Quatre cultes de Thasos - article ; n°1 ; vol.51, pg 178-233
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1927 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 178-233
56 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henri Seyrig
Quatre cultes de Thasos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 51, 1927. pp. 178-233.
Citer ce document / Cite this document :
Seyrig Henri. Quatre cultes de Thasos. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 51, 1927. pp. 178-233.
doi : 10.3406/bch.1927.5050
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1927_num_51_1_5050i;
QUATRE CULTES DE THA.SOS
I. Apollon. — II. Héraclès.
III. Dionysos et le cavalier thrace. — IV. Les dieux égyptiens.
(PI. IX-X.)
I. — Apollon.
Les Thasiens possédaient deux sanctuaires distincts d'Apol-
l»n (1). Sur un sommet voisin de leur acropole, ils avaient
construit sans doute «lès leur arrivée un temple au dieu de
Delphes; leur archégète, dont l'oracle avait conduit de Paros
vers la mer de Thrace les colons de Télésiclès (2). Les fouilles
n'ont malheureusement livré aucun détail sur le culte lui-
même : la position du sanctuaire, ses dimensions, les décrets
que l'on y affichait, laissent seulement présumer, son impor
tance (3). Encore ne rivalisa-t-il sans doute jamais avec les
cultes d'Héraclès et de Dionysos, dont les monuments sculp
tés et surtout les monnaies attestent jusqu'à l'époque romaine
le rang primordial dans la vie de la cité.
(1) Autres documents du culte d'Apollon à Thasos : dédicace inédite a Apollon
Lycien, trouvée au prytanée; proscynème de Thasos, avec liste d'une délégation
envoyée à l'oracle clarien, trouvé à Colophon : Picard, Éphèse et Claros, p. 198, ·
n. 3. — Statuette d'Apollon Pythien : BCH, 47, 1923, p. 537.
(2) Steph. Byz., θάαος; Euseb., Praep.· evang., 6, 7, 8.
(3) Picard, C.-r. Acad. Inscr., 1912, p. 205 s. ·
.
.
: CULTES : DE TH ASOS 179' QUATRE
QuandUe temple. d'ApoIlonPythien' fut' détruit, ses maté
riaux servirent à d'autres fins; Au: moyen-âge,. lès Génois s'en
servirent pour, reconstruire l'acropole. voisine. Et! c'est dans
les fondations d'un mur de -l'acropole que fut découvert, ϋ 'y
a quelques années,. un colosse: criophore·: archaïque, à. peine
dégrossi encore, et sans doute rejeté pour quelque défaut(l).
M.- Picard* a fait observer que, selon; toute probabilité; cette
statue représentait- plutôt^ un. Apollon' qu'un· Hermès. Mais,
ApollonCarneios· n'est pas? seul? à aimer le bélier. Les monn
aies prouvent que celui-ci tenait une grande place dans- le;
culte delphique, évidemment· comme victime; de. prédilection*
du dieu-(2). . Il est donc extrêmement probable que le colosser
de Thasos, portanhun bélier sous son> bras, ne représente nul'
autre qu'Apollon Pythien, au sanctuaire duquel· ilaidûêtre
destiné jusqu'à ce qu'un accident en. fît décider autrement.. Le-
temple était entouré d'une large terrasse, d'où; l'on; découvrait;
toute la ville, les deux-ports,, et; le détroit jusqu'au promont
oire de Néapolis;Ja côteoùs'échelonnaient les comptoirs de
laPérée thasienne, tout ; ce riche domaine en un; mot que le
dieu^avail· offert ' aux Pariens :: aucun = endroit n'était, mieux*
indiqué pour recevoir le colosse.
Dans la ville basse, à-côté de l'agora, Apollon était encore
adoré comme Nymphégète. Son sanctuaire était * établi dans;
l'entrée même du prytanée, comme·' sous; la garde des magist
rats de laville^ (3). On connaît; les- bas-reliefs célèbres qui
décoraient ce lieu de culte, et sur lesquels était gravé le règl
ement du sacrifice :(i). L'un d'eux; qui représenter Apollon en
citharède et; les Nymphes,, porte" le texte suivant : Aux
Nymphes* et à Apollon iNympfiéyète, mâle ou femelle y sacrifie"
(1) Picard, 7?C//,'4o, 1921, p. 113 s.
(,2) Babelon, Traité des monnaies grecques, 2. 1, n° 1392 s.
1912," (3) Sur le plan et l'installation de ce sanctuaire : Picard, Rev. Arch., 2,
1914," p. 289 s.. p. 386 s.; C.-r. Ac.lnscr.,
(4) Collignon, Hist, sculpt, gr., 1,. p.. 275, .fig. 138-140. — Les inscriptions :
/G," 358 (= Prott-Ziehen, Leg. (iraec. sacr., 2, n° 109} Νύμφη-.τιν κϋπόλ- XII; 8,
λωνι .Νυμφτ,γέτη1.-. θήλυ xai αρσεν, âa ^όληι, -ροσέρδεν · oîv où θέμι; οΰδέ:χο"ρον ·
οΰ ~αιωνίζΐται. — Χοίρισιν αίγα ού θέαις ούοέ χοίρον, ;
.
180* HENRI SEYRIfx
ce que tu voudras', ovins et porcins exclus ;. on ne chante pas le
péan, .Et sur celui où l'on voit Hermès" et les Charités, on
lit : Alix- Charités caprin- ni ι porcin.,
Bienque l'unité- du sanctuaire soit manifeste, il est-visible'
que la loi se divise en deux parties très distinctes,. dont l'une;
concerne sles Nymphes et Apollon, l'autre' les Charités. Ces
deux groupes divins recevaient' des sacrifices séparés; puisque'
certaines victimes, exclues par l'un, agréaient à l'autre.. Et si
Ton a- jugé bon de répéter pour chacun des deux l'interdiction^
du porc, ;.. c'est apparemment que l'on avait conscience d'offrir
aux fidèles deux lois indépendantes. — II- faut encore obser
ver que le péan n'est pas interdit dans la, loi des Charités., liï
serait imprudent, néanmoins; d'en conclure qu'il; fût permis
de le leur chanter .:: la nature des déesses ne rend pas la- chose
vraisemblable, et ce peut être tout aussi bien qu'il ne venait à
personne l'idée de le faire. La loi n'aurait sans doute rien spé
cifié non plus à cet égard pour les Nymphes, si ces dernières
n'avaient eu. la société d'Apollon, qui· était: très habitué à cet\
hommage. Si même' on veut, saisir pleinement l'esprit du :
texte, il ne faut pas oublier cet; autre sanctuaire que possé-
daitx encore à: Thasos Apollon comme dieu- Pythien,. dont ,
l'importance était bien plus grande, et ourle péan était 'ce
rtainement de rigueur, si bien qu'il devenait très opportun, au;
prytanée, d'avertir expressément; le fidèle : /a- on; ne chante
pas le péan.
Le péan, déjà chez? Homère, est umhymne adressé à; un
dieu secourable pour obtenir de lui; l'éloignement- d'une
maladie ou: d'un fléau, ou encore son* appui dans une entre
prise difficile (1). Mais il· y a des divinités auxquelles on ne
(1) Les exemples discutés par Fairbanks, Λ Study of the Greek Paean (Cornell
Studies, 12,- 1900), p. 14s.; cf. Nilsson, Griech. Feste, p. 100= — Fairbanks &-
collectionné: tout .ce qu'il y a d'important au sujet du péan : il' lui manque ^
pourtant le rituel thasien, et. aussi l'étrange notice de- Philostrate; sur le culte?
de Thanatos à Gadès '.Vit. Apoll. Tyan, 5, 4 : τον θάνατον μόνοι ανθρώποιν ζαιωνί-
ζονται, dont il n'y a sans doute pas. à faire cas ; entre autres curiosités, les·
Gaditains avaient dressé aussi des autels ;ï la misère et à la- vieillesse. C'était
un lieu où l'on n'était point tenté d'aller véritier les dires des auteurs. ;
CULTES i DE THASOS 181 QUATRE
demande*rienîde pareil; dontonvse borne à calmer l'appétit
pour les éloigner; Ce sont les morts, les héros, certains dieux
chtoniens am visage sombre- : a tous- ceux-là,, personne ne;
songe à chanter le péan.. Au contraire, dansle culte d'un dieu
protecteur,, apotropéique, comme Apollon* ou Asclépios, il;
prend très vite' le caractère d'un hymne· cultuel^ d'un? hymne,
d'actions de grâce; et· par. là;. d'un?chant;gabet triomphal (1). .
Et cela encore l'éloignera du* culte des esprits. Non seulement*
la· joie· leur» porteombrage, le moindre bruit aussi. les fait"
fuir; Les crotales, les grelots,, le sistre, les ilûtes, sonU de,
bons moyens pour les écarter,- etla aucontraire où? l'on'; prosc
rit' le jeu des tlûtes, c'est par- crainte- d'effaroucher l'un ■.
d'eux (2).. Toutes ces raisons expliquent l'horreur générale des
chtoniens pour le péan. Et c'est pourquoi, dans les Hyacinthies
iaconiennes, . consacrées à· Apollon, et où· le péan jouait' un;
grand rôle;, on» évitait:: de Tentonnerle jour réservé:à; Hyac
inthe; : Las Laconiens, diU Polycrate, célèbrent: la> fête des~
Hy

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