Archéologie de la Province d Esmeraldas (Equateur). - article ; n°1 ; vol.34, pg 60-200
142 pages
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1942 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 60-200
141 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 156
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Raoul d'Harcourt
Archéologie de la Province d'Esmeraldas (Equateur).
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 34, 1942. pp. 60-200.
Citer ce document / Cite this document :
d'Harcourt Raoul. Archéologie de la Province d'Esmeraldas (Equateur). In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 34,
1942. pp. 60-200.
doi : 10.3406/jsa.1942.2335
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1942_num_34_1_2335I
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P R О t Ч-У D E M A N A В d'après la carte de Theodore Wolf 1892
Cahu i. PROVINCE 1> bSMKHALDAS 'EQUATEL'Hi. ARCHEOLOGIE
DE LA PROVINCE D'ESMERALDAS
(EQUATEUR).
CERAMIQUE. — OBJETS EN PIERRE,
Par Raoul d'HARCOURT.
{Planches I-LXV).
GÉNÉRALITÉS.
Le puissant intérêt qui s'attache à la connaissance de l'archéologie des
provinces septentrionales de l'Equateur nous a incité à publier la présente
étude. Ces régions, constituant pour les migrations un lieu de passage
obligé, contiennent, plus que toutes autres, les liens visibles qui unissent
l'Amérique du Sud à l'Amérique Centrale. Les peuples qui les ont traver
sées successivement et qui y ont séjourné, laissèrent dans le sol des ves
tiges précieux dont il importe de préciser la nature et l'origine, si l'on veut
suivre, plus au Sud, sur le continent, les prolongements de cette culture
centro-américaine avec l'aide de pièces de comparaison suffisantes. C'est
pourquoi il nous a paru utile de décrire, avec des reproductions nomb
reuses, deux collections archéologiques provenant de la province d'Es-
meraldas, l'une composée d'un millier de pièces ayant appartenu à feu
M. Terver, ancien ministre plénipotentiaire de la République Française à
Quito, l'autre, moins nombreuse mais faite d'objets de choix, possédée
par le Musée de l'Homme à Paris. Les pièces de ces deux collections ont
été acquises du même chercheur, M. Leopoldo Gómez, la première à
Quito en 1934 et la seconde à Paris en 1936. Que Mme Vve Terver et
M. le Directeur du Musée de l'Homme veuillent bien trouver ici l'expres
sion de nos sincères remerciements, car c'est avec une grande complai
sance qu'ils nous ont facilité l'étude des pièces de leur collection. Celles-
ci ont été reproduites en grande partie, l'élimination n'a guère porté
que sur des pièces semblables à celles qui ont été retenues et sur des
pièces très usées qui ne contenaient pas d'enseignement nouveau. 62 SOCIÉTÉ DES AMÉRICAN1STES
en' dehors de quelques La céramique de la province d'Esmeraldas,
allusions passagères de divers auteurs, n'a encore fait l'objet d'un travail
sérieux que de la part du professeur Max Uhle (97, 98). La métallurgie
si spéciale de cette région a été étudiée par Théodore Wolf en 1879 (104)
et récemment, en 1937, par PaulBergs0e (7). Quant au professeur Saville,
après avoir exploré la province limitrophe de Manabi, ce qui lui permit
de publier ses deux livres sur l'archéologie de cette région (75), il conduisit
six expéditions successives sur la côte d'Esmeraldas au cours des années
1908 et suivantes. Il en rapporta des objets très nombreux que possède
le Museum of the American Indian, Heye foundation, à New- York, mais
ces pièces, à notre connaissance, n'ont encore fait l'objet d'aucune publi
cation. Les objets métalliques mis à part, ce sont les planches accom
pagnant l'article de Uhle, Estudios esrneraldeříos, qui contiennent la
reproduction, à quelques exceptions près, des seules pièces de céramique
que les travailleurs peuvent encore consulter dans les livres. Quel que
soit leur intérêt, elles sont loin d'avoir fait connaître tous les aspects de
l'archéologie d'Esmeraldas, d'autant plus que beaucoup d'entre elles ont
des reliefs très usés qui rendent leur examen difficile. Ces raisons nous ont
poussé à reproduire tous les objets intéressants des collections précitées.
Situation géographique. — La province d'Esmeraldas est la plus sep
tentrionale des provinces formant la. République de l'Equateur ; la
Colombie la borde donc au Nord. Sa côte s'allonge le long du Pacifique,
face au Nord, Nord-Ouest, sur 160 km. environ, puis à partir du cap
Galéra s'infléchit vers le Sud, avant de rejoindre à 50 km. de là, la pro
vince de Manabi qui lui fait suite. C'est une région profonde, en moyenne,
de 80 km., assez basse dans son ensemble, surtout près de l'Océan. Elle est
fortement irriguée. Outre ses deux fleuves principaux, le Rio Esmeraldas
avec ses nombreux affluents et plus à l'Est, le Rio Santiago, elle possède
de multiples petits fleuves côtiers, au cours irrégulier et sinueux, qui
drainent à la mer les eaux de pluie. La province jouit d'un climat tro
pical, chaud et humide, assez supportable en été où le thermomètre oscille
entre 23° la nuit et 28° le jour, mais malsain et fatigant en hiver. Ses
plaines côtières, surtout dans l'Est, sont marécageuses ; d'immenses
forêts de palétuviers les recouvrent . Elles ont subi et continuent actue
llement à subir des mouvements d'affaissement importants qui, depuis
quelques siècles, ont fait disparaître sous les eaux, près de l'Océan, des
surfaces considérables. La culture agricole y est faible. Le seul commerce
de sa population clairsemée (20.000 habitants environ), composée de
métis et de noirs, est concentré autour du ramassage et de la vente de la
tagua, dénomination indigène des noix du palmier Phytelephas, connues DE LA PKOV1NCE d'esMERALDAS 63 ARCHÉOLOGIE
sous le nom de corozo ou ivoire végétal. Des firmes allemandes, établies
sur la côte, achètent et expédient chaque année en Europe, par milliers
de sacs, la tagua, en vue de sa transformation en boutons.
Les agglomérations sont toutes échelonnées le long de la côte, près de
l'embouchure des cours d'eaux. Après le chef-1-ieu de la province, Esme-
raldas, citons les petites villes de San Lorenzo, La Tola, Atacames,
San Francisco, Muisne, etc.. On retrouvera ces noms au cours de notre
étude. Les voies de communications intérieures sont presque inexistantes ;
elles se réduisent à des sentiers et des pistes qui réunissent entre elles
les haciendas. Pour visiter la province, il faut donc emprunter d'abord
la voie maritime et, partant des petits ports côtiers, suivre les grèves ou
gagner l'intérieur, soit en remontant les cours d'eau en canoë, soit en
longeant à cheval leurs rives à basse mer. Ce sont les moyens que Saville
et Uhle ont utilisés dans leurs explorations.
Histoire. — Les données historiques que l'on peut glaner chez les
vieux auteurs sont d'un faible secours pour résoudre les problèmes que
soulève l'archéologie. Nous verrons bientôt pourquoi. Aujourd'hui, les
seuls Indiens qui vivent dans la région sont les Cayapas. Ils habitent
sur les rives du Rio Santiago, du Rio Gayapas (qui porte leur nom), du
Rio Verde et du Rio Tiaone, affluents de l'Esmeraldas. Us sont à moitié
civilisés et font quelques échanges commerciaux avec les populations
côtières qu'ils visitent en canoë. Les Gayapas actuels sont les derniers
représentants d'une tribu ayant appartenu au groupe beaucoup plus
étendu des Barbacoas. D'après la carte ethnique du professeur Paul Rivet
(72), les Barbacoas occupaient tout le territoire côtier depuis la frontière
colombienne au Nord jusqu'au Rio Esmeraldas et ils s'étendaient à l'i
ntérieur, loin vers les hautes- pentes des massifs montagneux du centre
équatorien. Ils parlaient une langue apparentée au chibcha. Leur culture
était faible. Ils habitaient en des maisons élevées sur des poteaux,
auxquelles on accédait par des escaliers extérieurs. Ils portaient, comme
les autres tribus indiennes de la côte équatorienne, de nombreux bijoux
d'or aux oreilles, au nez, aux lèvres, ainsi que des bracelets de jambes
et de bras. Ils avaient des habitudes anthropophagiques. C'est sur leur
aire de dispersion que l'on trouve les tolas dont la con

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