Nouvelle interprétation du décor incisé sur une double hache en bronze supposée provenir de Voros - article ; n°1 ; vol.11, pg 135-149
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Description

Bulletin de correspondance hellénique. Supplément - Année 1985 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 135-149
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Colette Verlinden
Nouvelle interprétation du décor incisé sur une double hache en
bronze supposée provenir de Voros
In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 11, 1985. pp. 135-149.
Citer ce document / Cite this document :
Verlinden Colette. Nouvelle interprétation du décor incisé sur une double hache en bronze supposée provenir de Voros. In:
Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 11, 1985. pp. 135-149.
doi : 10.3406/bch.1985.5274
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0304-2456_1985_sup_11_1_5274NOUVELLE INTERPRÉTATION DU DÉCOR INCISÉ
SUR UNE DOUBLE HACHE EN BRONZE
SUPPOSÉE PROVENIR DE VOROS
Les motifs incisés des deux côtés de la double hache en bronze supposée provenir
de Voros dans la commune de Mégali Vryssi et actuellement conservée au musée
d'Héraclion (inv. 2504) ont déjà fait l'objet de deux articles dans la revue Kadmos,
l'un de Buchholz dans le premier volume en 1962 et le second de Small dans le
cinquième volume en 1966 (fig. l)1.
Ces motifs sont au nombre de trois. Le premier, représenté au centre de la face A,
ne présente aucun problème d'interprétation puisqu'il s'agit, de toute évidence, d'un
bouclier en huit. En revanche, les autres motifs furent compris de façons très diffé
rentes par les personnes qui en abordèrent l'étude.
Ainsi, le second motif représenté trois fois sur l'objet, de part et d'autre du
bouclier en huit sur la face A et au centre de la face B, fut interprété par Platon,
Paola Cassola Guida et Korres comme un « nœud sacré », tandis que Buchholz, tenté
d'abord d'y voir des têtes d'oiseau, finit par considérer qu'il s'agissait de vêtements
de culte, dans lesquels seraient passées des épingles dont la tête, en forme de boule,
apparaîtrait d'un côté du vêtement et le corps, de forme allongée et pointue, de
l'autre2. Small, qui interprète le motif comme une longue robe, fait remarquer très
justement, en se fondant sur la comparaison avec un cratère d'Enkomi, que les objets
considérés par Buchholz comme des épingles sont en réalité des épées dont le pommeau
est visible d'un côté du vêtement et la lame, ou plus probablement le fourreau, de
(1) H. G. Buchholz, « Eine Kultaxt aus der Messara », Kadmos 1 (1962), p. 166-170 ; T. E. Small,
« A Possible 'Shield Goddess' from Crète », Kadmos 5 (1966), p. 103-107. Le village de Voros (et non Vorou)
se trouve dans la commune de Mégali Vryssi (Monophatsio), située sur les hauteurs, au Nord-Est de la plaine
de la Messara. Les auteurs cités supra fournissent un mauvais numéro d'inventaire pour l'objet : il s'agit du
n° 2504 et non du n° 2404. On trouvera la liste complète des références bibliographiques mentionnant cette
double hache dans G. St. Korres, « Παραστάσεις προσφοράς ίερας έσθήτος καΐ ίεροΰ πέπλου καΐ τα περί
αύτας προβλήματα καΐ συναφή έργα », 4* Congrès (1976) [1981], p. 677-678, n° 8, n. 83 et 84.
(2) N. Platon, KretChron 13 (1959), p. 387; P. Cassola Guida, Le armi difensive dei Micenei nelle
flgurazioni {Incunabula Graeca 56 [1973]), p. 163, n° 154 ; G. St. Korres, loc. cit., p. 677-678, n° 8 ; H. G.
Buchholz, loc. cit., p. 168. Caterina Mavriyannakis, quant à elle, se refuse à interpréter le motif : C. Mavriyan-
nakis, « Double Axe-Tool with an Engraved Buoranium from the District of Amari (Nome of Rethymno) »,
ArehAnAth 11 (1978), p. 208, flg. 10. COLETTE VERLINDEN [BCH Suppl XI 136
Fig. 1. — Double hache en bronze supposée provenir
de Voros (T. E. Small, Kadmos 5 [1966], ûg. 1).
Fig. 2. — Cratère amphoroïde d'Aradippou (cf. n. 4).
l'autre3. Cette interprétation est confirmée par une représentation similaire sur un
autre cratère chypriote, sur lequel des épées, placées dans leur fourreau, apparaissent
au côté de personnages enveloppés dans de longues capes (fig. 2)4. A Santorin,
des fourreaux d'épée sont figurés de la même façon derrière le bouclier-cuirasse, porté
à même le corps, de certains guerriers de la « Fresque miniature » de la paroi Nord
de la pièce 5 de la Maison Ouest5.
Aussi, si le motif figuré sur la double hache de Voros ressemble à d'autres
vêtements, et notamment à certains « nœuds sacrés » et jupes-portefeuille, on peut
considérer toutefois, grâce à la présence de l'épée et au contexte des deux autres
motifs (cf. infra), qu'il s'agit d'un manteau ou d'une cape qui, d'après les vases
(3) T. E. Small, loc. cit., p. 104-105, flg. 3 ; nous n'acceptons cependant pas l'idée de l'auteur concernant
la représentation des personnages, cf. infra, p. 145.
(4) Cf. V. Karageorghis, Mycenaean Art from Cyprus (1968), pi. IV, 1.
(5) Thera VI. Colour Plates and Plans (1974), pi. 7, à droite ; cf. également les fourreaux représentée
à l'arrière des deuxième et troisième personnages du groupe de droite sur la scène de la « réunion au sommet
d'une montagne » appartenant à la même fresque, illustrée ici flg. 5. DÉCOR INCISÉ SUR LA HACHE DE VOROS 137 1985]
chypriotes et les exemples mentionnés ci-dessous, était porté par des personnages
de haut rang6.
A première vue, les vêtements figurés sur la double hache semblent assez proches
des robes-toge des « prêtres syriens », telles que, par exemple, celle portée par un de ces
personnages sur un sceau de Cnossos (fîg. 3)7. On remarquera cependant que la robe
de ces « prêtres syriens » semble enroulée autour du corps, ce qui n'était apparemment
Fig. 3. — « Prêtre syrien ». Sceau de Cnossos Fig. 4. — Sceau d'Hagia Triada (D. Levi, AnnScAtene
(J. Boardman, Greek Gems and Finger Rings 8-9 [1925-1926], flg. 141).
[1970], flg. 102).
pas le cas des vêtements de la double hache de Voros. En effet, sur la face A, ces
derniers semblent constitués d'une partie supérieure arrondie et d'une partie inférieure
divisée en trois bandes horizontales striées verticalement, représentant sans doute
des volants ; sur la face B, le vêtement possède seulement un volant dans le bas,
(6) Cf., par exemple, pour les « nœuds sacrés » : un sceau de Mycènes conservé au Musée National à
Athènes (inv. n° 2318), CMS I, n° 54 ; un autre du « Dépôt des Archives » à Cnossos, Evans, PM IV, p. 602,
608, flg. 597 Ak et une bague en or d'Archanès : P. Cassola Guida, op. cit., p. 31, 133-134, n° 46, pi. VII, 2 ;
s'agit-il bien, cependant, de « nœuds sacrés », cf. infra, p. 145 ? Pour les jupes-portefeuille (ou « jupes à volants »),
cf., par exemple, un sceau de l'Héraion d'Argos, Evans, PM IV, p. 344, flg. 287 c ainsi qu'un sceau de Cnossos :
ibid., flg. 287 a. L'exactitude du rapport de proportions entre le manteau et l'épée confirme l'interprétation
de l'objet comme un long vêtement ; les « nœuds sacrés » possédaient en outre une forme différente dans la
mesure où ils étaient composés d'une boucle, généralement évidée, inclinée sur le côté et enserrée par le nœud qui
se prolongeait par deux extrémités souvent terminées par une frange comme sur les exemplaires en ivoire et
en faïence de Cnossos et de Mycènes (Evans, PM I, p. 430-431, fig. 308-309). L'une des extrémités est souvent
plus longue que l'autre. Les jupes-portefeuille, en revanche, se reconnaissent à leur partie supérieure réticulée
ou en forme d'accordéon comme sur les deux exemples cités supra et surtout à leurs volants multiples et saillants ;
lorsque la jupe est représentée de face elle se caractérise par sa division centrale et par la représentation oblique
des volants, cf. l'étude consacrée à ce sujet dans C. Verlinden, Les statuettes anthropomorphes Cretoises en
bronze et en plomb, du IIIe millénaire au VIIe siècle av. J.-C. (Publications d'Histoire de VArt et d'Archéologie
de V Université catholique de Louvain, XLI, Archaeologia Transatlantica, IV), Louvain-la-Neuve (sous presse).
On remarquera, d'autre part, que la présence d'une jupe de femme serait incongrue en compagnie de motifs
tels que des épées, des carquois et un bouclier en huit.
(7) Cf. Evans, PM IV, p. 405, flg. 336 ; cf. à propos de ces ♦ prêtres syriens » : P. Demargne, « Un prêtre
oriental sur une gemme C

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