Tancrède. Deuxième article : expédition de Tancrède et de Baudouin en Cilicie. - article ; n°1 ; vol.4, pg 505-524
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Tancrède. Deuxième article : expédition de Tancrède et de Baudouin en Cilicie. - article ; n°1 ; vol.4, pg 505-524

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1843 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 505-524
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1843
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Félicien de Saulcy
Tancrède. Deuxième article : expédition de Tancrède et de
Baudouin en Cilicie.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1843, tome 4. pp. 505-524.
Citer ce document / Cite this document :
de Saulcy Félicien. Tancrède. Deuxième article : expédition de Tancrède et de Baudouin en Cilicie. In: Bibliothèque de l'école
des chartes. 1843, tome 4. pp. 505-524.
doi : 10.3406/bec.1843.451720
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1843_num_4_1_451720TANCRÈDE.
(Deuxième article.)
Expédition de Tancrède et de Baudoin en Cilicie (1 ).
Nous allons suivre Tancrède dans une expédition importante
qui lui valut un très-grand renom parmi ses compagnons d'ar
mes. Depuis la bataille de Gorgoni, les chefs de l'armée, instruits
par une expérience fatale, de l'inconvénient qu'il y avait à mar
cher en différentes colonnes, avaient formé le dessein de ne plus
se séparer. Cette réunion constante de tous les corps d'armée sur
un même point dut inévitablement accroître les maux que la di
sette fit subir aux croisés, et ces maux durent par contre-coup
rendre aux chefs le désir de les éviter en éparpillant, sur diver
ses routes les troupes qu'ils conduisaient en Palestine. Je ne puis
m'expliquer que par ce retour à une première détermination, la
facilité avec laquelle Tancrède et Baudouin, frère du duc Gode-
froi, furent autorisés un peu plus tard à s'éloigner du gros de
l'armée (2).
Les croisés étaient arrivés à Archélaïs. Lorsqu 'après le séjour
qu'ils firent dans cette ville, ils reprirent la route d'Antioche, les
deux capitaines que je viens de nommer se séparèrent du reste
des croisés et marchèrent à part , chacun de son côté. L'ano
nyme et les chroniqueurs contemporains qui se sont servis de
son récit, en recueillant les dires des témoins oculaires, affi
rment d'un commun accord que ce fut en quittant Archélaïs, que
les uns appellent Heraclea et les autres Erachia, que Tancrède
(1) Les dimensions du travail de M. de Saulcy sur Tancrède nous empochant, à
notre grand regret, de l'imprimer intégralement dans ce recueil, nous nous bornerons
à en faire connaître à nos lecteurs seulement quelques parties ; celles qui nous ont
semblé pouvoir être le pins facilement détachées du reste, et présenter en même
temps le plus d'attrait par la nouveauté des faits qui y sont racontés. L'expédition
de Tancrède en Cilicie, à peine indiquée par les historiens modernes, se place à la (in
de l'année 1097, entre la bataille de Gorgoni et le siège d'Antioche. Voy. la 4e livraison
dece volume, p. 301.
(2) Albert d'Aix (liv. III, ç. 3) dit à ce sujet : « Post hœc egressis ab angustis ru-
pibus decretum est comimini benevolentia propter nimietatem populi, exercitum in
partes dividi. »
IV. 34 506
et "Baudouin s'écartèrent de la roule que suivait l'armée chré
tienne. Albert d'Aix est le seul qui prétende qu'aussitôt après
que les croisés furent entrés en Lycaonie, Tancrède et Baudouin
s'avancèrent séparément , pour éclairer la marche de l'armée ,
le premier en suivant les vallées , dans lesquelles il rencontra
deux villes qu'il nomme Reclei (1) et Stancona, le second en s'en-
gageantsur les hauteurs qui dominent les vallées. Il fait obser
ver que celui-ci eut une très-grande peine à suivre les sentiers
rocailleux et mal frayés qu'il trouva sur ces hauteurs, parce que
hommes et chevaux y manquaient de tout. Enfin il ajoute que
pendant que ces deux hardis capitaines assuraient ainsi la mar
che de l'armée, celle-ci, sous les ordres de Godefroi, de Boémond ,
de Robert et de Raymond, les suivait de loin sur une route large
et commode (2), et arrivait à Antioche de Pisidie, surnommée la
Petite.
De son côté, Guillaume de Tyr (3) prétend que ce fut en quit
tant Antioche de Pisidie que Tancrède et Baudouin prirent les de
vants. Suivant lui, Baudouin fut le premier qui se mit en marche,
emmenant avec lui Pierre, comte de Stenay, son frère Benaud,
comte deïoul, Baudouin du Bourg et Gui Hébert de Montcler, avec
sept cents cavaliers et bon nombre de fantassins. Le second fut
Tancrède, que suivirent Bichard du Principát, Bobert d'Anse,
et quelques autres nobles chevaliers, avec cinq cents cavaliers et
un petit nombre de fantassins. Leur but commun était de tenter
la fortune pour leur propre compte, tout en assurant la marche de
l'armée chrétienne. Ils traversèrent Tconium et Héraelée, puis,
tournant à droite, ils se hâtèrent de descendre vers la mer. Ces
détails peuvent être vrais, mais l'assertion de Guillaume de Tyr.
est formellement contredite par le témoignage unanime des t
émoins -oculaires, quant au point de départ des deux troupes, et
je n'hésite pas à adopter pleinement leur version. L'armée dut
bien évidemment cheminer toujours sous la protection de corps
d'éclaireurs, avant comme après la bataille de Gorgoni, et ce fait
peut en quelque sorte légitimer le récit d'Albert d'Aix et de
Guillaume de Tyr; mais ce ne fut que lorsqu'elle eut atteint Ar-
(1) Reclei n'est évidemment qu'Héraclea ou Aichelaïs.
(2) Albert d'Aix, liv, III, с 3 : « Regia via a longe seqûebantur et Antiochiam Mino
rem inclinantes quae in latere Reclei sita est, hospitio noua, diei hora morám f'acere
decrevernnt. »
(8) Liv. Ill, c. 17. 507
chélaïs que des corps nombreux, comme ceux qu'emmenaient
Tancrède et Baudouin, furent autorisés à se détacher tout à fait et
à s'avancer sans rester à portée du camp.
A Erachia, dit l'anonyme (1), Tancrède se sépara du reste de
l'armée, ainsi que le comte Baudouin, frère du duc Godefroi, et
ils entrèrent ensemble dans la vallée dé Botrenthot (2). Peu après
ces deux chefs suivirent chacun une route différente, et Tan
crède arriva sous les murs de Tarsus. Robert le moine et Baldric,
ainsi que je l'ai dit plus haut , avancent le môme fait. Baoul de
Caen (3) fait un reproche à Tancrède de s'être hasardé dans un
pays affreux avec une faible poignée de soldats, et par pure
bravade. S'il faut l'en: croire, Tancrède n'avait avec lui que cent
chevaliers et deux cents archers à peine. Pour gagner la mer, il
fallait traverser le Taurus, et le jeune guerrier, entraîné par son
ardeur, n'hésita pas à s'engager dans les forêts et les gorges
abruptes de cette chaîne de montagnes, afin de suivre les lits des
torrents qui le mèneraient en Cilicie, parce que de là jusqu'à An-
tioche la route était beaucoup plus prompte et aussi facile que
celle que le reste de l'armée devait suivre en pénétrant en Armén
ie. Tancrède arriva donc le premier devant Tarsus, et la vue
de cette cité somptueuse enflammant son courage, il résolut d'eu
faire la conquête. Attaquer de front une ville aussi bien forti
fiée, c'eût été chercher une défaite; la ruse seule pouvait donner
la victoire , et Tancrède eut recours au stratagème suivant : le
gros de sa troupe fut placé en embuscade, et un certain nombre
d'archers, soutenus par quelques cavaliers , fut envoyé pour se
saisir des troupeaux répandus dans les pâturages que domine lit
ville. Une fois l'éveil donné, ils devaient fuir et amener derrière
eux la garnison ennemie qui se mettrait infailliblement à leur
poursuite, vers le point où. les attendait la troupe embusquée. Ce
qui avait été convenu fut exécuté à la lettre. Toutes les forces
enfermées dans les murs de Tarsus coururent en désordre sur les
traces des pillards , et vinrent donner tête baissée dans le piège.
Tout à coup éclata le signal de la charge, et la vallée qui recel
ait les chrétiens vomit leur troupe ardente sur les Turcs épou-
(1) Liv. IV, С 10-
(2) Baldric appelle cette vallée Botrentot , Albert d'Aix Buetrenton , C.uibeit Bo-
tentroh, Raoul de Caen Buleotivalles.
(3}]Cap. 33 et seqq.
S i . 508
vantés, Ceux-ci essayèrent d'abord de résister, mais ils furent
bientôt ramenés la lance dans les reins, jusque sous les murs de
leur ville. Peu s'en fallut que chrétiens et musulmans n'y

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