Royaume-Uni : des difficultés structurelles - article ; n°1 ; vol.18, pg 81-121
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Revue de l'OFCE - Année 1987 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 81-121
From 1982 to mid-1985, the United-Kingdom experienced one of the most rapid growth among western countries. Privileged relationships with the US, important energetic resources and a booming service sector account for such a result. Tax revenues from the oil sector eased the budgetary policy and enabled the public deficit to be cut. The rise in purchasing power fostered domestic demand while corporate profits were increased mainly through productivity gains. Howerer the manufacturing sector did not much benefit from the recovery. Production capacity has kept shrinking for years. Industry suffered from a weak profitability, the causes of which are mainly the overvaluation of the Sterling, wages rigidity and chronic under-invest- ment. The part of industry in the economy as a whole is at present much lower in Britain than in other European countries. Therefore the revival could not be sustained for long. Foreign competitors increased their market share in the UK and from mid-1985 to the last summer growth faltered. The fall in oil prices had major consequences on the economy. As structural weaknesses surfaced, the trust in the Sterling already shake- ned by high wage rises tends to be all the more undermied. It also threatens the effort to tighten the budget and leads to hasten privatisation. Besides, the boost it gave to household consumption widens the trade and current account deficits. So far inflation has been much less curbed than on the continent. Nevertheless a new opportunity for the industry seems to have recently arisen. The decline in the currency favours competitiveness. Labour management is greatly improving. Profitability in industry turns out to be almost on a par with other sectors '. Moreover foreign and domestic demand are both expected to remain sustained. But grasping such an opportunity will require a long lasting willingness to invest.
De 1982 à la mi-1985 le Royaume-Uni a connu l'une des croissances les plus rapides parmi les économies occidentales, ayant bénéficié simultanément de ses liens privilégiés avec les Etats-Unis, de ses ressources énergétiques et d'une production de services en plein essor. Les recettes fiscales tirées du pétrole ont permis d'assouplir la politique budgétaire tout en réduisant le déficit public. La hausse du pouvoir d'achat a stimulé la demande intérieure, tandis que les entreprises reconstituaient leurs profits grâce à d'importants gains de productivité. Cependant l'activité manufacturière ne s'est que irès peu redressée et ses capacités de production se sont encore réduites. L'industrie britannique a particulièrement souffert de sa faible rentabilité due à la surévaluation de la livre, aux rigidités salariales et à un sous-investissement chronique. Sa place dans l'économie est très en retrait de celle de ses homologues européennes. En conséquence l'appareil de production s'est trouvé saturé et la pénétration étrangère s'est fortement accrue, entraînant l'essoufflement de la reprise de la mi-1985 à l'été dernier. La chute du prix du pétrole a révélé les fragilités structurelles du Royaume-Uni et sapé la confiance dans la livre, déjà ébranlée par l'importance des hausses salariales. En menaçant l'effort de redressement budgétaire, elle conduit à accélérer le rythme des privatisations. En relançant la consommation elle accentue le déficit commercial de biens manufacturés et fait apparaître un déficit des paiements courants. La maîtrise de l'inflation est moins assurée que sur le continent. A l'inverse une chance paraît s'offrir à l'industrie. La dépréciation de la monnaie a rendu compétitifs les coûts salariaux alors que la gestion de la main-d'œuvre s'est nettement améliorée. La rentabilité industrielle se compare plus favorablement que par le passé à celle des autres secteurs et la demande, interne et externe, semble devoir rester soutenue. Saisir cette chance implique toutefois un effort d'investissement prolongé.
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Véronique Riches
Royaume-Uni : des difficultés structurelles
In: Revue de l'OFCE. N°18, 1987. pp. 81-121.
Citer ce document / Cite this document :
Riches Véronique. Royaume-Uni : des difficultés structurelles. In: Revue de l'OFCE. N°18, 1987. pp. 81-121.
doi : 10.3406/ofce.1987.1085
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1987_num_18_1_1085Résumé
De 1982 à la mi-1985 le Royaume-Uni a connu l'une des croissances les plus rapides parmi les
économies occidentales, ayant bénéficié simultanément de ses liens privilégiés avec les Etats-Unis, de
ses ressources énergétiques et d'une production de services en plein essor. Les recettes fiscales tirées
du pétrole ont permis d'assouplir la politique budgétaire tout en réduisant le déficit public. La hausse du
pouvoir d'achat a stimulé la demande intérieure, tandis que les entreprises reconstituaient leurs profits
grâce à d'importants gains de productivité.
Cependant l'activité manufacturière ne s'est que irès peu redressée et ses capacités de production se
sont encore réduites. L'industrie britannique a particulièrement souffert de sa faible rentabilité due à la
surévaluation de la livre, aux rigidités salariales et à un sous-investissement chronique. Sa place dans
l'économie est très en retrait de celle de ses homologues européennes. En conséquence l'appareil de
production s'est trouvé saturé et la pénétration étrangère s'est fortement accrue, entraînant
l'essoufflement de la reprise de la mi-1985 à l'été dernier.
La chute du prix du pétrole a révélé les fragilités structurelles du Royaume-Uni et sapé la confiance
dans la livre, déjà ébranlée par l'importance des hausses salariales. En menaçant l'effort de
redressement budgétaire, elle conduit à accélérer le rythme des privatisations. En relançant la
consommation elle accentue le déficit commercial de biens manufacturés et fait apparaître un déficit
des paiements courants. La maîtrise de l'inflation est moins assurée que sur le continent.
A l'inverse une chance paraît s'offrir à l'industrie. La dépréciation de la monnaie a rendu compétitifs les
coûts salariaux alors que la gestion de la main-d'œuvre s'est nettement améliorée. La rentabilité
industrielle se compare plus favorablement que par le passé à celle des autres secteurs et la demande,
interne et externe, semble devoir rester soutenue. Saisir cette chance implique toutefois un effort
d'investissement prolongé.
Abstract
From 1982 to mid-1985, the United-Kingdom experienced one of the most rapid growth among western
countries. Privileged relationships with the US, important energetic resources and a booming service
sector account for such a result. Tax revenues from the oil sector eased the budgetary policy and
enabled the public deficit to be cut. The rise in purchasing power fostered domestic demand while
corporate profits were increased mainly through productivity gains.
Howerer the manufacturing sector did not much benefit from the recovery. Production capacity has kept
shrinking for years. Industry suffered from a weak profitability, the causes of which are mainly the
overvaluation of the Sterling, wages rigidity and chronic under-invest- ment. The part of industry in the
economy as a whole is at present much lower in Britain than in other European countries. Therefore the
revival could not be sustained for long. Foreign competitors increased their market share in the UK and
from mid-1985 to the last summer growth faltered.
The fall in oil prices had major consequences on the economy. As structural weaknesses surfaced, the
trust in the Sterling already shake- ned by high wage rises tends to be all the more undermied. It also
threatens the effort to tighten the budget and leads to hasten privatisation. Besides, the boost it gave to
household consumption widens the trade and current account deficits. So far inflation has been much
less curbed than on the continent.
Nevertheless a new opportunity for the industry seems to have recently arisen. The decline in the
currency favours competitiveness. Labour management is greatly improving. Profitability in industry
turns out to be almost on a par with other sectors '. Moreover foreign and domestic demand are both
expected to remain sustained. But grasping such an opportunity will require a long lasting willingness to
invest.: des difficultés Royaume-Uni
structurelles
Véronique Riches,
Chargée d'études au département des diagnostics de l'OFCE
De 1982 à la mi-1985 le Royaume-Uni a connu l'une des
croissances les plus rapides parmi les économies occidentales,
ayant bénéficié simultanément de ses liens privilégiés avec les
Etats-Unis, de ses ressources énergétiques et d'une production
de services en plein essor. Les recettes fiscales tirées du pétrole
ont permis d'assouplir la politique budgétaire tout en réduisant
le déficit public. La hausse du pouvoir d'achat a stimulé la
demande intérieure, tandis que les entreprises reconstituaient
leurs profits grâce à d'importants gains de productivité.
Cependant l'activité manufacturière ne s'est que irès peu
redressée et ses capacités de production se sont encore
réduites. L'industrie britannique a particulièrement souffert de sa
faible rentabilité due à la surévaluation de la livre, aux rigidités
salariales et à un sous-investissement chronique. Sa place dans
l'économie est très en retrait de celle de ses homologues euro
péennes. En conséquence l'appareil de production s'est trouvé
saturé et la pénétration étrangère s'est fortement accrue, entraî
nant l'essoufflement de la reprise de la mi-1985 à l'été dernier.
La chute du prix du pétrole a révélé les fragilités structurelles
du Royaume-Uni et sapé la confiance dans la livre, déjà ébranlée
par l'importance des hausses salariales. En menaçant l'effort de
redressement budgétaire, elle conduit à accélérer le rythme des
privatisations. En relançant la consommation elle accentue le
déficit commercial de biens manufacturés et fait apparaître un des paiements courants. La maîtrise de l'inflation est
moins assurée que sur le continent.
A l'inverse une chance paraît s'offrir à l'industrie. La dépréc
iation de la monnaie a rendu compétitifs les coûts salariaux
alors que la gestion de la main-d'œuvre s'est nettement amélior
ée. La rentabilité industrielle se compare plus favorablement
que par le passé à celle des autres secteurs et la demande,
interne et externe, semble devoir rester soutenue. Saisir cette
chance implique toutefois un effort d'investissement prolongé.
Observations et diagnostics économiques n° 18 /janvier 1987 81 Véronique Riches
La conjoncture britannique en 1986
Les premiers signes de ralentissement de l'activité, apparus dès la
deuxième moitié de 1985, se sont prolongés en 1986. La croissance du
produit intérieur brut moyen sera en définitive proche de 2 % contre
3,3 % l'année précédente et marquera ainsi la fin d'un cycle de croi
ssance entamé quatre ans plus tôt. La faible dynamique de l'investisse
ment, l'accentuation des déséquilibres du commerce extérieur et enfin
le tassement de la demande publique sont les trois explications essent
ielles de ce ralentissement.
Cependant au Royaume-Uni, comme dans la plupart des pays euro
péens, l'actualité économique s'est polarisée autour des bouleverse
ments intervenus sur le marché pétrolier. Tandis que la fermeté de Mme
Thatcher, face aux pressions saoudiennes, permettait de maintenir les
niveaux de la production de la mer du Nord, l'impact de la chute du
prix du pétrole s'est manifesté dans plusieurs domaines, mettant ainsi
en évidence la vulnérabilité de l'économie britannique aux fluctuations
du prix du baril, mais aussi des effets positifs sur la croissance. Cet
élément sera par conséquent présent dans l'ensemble de l'analyse
conjoncturelle développée ici.
Le ralentissement de l'inflation s'est poursuivi...
La décélération des rythmes inflationnistes enregistrée pendant la
deuxième moitié de l'année 1985 s'est poursuivie en 1986. Les prix de
détail n'ont crû que de 3,5 % au cours des douze derniers mois
(novembre-no

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