Contraintes financières et demande d investissements des entreprises - article ; n°5 ; vol.37, pg 885-924
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Description

Revue économique - Année 1986 - Volume 37 - Numéro 5 - Pages 885-924
Contraintes financières et demande d'investissement des entreprises
L'objectif principal de cette recherche est d'ordre empirique : il s'agit pour l'essentiel de s'intéresser à la détermination de l'investissement des entreprises, en insistant sur l'étude du rôle des variables financières. Parmi ces variables issues des théories financières de la firme on relève : le coût du capital qui intègre l'effet de levier, le risque, les opportunités de croissance, les asymétries d'information et les conflits d'intérêts. Différents modèles sont estimés sur des données individuelles en panel (données comptables et boursières pour 199 entreprises françaises de 1967 à 1979). Notre étude montre le poids du taux d'intérêt apparent, de la capacité d'autofinancement et de la trésorerie dans l'équation d'investissement. Globalement les variables financières ont un poids significatif, mais moins important que les contraintes de débouchés. Les opportunités de croissance (avec une mesure approchée du Q moyen de Tobin) et les dividendes ont un effet positif sur l'investissement, l'influence de cette dernière variable confirme la présence d'effets d'information sur les résultats actuels.
Financial constraints and firms' investment
The main result of this paper is empirical. We study the influence of financial variables on firms' investment. Among these variables relying on modem corporate financial theories, we underline : cost of capital with leverage effect, risk, growth opportunities, information asymetries and objectives conflicts. Several models are estimated on french firms panel data (199 firms, 1967-1979).
The resulta show that effective interest rate on debt, cash-flow and liquidity are important. From general point of view, financial variables seems to have a significant but lower effect on investment decisions than accelerator variables. Also, growth opportunities (with a proxy for Tobin's Q) and dividends have a positive effect on investment, this last variable revealing information efect about present profit (and not on expected ones).
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 98
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean-François Malécot
Monsieur Jacques Hamon
Contraintes financières et demande d'investissements des
entreprises
In: Revue économique. Volume 37, n°5, 1986. pp. 885-924.
Résumé
Contraintes financières et demande d'investissement des entreprises
L'objectif principal de cette recherche est d'ordre empirique : il s'agit pour l'essentiel de s'intéresser à la détermination de
l'investissement des entreprises, en insistant sur l'étude du rôle des variables financières. Parmi ces variables issues des
théories financières de la firme on relève : le coût du capital qui intègre l'effet de levier, le risque, les opportunités de croissance,
les asymétries d'information et les conflits d'intérêts. Différents modèles sont estimés sur des données individuelles en panel
(données comptables et boursières pour 199 entreprises françaises de 1967 à 1979). Notre étude montre le poids du taux
d'intérêt apparent, de la capacité d'autofinancement et de la trésorerie dans l'équation d'investissement. Globalement les
variables financières ont un poids significatif, mais moins important que les contraintes de débouchés. Les opportunités de
croissance (avec une mesure approchée du Q moyen de Tobin) et les dividendes ont un effet positif sur l'investissement,
l'influence de cette dernière variable confirme la présence d'effets d'information sur les résultats actuels.
Abstract
Financial constraints and firms' investment
The main result of this paper is empirical. We study the influence of financial variables on firms' investment. Among these
variables relying on modem corporate financial theories, we underline : cost of capital with leverage effect, risk, growth
opportunities, information asymetries and objectives conflicts. Several models are estimated on french firms panel data (199
firms, 1967-1979).
The resulta show that effective interest rate on debt, cash-flow and liquidity are important. From general point of view, financial
variables seems to have a significant but lower effect on investment decisions than accelerator variables. Also, growth
opportunities (with a proxy for Tobin's Q) and dividends have a positive effect on investment, this last variable revealing
information efect about present profit (and not on expected ones).
Citer ce document / Cite this document :
Malécot Jean-François, Hamon Jacques. Contraintes financières et demande d'investissements des entreprises. In: Revue
économique. Volume 37, n°5, 1986. pp. 885-924.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1986_num_37_5_408946CONTRAINTES FINANCIÈRES
ET DEMANDE D'INVESTISSEMENT
DES ENTREPRISES *
Deux principes explicatifs de la demande d'investissement sont le
plus souvent avancés : d'une part, on retient l'idée que la
demande d'investissement repose sur une anticipation des
futures conditions économiques ; d'autre part, c'est la présence plus ou
moins constante de retards d'adaptation, en raison de l'existence de
coûts d'ajustement, qui est soulignée. Quant à la question de la présence
d'une contrainte financière qui pèserait sur l'évolution de la demande
d'investissement, elle fait encore l'objet de sérieuses controverses à
propos de son importance relative, notamment au niveau des tests
empiriques menés sur données françaises (Artus et Sterdyniak [1980],
Muet [1979 a]). Or, et ce dans un passé encore très proche, divers
événements, comme par exemple la hausse des taux d'intérêt, sont venus
souligner l'influence que pouvaient avoir certaines variables financières
sur l'investissement des entreprises.
L'objectif principal de cet article est d'ordre empirique: se pencher
à nouveau sur le rôle des variables financières dans la détermination
de des entreprises. Or l'examen de ce rôle occupe une
place naturellement privilégiée dans la théorie financière de l'entreprise.
Afin de s'interroger sur le type de variables qu'il importe de retenir,
nous nous appuierons donc sur les principaux résultats de la théorie
financière, à la lumière desquels nous espérons mieux prendre en compte
le jeu des problèmes de financement sur l'évolution de l'investissement.
Pour l'essentiel, la théorie financière repose sur l'estimation de la
valeur de l'entreprise, telle que peuvent l'établir ses propriétaires, les
* Nous tenons à remercier un rapporteur anonyme pour ses commentaires sur
une version préliminaire. Cette recherche a bénéficié d'un financement dans le
cadre de l'ATP : « Analyse quantitative de l'économie française » (contrat
n° 82 E 1182).
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Revue économique — N° 5, septembre 1986 Revue économique
actionnaires, et ses créanciers. Cette évaluation, notamment fondée
sur l'anticipation de flux bénéficaires futurs, va dépendre de certaines
caractéristiques spécifiques à l'entreprise : il importe alors d'étudier
la contrainte de financement à ce niveau précis, celui de l'entreprise
elle-même. Ainsi, nous analyserons le lien entre investissement et fina
ncement à l'aide d'une base de données constituée à cet effet, comportant
les principales caractéristiques comptables et boursières de 199 firmes
françaises sur la période de 1966-1979 : soit au total 2 786 observations
par variables retenues 1. Il s'agit là de la plus grande base de données
(par le nombre d'entreprises sélectionnées et par la longueur de la
période retenue) de ce type, actuellement disponible pour la France
(la dernière étude publiée sur ce sujet comportait 1 560 observations
pour la période 1968-1975; voir Oudiz [1978]).
Dans une première partie, nous présenterons succinctement les
grandes lignes de la théorie financière, en relation avec le problème de
l'investissement. Dans une deuxième partie, c'est aux résultats empi
riques que nous nous intéresserons.
THEORIE DE L'INVESTISSEMENT
ET THEORIE FINANCIERE
D'après Malinvaud [1981], la théorie de l'accélérateur flexible, initiée
notamment par Lucas [1967], Gould [1968] et Treadway [1971],
représente actuellement le courant dominant de l'explication de la
demande d'investissement. C'est ainsi que l'on peut écrire les deux
équations suivantes, K (t — 1) étant le capital en début de période i :
K <*>
1 + 5
I(t) = 7) (K* (t) — K (t — 1))
1. Sur les règles de constitution de cette base, sur les précautions et vérifications
de la qualité des données, on se reportera au rapport de recherche, disponible
auprès des auteurs (p. 59 à 103). Les données comptables nous ont été commun
iquées par la SEDES.
556 Jean-François Malécot, Jacques Hamon
avec : K ( • ) : stock de capital en place
K* • ) : de optimal (
I ( • ) : demande d'investissement
6 : taux de dépréciation (exponentielle)
7) : paramètre d'adaptation
La décision d'investir est donc fonction de l'écart entre le capital
installé en début de période et le capital qui serait optimal en fin de
période : le paramètre d'adaptation, reflétant l'influence des coûts
d'ajustement, interdit une adéquation immédiate entre les deux termes,
le capital existant et le capital optimal. De nombreux arguments
paraissent justifier l'hypothèse d'une stricte convexité de la fonction de
coût d'ajustement, quoiqu'il soit relativement délicat de spécifier plus
précisément cette fonction sur le plan théorique. D'ailleurs, en consi
dérant une acception beaucoup plus générale de la notion d'ajustement,
bien des aspects comme le caractère aléatoire de certaines fluctuations
de la demande ou bien encore les décalages nécessaires aux réactions,
aux prises de décisions et à la mise en œuvre, vont entraîner des adaptat
ions avec retards du capital installé au capital optimal.
Avec la demande orientée vers l'entreprise et sous réserve d'intégrer
les coûts d'ajustement au sens large, Malinvaud relève d'autres éléments
explicatifs : les prix relatifs des facteurs de production (dont le rôle
n'est pas limité à la situation de marchés purement concurrentiels), les
opportunités de croissance liées avec les perspectives de profit, aux
qu

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