Station de Romanin (Saint-Rémy de Provence) - article ; n°1 ; vol.38, pg 27-40
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1941 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 27-40
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1941
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Rolland
Station de Romanin (Saint-Rémy de Provence)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1941, tome 38, N. 1-2. pp. 27-40.
Citer ce document / Cite this document :
Rolland Henri. Station de Romanin (Saint-Rémy de Provence). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1941, tome 38,
N. 1-2. pp. 27-40.
doi : 10.3406/bspf.1941.6079
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1941_num_38_1_6079SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 27
Stati ou de Romanln.
(Scticwt-Rémy-de-l^rovenee) .
PAR
H. ROLLAND.
Président de la Société Française de Numismatique.
Dans un précédent article (1), nous avons fait connaître comment
le Commandant Thoret, grâce à l'Aviation et à ses expériences de
vol à voile, avait pu repérer diverses grottes habitables de la Chaîne
des Alpilles. C'est à ses études d'aérologie qui lui ont valu, en
1926, l'attribution du prix Him de l'Académie des Sciences,
qu'il doit d'avoir su déterminer, à l'avance, l'emplacement d'une
station de plein air.
S'il est facile, en plaine, de discerner les obstacles naturels qui,
opposés aux vents violents, ont pu servir d'abri à l'homme primitif,
cette localisation oflre de sérieuses difficultés en relief compliqué
comme celui du versailt septentrional des Alpilles, massif dont
la formation est due à un soulèvement des couches crétacées, brus
quement relevées vers le Sud, sous une poussée venant du Nord.
Non loin du site anciennement peuplé de Romanin, au Nord-Est
des ruines du château du moyen âge, le Commandant Thoret avait
constaté la présence, sur un glacis très sablonneux occupant l'angle
Sud- Est de son aérodrome, d'un certain nombre de tessons et de débris
de silex. L'aire sur laquelle étaient dispersés ces vestiges archéologi
ques mesure environ 150 mètres de côté, elle se trouve très exposée
au souffle impétueux du Mistral. Il était à supposer que les habitants
de ce site de plein air devaient, en période de vent, chercher un
refuge derrière les éperons d'un thalweg s'élevant fortement vers un
passage de crête : le « Col du Pas de l'Ane ». Dans la partie Est de
ce thalweg, un val secondaire se termine par deux éperons offrant
d'excellentes conditions aérologiques. Disposés parallèlement, sans
vais très creux, sans possibilité au vent de se rabattre, ils sont placés
en avant d'une paroi très élevée, très rapprochée et quasi verticale
qui leur sert de soutien. Outre les pertes marginales qui contour
nent ces obstacles'dans les plans horizontaux, l'éperon inférieur const
itue un déflecteur élevé et très à pic, un saute-vent faisant rebondir
le Mistral à bonne hauteur. L'air ayant ainsi « sauté » très haut,
percute sur la paroi de soutien et s'y fend, une partie revenant en
contre-courant mais ne pouvant descendre dans l'abri, en raison du
matelas d'air comprimé derrière les éperons (2).
(1) Bulletin de la S. P. F., 1938, XII.
(2) Nous avons résumé ci-dessus l'exposé qui nous a été remis par le Command
ant Thoret; nous lui devons également d'intéressantes notes sur la façon dont
les apports éoliens se déposent dans les grottes et contre les obstacles. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE - 28
L'examen de ce relief a guidé le Commandant Thoret vers l'en
droit où il devait mener son exploration ; celle-ci a démontré Техас-
titude des déductions dictées par une science en apparence si étran
gère à l'Archéologie.
Les recherches ont été opérées sur une petite portion seulement
du terrain, dans des conditions matériellement très difficiles qui
n'ont pu rebuter le courage et la patience du fouilleur. Elles pour
ront être reprises si l'on veut connaître exactement l'étendue de cette
station qui semble avoir également contenu des sépultures ; il sera
nécessaire, dans ce but de dégager préalablement le sol d'un épais
maquis de chênes verts qui le recouvre.
A un niveau légèrement inférieur à celui de la végétation, on ren
contre au-dessus d'un substrat constitué par le rocher ou du gravier
d'érosion, une couche assez puissante (1 mètre-lm50) de remblais
composés de boues grises et de terres pulvérulentes et cendreuses
où se trouve, mélangé à des ossements et à de très nombreux galets
ronds (3), un matériel archéologique particulièrement abondant en
céramique.
Dans la partie antérieure de la fouille (Nord), de gros blocs de
pierre paraissent provenir d'un mur éboulé, établi dans le prolonge
ment de l'éperon inférieur, pour développer l'étendue du barrage
naturel. Légèrement incliné vers le Sud, ce mur, enfoui dans la
couche archéologique, repose cependant sur une épaisseur de
cendre, particularité qui décèle dans sa construction une modifica
tion apportée à l'état primitif du site.
C'est principalement au Sud de ce mur, c'est-à-dire à l'abri
de l'éperon naturel, qu'un certain nombre de tessons et d'objets, dont
nous donnons ici l'inventaire, ont été rencontrés dans les déblais.
I. Objet de parure. — Perle d'ambre, d'un ton rouge dû, peut-être*
à sa décomposition partielle (4). En forme de tonnelet (0m028
X0m016), elle est légèrement aplatie, percée de deux trous, l'un
dans le sens de la longueur, l'autre dans le sens de l'épaisseur ; ces
trous se croisent au centre de la pièce (Fig. 1).
II. Bronze. — Pointe de flèche en bronze à ailerons et pédoncule
(Fig. 2) Cette pièce, malheureusement mutilée dans sa partie supé
rieure a la forme d'une des pointes de bronze du Camp de Chassey,
mais au lieu d'une nervure médiane, la pointe de Romanin offre, sur
l'une des faces, une dépression triangulaire très prononcée, dont le
tracé est parallèle aux côtés delà pointe. On ne distingue pas de traces
(3) Beaucoup de ces galets, rouges et très lourds, sont "des rognons de bauxite,
naturellement très abondante dans cette région des Àlpilles.
(4) Cf. Cartailhac, L'Ambre dans les dolmens du midi de la France (A. F. A. S,
1905, II, p. 699 . Sur l'ambre, voir la bibliographie donnée par Y. Zanon dans
Siudi etruschi. t. III, 1929, p. 447. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 29
■de martelage après la fonte. Sa largeur à la base est de 0m017, sa lon
gueur devait atteindre 0m035 à 0m040. De technique très archaïque,
cette pièce présente une analogie de forme très marquée avec les
-pointes de flèche de silex qui l'accompagnent.
III. Industrie lithique. 1° Pierre taillée :
a) Pointe de flèche de silex, à ailerons et pédoncule (Fig. 3) ;
longue de 0m027. Les ailerons longs et équarris à leur extrémité
comme les pointes des dolmens bretons ; type qui se rencontre
dans les Iles Britanniques comme dans la Péninsule Ibérique
{sépultures mégalithiques de Catalogne (5).
-10
h) Très belle pointe de flèche, en silex blond translucide, avec
ailerons et pédoncule (Fig. 4), finement retouchée sur ses deux taces
et ses arêtes (long. 0m034). Par sa forme et par la finesse de sa
technique, cette pointe se rapproche également de celles trouvées
dans les sépultures armoricaines. La perfection de la taille est, on le
sait, une particularité des pointes de flèche de l'Age du Bronze, à
une époque où le métal était employé avec parcimonie, alors que les
tailleurs du silex conservaient encore toute leur habileté.
(5) BoS-H-Gimpera, dans V Anthropologie, 1925, p. 440, fig. 14. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 30
c) Beau grattoir épais, à tranchant arrondi, avec nombreuses
retouches ie présentant sur trois des côtés de la pièce pour former
un tranchant de même angle. (Fig. 5. — 0m064 X 0m065).
d) Autre grattoir de même type, mais plus petit (0m045 X 0*030).*
e)à tranchant arrondi, le talon plus étroit a pu
servir à une emmanchure (Fig 6).
f) Ciseau en silex très cacholonné, à arêtes parallèles et tranchant
inférieur retouché. (Fig. 7. — 0m056).
g) Deux percute

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