Station néolithique avec outillage en silex à Nhommalat (Cammon, Laos) - article ; n°1 ; vol.46, pg 297-302
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1952 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 297-302
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

E. Saurin
XI. Station néolithique avec outillage en silex à Nhommalat
(Cammon, Laos)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 46 N°1, 1952. pp. 297-302.
Citer ce document / Cite this document :
Saurin E. XI. Station néolithique avec outillage en silex à Nhommalat (Cammon, Laos). In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 46 N°1, 1952. pp. 297-302.
doi : 10.3406/befeo.1952.5168
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1952_num_46_1_5168STATION NÉOLITHIQUE
AVEC OUTILLAGE EN SILEX
A NHOMMALAT
(CAMMON, LAOS)
par
E. SAURIN
Chef du Service Géologique de l'Indochine ■
Membre Correspondant de l'École Française d'Extrême-Orient
Les calcaires ouraliens de la région de Nhommalat sont percés de nombreuses
grottes (1). L'une de celles-ci, située à la base d'une colline isolée, portée, en
i iuG, збД de longitude E. et 19e, 555 de latitude N., sur la carte au 1/100. ooo*
du Service géographique de l'Indochine, feuille Mu-Gia (demi-feuille ouest), au
bord de la Nam Nhom, contient les dépôts préhistoriques qui font l'objet de cette
note.
s' ouvrant au nord, au niveau Cette grotte est formée d'une salle au plafond élevé,
même des alluvions de la Nam Nhom dont la sépare toutefois un léger bourrelet (2),
et qui se prolonge en un couloir rocheux s' enfonçant profondément sous la colline.
Seule, la salle, de dimensions assez réduites (a 5 mètres carrés environ) contenait
un remplissage terreux, concrétionné près des parois en une formation tufacée con
temporaine contenant le même mobilier que le sol meuble (3>. Ce remplissage, exploré
par une tranchée jusqu'à une profondeur de 2 mètres, était remanié jusqu'à 1 mètre
environ. Au centre de la salle il était, en effet, creusé d'une dépression circulaire,
due soit à une érosion causée par de forts suintements venant en saison des pluies
O) Les unes, les plus nombreuses, sont situées à la base des escarpements calcaires et s'ouvrent
au niveau même de la plaine -alluviale; d'autres percent les parois calcaires à un niveau sensibl
ement constant, à До mètres au-dessus de la plaine, et paraissent ainsi correspondre à un ancien
niveau de base beaucoup plus élevé.
(*) Disposition fréquente à l'entrée des grottes, due aux éboulis qui proviennent des parois
surplombantes et qui s'entassent ainsi à leur base.
О Dans cette grotte, des lambeaux d'autres tufs calcaires plus anciens, vestiges d'une terrasse
de la Nam Nhom, s'observent plaqués contre les parois, à 9 mètres au-dessus du plancher actuel.
Ils ne contiennent pas de témoins préhistoriques, mais seulement des coquilles fluviatiles de
Pteudodonsp. 298 E. SAUR1N
du plafond de la grotte, soit à des chercheurs de salpêtre t1), soit enfin à des fouilles
non mentionnées de M. Colani(2).
A l'exception d'une seule pièce, une «hache courte» bacsonienne, trouvée à la
base du remplissage, qui témoigne sans doute d'une première occupation plus
ancienne, le mobilier recueilli se classe au Néolithique supérieur, caractérisé par
une hache polie à tenon et par de la poterie, celle-ci se rencontrant encore bien
au-dessous de la zone remaniée.
Parmi les objets recueillis, nous énumérerons d'abord la faune et les pièces diverses
réservant à un dernier paragraphe l'examen de l'outillage en silex qui constitue
l'originalité de ce dépôt.
Faune.
Des débris de cuisine très abondants comprennent des ossements de mammif
ères : cerfs, bovidé (gaur), sanglier, singe (macaque) ; de sauriens (iguane), tortues
(Trionyx) ; de poissons; de coquilles d'Unionidés (Unia et Pseudodon sp.) et de Vivi-
parus sp.
Beaucoup des os de mammifères ont subi l'action du feu et quelques-uns portent
des entailles ou des stries de décarnisation. Certains sont rongés par des porcs-épics ;
ces rongures, à peu près constantes sur les ossements du Quaternaire, se retrouvent
ainsi sur des débris osseux beaucoup plus récents.
Des fragments humains (os crâniens et phalanges) ont été rencontrés. Il est imposs
ible de préciser s'il s'agit là d'une sépulture intentionnelle contemporaine du mobil
ier. Ces débris sont par ailleurs trop rares pour conférer à la grotte un caractère
sépulcral. .
Objets d ornement et de 'parure.
Des morceaux d'ocre jaune et d'ocre rouge ne sont pas rares. Le fer, qui par
décomposition donne ces matières colorantes, est abondant dans la région. Il y
forme une couche continue jalonnant le contact des grès moscoviens et des calcaires
ouraliens, qui affleure en plusieurs points entre Mahaxay et Nhommalat.
De petites coquilles marines de Cypraea et de Nassa thersites Burg., percées par
ablation de leur partie dorsale, leur péristome épais se trouvant seul conservé, ont
été utilisées comme grains de collier.
Outillage en pierre (à l'exclusion du silex).
Des galets roulés de roche dure utilisés comme broyeurs ou percuteurs, des galets
de grès utilisés comme affûtoirs ou polissoirs sont assez rares.
О La récolte du salpêtre par lessivage des terres des cavernes se pratique depuis longtemps
dans la région.
(*) M. Golani fouilla, en 1 9 3 1 , plusieurs grcttes de la province («Rapport sur des recherches dans
la province du Gammon», in BEFEO, XXXI, Hanoi, 19З2, p. 33o). Quelques résultats de ces
recherches, concernant seulement, «entre autres» (tic), les grottes ou abris de Kouan Pa Vang,
près Thakhek, de Ban Vang, et de Mahaxay, près Mahaxay, ont été publiés (<r Haches et bijoux», in
BEFEO, XXXV, fasc. a , Hanoi, 1 9 3 6, p. 3 1 3). Il n'est pas fait mention, dans son œuvre, de stations
préhistoriques dans la région de Nhommalat où elle a cependant séjourné. NÉOLITHIQUE AVEC OUTILLAGE EN StLEX X NHOMMALAT 299 STATION
La «hache courte», au tranchant seul poli, de type bacsonien (pi. XXIX, 1), pr
écédemment mentionnée, trouvée dans la partie inférieure du remplissage, est en
quartzite brun-rouge. Elle porte au talon, sur une seule face, un trait de sciage des
tiné à guider la rupture de l'ébauche selon les dimensions désirées, ce qui prouve
bien le caractère intentionnel de ces formes, abondantes dans le Hoabinhien et le
Bacsonien ^lK -
Des morceaux de quartz hyalin ou des cristaux bipyramidés de ce minéral ont été
taillés ou ont subi des essais de taille; ils montrent de nombreux conchoïdes de
percussion, mais n'ont pas de formes bien définies. Peut-être sont-ce simplement des
nuclei d'où l'on tirait de fines esquilles coupantes ou de petites pointes acérées que
l'on trouve aussi dans le dépôt.
Outillage en os et en coquille.
Parmi les nombreux fragments osseux contenus dans la grotte, quelques-uns,
provenant d'os longs, ont été utilisés et façonnés en pointes de dimension diverses.
Des pointes à arête médiane proviennent d'une ablation symétrique de la sur
face externe de l'os, ou d'une partie de celle-ci, l'autre moitié de la pointe étant
constituée par la surface naturelle (pi. XXX, fig. a). Le caractère intentionnel
de telles pièces n'est pas absolument certain; je les signale cependant, car l'angle
obtus que forment leurs plans de taille supposés ne paraît pas dû à des fractures
naturelles qui produisent des angles droits ; et ces pointes ont pu être obtenues par
percussion sur l'extrémité d'un fragment à façonner, placé verticalement.
Des esquilles plus petites semblent de même avoir été retouchées par des enlève
ments sur les bords ou aux extrémités (pi. XXX, fig. 3 et h) ; on a ainsi des pointes
polyédriques qui ne peuvent guère s'interpréter par une action naturelle. L'utilisa
tion de l'os est enfin prouvée nettement par des pointes taillées montrant de nettes
retouches (pi. XXX, fig. 5), ainsi que par l'existence d'éclats de taille en os et de
marques de percussion sur des fragments osseux. .
Signalons enfin, parmi ce matériel, un morceau de plaque dermique de Trionyx
marqué de stries nombreuses et entrecroisées sur sa face plane.
Des coquilles robustes d'Unionidés appartenant aux genres Dipsas et Pseudodon,
vivant encore dans les cours d'eau de la région, ont été retouchées

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