R.H. Barnes, Kédang. A Study of the Collective Thought of an Eastern Indonesian People  ; n°1 ; vol.19, pg 299-307
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Archipel - Année 1980 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 299-307
9 pages

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Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

Christian Pelras
R.H. Barnes, Kédang. A Study of the Collective Thought of an
Eastern Indonesian People
In: Archipel. Volume 19, 1980. pp. 299-307.
Citer ce document / Cite this document :
Pelras Christian. R.H. Barnes, Kédang. A Study of the Collective Thought of an Eastern Indonesian People. In: Archipel.
Volume 19, 1980. pp. 299-307.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1980_num_19_1_1555299
ANTHROPOLOGIE
R.H. BARNES, Kédang, A Study of the Collective Thought of an Eastern Indonesian
People, with a Foreword by Rodney Needham, Oxford at the Clarendon
Press, Oxford University Press, 1974, XVIII + 350 p., bibl., 2 index, 9 ill.,
4 cartes, 13 fig., 4 tabl., (Oxford Monographs on Social Anthropology).
Bien que quarante ans se soient déjà écoulés depuis la parution du célèbre
ouvrage de F.A.È van Wouden sur les «Types de structure sociale de l'Indonésie
Orientale», et malgré l'intérêt qu'il suscita (surtout après sa traduction en 1968
par R. Needham) parmi les anthropologues, spécialisés ou non dans les études
indonésiennes, on n'a guère pu lire beaucoup de travaux sur cette région, à l'ex
ception de ceux de L. Berthe, C. Cunnigham, R. Fox et R. Needham lui-même.
La publication du présent livre, par un élève de Needham, qui en a écrit
la préface, ne peut donc qu'être accueillie avec intérêt.
Kédang est le nom d'une petite population (25.000 personnes) jusqu'ici ja
mais décrite, et même jamais répertoriée, habitant au Nord-Est de l'île de Lém-
bata (plus connue sous le nom de Lomblèm ou Lomblén). Elle se distingue
pourtant culturellement et linguistiquement assez nettement des populations Lama-
holot (ou Soloraises) qui l'environnent. R.H. Barnes et sa femme y ont séjourné
dix-neuf mois, d'octobre 1969 à juillet 1971.
L'auteur désirait travailler dans une communauté qui fût restée autant que
possible exempte d'influences extérieures. En fait la communauté de Léuwajang,
qu'il choisit finalement, ne correspondait pas pleinement à cet idéal ; aussi décida-
t-il de s'installer au flanc de la montagne, au village d'origine de Léu Tuan, à
près de 500 m. d'altitude et à bonne distance du village côtier où se regroupent
services administratifs, écoles, église et mosquées. Il pensait pouvoir ainsi mieux
concentrer son attention sur les aspects traditionnels de la culture, et faire, plus
facilement abstraction des éléments modernes.
Le sous-titre de l'ouvrage, «Etude de la pensée collective d'une population
de l'Indonésie orientale», montre assez ses intentions : il ne s'agit pas de donner
une monographie d'ensemble, mais d'examiner plus spécialement une série limitée
de domaines à travers les représentations que s'en fait la collectivité elle-même, en
cherchant s'il existe une concordance entre elles, et si oui, sur quoi se fonde cet
ordre conceptuel. 300
Après une brève introduction destinée à replacer Kédang dans son environ
nement spatial, naturel et social, l'exposé veut donc pour l'essentiel suivre le che
minement de la pensée kédang, «commençant où la culture commence, et la dé
vidant comme elle se dévide»; d'où, nous dit l'auteur, une table des matières
parfois un peu inhabituelle dans l'ordre qu'elle suit. L'ouvrage se compose d'une
vingtaine de courts chapitres placés dans un ordre assez discursif, sans regroupe
ment à l'intérieur de sections plus compréhensives.
En réalité, le lecteur distingue assez aisément trois parties.
La première partie (chapitre I à VI) nous présente la conception kédang
d'un Monde, où la montagne qui s'élève au centre du territoire apparaît à la fois
comme le point d'origine d'où tout a surgi et comme le pôle autour duquel tout
s'oriente. Du village primordial, léu rian, dont on montre, encore le site tout près
du sommet, les hommes se sont dispersés, fondant les quarante quatre villages
originels, léu tuan qui constituent encore le lieu sacré de chaque communauté. Là
se trouvaient les huna helé (temples- de. communautés, aujourd'hui disparus), là
subsistent encore les huna suku (sanctuaires de clans patrilinéaires) et huna lélang
(temples des ancêtres féminins) ainsi que divers autres sites sacrés, dont ceux où
résident les esprits gardiens de la communauté. L'examen des règles de construc
tion des maisons et des greniers met en évidence leur organisation autour de cer
tains points où l'auteur voit des « points de transition » ( expression reprise de
Endicott in An Analysis of Malay Magic) toujours en nombre impair, par où se
ferait la communication entre les humains et le monde spirituel. A cela s'ajoute
l'existence d'un système d'orientation tout à fait particulier à Kédang, avec l'exi
stence de deux couples de termes opposés, tous deux traduisibles par «haut» et
«bas» : oli/owé et oté/olé; mais ce dernier couple se traduit également par «droite»
et «gauche», et il existe enfin un terme isolé, ojo} signifiant à la fois «à gauche»
et «à droite». Otê et olê semblent avoir pour référence la montagne de Kédang,
dont le point culminant sert de pôle au système, la droite correspondant au sens
direct de rotation autour de ce dernier (oit et owé au contraire, se référeraient à
n'importe quelle pente). Le système global d'orientation fondé sur cet ensemble
de repères ne vaut pas, bien sûr, que pour l'espace ■ géographique ou pour les
habitations ; on le retrouve à tous les niveaux, et particulièrement dans les rituels
et dans les représentations sociales.
Le chapitre suivant aborde la structure traditionnelle de l'autorité. Le cou
ple maître du sol, «féminin», sacré/chef politique, «masculin», profane, si carac
téristique de l'Indonésie orientale, et en particulier des Lamaholot environnants,
se retrouve ici de façon quelque peu atténuée. Les fonctions de «maître de la
terre» (lêu-auq wala) attribuées dans chaque village à un membre du clan aîné,
ne donnent qu'une autorité toute nominale sur le sol et un rôle cérémoniel très
réduit. Le lêu-auq wala reçoit certains tributs en relation avec les productions de
l'agriculture et de la chasse, il est associé au village originel et il semble qu'il ait
habité autrefois dans le temple de communauté. Il s'oppose ici, non au chef po
litique, mais aux Kapitan Dulin, le chef du territoire côtier ; cette dernière charge
est attribuée à un clan cadet, apparemment lié aux funérailles. Quant au chef de
village, kepala kampung, le nom l'indique bien, c'est une création récente. Il existe
enfin deux sortes de prêtres plus spécialement chargés, l'un des pratiques augurales,
l'autre des pratiques curatives ; l'un ou l'autre représente le maître du sol dans
les cérémonies.
Barnes n'a pas trouvé à Kédang une pensée théologique très développée. La
divinité y est appelée Ula-Lojo («Lune-Soleil»), et n'a pas de contrepartie terrestre
comparable à la Tana Akan des Lamahalot voisins, où Ciel et Terre constituent 301
les deux aspects complémentaires d'une Totalité sacrée. Il existe cependant un
mythe de la séparation originelle du ciel et de la terre qui se trouvaient, au
commencement, réunis par un banyan. De plus, la possède un certain ca
ractère, sinon divin, du moins sacré ; ceci est marqué par ses liens avec le serpent
gardien, avec le territoire du lêu tuan (scellés au début de la saison des pluies
pour assurer la fertilité) ainsi qu'avec la montagne primordiale; elle apparaît
comme source de vie et de richesse, à travers les produits qu'elle porte, l'or, qui
en vient, et les fluides de vie qui en émanent.
Le ciel, lui, est marqué par le dualisme soleil/lune; le premier, masculin,,
le signe positif, est créateur et veille sur l'humanité ; la lune, féminine, de signe
négatif, est destructrice, dévoreuse de cadavres et liée à la sorcellerie. La Divinité
est la totalité qui réunit ces oppositions.
Un deuxième groupe de chapitres (VII à XII) traite ensu

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