Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal d Anjou, du Maine et de Touraine (troisième et dernier article). - article ; n°1 ; vol.34, pg 502-541
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Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, du Maine et de Touraine (troisième et dernier article). - article ; n°1 ; vol.34, pg 502-541

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1873 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 502-541
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1873
Nombre de lectures 162
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gaston Dubois-Guchan
Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal
d'Anjou, du Maine et de Touraine (troisième et dernier article).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1873, tome 34. pp. 502-541.
Citer ce document / Cite this document :
Dubois-Guchan Gaston. Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, du Maine et de Touraine (troisième
et dernier article). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1873, tome 34. pp. 502-541.
doi : 10.3406/bec.1873.446510
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1873_num_34_1_446510». s
RECHERCHES
SUR LA
VIE DE GUILLAUME DES ROCHES
SÉNÉCHAL D'ANJOU, DU MAINE ET DE TOURAINE.
(Troisième et dernier article1.)
VIL
GUILLAUME DES ROCHES
du 1er août 1202 a 1203.
Le roi Jean assiège et prend le Mans. — Incendie et destruction de cette
ville. — Les habitants d'Angers donnent au roi des otages de leur
fidélité. — Levée du siège d'Arqués par Philippe-Auguste, à la nou
velle de la prise d'Arthur. — Entrée de Jean-Sans-Terre à Tours. —
Cette ville est prise par Philippe-Auguste. — Elle est reprise par Jean-
Sans-Terre, qui la livre aux flammes. — Le chapitre de Saint-Julien
du Mans met sa terre de Courgenard sous la protection d'Hervé, comte
de JNevers. — Disgrâce de Guillaume des Boches. — Le roi Jean lui
ôte la sénéchaussée d'Anjou (22 août 1202), puis celle de Touraine
(24 août). — Négociations mutiles de plusieurs seigneurs bretons pour
la délivrance d'Arthur. — Singulière conduite du beau-père d'Arthur,
Gui de Thouars, pendant la captivité de son beau-fils. — Occupation
de la ville de Châteauneuf (Tours) par Sulpice d'Amboise (novembre 1202).
— Guerre en Poitou, entre Aimeri de Thouars et le roi Jean, terminée
par une trêve, le 2 novembre 1202. — Jean se rapproche du vicomte de
Beaumont. — Diverses mesures de défense qu'il prend. — Collation de
bénéfices qu'il accorde.
Le roi d'Angleterre, une fois qu'il eut délivré sa mère, songea
aux ennemis qui lui restaient à abattre, et suivi d'Aliénor, il
1. Voir les deux articles précédents : le premier, dans le volume de 1869
(6e série, t. V), p. 377, et le second, dans le volume de 1871, p. 88. 503
revint, après un séjour de quelques jours à Chinon en Touraine 1 ,
mettre le siège devant le Mans. Il est à croire que les habitants
qui devaient connaître le désastre de Mirebeau, n'essayèrent pas
une résistance inutile dans l'état d'abandon où ils se trouvaient,
car, dès le 7 août, le roi était entré dans la ville, comme le prou
vent des actes qu'il y passa ce jour même. La malheureuse ville
paya chèrement sa révolte en faveur d'Arthur. Après s'en être
emparés, Jean et sa mère firent démolir les murs d'enceinte et les
maisons de pierre de la cité2 ainsi que le château 3, et ils emmen
èrent les habitants en captivité 4 pour les punir d'avoir reçu#les
ennemis de la cause anglaise, au mépris de la fidélité qu'ils
avaient jurée au roi. Tout ce qui avait échappé au marteau des
démolisseurs fut livré aux flammes &. La fatalité semblait peser
1. L'itinéraire du roi Jean porte en effet qu'il séjourna à Chinon les 4, 5 et
6 août.
2. Pour comprendre la valeur de l'acte de Jean, il faut se rappeler qu'à cette
époque, les maisons en pierre étaient réservées soit aux gens aisés, soit aux
personnages de haut rang. Ainsi, quand les historiens nous disent que le roi
Jean détruisit les maisons de pierre du Mans, il faut entendre par là que
c'étaient les demeures des citoyens les plus marquants. La plupart des construc
tions de cette époque étaient, en effet, en bois ; c'est ce qui explique la facilité
avec laquelle la ville du Mans put être presque entièrement consumée sous
Henri II et le roi Jean.
Vingt ans plus tard, les maisons en pierre étaient encore une chose rare , car,
dans une charte de Maurice, évêque du Mans, contenant le don fait en juin 1223
à l'abbaye de Champagne, par Adam Jarri, le lépreux, et sa mère, d'un demi-
arpent de vigne situé à Fresnay, et d'une rente assise en la même ville sur deux
places de maison, il est dit que le don fut fait : devant la maison en pierre de
Geoffroi de Gratuel, chevalier (ante domum lapideam Gaufridi de Graiuel,
militis) ; ce qui prouve que, pour servir à indiquer d'une manière précise le
lieu où s'était passé un acte, il fallait que ces demeures ne fussent pas com
munes. (Voir Bilard, Anal, des Doc. Histor. des Archives de la Sarthe,
Annuaire de 1852, p. 19.)
3. Math. Paris, trad. Huillard-Bréholles, t. II, p. 305. — Roger de Hoveden,
ap. D. Bouquet, t. XVII, p. 596.
4. On ne comprendrait pas que tous les habitants d'une ville fussent captifs.
Il est probable que par une sorte de decimation on enleva au Mans ses princi
paux habitants.
5. Les chroniqueurs contemporains, entre autres Mathieu Paris (traduct.
Huillard-Bréholles, t. II, p. 305), ont presque tous rapporté à l'année 1199
cette dévastation et cet incendie du Mans ; et, en cela, ils ont été suivis par
tous les historiens du Maine. Mais, comme nous l'avons déjà dit (p. 421 du t. XXX
de la Bibl.), nous croyons qu'il y a eu deux incendies de la ville ; l'un, en
effet, en octobre 1199, lorsque Arthur, après s'être réconcilié avec son oncle, 504
sur la ville infortunée; déjà, en 1189, lorsque Philippe-Auguste
avait attaqué le Mans où se trouvait Henri II, Etienne de Tur-
neham, sénéchal du roi d'Angleterre, dans le but de défendre la
ville, avait fait mettre le feu à un des faubourgs. Mais la flamme,
après avoir entièrement brûlé ce faubourg l, passant par-dessus
les murs de la cité, y avait fait de tels ravages qu'elle la réduisit
presque en cendres2. Depuis, on avait réparé une partie des
désastres3; mais, en 1199, lors de la fuite d'Arthur, du Mans à
saisi de craintes subites, s'enfuit du Mans à Angers, et qui fut allumé par le
roi Jean, furieux de sa déconvenue; l'autre, en 1202, après la défaite de Mire-
beau. C'est à celui-là qu'il faut rapporter les démolitions que Mathieu Paris a
mises par erreur à l'année 1199. Voici ce qui motiva ce second incendie accom
pagné de dévastations :
Le 25 juin 1202, le roi Jean était encore en possession du Mans, car il date,
à ce moment, certains actes de cette ville. Celle-ci ne dut se soulever que dans
la seconde quinzaine de juillet, lorsque Arthur, après avoir fait hommage au
roi de France, était sur le point d'envahir le Poitou. Le Mans, après avoir
chassé la garnison anglaise, reçut alors vraisemblablement soit une garnison
purement française, soit une garnison mixte, composée de soldats français et
d'autres troupes dévouées aux intérêts d'Arthur, comme par exemple les Bre
tons. — Cette révolte ressort clairement du passage de Raoul de Coggeshale,
qui dit positivement que le Mans fut brûlé par le roi anglais, pour avoir reçu
ses ennemis : « eo quod adversaries suos excepisset. » — Ayant appris la révolte
des Manceaux, Jean fit marcher ses troupes contre le Mans. Il nous apprend
lui-même dans la lettre où il rapporte sa victoire de Mirebeau, qu'il était devant
la ville rebelle (ante Cinomanis), quand la reine Aliénor, vivement pressée à
Mirebeau, lui envoya un messager pour le supplier de venir en toute hâte à son
aide. Ce fut alors que le roi leva le siège pour aller à Mirebeau. Après sa vic
toire, il revint et punit la ville de son soulèvement de la manière cruelle que
nous racontons. Non-seulement la ville fut démolie en partie, ses habitants
emmenés en captivité, mais ce qui avait échappé à la démolition fut brûlé.
Raoul de Coggeshale dit positivement que la ville fut incendiée : « Civitaiem
etiam Cinomanis combussit (Joannes) eo quod adversaries suos excepisset. »
(Raoul de Coggeshale^ ap. D. Bouquet, t. XVIII, p. 96.)
1 . Le cartulaire du Chapitre, cité par Dom Piolin, dit positivement que tout le
faubourg fut brûlé. « Cum Philippus rex Francorum una cum R. tune comité
Pictavensium fines nostros, peccatis nostris exigentibus, cum exercilu irru-
pisset, et suburbium nostrum totmn in circuitu lacrimabile pervasisset incen-
dium. » (Dom Piolin, Hist, de l'Egl.

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