Sur trois sortes de sanctuaires crétois (suite) - article ; n°1 ; vol.93, pg 174-213
41 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sur trois sortes de sanctuaires crétois (suite) - article ; n°1 ; vol.93, pg 174-213

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
41 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1969 - Volume 93 - Numéro 1 - Pages 174-213
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Paul Faure
Sur trois sortes de sanctuaires crétois (suite)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 93, livraison 1, 1969. pp. 174-213.
Citer ce document / Cite this document :
Faure Paul. Sur trois sortes de sanctuaires crétois (suite). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 93, livraison 1,
1969. pp. 174-213.
doi : 10.3406/bch.1969.2184
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1969_num_93_1_2184174 PAUL FAURE
SUR TROIS SORTES DE SANCTUAIRES CRETOIS
(suite)
Depuis la parution, au début de juillet 1967, de nos Nouvelles recherches sur
trois sortes de sanctuaires crélois (BCH XGI, pages 114-150), nous avons poursuivi
deux enquêtes en Crète même, l'une du 14 juillet au 2 septembre 1967, l'autre
du 1er au 29 août 1968. Nous avons été aidé dans notre tâche par l'amitié et la
compréhension du peuple crétois tout entier, par le dévouement infatigable et
la science de Mr Eleutherios Platakis, président de la Section Cretoise de la Société
Spéléologique Hellénique, professeur de physique et proviseur du lycée de
Hèrakleion, par les recherches et la collaboration de nombreux amateurs d'histoire
locale au premier rang desquels nous devons citer MM. Emmanuel Phygetakis,
cordier à Sitia, Nîkos Niourakis, instituteur à Khamalevri (Rhethymnis),
Emmanuel Vardinogiannis, docteur à La Ganée, Ioannis Tsiphetakis, instituteur à
Perivolia (Kydonias). Nous n'aurions pu faire face à toutes les charges qu'entraî
naient deux campagnes d'explorations et de sondages, si loin de Paris, sans le
concours aussi discret qu'efficace d'un grand philhellène, Mr Jean Maunoury,
et sans l'appui moral et l'hospitalité de l'École Française d'Athènes. Il nous est
agréable de les associer tous à nos découvertes en leur exprimant ici notre chaleu
reuse reconnaissance.
Nous suivrons, dans la présentation des faits, le même plan que précédemment.
Nous compléterons nos trois listes de sanctuaires de sommets, de cavernes, de
campagne, en allant chaque fois d'est en ouest. Nous prions nos lecteurs de se
reporter à l'article déjà cité. Ils trouveront dans nos notes, outre les références
bibliographiques, des compléments et des corrections aux publications concernant
des sites analogues ou voisins. Le nom des villages peu connus sera suivi entre
parenthèses de celui de leur éparchie (v. carte, fig. 1).
1) SANCTUAIRES DE SOMMETS
La région de Sitia, traditionnellement celle des Étéocrétois et de Zeus Diktaios,
reste, et de beaucoup, la plus riche en cultes de hauts lieux. Nous souhaitions
mener des recherches (1) sur deux montagnes fameuses. Le sommet de la Καππάρου
(1) BCH, 1967, 128. bo 176 PAUL FAURE
Κεφάλα (alt. 562 m), à 1500 m à vol d'oiseau au sud d'Ano Pervolakia( Sitias) (1),
malgré un ratissage minutieux, est resté vierge de tout objet religieux. Cette mon
tagne n'a dû sa réputation qu'à une caverne latérale dont nous traiterons au
chapitre suivant. En revanche, à 5 km de distance à l'ouest-sud-ouest, au-dessus du
plateau de Sopata (2), se dresse une sorte de pic qui domine toute la mer et dont le
sommet (410 m), dit Σταλώνα (3), est jonché de nombreux tessons très frustes et
de quelques graviers blancs marins, étrangers au contexte de calcaire gris sombre
à arêtes vives. De telles offrandes de galets ronds et clairs se retrouvent en plusieurs
sanctuaires de sommets : nous en avons déjà signalé sur le mont Βίγλα d'Épano
Zakro et sur le mont του Γάλλου το Σκοπέλι de Khandra. Quant à la longue ligne de
faîte du massif de la Κοπροκεφάλα, au sud des communes de Tourloti et de Mouliana
(Sitias), elle n'a rien révélé de sacré à de nouvelles investigations. Le sommet
(1179 m), trop haut et trop longtemps enneigé, paraît exclu. On a sondé quelques
poches de terre stérile au lieu-dit Μεγάλο Μουρί (la Grande Pointe), à l'est du col de
Patsou et non loin des citernes signalées par Spratt (1865) et Halbherr (1892). Les
bergers cherchent toujours en vain, dans cette région le lieu-dit το Λογάρι, ce
« trésor » caché, paraît-il, à l'époque de l'occupation turque. Une telle tradition
semble due à la découverte de diverses ruines sur les hauteurs septentrionales du
massif, aux lieux-dits Καμάρι (sud-est de Lastros), Ξυκέφαλο et Καστρί (sud
de Tourloti) (4).
Il semble que chacune des plaines cultivées de cette région orientale ait eu
son sanctuaire de sommet. La plus grande, celle que dans toute l'éparchie l'on
désigne communément du nom d"Opoπέδιov, traduction hellénique probable du
préhellénique Ζήρον (εις άρον), est dominée par le plus haut de tous, le mont
Πλαγιά (819 m), actuellement occupé par des installations stratégiques. Les quelques
tessons de vases et fragments d'idoles qui ont pu être sauvés se trouvent rassemblés
au nouveau Musée de Hagios Nikolaos (Mirabellou) (5).
Une des découvertes les plus étranges d'août 1968 a été celle de deux toponymes
Έντίχτης à Zakro et à Sitanos (6), où, comme dans le massif du Lasithi, ils ne
désignent que des postes de surveillance, des monts « indicateurs ». Il est intéressant
cependant de les rencontrer dans une région où tous les géographes antiques et les
premiers voyageurs italiens situaient précisément la Δίκτη, montagne sacrée par
(1) Découverte d'établissements minoens au lieu-dit 'Αφέντης Χριστός (cf. BSA, VIII, 239)
et au pied nord du mont Γάλλου τδ Σκοπέλι, près du hameau de Δρογγάρι (et non Δραγκάρι, carte
de T. Wroncka et BCH, 1959, 540).
(2) A l'extrémité sud de la commune de Lithines, près du hameau de Pilialimata, à l'ouest de
l'embouchure de la rivière Andarounitis sur le golfe Kalo Nero : ruines MA 3/MM 1.
(3) Toponyme identique entre Sisarkha et Anogia (Mylopotamou) : BSA, 1965, 115 et n. 13.
(4) Evans, AJA, 1896, 459; Schachermeyr, Arch. Anz., 1938, 473; Pendlebury, Arch, of
Crete, 266 ; P. Faure, BCH, 1960, 196 ; 1962, 41.
(5) C'est par erreur que Γ'Αρχ. Δελτ., 1964, 442, m'attribue le sauvetage de quelques-uns de
ces objets. Je n'ai déposé à ce musée que divers tessons MA de la caverne Βοϊβόδα (Κρ. Xp., 1964,
283) et du sanctuaire du mont Traostalos que j'ai identifié et exploré seul en 1962 {BCH, 1963,
495, flg. 3).
(6) Entre cette dernière commune et Katsidoni, sur le plus haut sommet, une construction
rectangulaire de pierres sèches n'est peut-être que la ruine d'une guette tardive. SUR TROIS SORTES DE SANCTUAIRES CRETOIS 177
Fig. 2. — Le mont Endiktis de Krasi (Pediados).
Fig. 3. — Ruines minoennes au revers du mont Endiktis de Krasi.
12 178 PAUL FAURE
excellence. On peut se demander si στον Έντίχτη, prononcé endikti, n'est pas
parfois un rhabillage moderne ou un transfert du nom minoen, comme c'est le
cas de Σίτανος (εις "Ιτανον) et très vraisemblablement de Ζάκαθος, de Ζάκρος et de
Ζήρος. Pour permettre de futures recherches, voici la liste des différents Έντίχτης
ou Άντιχτής relevés par nous en Crète (1). On vérifiera qu'ils se localisent tous à
l'Est de l'Ida.
— δ Έντίχτης (560 m), à 2 km au nord-nord-ouest d'Épano Zakro (Sitias) :
point géodésique.
— ό Έντίχτης (800 m), entre le lieu-dit Μαύρος Κάμπος (ruines minoennes)
d'Épano Zakro et Sitanos.
— στον Έντίκτη, terrasse dominant le cours inférieur du Xiropotamos ton
Potamôn, à 2 km au nord d'Exolakonia (Mirabellou).
— « mettochio de Endicti », ferme mentionnée en 1583 à Mésa Lasithi
(Lasithiou) : c'est l'actuel mont Vigla (1090 m).
— δ Έντίχτης (650 m), à 1 km à l'est de Sykologos (Viannou).
— στον Έντίχτη (1100 m), entre Tzermiado (Lasithiou) et le plateau de
Nisimos.
— « S. Zorzi sto Endicti », montagne voisine du χώνος, ou gouffre d'évacuation
des eaux du plateau de Lasithi, mentionnée en 1583 ; c'est peut-être l'actuel
mont Sklopa (1298 m).
— δ Έντίχτης (1400 m), en bordure sud du polje d'Omalos, à 3,500 km à vol
d'oiseau au nord-ouest de Pevkos (Viannou).
— δ Έντίχτης (650 m), à 700 m au sud-ouest de Vakhos (Viannou).
— στον Έντίχτη (800 m), à 2,200 km au nord-nord-est de Krasi (Pediados).
— στον (560 m), à 2,200 km à l'est de Mokhos (Pediados).
— στον Άντιχτή (900 m), à 2 km au sud-est de Gonies (Malevyziou).
— στον (alt. ?), dans le massif montagneux à l'ouest de Krousonas
(Malevyziou).
— δ Έντειχτής (600 m), à 2 km au nord d'Aloïdes (Mylopo

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents