid profuit urbii ,
Quem Jovis ad solium raptům tractatus abisset,,
Cum poena scelerum tracta vix morte rependat?
Mensibus iste tribus votum qui concitus urbem
Lustravis, aetas (Lustravit, metas) tandem pervenit ad aevi.
Quae fuit haec rabies animi? Quae insania mentis?
Sed Jovi vestram posset lurbare quietem.
Quis tibi justitium incussit , pulcerrima Roma,
Ad saga confugerent, populus quae non habet olim?
Un peu plus loin, le poëte décrit une fête dont il a été témoin,
et s'élève contre les honneurs rendus à la déesse Flora, à la
quelle un Symmaque venait d'élever un temple.
l. Les bénédictins, dans le catalogue ms. qu'ils ont rédigé vers 1680 des manusc
rits latins de la Bibliothèque du roi, indiquent ainsi ce petit poëme : « Incognifi
fragmentům pocticum contra Paganos. » Voy. le ms. latin 9358, f. 289. — II y a un
iac-simile des premiers vers dans le Nouv. tr. de dipl., III, pi. 43, et p. 159.
20. 300
Vidimus argento facto juga ferre leones
Lignea, cum traherent juncti stridentia plaustra,
Dextra levaque Situm argentea frena tenere ,
Aegregios proceres currum servare Cirillae,
Quem trahere[t] conducta marms Megalensibus actis ,
Arboris excisae truncum portare per urbem ,
Aut incastratum subito praedicere solem.
Artibus seu magicis, procerum dum quaeres (quaeris) honores,
Sic, miserande, jacis (jaces) parvo donatus sepulcro;
Sola tamen gaudet meretrix, te consule, Flora,
Ludorum turpis genetrix venerisque magistra,
Gonposuit templům nuper cui Symmacus heres.
Les lacunes, que présente la copie suivante, tiennent à l'état
de dégradation dans lequel nous sont parvenus les deux derniers
feuillets du ms. 8084. J'ai remplacé par des points les lettres
qui manquent et imprimé en caractères italiques les mots ou les
parties de mots dont la lecture m'a paru incertaine.
Dicite, qui colitis lucos, antrumque sybillae,
Ideumque nemus, Capilolia celsa tonantis,
Palladium Priamique lares Vestaeque sacellum,
Incestosque deos, nuptam cum fratre sororem,
Inmitem puerum, Veneris monumenta nefanda,
Purpurea quos sola facit praetexta sacratos,
Quis numquam virum1 Phoebi curtina locuta est,
Etruscus ladit 'semper quos vanus aruspex.
Juppiter hic vester, Ledae superatus amore,
Fingeret ut cycynum, voluit canescere pluma,
Perditus ad Danain tlueret subito aureus imber,
Per fréta Parthenopis taurus mugiret adulter.
Haec si monstra placent nulla sacrata pudica,
Pellïtur arma Jovis fugiens regnator Olympi.
Et quisquam supplex veneratur templa tyranni,
Gum patrem videat nato sogente2 fugatum.
Postremum, regitur fato si Juppiter ipse ,
Quid prodest miseris perituras fundere voces?

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