Idéalisme et Christianisme. A propos de la «Philosophie de la Religion» de M. Henry Duméry - article ; n°51 ; vol.56, pg 361-428
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Idéalisme et Christianisme. A propos de la «Philosophie de la Religion» de M. Henry Duméry - article ; n°51 ; vol.56, pg 361-428

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Revue Philosophique de Louvain - Année 1958 - Volume 56 - Numéro 51 - Pages 361-428
68 pages

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Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Georges Van Riet
Idéalisme et Christianisme. A propos de la «Philosophie de la
Religion» de M. Henry Duméry
In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 56, N°51, 1958. pp. 361-428.
Citer ce document / Cite this document :
Van Riet Georges. Idéalisme et Christianisme. A propos de la «Philosophie de la Religion» de M. Henry Duméry. In: Revue
Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 56, N°51, 1958. pp. 361-428.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1958_num_56_51_4963Idéalisme et Christianisme
A propos de la " Philosophie de la Religion "
de M. Henry Duméry (#)
Depuis les temps modernes, l'idéalisme tend à détrôner le réa
lisme qui triomphait au moyen âge. Aujourd'hui le conflit entre ces
deux grandes orientations de pensée est loin d'être apaisé. Il ne se
cantonne pas au plan plutôt étroit des débats purement spéculatifs,
il intéresse tout l'homme, il commande en particulier l'attitude à
prendre devant la religion chrétienne. Pour maint penseur contemp
orain, il se traduit en effet par cette question vitale et angoissante :
peut-on, à la fois, être idéaliste et chrétien ?
Historiquement, sans doute, le christianisme a partie liée avec
le réalisme. Mais ce lien, constaté en fait, est-il justifiable en droit ?
Le réalisme médiéval est-il la seule philosophie « saine », la con
dition sine qua non de la foi chrétienne, le seul climat connaturel où
elle puisse s'épanouir ? S'il en était ainsi, comment s'étonner que
des idéalistes se déclarent ouvertement anti-chrétiens et même
athées ? Faut-il les convertir au réalisme avant de les convertir à
Dieu et au Christ ?
On dira peut-être : ces alternatives sont trompeuses, elles né
gligent les nuances. Idéalisme et réalisme ont des sens multiples ;
fondamentalement, ils désignent des attitudes de pensée plus que
des doctrines figées ; dans l'une on souligne l'initiative de l'esprit,
dans l'autre l'indépendance du donné par rapport à la conscience.
Or entre ces deux tendances divers compromis sont possibles ; des
échanges fructueux permettent même de corriger, dans l'une comme
dans l'autre, ce qu'elles auraient d'excessif si on les exploitait isol
ément ; à la limite, un idéalisme et un réalisme mitigés finiraient par
<*' Cette étude a fait, le 23 mai 1958, l'objet d'une communication à la
Société philosophique de Louvain, 362 Georges Van Riet
se recouvrir, comme deux lectures équivalentes d'un même texte
initial. On comprend dès lors que, de Descartes à Blondel, bien des
penseurs aient pu montrer qu'un certain idéalisme demeure comp
atible avec la foi chrétienne.
Mais la question rebondit. Si un idéalisme modéré est conci-
liable avec le christianisme, n'est-ce pas en raison de la part plus
ou moins réduite de réalisme qu'on y a maintenue ? Serait-il pos
sible de la supprimer radicalement, de pousser à fond l'exigence
idéaliste, sans cesser d'être chrétien ? Si tel était le cas, ne serait-il
pas hautement souhaitable, tant pour la philosophie que pour la
religion chrétienne, de montrer comment on peut les accorder ?
C'est dans cette dernière perspective que M. Henry Duméry
a élaboré sa Philosophie de la religion. Etant lui-même un anti-
réaliste décidé, professant une philosophie du type de l'idéalisme
absolu, il n'a eu aucune peine à faire siennes le» revendications les
plus paradoxales de la pensée moderne. Depuis dix ans, il renoue
inlassablement le dialogue avec les athées et les adversaires du
christianisme ; il accepte, non par condescendance ou par souci
apologétique, mais par conviction personnelle, leurs évidences phi
losophiques premières ; mais, à partir de là, il dissout leurs griefs
contre une religion positive ; mieux, il entend montrer que christi
anisme et idéalisme, loin de s'exclure, s'appellent l'un l'autre.
Son oeuvre mérite attention, tant par l'ampleur de ce qui a déjà
été réalisé que par l'intérêt de ce qui reste à faire (1). Il s'agit essen-
<*> Henry Duméry est né à Auzances (Creuse) en 1920. — II a publié en 1948
deux petits ouvrages: La philosophie de l'action. Essai sur l'intellectualisme blon-
délien. Avec une préface de Maurice Blondel (Coll. c Philosophie de l'Esprit »,
Aubier, éd. Montaigne, 1948, 223 pp.) et Les trois tentations de l'apostolat mo
derne. Avec une adresse du Cardinal Saliège (Coll. « Rencontres », éd. du Cerf,
1948, 160 pp.). — En 1953, paraît un essai: Foi et Interrogation (Coll. «Notre
Monde », Téqui, s. d., 157 pp. dont les 14 premières sont numérotées en chiffres
romains). — En 1954, il publie Blondel et la religion. Essai critique sur la a Lettre »
de 1896 (Coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine », P. U. F., 1954,
118 pp.). — En 1956, un volume reproduit des chroniques parues depuis 1942
dans divers périodiques catholiques: Regards sur la philosophie contemporaine
(Casterman, 259 pp.) ; à noter que cet ouvrage avait déjà été annoncé antérieur
ement comme ayant paru chez Téqui en 1953 (Foi et Interrogation, p. II) ou chez
le même en 1954 (Blondel et la religion, p. II). — En 1957 paraissent six
volumes: un recueil d'articles dont on ne mentionne pas les lieu et date origi
naires de publication, La tentation de faire du bien (Coll. «c Esprit », éd. du Seuil,
s. d., 322 pp.); une œuvre de vulgarisation, La foi n'est pas un cri (Casterman, Idéalisme et Christianisme 363
bellement d'une interprétation du christianisme à l'aide de l'idéa
lisme. C'est une oeuvre difficile, voire dangereuse. L'auteur en est
conscient et nous en avertit sans détour. Pour notre part, nous
croyons de notre devoir de citer en partie son « avertissement ».
« La religion n'est pas une matière comme une autre. Le
salut qu'elle propose ne se donne pas pour facultatif. En outre,
il se trouve qu'une critique de la religion peut être bienfaisante,
si elle est comprise ; nuisible, si elle vient à être mal interprétée.
C'est pourquoi des précautions s'imposent. On souhaiterait ne
jamais prêter à malentendu. Mais comment être sûr de ne
heurter personne ? En particulier, comment satisfaire le savant
sans troubler l'âme simple ? Nous avons cru que le meilleur
moyen était de traiter techniquement de problèmes techniques.
Malgré soi, il faut consentir à décourager bien des lecteurs.
Notre but est de rendre service à ceux que la spécialisation met
à l'abri des contresens ; il n'est pas d'informer — ni de heurter
— ceux qui n'auraient pas l'initiation suffisante. Naguère, on
écrivait en latin sur toute matière délicate : c'était prudence.
A présent, on n'a plus cette ressource. Il reste à protéger la
science par la terminologie qui convient. Ce n'est ni prétention
ni mépris du profane. C'est respect des consciences. Il vaut
mieux n'être point lu que d'induire en erreur. Et l'on induit en
erreur, chaque fois qu'on offre une vérité, ou un ensemble de
vérités, à des lecteurs non préparés.
« Pratiquement, nous écrivons pour les gens de métier,
1957, 187 pp.); trois ouvrages qui se complètent mutuellement: Critique et Reli
gion. Problèmes de méthode en philosophie de la religion (Coll. « Pensée », Ed.
d'Enseignement sup., 1957, 358 pp.), Le problème de Dieu en philosophie de la re
ligion. Examen critique de la catégorie d'Absolu et du scheme de transcendance
(Desclée De Brouwer, s. d., 143 pp.) et Philosophie de la religion. Essai sur la signi
fication du christianisme (Coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine »,
P. U. F., 1957, deux tomes de X1I-305 et 299 pp.). Le tome premier porte en
sous-titre Catégorie de sujet. Catégorie de grâce, le second Catégorie de foi. Ce
dernier ouvrage, Philosophie de la religion, dont deux tomes seulement ont paru,
doit comporter encore de nombreux autres volumes : huit thèmes sont annoncés,
devant faire l'objet d'études ultérieures. — En 1958, paraît Phénoménologie et
religion (Coll. « Initiation philosophique », P. U. F., 1958, 105 pp.). — M. Du-
méry a publié

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