Présence d Acheuléen dans les alluvions de l oued Saoura. Chronologie quaternaire du Sahara nord-occidental - article ; n°8 ; vol.52, pg 480-492
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Présence d'Acheuléen dans les alluvions de l'oued Saoura. Chronologie quaternaire du Sahara nord-occidental - article ; n°8 ; vol.52, pg 480-492

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1955 - Volume 52 - Numéro 8 - Pages 480-492
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie Henriette Alimen
Présence d'Acheuléen dans les alluvions de l'oued Saoura.
Chronologie quaternaire du Sahara nord-occidental
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1955, tome 52, N. 8. pp. 480-492.
Citer ce document / Cite this document :
Alimen Marie Henriette. Présence d'Acheuléen dans les alluvions de l'oued Saoura. Chronologie quaternaire du Sahara nord-
occidental. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1955, tome 52, N. 8. pp. 480-492.
doi : 10.3406/bspf.1955.3244
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1955_num_52_8_3244d'Acheuléen dans les alluvions Présence
de l'oued Saoura.
Chronologie quaternaire du Sahara nord-occidenfal
PAR
Marie-Henriette ALIMEN
L'oued Saoura, que E. F. Gautier a dénommé « le petit Nil » du
Sahara Occidental, est demeuré, à travers tous les temps post-tert
iaires, un élément essentiel de la géographie de cette région. Les
phases successives de creusement et de sédimentation donnent la
clé de la chronologie quaternaire de cette région. En une série de
missions, échelonnées de 1950 à 1955, je me suis efforcée de
débrouiller cette chronologie dont j'ai exprimé déjà les grandes
lignes (1 à 4). Au cours de ma dernière et toute récente mission
(février, mars 1955), j'ai repéré des dépôts anciens très démantelés
par une érosion postérieure, et par ailleurs enfouis en général sous
les sables gris-vert qui constituent la terrasse principale de la
Saoura. Ce sont des cailloutis, cimentés, que l'on observe sporadi
quement, mais qui, échelonnés sur de grandes distances, depuis
Mazer au N, jusqu'à Béni-Abbès et Kerzaz au S, démontrent l'exis
tence d'une phase pluviale qui m'avait antérieurement échappé
et m'obligent à modifier la courbe climatique par laquelle j'avais
traduit mes premières observations. C'est dans ces conglomérats
qu'il m'a été donné, en mars dernier, de découvrir, en place, de
l'industrie acheuléenne, dont la position est ainsi, ipso facto,
incluse dans la chronologie quaternaire du Sahara nord-occi
dental (5). On me pardonnera de donner ici quelques précisions
sur cette chronologie quaternaire de la Saoura, précisions indis
pensables pour exposer la signification de cet Acheuléen saharien.
A) TERRASSES ALLUVIALES DE LA SAOURA
L'ensemble des dépôts de l'oued Saoura peut être schématisé,
dans la région de Mazer, comme de Béni-Abbès, par la figure 1,
résumant des coupes précises de détail qui seront explicitées dans
un travail ultérieur. Ces dépôts et les phases de creusement qui les
ont précédés définissent les cycles suivants :
I. Premier Pluvial. Conglomérats et grès de Mazer ((?/„).
Les premiers stades de creusement dans les formations pliocenes
de la Hamada, ont encaissé de 20 m. sous le sommet des couches
pliocenes, un premier lit de la Saoura. Ce lit fossile reste cepen
dant très élevé au-dessus du thalweg actuel (45-50 m. environ au-
dessus de l'oued). Les dépôts de ce Pluvial consistent en conglo- PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 481 SOCIÉTÉ
mérats à ciment siliceux dur et en sables à stratifications entre
croisées, postérieurement transformés en grès. Ces formations
anciennes, très démantelées par les érosions postérieures, se voient
bien au voisinage de Mazer, dans une région dépourvue de sables
de l'Erg, dessinant un rentrant sur le pourtour du Grand Erg et
désignée couramment sous le nom de « golfe de Mazer ». Des fo
rmations de même âge existent dans le « de Béni-Abbès >.
H. Second Pluvial. Conglomérats et grès de la Gara Taourirt
Le creusement postérieur aux grès et conglomérats de Mazer a
été extrêmement vigoureux; il a traversé tous les dépôts pliocenes
(« torba » de la Hamada) et a atteint le socle primaire à un niveau
à peu près semblable au niveau de l'oued actuel. Les dépôts qui ont
suivi sont ceux dont il était question dans les débuts de cette note :
conglomérats à ciment siliceux dur, où s'intercale à la partie
moyenne (à Mazer et Béni-Abbès) un niveau de grès à strati
fications entrecroisées. Le type peut en être pris près de Béni-
Abbès, à la Gara Taourirt.
Fig. 1. — Coupe schématique aux environs des de alluvions Mazer. de l'oued Saoura,
III. Troisième Pluvial. Sables gris-vert de la Saoura (Q").
Le 3e Pluvial a érodé très fortement les dépôts précédents, ne
les laissant subsister qu'en quelques points. Vers la fin de ce
Pluvial se sont accumulés, de façon très homogène, du N au S de la
Saoura, des sables fins, gris-vert, assez cohérents, de caractère semi-
aride, épais de 20 à 30 m. qui noient les conglomérats de type
Taourirt. Ils constituent la terrasse principale de la Saoura, cou
ronnée par un tuf calcaréo-silicieux à Végétaux.
IV. Dernières phases humides.
Le remblaiment de 20-30 m. a été suivi d'une phase de pluviosité
mineure, à 2 épisodes, qui a donné 2 terrasses d'érosion (Qlb et Qle)
dont les altitudes relatives sont respectivement 15 m. et 10 m. en
moyenne.
Un dernier creusement (dernière phase humide) a de nouveau
atteint le substratum primaire, et a été suivi du dépôt des sables
jaune-brun (Q2) dont la surface domine le lit actuel de 2-5 m. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 482
B) CHRONOLOGIE CLIMATIQUE
DU SAHARA NORD-OCCIDENTAL
Les conditions désertiques de l'écoulement de l'oued Saoura
impliquent que ses terrasses ont un caractère climatique et justifient
l'attribution des phases de creusement à des Pluviaux (avec inter
vention, à certaines époques, de déformations tectoniques). La
succession des phases pluviales inscrite dans la figure 2, évoque un
parallélisme frappant} avec les successions climatiques définies en
Aride actuel
2e phase humide
1er' phase humide
** (dit sables 20-30m) gns.vert GAMBLIEN
Л. Acheuleen de Kerzaz
conglomérats Taounrt a 2 nappes de type *
KAMASIEN (ait 15 m) I galets utilisés de Kerzaz.
Q,a Conglomérats et grès de Mazer
KAGUERIEN
(Saoura de 50 m)
Pluviaux. . Arides
Fig. 2, — Courbe climatique exprimant la chronologie quaternaire
du Sahara nord-occidental.
Afrique Orientale. Il semble normal de proposer le parallélisme du
1er Pluvial saharien avec le Kaguérien, du 2ème avec le Kamasien
(dont des particularités de détail, non explicitées ici, suggèrent la
subdivision en 2 phases également au Sahara). Le creusement anté
rieur à la terrasse principale de sables gris-vert serait alors celui SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE. 483
du Pluvial Gamblien, et les phases de pluviosité mineure posté-
iieure correspondraient au Makalien et au Nakurien.
C) LES DEPOTS DE KERZAZ
La Saoura actuelle coule, à Kerzaz, au flanc N-E du Djebel, tandis
que la du Quaternaire ancien coulait parallèlement, à
l'intérieur du Djebel, dans un couloir qu'emprunte la piste d'Adrar.
Diverses entailles transversales, dénommées « meksem » percent la
bande montagneuse qui sépare les 2 cours. Les sables gris-vert des
formations plus récentes (Qla), sont localisées sur le trajet du lit
actuel, mais ils s'enfoncent vers l'intérieur au niveau des meksem,
se superposant, dans ces entailles, aux formations plus anciennes
qui descendent des flancs du djebel. A Kerzaz deux couches de
cailloutis cimentés, équivalant aux conglomérats de type Taourirt»
servent de soubassement aux sables verts, ici assez gypseux. La
couche inférieure (couche I, Kamasien), qui repose sur le Primaire,
est de teinte générale claire. Son ciment est à base de « torba »
pliocène à peine remaniée (épaisseur 3 m.). Elle contient de gros
blocs non orientés, faiblement colorés, gris-verdâtre, gris- bleuâtre,
roses ou violacés. La couche supérieure (couche II, Kamasien),
ravine la couche inférieure; elle est de teinte générale rouge brique,
à cailloux de taille moyenne, rouges et verts, assez bien lités. Le
ciment est sableux à l'origine (et non plus fait de torba remaniée).
Par dessus viennent les

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