Perdjalanan Penganten (traduction et présentation par Henri Chambert-Loir) - article ; n°1 ; vol.2, pg 139-152
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Perdjalanan Penganten (traduction et présentation par Henri Chambert-Loir) - article ; n°1 ; vol.2, pg 139-152

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Description

Archipel - Année 1971 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 139-152
4. Henri Chambert-Loir menjampaikan terdjemahan beberapa karja Ajip dalam bahasa Perantjis, jang melukiskan kisah hidup pengarang sendiri: petikan dari buku Perdjalanan Penganten dan tjeritera pendek Kambing.
4. Henri Chambert-Loir presents a French translation of some autobiographical writings from Ajip's prose works: parts of Perdjalanan Pengantén (honeymoon trip) and the short story Kambing (the Goat).
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ajip Rosidi
Perdjalanan Penganten (traduction et présentation par Henri
Chambert-Loir)
In: Archipel. Volume 2, 1971. pp. 139-152.
ringkasan
4.Henri Chambert-Loir menjampaikan terdjemahan beberapa karja Ajip dalam bahasa Perantjis, jang melukiskan kisah hidup
pengarang sendiri: petikan dari buku Perdjalanan Penganten dan tjeritera pendek Kambing.
Abstract
4.Henri Chambert-Loir presents a French translation of some autobiographical writings from Ajip's prose works: parts of
Perdjalanan Pengantén (honeymoon trip) and the short story Kambing (the Goat).
Citer ce document / Cite this document :
Rosidi Ajip. Perdjalanan Penganten (traduction et présentation par Henri Chambert-Loir). In: Archipel. Volume 2, 1971. pp. 139-
152.
doi : 10.3406/arch.1971.961
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1971_num_2_1_961139
AJIP ROSIDI
PERDJALANAN PENGANTEN
Traduction et présentation par
Henri CHAM BERT-LOIR.
Après deux recueils de vers et deux volumes de tjerpin, Ajip Rosidi publiait en
1958 — à vingt ans — un court roman: Voyage de Noces (Perdjalanan Pengantén, P.T.
Pembangunan, Djakarta, 1958). Ce roman couvre la première année de mariage de Ajip
et de sa femme, Empat. Les sujets sont multiples: vie du couple, bien sûr, et surtout
de l'enfant qui ne tarde pas à venir; manque de maturité de l'auteur qui se sent
orang asitig, étranger, envers sa famille, envers les habitants de sa ville natale et même
envers sa femme parfois; solitude de l'écrivain dont le métier n'a guère de place
dans la petite société de Djatiwangi; problèmes familiaux: le père endetté, la grand-
mère malade . . .
Bien qu'il parle peu de lui-même, Ajip Rosidi reste le personnage central de ce
récit qui, sur un ton mélancolique et un peu amer, dresse la chronique d'une petite
ville de Java-Ouest, mais aussi la chronique d'un échec individuel: peu de temps
avant la naissance de sa fille, Ajip décide d'abandonner son emploi à Djakarta pour
tenter un retour au sol natal. Il va, avec sa femme, vivre chez sa mère à Djatiwangi,
la ville où il est né et où il espère pouvoir désormais s'adonner librement à l'écriture.
Trois mois suffisent à lui prouver la vanité de cet effort: à bout de ressources, il
doit reprendre la route de Djakarta.
Echec donc, cette année est aussi une découverte, un départ ... un voyage de
noces.
Le roman est divisé en une multitude de très brefs chapitres. Autant d'évocations
rapides mais minutieuses des scènes de la vie quotidienne par un enfant du pays devenu,
bien malgré lui, un étranger. Pour ce qui est de la description de Djatiwangi, ce récit
— moins élaboré dans son contenu comme dans sa forme — est sans doute moins coloré
et savoureux que les nouvelles de Ditengah Keluarga. Il présente, néanmoins, un
très grand intérêt documentaire: la naissance d'un enfant s'accompagne de trois céré
monies; Ajip s'y prête pour respecter Yadat et pour faire plaisir à sa mère, mais son
détachement et son ironie lui permettent d'en donner des descriptions d'autant plus
aiguës. 140
en Introduction, Ces cérémonies, est bien d'ailleurs, entendu ne celle sont du pas mariage, les seules Ajip du roman y participe : la première, docilement, présentée mais
il a peine à réprimer son fou rire devant ces coutumes dont le sens est perdu pour lui.
Ce mariage signifie aussi la fin de ses amitiés de jeunesse : il sera désormais un
"mari". Il se jure de n'être pas avant longtemps un "père"; mais le sort en décide
autrement ... Le septième mois de la grossesse est l'occasion d'une fête importante.
PERAJAAN BABARIT Q)
Lorsque la femme atteint son septième mois de grossesse, les deux heu
reux époux doivent fêter leur futur enfant en organisant un selametan (2)
C'est la fête du bain des futurs parents: tous deux doivent accepter d'être
aspergés d'eau par tous ceux qui viennent leur rendre visite.
A Djatiwangi, cette coutume est pratiquée de génération en génération
et s'appelle babarit. Lorsque ma mère m'attendait, une cérémonie avait été
organisée suivant cette coutume. Bien entendu, je n'eus pas le moins du mon
de conscience de cette fête, aussi grandiose qu'elle ait pu être. Mais lorsque
mon oncle — qui travaillait comme employé de bureau — fut sur le point
d'avoir son premier enfant (ce fut d'ailleurs le seul), j'assistai à la cérémonie.
Je me rappelle encore comment, tremblant de froid, il avait été aspergé d'eau,
louche après louche, par une foule de gens. Je me rappelle aussi la façon dont
il s'était précipité, une jarre à la main, pour l'aller briser au carrefour de la
grand' rue. Et ce dont je me souviens le mieux, c'est comment j'étais parvenu
à m'emparer de trois pièces de cuivre de un centime au moment du tawur.
Le tawur, c'est ce qu'on lance sur les futurs parents à l'occasion de ce sela-
mentan, pour leur bien et celui de l'enfant à naître. On leur lance ainsi du riz
jaune mélangé à diverses fleurs (3) et à des pièces de monnaie. Les enfants
x) Dans un excellent ouvrage sur les rites soundanais, Upatjara adat di Pasundan (Su-
mur Bandung, 1964), A. Prawi ras Uganda donne une description de cette cérémon
ie pour laquelle il cite trois noms : tingkeb, tebus wafeng et babarik.
Plusieurs fois, de même, Ajip Rosidi utilise un / là où Prawirasuganda emploie
un k ; par exemple dans le mot wadjit (cf. p. 143) que orthographie
wadjik.
Le mot babarik vient de barik (Sunda): "ensemble"; c'est la fête commune de la
future-mère et de l'enfant qu'elle porte.
*) Selametan (ou selamatan; de selamat\ "bonheur, santé") : repas communiel accom
pagnant la célébration d'une fête, d'un anniversaire ou d'un succès.
*j Quatre sortes de riz interviennent dans les rites à Java : deux variétés de riz blanc
et rouge ; le riz noir ou ketan, c'est à dire le "riz gluant" ; enfin le riz jaune qui
est du riz blanc coloré avec du kunjit.
Prawirasuganda donne la nom des sept fleurs mêlées au tawur: majang pinang,
daun andung, daun kelemh, daun kemuning, daun labu besar, daun djawer kotok, daun
djaritigao. 141
(et aussi bien les adultes) qui entourent les deux futurs parents, se bousculent
pour saisir une ou deux des pièces qui tombent. Ces pièces ne sont pas nomb
reuses et les gens qui se les disputent sont, eux, vraiment nombreux. C'est
pourquoi, aujourd'hui encore, je me souviens de l'exploit que j'ai accompli
le jour du babarit de mon cousin. Pensez donc: j'étais parvenu à remporter
trois pièces de monnaie.
Mais il y avait huit ans de cela. Et l'enfant dont la venue avait été ainsi
fêtée huit ans auparavant, était maintenant complètement transformé: c'était
un garçon malin et gâté. Vous savez ce que c'est, un fils unique !
Maintenant, ce n'était pas la femme de mon oncle qui était enceinte de
sept mois, mais ma propre femme. De jour en jour son ventre grossissait,
au point que je me demandais parfois s'il n'allait pas éclater.
Ce n'est pas moi qui eus l'idée de fêter ce septième mois, mais ma mère
m'écrivit de Djatiwangi: "ce babarit, organise-le simplement à Djatiwangi
afin que je puisse y assister. Et puis, à Djakarta, tu auras du mal à te procurer
tout ce dont tu auras besoin et je suis sûre que tu devras tout acheter".
Après avoir lu cette lettre, je regardai Empat et son ventre énorme et
proéminent. Je lui tendis la lettre. Et tout ce qu'elle répondit après l'avoir
lue, c'est: "je crois aussi que ce sera mieux là-bas".
En tant que fils, j'obéis à ma mère et en tant que mari, je me soumets
aux désirs de ma femme; aussi répondis-je:
"Très bien".
Quelques jours plus tard, nous partions pour Djatiwangi, afin que ma
mère ait la joie de fêter le babarit de son premier petit-fils. Lorsque nous arr
ivâmes, tout absolument avait été préparé dans les règles.
Et c'est dans les règles que la cérémonie elle-même se déroula.
Les parents proches par le sang arrivèrent ainsi que quelques amis int
imes. Les personnes âgées qui devaient participer au selametan se rangèrent
dans la pièce centrale de la grande maison de ma grand-mère. En tête de l
igne était assis mon ar

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