Patronat et syndicats : L avenir du travail féminin en France - article ; n°1 ; vol.30, pg 111-136
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Description

Les Cahiers du GRIF - Année 1985 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 111-136
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie-Victoire Louis
Patronat et syndicats : L'avenir du travail féminin en France
In: Les Cahiers du GRIF, N. 30, 1985. Nouvelle pauvreté nouvelle société. pp. 111-136.
Citer ce document / Cite this document :
Louis Marie-Victoire. Patronat et syndicats : L'avenir du travail féminin en France. In: Les Cahiers du GRIF, N. 30, 1985.
Nouvelle pauvreté nouvelle société. pp. 111-136.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/grif_0770-6081_1985_num_30_1_1658et syndicats : L'avenir du travail Patronat
féminin en France
Enquête réalisée par Marie- Victoire Louis
Ce travail a été réalisé de la manière suivante : Le C.N.P.F., la
C.G.T., Force Ouvrière et la C.F.D.T. ont été contactés pour cette
enquête.
Mme de Villebrun, directeur du travail féminin au C.N.P.F. ; Commergniat, secrétaire générale de la Fédération des per
sonnels du commerce, de la distribution et des services C.G.T. ;
Mme Figuereau, secrétaire de la commission confédérale des pro
blèmes féminins F.O. et Hughes Blassel et Odile Blanc, secrétaires
confédéraux C.F.D.T. ont bien voulu répondre chacun pour leur
part à nos questions.
Dans un premier temps, sur une trame de questions relativement
homogène, une discussion a eu lieu.
La retranscription intégrale de ces discussions leur a été adressée.
Puis,dans un deuxième temps une mise en forme thématique leur a
été proposée qu'ils ont bien voulu accepter de relire, de corriger,
d'enrichir... ou d'aplanir (mais c'était la règle du jeu!). Qu'ils en
soient ici remerciés l.
L'ordre de la présentation des réponses : 1) C.G.T. ; 2) F.O. ;
3) C.N.P.F. ; 4) C.F.D.T. a été tiré au sort.
Comment voyez-vous l'avenir du salariat féminin ?
1) C.G.T.
L'histoire montre que chaque fois que les femmes ont eu une pénétration
plus importante dans le monde du travail, cela a été source d'évolution
1. On se référera avec intérêt à la table ronde organisée le 16 mars 1981 sur l'évolution
du travail des femmes, à l'occasion du dixième anniversaire du comité du Travail féminin
pour mesurer l'évolution des positions sur ce sujet : In : Revue française des Affaires sociales,
numéro spécial, décembre 1981, « Le travail des femmes », p. 37 à 60. 111 tous et sur tous les terrains. Même s'il est vrai, et cela n'est pas pour
contradictoire, que le patronat tente d'utiliser le travail féminin comme un
élément de pression sur l'ensemble des conditions du salariat, une
marge de manuvre possible pour sous-payer et sous-qualifier les salariés,
cela ne peut me conduire à dire que le travail féminin représenterait un
danger pour le salariat. Le travail féminin doit être la bataille autant des
femmes que des hommes.
2) F.O.
La première des choses à dire, c'est que dans une période de crise de
l'emploi, la remise en cause de l'emploi féminin ne se pose absolument pas
pour nous.
Il n'est pas question à nouveau d'envisager le travail féminin comme un
travail d'appoint. Les femmes ont le droit de travailler au même titre que
les hommes ; nous n'avons pas l'intention d'accepter que qui que ce soit
remette ce droit en cause, c'est clair.
Le travail des femmes est quelque chose d'irréversible. Il est à prendre en
compte en tant que tel et d'ailleurs, il ne recouvre pas le même secteur
d'activités que celui qui est plus spécifiquement masculin. Ce qui va se
poser à l'avenir, c'est le problème des conditions d'emploi des femmes.
3) C.N.P.F.
C'est vrai qu'il y a eu une entrée massive des femmes dans le salariat depuis
plusieurs années.
Le pourcentage des femmes dans la population active est passé de 37,6 %
à 41,8 % entre 1972 et 1983 tandis que le pourcentage des salariées du
secteur privé est passé entre ces mêmes dates de 34,9 % à 37,2 %. Mais, la
part des femmes dans l'industrie diminue, passant de 40 % à 31,3 %, tandis
que dans le tertiaire leur pourcentage a augmenté de plus de 8 points
c'est-à-dire de 57,2 % à 65,5 %.
Que pensez-vous du problème des femmes au foyer ?
Pour le C.N.P.F. ce n'est pas aux employeurs de prendre position sur ce
problème. Les femmes sont assez grandes pour juger de ce qu'elles veulent
faire. Mais une fois que la femme a décidé de travailler, le chef d'entreprise
doit lui donner les mêmes chances que les garçons pour réussir, à qualifica
tion égale.
Vous limitez donc vos analyses à la sphère de l'entreprise ?
Oui, il n'empêche que les chefs d'entreprise ont tout intérêt à avoir une
112 politique démographique élevée : les enfants seront de futurs consomma- et je crois qu'il faut favoriser le troisième enfant. Je crois qu'il faut teurs,
développer les équipements collectifs, non seulement pour les enfants mais
aussi pour les personnes âgées. Pour un enfant, il y a toujours une parente
ou une amie qui peut s'en occuper; pour une personne âgée, vous ne
pouvez rien faire.
Je crois que les femmes veulent de plus en plus travailler parce que les
parents n'ont plus les moyens, comme dans le passé, de les garder à la
maison.
Les femmes veulent aussi travailler pour mener une vie de plus en plus
indépendante, avoir des copains, celles qui ont des diplômes veulent les
rentabiliser. Celles qui sont mariées aiment bien un certain confort : le
ménage désire une machine à laver ou une deuxième voiture, une résidence
secondaire ou un bel appartement. .
Je crois qu'il y a également la crainte de l'avenir. La femme se dit : « mon
mari peut mourir dans un accident de voiture, peut être licencié et à ce
moment j'aurai besoin d'argent ».
Ce n'est plus alors un salaire d'appoint?
Ce n'est pas ce que je veux dire. Je dirais plutôt que c'est un salaire
complémentaire. Le couple se met à deux pour avoir une plus large facilité
de vie.
D'après vous, le couple devient-il une entité économique ?
Je vous répondrai qu'avec les impôts on finit par se demander si on a intérêt
à travailler à deux, sauf, comme dit Mme Sullerot, si on ne vit pas en
couple.
On peut craindre une démotivation de ceux qui pensent « à quoi bon
travailler, à quoi bon gagner de l'argent » à cause de la pression fiscale. .-
Mais, je crois qu'il ne faut pas parler des femmes en général. La situation
est différente selon qu'il s'agit d'ouvrières ou de cadres. Une femme cadre
qui a une situation convenable n'hésitera pas à payer quelqu'un pour
s'occuper de ses enfants. Pour les ouvrières, d'une part c'est plus difficile
et d'autre part, je crois que psychologiquement l'ouvrier préfère que sa
femme ne travaille pas. ..
On trouve cependant dans presque toutes les catégories sociales le désir de
ne pas rester fermé sur soi-même et celui de « voir du monde ».
4) C.F.D.T.
Vraisemblablement, on peut penser que la part relative des femmes dans
la population active va encore augmenter. Il y a eu une croissance de 113 million de femmes entre 1975 et 1982. 90 % des emplois créés dans cette 1,5
période sont occupés par des femmes, parce que le développement écono
mique fonctionne essentiellement en direction du tertiaire. Or, quand on
regarde ce qui va se passer sur les cinq années qui viennent, c'est le
tassement des branches masculines et la continuation, même si c'est moins
net relativement depuis un an et demi, de la création d'emplois exclus
ivement dans les emplois tertiaires.
S'il n'y a pas de pression sociale pour limiter l'accès des femmes aux
emplois tertiaires au profit des hommes, sur les cinq années qui viennent
on va voir une décroissance du total de la population active masculine...
On arrivera à 50 %/50 %. Ça c'est un mécanisme lourd.
Y compris dans l'industrie ?
La part des femmes dans le secteur secondaire augmente très légèrement
mais régulièrement de 1968 à la fin des années 1970. Ce qu'il y a à craindre,
c'est que dans la situation d'accroissement du chômage et sachant que les
emplois nouveaux potentiellement créables en France vont être répartis
environ 20% dans l'industrie et 80% sur le tertiaire, c'est qu'il y ait
progressivement de

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