Les accidents de la route en France. Mortalité et morbidité depuis 1953 - article ; n°3 ; vol.30, pg 443-478
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Population - Année 1975 - Volume 30 - Numéro 3 - Pages 443-478
Le nombre des accidents de la route a augmenté comme dans les autres pays et bien souvent davantage, au point de prendre une importance démographique. Le nombre de pertes de vies humaines est, en effet, comparable à celui des décès par alcoolisme et peut tenir la 4e ou 5e place, dans l'ensemble des décès, selon le mode de classement des causes. En outre, les jeunes sont particulièrement touchés. En dépit de l'abondance de la littérature à ce sujet, le phénomène, qui soulève bien des questions, notamment de sociologie politique, n'a encore été jusqu'ici l'objet que d'un nombre restreint d'études scientifiques. Sans vouloir entrer dans des questions insuffisamment éclairées par les faits MM. Jacques Vallin, chercheur à l'INED et Jean-Claude Chesnais, collaborateur technique au CNRS et auteur d'une thèse sur les morts violentes, présentent ici les principaux résultats et quelques interprétations particulièrement sûres.
RESUMEN Con casi 400 000 victimas (muertos y heridos) en 1972, los accidentes de la ruta adquieren una dimension demográfica. Su incidencia es bastante importante a ciertas edades, de preferencia entre los adolescentes y los adultos jóvenes: más de un cuarto de los muertos y un tercio de los heridos tienen entre 15 y 25 ahos {en promedio 4 522 sobre 17 316 y 122 439 sobre 342 931 respectivamente cada aňo, en el periodo 1970-1972). Desde la aparición del automóvil la tasa de mortalidad por accidentes de la ruta aumentaba râpida y casi ininterrumpidamente, en 1973 se produce una inversion de la tendencia. El 1° de julio de 1973 fueron tornados importantes medidas: limitación de la velocidad en los caminos a 100 km por hora y uso obligatorio del cinturón de seguridad. Entre 1972 y 1974 el numero de muertos por esta causa ha disminuido en 20%; pero el progreso no es suficiente, como lo muestra la recrudescencia experimentada en los últimos meses de 1974 y los primeros de 1975 y la tasa de mortalidad: ella es dos veces más alta que la de Suecia y Gran Bretaňa y el automóvil es de 26 a 36 veces más peligroso que el třen o el avion.
SUMMARY Road accidents have become a significant factor in demography, claiming almost 400,000 victims (killed or injured) in 1972. The number is particularly high among adolescents and young adults: over one-quarter of those killed and one-third of those injured were aged between 15 and 25 years between 1970 and 1972 (4,522 out of 17,316 and 122,439 out of 342,931 respectively on average per year). The death rate from road accidents has been increasing steadily and rapidly ever since the beginning of the motor car era, but this movement was finally reversed in 1973, as a result of the strict measures taken to enforce road safety and which began to operate on July 1, 1973, and which imposed a speed limit of 62.5 miles per hour and the compulsory wearing of safety belts outside towns. The number of killed fell by 20 % between 1972 and 1974. But this progress remains uncertain, as witness the increase in deaths registered in the last months of 1974 and the first months of 1975, and is totally insufficient. The death rate is still twice as high in France as in Sweden and in Great Britain and the motor car is 26 to 36 times more dangerous than either the train or the aeroplane.
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 472
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jacques Vallin
Jean-Claude Chesnais
Les accidents de la route en France. Mortalité et morbidité
depuis 1953
In: Population, 30e année, n°3, 1975 pp. 443-478.
Citer ce document / Cite this document :
Vallin Jacques, Chesnais Jean-Claude. Les accidents de la route en France. Mortalité et morbidité depuis 1953. In: Population,
30e année, n°3, 1975 pp. 443-478.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1975_num_30_3_15822Résumé
Le nombre des accidents de la route a augmenté comme dans les autres pays et bien souvent
davantage, au point de prendre une importance démographique. Le nombre de pertes de vies
humaines est, en effet, comparable à celui des décès par alcoolisme et peut tenir la 4e ou 5e place,
dans l'ensemble des décès, selon le mode de classement des causes. En outre, les jeunes sont
particulièrement touchés. En dépit de l'abondance de la littérature à ce sujet, le phénomène, qui
soulève bien des questions, notamment de sociologie politique, n'a encore été jusqu'ici l'objet que d'un
nombre restreint d'études scientifiques. Sans vouloir entrer dans des questions insuffisamment
éclairées par les faits MM. Jacques Vallin, chercheur à l'INED et Jean-Claude Chesnais, collaborateur
technique au CNRS et auteur d'une thèse sur les morts violentes, présentent ici les principaux résultats
et quelques interprétations particulièrement sûres.
Resumen
RESUMEN Con casi 400 000 victimas (muertos y heridos) en 1972, los accidentes de la ruta adquieren
una dimension demográfica. Su incidencia es bastante importante a ciertas edades, de preferencia
entre los adolescentes y los adultos jóvenes: más de un cuarto de los muertos y un tercio de los
heridos tienen entre 15 y 25 ahos {en promedio 4 522 sobre 17 316 y 122 439 sobre 342 931
respectivamente cada aňo, en el periodo 1970-1972). Desde la aparición del automóvil la tasa de
mortalidad por accidentes de la ruta aumentaba râpida y casi ininterrumpidamente, en 1973 se produce
una inversion de la tendencia. El 1° de julio de 1973 fueron tornados importantes medidas: limitación de
la velocidad en los caminos a 100 km por hora y uso obligatorio del cinturón de seguridad. Entre 1972 y
1974 el numero de muertos por esta causa ha disminuido en 20%; pero el progreso no es suficiente,
como lo muestra la recrudescencia experimentada en los últimos meses de 1974 y los primeros de
1975 y la tasa de mortalidad: ella es dos veces más alta que la de Suecia y Gran Bretaňa y el automóvil
es de 26 a 36 veces más peligroso que el třen o el avion.
Abstract
SUMMARY Road accidents have become a significant factor in demography, claiming almost 400,000
victims (killed or injured) in 1972. The number is particularly high among adolescents and young adults:
over one-quarter of those killed and one-third of those injured were aged between 15 and 25 years
between 1970 and 1972 (4,522 out of 17,316 and 122,439 out of 342,931 respectively on average per
year). The death rate from road accidents has been increasing steadily and rapidly ever since the
beginning of the motor car era, but this movement was finally reversed in 1973, as a result of the strict
measures taken to enforce road safety and which began to operate on July 1, 1973, and which imposed
a speed limit of 62.5 miles per hour and the compulsory wearing of safety belts outside towns. The
number of killed fell by 20 % between 1972 and 1974. But this progress remains uncertain, as witness
the increase in deaths registered in the last months of 1974 and the first months of 1975, and is totally
insufficient. The death rate is still twice as high in France as in Sweden and in Great Britain and the
motor car is 26 to 36 times more dangerous than either the train or the aeroplane.LES ACCIDENTS DE LA ROUTE
EN FRANCE.
MORTALITÉ ET MORBIDITÉ
DEPUIS 1953
dans par des prendre de les jeunes vies décès, alcoolisme Le les humaines nombre une autres sont selon importance et particulièrement pays des le peut est, mode accidents et en tenir bien démographique. de effet, la classement souvent de 4e comparable touchés. ou la route 5e davantage, place, des Le a à augmenté nombre causes. dans celui au l'ensemble En des de point comme outre, pertes décès de
En dépit de l'abondance de la littérature à ce sujet, le
phénomène, qui soulève bien des questions, notamment de
sociologie politique, n'a encore été jusqu'ici l'objet que d'un
nombre restreint d'études scientifiques. Sans vouloir entrer
dans des questions insuffisamment éclairées par les faits
MM. Jacques Vallin, chercheur à l'INED et Jean-Claude
Chesnais, collaborateur technique au CNRS et auteur d'une
thèse sur les morts violentes, présentent ici les principaux
résultats et quelques interprétations particulièrement sûres.
Tuant ou blessant près de 400 000 personnes en France en 1 972,
les accidents de la route sont devenus, au cours des vingt dernières années,
un fardeau très lourd. Les importantes mesures prises en 1973, semblent
avoir renversé la tendance à la hausse.
Alors que le taux de mortalité par accident de la route a augmenté
de façon accélérée depuis la création de l'automobile (1), il a, pour la
première fois, sensiblement diminué en 1972 et 1974. Après un examen
de l'évolution observée de 1953 (2) à 1972, nous tenterons d'analyser
les causes et les conséquences de ce retournement.
'^ J.-C. Chesnais : Les morts violentes en France (1826-1970). Thèse de doc
torat de 3e cycle, Université de Paris I, Paris, 1975, 42Гр. (voir p. 178 et suivantes).
i2> C'est en effet depuis 1953 que l'information statistique sur les accidents de
la circulation routière est centralisée par un service spécial qui en assure la publi
cation (actuellement, le Service d'études techniques des routes et autoroutes (SETRA)
du ministère de l'Equipement). 444 LES ACCIDENTS DE LA ROUTE EN FRANCE
Les accidents de la route, ici analysés, sont uniquement ceux que le
ministère de l'Equipement qualifie ď « accidents corporels de la circulation
routière ». Ils doivent :
— survenir sur la voie publique,
— impliquer au moins un véhicule (y compris les animaux montés),
— provoquer un traumatisme corporel nécessitant un traitement
médical (avec ou sans hospitalisation).
Les décès dus aux accidents de la route peuvent survenir immédiate
ment ou seulement après un délai variable. Il n'est pas toujours facile de
faire le lien entre un décès et l'accident, surtout lorsque le délai qui les
sépare s'allonge. C'est pourquoi est fixée, en général, une limite convent
ionnelle, au-delà de laquelle le décès n'est plus imputé à l'accident. Les
statistiques excluent tout décès survenu plus de 3 jours après l'accident
jusqu'en 1966, et plus de 6 jours à partir de 1967. Pour tenir compte de
tous les décès, nous avons fait une double correction (1).
Les blessés peuvent être qualifiés de « graves », s'il y a eu hospitali
sation pendant 6 jours au moins, ou « légers » dans le cas contraire.
I. ÉVOLUTION 1953-1972
Les nombres bruts d'accidents et de victimes évoluent rapidement,
mais ils doivent être rapportés à un indice de fréquentation du réseau
routier, pour mesurer l'intensité du phénomène, ou à des effectifs de
population pour en mesurer les conséquences démographiques.
A. Augmentation rapide Le tableau 1 donne les nombres annuels
des nombres bruts. d'accidents, tués et blessés, selon le sexe,
de 1953 à 1972. Les trois séries augment
ent fortement. On observe cependant, en 1958-59, un ralentissement
qui tient sans doute, en partie, aux mesures prises par Robert Buron,
ministre des Transports (limitation de vitesse sur des portions très fr
équentées du réseau, au cours de week-ends à forte circulation) (2).
d) Une enquête, réalisée conjointement par l'INSEE et la Sécurité Sociale
(Aubenque : Statistiques du mouvement de la population. II. Les causes de décès
1956-1957, INSEE, Paris), permet en effet de passer, pour l'année 1957, du nombre
de décès enregistrés dans un délai de 3 jours, au nombre total de décès dus aux
accidents de la route. On dispose, par ailleurs, pour 1967, d'une double statistique,
portant à la fois sur le délai de 3 jours et sur celui de 6 jours. On obtient ainsi
deux rapports. En les supposant constants, le premier permet de corriger la série
antérieure à 1968, et la combinaison des deux, la série 1968-1974.
(2) L

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