Recherches au Mont-Athos  - article ; n°1 ; vol.29, pg 55-98
45 pages
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1905 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 55-98
44 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 78
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Gabriel Millet
Recherches au Mont-Athos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 29, 1905. pp. 55-98.
Citer ce document / Cite this document :
Millet Gabriel. Recherches au Mont-Athos . In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 29, 1905. pp. 55-98.
doi : 10.3406/bch.1905.3295
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1905_num_29_1_3295RECHERCHES AU MONT-ATHOS
(PI. I, II, III, IV).
Le présent article devait être à l'origine un recueil des
plus anciennes inscriptions chrétiennes de l'Athos. Les
planches I et II étaient prêtes pour ce travail, lorsque la
collaboration des RR. PP. Petit et Pargoire lui a donné
l'étendue d'un volume. Il ne me reste plus qu'à comment
er les plus intéressants de ces textes. Un tel commentaire
est inséparable des discussions archéologiques. Je groupe
donc, autour de ce premier noyau, une série d'études qui
paraîtront en plusieurs articles (1). Celui-ci ne touche qu'à
deux des inscriptions reproduites dans les planches. Pour
les autres on se reportera, en attendant, à notre Recueil (2).
I
Amende funéraire au profit de l'Église catholique
(PI. I, 3).
Au pied du monastère de Saint-Paul, sur la plage, se
dresse une tour en ruines, dont la fenêtre, ouverte assez
haut sur la face nord, est surmontée, en guise de linteau,
par une plaque en marbre grenu, longue de lm22, large de
O'"41, probablement découpée dans un sarcophage. L'ins-
(1) J'aurai le plaisir de pouvoir publier dans ces études quelques re
levés architecturaux, encore inédits, de la Mission Sevastianov. Je re
mercie vivement M. le comte Tolstoï, président de l'Académie des Beaux-
Arts de S'-Pétersbourg, qui a bien voulu, à la demande de M. Kondakov,
m'y autoriser, et M. l'architecte Berenstamm, qui a pris la peine de les
faire reproduire à mon intention.
(2 Millet, Pargoire et Petit, Recueil des inscriptions chrétiennes de
l'Athos. Première Partie, Paris, 1904. Je le citerai sous la rubrique:
Inscr. Athos. Voici la correspondance: pi. I, 1 = 158; I, 2 = 230; II, 2
=:458; II, 3 =437. 56 RECHERCHES AU MONT-ATHOS
cription fut relevée pour la première fois, il y a plusieurs
années, par M. K. F. Kinch. M. Kinch n'a pas publié sa co
pie: un bon père se la fit prêter et sut lui épargner cette
peine. A leur tour, Alexandre Lauriotès et Gérasimos
Smyrnakès ont réimprimé ce texte sans commentaires; en
fin, il a pris place dans notre Recueil sous le numéro 455.
Il n'est que temps de l'expliquer et d'en faire ressortir
l'importance.
M. Kinch, avec une bonne grâce charmante, a bien voulu
me communiquer sa copie et me permettre de l'utiliser. Je
la reproduis; en la comparant à mon estampage (pi 1,3)·
on aura l'image exacte du document.
( Voir l'inscription page 57 ).
L. 1: Au début, où l'estampage est défectueux, la copie
de M. Kinch semble indiquer un p, d'où [πα]ρα, adopté par
les Pères Lauriotès et Smyrnakès; mais la boucle est à
peine commencée, et le jambage tombe presque au milieu
du M, placé au dessous: [μετ]ά est donc possible. On verra
plus loin que cette lecture est préférable. Je n'ai malheu
reusement pas examiné la pierre moi-même. A la fin la
restitution της συμβίου semble répondre mieux aux dimens
ions de la lacune et aux habitudes chrétiennes de cette
région (1) que της γυναικός, proposé par M. Kinch et les au
tres édite'urs.
L. 2: ΑΛΛΑΕΕΙ. Notre Recueil transcrit αλλά έ'ει pour έχει,
en supposant, non une omission du lapicide,mais une forme
nouvelle de la langue parlée. Le γ, entre deux voyelles,
tombe déjà en 165 avant notre ère; le κ et le χ ont suivi
l'exemple dans le néo-grec (2). Mais c'est une forme tardive
et rare; et, de plus, έ'χει donne une construction peu natur
elle. Lorsque nous avons examiné ce texte dans notre
conférence des Hautes-Études, M. H Grégoire m'a proposé
(1) A Salonique, par exemple. Cf. Mélanges d'arch. et d'hist., XIX,
545, 548, et XX, 229 (Perdrizet).
(2) Jannaris, Historical Greek Grammar, § 155 c, ,
RECHERCHES AU MONT-ATHOS 57
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αλλ' I e Ε aurait été gravé deux fois par mégarde. C'est αεί:
la lecture que j'ai adoptée
A première vue, l'inscription paraît très ancienne. La
gravure en est assez régulière. Les caractères ne sont guère
allongés: 30x22mm· dans les deux premières lignes, 35 ><
2ôlum· ensuite. Le H, l'absence des lettres rondes €CCO, de
sigle pour.ov et de ligatures, indiqueraient aisément le
IIP siècle. Si cette impression était juste, nous aurions dé
couvert un document capital, car il prouverait qu'avant
Constantin, l'Église aurait vécu non plus sous le couvert
d'un collège funéraire (1), mais au grand jour, garantie par
la tolérance impériale. Pour une conclusion aussi grave»
le caractère de l'écriture, surtout à pareille époque, offre
une base trop fragile. Mieux vaut présenter notre estam
page à qui étudiera les origines de l'écriture épigraphique
byzantine, comme un spécimen intéressant, approximati
vement daté par le texte même. Examinons-en le contenu.
Euphrosynos interdit d'enterrer aucun étranger avec
lui et sa femme Aurélia Phila, en menaçant d'une amende
au profit de l'Eglise catholique et de la cité d'Héphaestia.
C'est sur le territoire d'Héphaestia, une des deux cités
de Lemnos, que le sarcophage avait été dressé, car jamais
l'amende ne fut attribuée à une cité étrangère (2). Les rui
nes d'Héphaestia furent au Moyen-Age et sont encore au
jourd'hui exploitées comme carrière par les habitants de
Leinnos (3): les caïques de< moines, qui vont se fournir
de débris antique·; jusqu'en Carie (4), recueillirent ce frag-
(1) De Rossi, Roma Sotterranea, I, p. 102 et s.
(2) G. Hirschfeld, Ueber die griechischen Grabschriften, welche Geld-
strafen anordnen (Konigsberg. Stud., I. Heft), p. 127.
(:3) Conze, Reise auf den Insein des trakischen Meeres, p. 116 et'
surtout 118. M. S. Reinach a retrouvé dans un village, à l'intérieur de
Lemnos même, une inscription antique d'Héphaestia, qui fut ornée de
croix à l'époque byzantine, BCH, IV, 512.
(4) « Les moines du M1 Athos vont même chercher sur la côte de
l'Asie- Mineure des marbres pour leurs constructions. En 1863, pen
dant (iue je me trouvais dans le couvent de Xéropotami, j'ai vu entre
les mains des maçons quatre beaux marbres épigraphiques provenant Au MOXT-ATHOS 59 RECHERCHES
ment, en rentrant chez eux, dans une île où ils faisaient
escale, puisque la plupart de* monastères, à l'époque by
zantine, y possédaient des métoches ou des domaines (1).
D'Héphaestia au couvent de Saint-Paul, perché sur un des
escarpements avancés de la péninsule, ils n'avaient à par
courir que 35 milles: Pline l'Ancien racontait qu'au solstice
l'Athos projetait une ombre sur l'autre cité de Lemnos,
Myrina (2) A travers toutes les mers grecques surtout à
travers l'Archipel, les marbres antiques ont ainsi voyagé(3).
On savait qu'Héphaestia subsista à l'époque chrétienne.
M Conze(4) a retrouvé, sur son emplacement, appelé au
jourd'hui Palaeopolis, des monnaies de Constance, des croix
sculptées sur le marbre et des remparts en appareil by
zantin. Mais ,1e port s'ensablait, ce qui causa sa ruine. Dans
les listes de Nicée, sonévèque est désigné par la rubrique
'Αχαΐας Στρατήγιος Ηφαίστειας (5). Au contraire avant 535, le
synecdème d Hiéroclès compte Lemnos, non Héphaestia,
parmi les 79 cités de l'Hellade(6), et, au 6" concile, l'évê-
que de l'île s'intitule επίσκοπος πόλεως Λήμνου (7) Ainsi, en-
d'Iasos, sur la côte de Carie : ce sont ceux qui figurent dans le recueil
de Bôckh sous les n1"1 2672-2675. Ils font aujourd'hui partie d'une con
struction de Xéropotarai » (Miller, Revue archéologique, 1879, I, 290).

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