Observations sur les statues archaïques de type féminin du Musée de l Acropole - article ; n°1 ; vol.14, pg 301-362
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Observations sur les statues archaïques de type féminin du Musée de l'Acropole - article ; n°1 ; vol.14, pg 301-362

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1890 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 301-362
62 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1890
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henri Lechat
Observations sur les statues archaïques de type féminin du
Musée de l'Acropole
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 14, 1890. pp. 301-362.
Citer ce document / Cite this document :
Lechat Henri. Observations sur les statues archaïques de type féminin du Musée de l'Acropole. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 14, 1890. pp. 301-362.
doi : 10.3406/bch.1890.3864
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1890_num_14_1_3864OBSERVATIONS SUR LES
STATUES ARCHAÏQUES DE TYPE FÉMININ
DU MUSÉE DE L'ACROPOLE
Les statues d'ancien style qui ont été découvertes sur l'A
cropole d'Athènes ont beaucoup de traits communs, d'où ré
sultent, dans les monographies que l'on donne d'elles, de fr
équentes redites. 11 y a certaines explications, relatives à des
détails, qui conviennent également à plusieurs d'entre elles,
certaines questions qui reviennent régulièrement à propos de
chacune. Aussi ne serait-il pas inutile de faire une revue gé
nérale de ces détails, de donner une fois pour toutes ces ex
plications, et, si l'on ne peut se flatter de résoudre toutes ces
questions, du moins de les poser et de les délimiter nettement.
Tel est le but des recherches qui suivent. Elles resteront bor
nées aux statues archaïques de type féminin; elles se renfe
rmeront dans la collection de l'Acropole, sauf quand un rap
prochement avec une œuvre d'une autre origine paraîtra ins
tructif. Autant que possible, les exemples seront pris à des
monuments dont la photographie ou le dessin aura été déjà
publié.
I. — Costume.
Le costume des statues de l'Acropole ne se compose j
amais de moins de deux pièces; il est le plus souvent de trois,
et quelquefois de quatre. Nous décrirons ces pièces success
ivement.
1°. — Χαών ποοήρης, — C'est la partie essentielle de l'habil- 302 STATUES ARCHAÏQUES DE L'ACROPOLE
lement; aucune statue n'en est dépourvue. Appliqué immédia
tement sur la peau, ce vêtement couvre tout le corps depuis
les épaules jusqu'aux pieds. S'il a des manches, elles sont très
courtes, mais peut-être n'en avait-il point. Une ceinture, — un
simple cordon, sans doute, — le serrait, à une hauteur varia
ble entre les hanches et les seins. La longue chemise que por
tent aujourd'hui les paysannes Albanaises des environs d'A
thènes, cette chemise de toile blanche, complètement fermée,
dont le bord inférieur, garni quelquefois d'une petite broderie,
descend jusqu'à leurs talons nus, n'est autre chose que le χι-
τών ττ
Il faut distinguer d'abord entre le chitôn ionien et le chitôn
dorien. Celui-ci est un fourreau étroit et sans plis; il enferme
le corps comme dans une gaine arrondie et lisse (1). On ne le
trouve à l'Acropole que dans très peu de cas: sur quelques
statuettes très archaïques, en pierre ou en marbre, et sur une
seule des grandes statues de marbre (Journal of Hell. Studies,
IX, p. 121). Comme ces exceptions n'offrent rien d'intéres
sant, il suffit de les signaler sans nous y arrêter. Qu'il soit
donc entendu qu'en parlant du chitôn des statues de l'Acro
pole, nous parlons toujours, sauf indication contraire, du chi
tôn ionien (2).
Il est en toile, généralement (3); on s'en aperçoit à son peu
(1) Sur le chitôn dorien, voy. Boehlau, Quwsliones de re vesliaria Grxco-
rum, p. 28 et suiv.
(2) II existe cependant à l'Acropole une troisième espèce de chitôn; mais
elle n'est représentée que par un seul exemple (petite slatue inédite): c'est le
chitôn double, c'est-à-dire replié et rabattu sur lui-même, de manière qu'il
semble qu'il y en ait deux, dont le second s'arrête aux genoux; il tombe tout
droit, en plis serrés.
(3) Le chitôn semble être de laine dans une petite statue publiée par M·
Studniczka (Mitlh. Athen, XI, pi. IX, 2), et dans les trois Charités du bas-
relief que j'ai publié dans le Bulletin, XIII, pi. XIV. — II est certainement
de laine dans la figure féminine d'un bas-relief à deux personnages (n° 21
du Catalogue du Musée), et dans la statue de la pi. X des Musées d'Athènes.
Celle-ci, d'ailleurs, porte deux chitons superposés: le premier, en laine; le
second, en toile, un peu plus court, serré à la taille par une ceinture dont
les deux bouts retombent par devant d'une façon symétrique. Ce chitôn de
toile a des manches collantes qui ne descendent pas plus bas que le coude. ARCHAÏQUES DE L'ACROPOLE 303 STATUES
d'épaisseur et surtout à ses plis secs et raides, d'ordinaire très
espacés et le plus souvent indiqués par une simple ligne creu
sée avec un instrument pointu. On observera qu'il dépasse
toujours un peu la longueur du corps : au lieu de s'arrêter
aux talons, il traîne par derrière sur le soi, il s'arrondit et
s'étale à plat sur la base de la statue. Par devant, cette lon
gueur excessive gênerait la marche ; il faut donc que le vêt
ement soit tenu un peu relevé : c'est à quoi est habituellement
employée l'une des mains, de préférence la main gauche. Dans
la plupart des statues, en effet, on voit tous les plis du chitôn
converger vers la face externe de la cuisse où la main rassem
ble tout ce qu'elle peut empoigner du vêtement. Par exception,
dans une seule statue (1), les plis sont massés, non pas sur le
côté de la cuisse, mais par devant entre les deux jambes, un
peu au-dessus des genoux: l'innovation n'était pas heureuse, car
la main devait s'abaisser d'une façon exagérée , et cette posi
tion ne pouvait être ni commode ni gracieuse. Une seconde
exception à la règle commune est fournie par la statue de la
planche V des Musées d'Athènes, où le superflu du vêtement,
rassemblé entre les jambes, forme un gros faisceau plat dont
la main retient l'extrémité.
Au cas où le chitôn n'est point relevé par la main, tous les
gros plis en sont réunis au milieu, empilés l'un sur l'autre,
puis tirés légèrement de bas en haut pour dégager les pieds, et
le tout est maintenu en place par la seule pression de la cor
delette qui sert de ceinture. (On ne voit pas cette ceinture, il
est vrai; mais on en voit les effets, et il est indispensable d'en
supposer l'existence). Où ce procédé s'observe le mieux, c'est
dans la petite statue d'Aphrodite (?), publiée par Γ Έφημερϊς
'Αρχαιολογική, 1883, pi. VIII. On le retrouve encore dans une
grande statue dont un dessin a paru dans les Mitth. Atken,
XIII, p. 135, et dans une ou deux autres. Mais il demeure
toujours beaucoup plus rare que le précédent, qui consiste à
faire soutenir le chitôn par l'une des deux mains. Nous avons
(1) Inédite. Plus petite que nature, très mutilée, sans tète. STATUES ARCHAÏQUES DE L'ACROPOLE 304
d'ailleurs un exemple curieux qui montre les deux systèmes
réunis dans la même statue: c'est cette figure d'Aphrodite (?),
que j'ai citée à l'instant. La grosse masse des plis y est réunie
sur le devant, dans un empilement régulier, et soutenue d'en
haut par la ceinture; mais quelques autres plis, néanmoins,
ont été rassemblés par la main droite qui les tire à elle contre
la cuisse.
La décoration du chitôn est simple: c'est d'abord, au mil
ieu, une large bande (χαρυφη), brodée dans la réalité, mais
ici coloriée , qui tombe verticalement quand le chitôn reste
libre, et qui, dans les cas où la main tient les plis, se courbe
à partir du ventre pour rejoindre la main sur le côté de la
cuisse et ensuite descend tout droit le long de la jambe. Les
ornements un peu confus de cette broderie peuvent toujours se
réduire à une grecque; mais cette grecque est plus ou moins
compliquée. Parfois ce sont deux grecques de couleur diffé
rente qui se poursuivent l'une à travers l'autre, et dans les es
paces vides s'intercalent encore de petits carrés de couleur (1).
Souvent ces ornements se développent entre deux lignes pa
rallèles qui ont l'air de les maintenir dans leurs limites.
Le bord inférieur du chitôn était garni d'une autre bande
brodée, mais moins large, plus simple, et, semble-t-il, sans
mélange de deux couleurs.
Les couleurs employées pour cette décoratio

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