La marche du choléra en France : 1832-1854 - article ; n°1 ; vol.33, pg 125-142
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1978 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 125-142
The spread of cholera in France in 1832 and in 1854
By mapping the evidence of excess mortality month by month for these two cholera epidemics, which were the most deadly and most typical of their kind, the authors are able to provide a kinetic description of the propagation of the Asian disease throughout the whole of France. In the first epidemic, the contagion hardly went beyond the outer perimeter of the Paris Basin, where from April to November the departments most seriously affected suffered twice the number of deaths as in the preceding years. On the other hand, in 1854, the epidemic which raged in the Northeastern quarter of France also became rampant in the South, in areas bordering on the Mediterranean. More-over, in these two centers, the virulence of the disease was such that the number of burials quadrupled during eight months in the departments of Ariege and Haute-Marne.
Traditionally it has been assumed that hydric anademia explains, for the most part; the paths taken by the disease and its varing intensity, but recent epidemiological research demonstrates the importance of direct interhuman contamination. Consequently, beyond those vectors which have often been involved in epidemics, that is to say soldiers and migrants, we should also consider, in France in the first half of the nineteenth century, the evolution in the structure and volume of commercial exchanges. The increase in the circulation of men and goods may account for the fact that new areas of propagation of the disease appeared in 1854, pointing to an increase in mobility and the opening up of entire regions to trade.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 681
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Patrice Bourdelais
Michel Demonet
Jean-Yves Raulot
La marche du choléra en France : 1832-1854
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 33e année, N. 1, 1978. pp. 125-142.
Abstract
The spread of cholera in France in 1832 and in 1854
By mapping the evidence of excess mortality month by month for these two cholera epidemics, which were the most deadly and
most typical of their kind, the authors are able to provide a kinetic description of the propagation of the Asian disease throughout
the whole of France. In the first epidemic, the contagion hardly went beyond the outer perimeter of the Paris Basin, where from
April to November the departments most seriously affected suffered twice the number of deaths as in the preceding years. On the
other hand, in 1854, the epidemic which raged in the Northeastern quarter of France also became rampant in the South, in areas
bordering on the Mediterranean. More-over, in these two centers, the virulence of the disease was such that the number of
burials quadrupled during eight months in the departments of Ariege and Haute-Marne.
Traditionally it has been assumed that hydric anademia explains, for the most part; the paths taken by the disease and its varing
intensity, but recent epidemiological research demonstrates the importance of direct interhuman contamination. Consequently,
beyond those vectors which have often been involved in epidemics, that is to say soldiers and migrants, we should also consider,
in France in the first half of the nineteenth century, the evolution in the structure and volume of commercial exchanges. The
increase in the circulation of men and goods may account for the fact that new areas of propagation of the disease appeared in
1854, pointing to an increase in mobility and the opening up of entire regions to trade.
Citer ce document / Cite this document :
Bourdelais Patrice, Demonet Michel, Raulot Jean-Yves. La marche du choléra en France : 1832-1854. In: Annales. Économies,
Sociétés, Civilisations. 33e année, N. 1, 1978. pp. 125-142.
doi : 10.3406/ahess.1978.293912
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1978_num_33_1_293912MOGRAPHIE ET SOCI
LA MARCHE DU CHOL RA EN FRANCE 1832 ET 1854
Alexandre Moreau de Jonnes attribuait au choléra qui existait seulement
sur quelques points du Bengale en 1817 50 millions de victimes en espace de
14 ans en mai 1831 épidémie était déclarée plus de 650 fois selon le
London and Paris Observer tant en Asie en Europe détruisant plus du tiers
de la population dans les villes arabes envahies et seulement le vingtième en
Russie Terrible fléau originaire Asie surgi du fond des temps une puis
sance émotionnelle et suggestive telle il inspiré médecins fonctionnaires
romanciers caricaturistes En se limitant la France tout département con
cerné toute localité menacée suscitèrent études recherches et brochures gigan
tesque bibliographie dans la veine des travaux du xixe siècle la quantification
avec ses tentatives parfois maladroites fut appelée régulièrement la rescousse
Quelques ouvrages et articles fort intéressants sur les épidémies de choléra
Paris Marseille Aix-en-Provence en Seine-et-Oise. ont paru au cours de ces
dernières années Mais en épidémiologie une vision ensemble se fondant sur
de vastes corpus de documents doit nécessairement succéder aux monogra
phies les replacer dans leur contexte en espérant inversement de nouvelles
études locales viendront expliciter et nuancer un essai de synthèse par définition
provisoire Seule informatique permettait de tenir cette gageure En choisis
sant la fois les deux plus meurtrières et plus typées parmi les épidémies de
choléra-morbus celles de 1832 et de 1854 ce sont les grandes directions de la
propagation échelle de la France la vitesse de la progression intensité de la
mortalité la localisation des principaux foyers et celle des régions indemnes qui
retiendront notre attention Analyse très descriptive dont les éléments expli
cation abondent pourtant Tout au long du xixe siècle pour rendre compte de la
marche de épidémie on tout invoqué ou presque de orientation et de la
force des vents la structure géologique du sous-sol Chacun soutenait avoir
découvert la cause essentielle de la propagation du mal la pluie ou la canicule
eau ou intempérance le bourgeois ou étranger Les facteurs favorisant ex
tension de la contagion sont en effet multiples mais nous nous limiterons ici
la présentation de ceux entre eux qui hui la lumière de récentes
découvertes épidémiologiques semblent primordiaux
125 MOGRAPHIE ET SOCI
Sources et méthodes
une de nos sources déterminante et indispensable notre propos ensem
ble des tableaux non publiés de la Statistique générale de France recèle entre
autres séries le mouvement des décès par département Notre dessein était de
suivre la propagation de mesurer intensité de ces mortalités épidémiques ex
ceptionnelles des années 1832 et 1854 Encore fallait-il élaborer un indice
heuristique approprié Nous avons délibérément choisi la simplicité en optant
pour indice départemental mensuel de surmortalité6 Dans exemple de la
Seine en avril 1832 il est de 675 soit un accroissement de 575 par rapport
aux mois 1830-1831 Les cartes et illustrent cette surmortalité dépar
tementale une carte autre on assiste apparition intensification puis
effacement des éléments plus ou moins atteints un puzzle de mortalité aux
contours changeants
Sans doute la simplicité présente-t-elle ses inconvénients comme la sophisti
cation ses inutilités relatives Une première difficulté provient du choix des
années de référence Il suffit en effet elles comptent pendant un mois donné
un nombre de décès exceptionnellement élevé pour que indice de surmortalité
se trouve facticement réduit Il faut donc choisir les années de base de telle
manière elles présentent pour la grande majorité des départements le mini
mum de perturbations Elles doivent aussi être suffisamment proches de 1832 et
de 1854 pour que les structures par âges de la population aient pu se modifier
de fa on sensible Finalement ce sont les années 1830-1831 et 1851-1852 qui
ont satisfait au mieux ces exigences
Par ailleurs les documents disponibles sont rarement aussi détaillés on le
souhaiterait Le mouvement mensuel fournit est évident ensemble des décès
quelle en soit la cause Or il est pas exclu que quelques affections plus fami
lières maladies broncho-pulmonaires coqueluches rougeoles typhoïdes...
fassent irruption conjointement ou non épidémie dominante ici le
choléra dans les régions atteintes ou épargnées par le mal asiatique Il serait
donc prudent de ne commenter ces cartes cinétiques en termes de propaga
tions épidémiques Encore ne faudrait-il pas oublier que les effectifs des décès
sont totalisés et présentés en colonnes mensuelles Les épidémies ne se soucient
guère de ce découpage chronologique et intensification de la maladie peut se
dérouler en vingt-cinq ou trente jours certes mais de part de autre des 31 et
ler fatidiques Les à-coups risquent donc être atténués les flux ralentis De
plus les archives fournissent les données par département et on ne prétendra
pas que cette unité administrative représente une entité épidémiologique Quel
ques communes un canton peuvent être atteints sans échelle départemen
tale indice accroisse de manière significative Une surmortalité spatialement
limitée risque de passer inaper ue aussi les départements très faiblement tou
chés apparaissent-ils pas On ne saurait donc exiger de ces cartes plus elles
ne peuvent montrer On devra se contenter de percevoir les grandes directions
de propagation assister la croissance acmé et la dégénérescence une épi
démie Nous pensons en effet malgré les quelques réserves émises que nous
décrivons bien par notre méthode les choléra-morbus de 1832 et 1854
échelle un département entier et le handicap devient ici atout le choléra
épidémique fut la seule affection du siècle augmenter le nombre des décès de
126 BOURDELAIS J.-Y RAULOT LE CHOL RA EN FRANCE
50 400 pendant un ou plusieurs mois Une mortalité typhique peut bien
ajouter ici ou là elle ne modifiera pas de fa on sensible allure de épidé
mie du xixe siècle
Travailler sur le niveau global de la mortalité évite aussi de se heurter aux
difficultés nosologiques Le diagnostic est pas toujours aussi simple que la
vigueur des symptômes habituels pourrait le laisse

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