Taux d intérêt et croissance à long et à court terme - article ; n°1 ; vol.14, pg 59-86
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Revue de l'OFCE - Année 1986 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 59-86
Interest rates, deflated by the présent and forecast price changes, are very high, compared with the average of the last thirty years. Will that last ? If so, will the recovery be impeded ? What part can each économie agent play in such a context ? Enlightening thèse issues brings us to see how interest rates and growth rates are linked from both opposite angles, the long and the short run. In the long run théories based on the assumption of rational behaviour lead to identical interest and growth rates, when a equilibrated growth is reached. Sustaining the highest level of activity implies investing the exact amount of national income that returns to capital. Real interest rates hâve actually been under growth rates, for the invest-ment has been more and more financed by monetary expansion. But shortage of capital and under-utilization took place at the same time, and unemployment appeared to stay. Still a sustained potential growth and consequently high real interest rates are allowed by the pending technical progress, providing that free compétition be restored. In the short run both real interest rates and activity fluctuate. During the présent business cycle, the stage has not been reached where an inflation upsurge makes them fall. In the United States, short term interest rates skyrocketed, and then financial markets became more attractive, with the policy mix of budgetary impulse and monetary restraint. The building up of public déficits stands in the way of a sharp decrease of long rates. A way to secure a soft landing of the economy would be to combine cuts in american déficits with a more buoyant activity in Japan and Europe in a relatively strict monetary context.
Les taux d'intérêt, déflatés par l'évolution des prix récente et prévue, sont actuellement très élevés en regard de leur niveau moyen des trente dernières années. Le resteront-ils durablement ? Si oui, cela handicapera-t-il la reprise ? Quels rôles respectifs peuvent jouer les agents économiques dans un tel contexte ? Pour éclairer ces points les liaisons entre taux d'intérêt et taux de croissance sont regardées ici sous deux angles extrêmes, le long et le court terme. A long terme les théories fondées sur l'hypothèse de comportements rationnels concluent à l'égalité du taux d'intérêt et du taux de croissance lorsque celle-ci se réalise de manière équilibrée. Le plus haut niveau d'activité soutenable implique que soit investie une part du revenu national équivalente à la rémunération du capital. En pratique les taux d'intérêt réels ont été bien en deçà des taux de croissance du fait du rôle accru de la monnaie dans le financement de l'investissement. Mais le capital est resté à la fois insuffisant et sous-utilisé et le chômage s'est installé. Le progrès technique autorise toutefois une croissance potentielle soutenue et donc des taux d'intérêt réels élevés, à condition que la concurrence puisse jouer. A court terme les taux d'intérêt réels fluctuent avec l'activité. Au cours du présent cycle ils n'ont pas atteint cette phase où, du fait de la recrudescence de l'inflation, ils diminuent. Aux Etats-Unis la combinaison d'une politique budgétaire expansive et d'une politique monétaire restrictive a porté les taux à court terme à des niveaux tels que l'attrait des marchés financiers en a été renforcé. Le recul des taux longs ne peut être que progressif en raison des déficits publics qui s'accumulent. Une manière d'assurer l'atterrissage en douceur de l'économie serait d'accompagner la réduction des déficits américains par une activité plus dynamique au Japon et en Europe dans un contexte monétaire relativement strict.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Philippe Sigogne
Taux d'intérêt et croissance à long et à court terme
In: Revue de l'OFCE. N°14, 1986. pp. 59-86.
Citer ce document / Cite this document :
Sigogne Philippe. Taux d'intérêt et croissance à long et à court terme. In: Revue de l'OFCE. N°14, 1986. pp. 59-86.
doi : 10.3406/ofce.1986.1046
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1986_num_14_1_1046Résumé
Les taux d'intérêt, déflatés par l'évolution des prix récente et prévue, sont actuellement très élevés en
regard de leur niveau moyen des trente dernières années. Le resteront-ils durablement ? Si oui, cela
handicapera-t-il la reprise ? Quels rôles respectifs peuvent jouer les agents économiques dans un tel
contexte ? Pour éclairer ces points les liaisons entre taux d'intérêt et taux de croissance sont regardées
ici sous deux angles extrêmes, le long et le court terme.
A long terme les théories fondées sur l'hypothèse de comportements rationnels concluent à l'égalité du
taux d'intérêt et du taux de croissance lorsque celle-ci se réalise de manière équilibrée. Le plus haut
niveau d'activité soutenable implique que soit investie une part du revenu national équivalente à la
rémunération du capital.
En pratique les taux d'intérêt réels ont été bien en deçà des taux de croissance du fait du rôle accru de
la monnaie dans le financement de l'investissement. Mais le capital est resté à la fois insuffisant et
sous-utilisé et le chômage s'est installé. Le progrès technique autorise toutefois une croissance
potentielle soutenue et donc des taux d'intérêt réels élevés, à condition que la concurrence puisse
jouer.
A court terme les taux d'intérêt réels fluctuent avec l'activité. Au cours du présent cycle ils n'ont pas
atteint cette phase où, du fait de la recrudescence de l'inflation, ils diminuent. Aux Etats-Unis la
combinaison d'une politique budgétaire expansive et d'une politique monétaire restrictive a porté les
taux à court terme à des niveaux tels que l'attrait des marchés financiers en a été renforcé. Le recul des
taux longs ne peut être que progressif en raison des déficits publics qui s'accumulent.
Une manière d'assurer l'atterrissage en douceur de l'économie serait d'accompagner la réduction des
déficits américains par une activité plus dynamique au Japon et en Europe dans un contexte monétaire
relativement strict.
Abstract
Interest rates, deflated by the présent and forecast price changes, are very high, compared with the
average of the last thirty years. Will that last ? If so, will the recovery be impeded ? What part can each
économie agent play in such a context ? Enlightening thèse issues brings us to see how interest rates
and growth rates are linked from both opposite angles, the long and the short run.
In the long run théories based on the assumption of rational behaviour lead to identical interest and
growth rates, when a equilibrated growth is reached. Sustaining the highest level of activity implies
investing the exact amount of national income that returns to capital.
Real interest rates hâve actually been under growth rates, for the invest-ment has been more and more
financed by monetary expansion. But shortage of capital and under-utilization took place at the same
time, and unemployment appeared to stay. Still a sustained potential growth and consequently high real
interest rates are allowed by the pending technical progress, providing that free compétition be restored.
In the short run both real interest rates and activity fluctuate. During the présent business cycle, the
stage has not been reached where an inflation upsurge makes them fall.
In the United States, short term interest rates skyrocketed, and then financial markets became more
attractive, with the policy mix of budgetary impulse and monetary restraint. The building up of public
déficits stands in the way of a sharp decrease of long rates.
A way to secure a soft landing of the economy would be to combine cuts in american déficits with a
more buoyant activity in Japan and Europe in a relatively strict monetary context.d'intérêt et croissance Taux
à long et à court terme
Directeur Philippe du Sigogne, département des diagnostics de l'OFCE
Les taux d'intérêt, défiâtes par l'évolution des prix récente et
prévue, sont actuellement très élevés en regard de leur niveau
moyen des trente dernières années. Le resteront-ils durable
ment ? Si oui, cela handicapera-t-il la reprise ? Quels rôles res
pectifs peuvent jouer les agents économiques dans un tel con
texte ? Pour éclairer ces points les liaisons entre taux d'intérêt
et taux de croissance sont regardées ici sous deux angles
extrêmes, le long et le court terme.
A long terme les théories fondées sur l'hypothèse de compor
tements rationnels concluent à l'égalité du taux d'intérêt et du
taux de croissance lorsque celle-ci se réalise de manière équili
brée. Le plus haut niveau d'activité soutenable implique que soit
investie une part du revenu national équivalente à la rémunérat
ion du capital.
En pratique les taux d'intérêt réels ont été bien en deçà des
taux de croissance du fait du rôle accru de la monnaie dans le
financement de l'investissement. Mais le capital est resté à la
fois insuffisant et sous-utilisé et le chômage s'est installé. Le
progrès technique autorise toutefois une croissance potentielle
soutenue et donc des taux d'intérêt réels élevés, à condition que
la concurrence puisse jouer.
A court terme les taux d'intérêt réels fluctuent avec l'activité.
Au cours du présent cycle ils n'ont pas atteint cette phase où,
du fait de la recrudescence de l'inflation, ils diminuent. Aux
Etats-Unis la combinaison d'une politique budgétaire expansive
et d'une politique monétaire restrictive a porté les taux à court
terme à des niveaux tels que l'attrait des marchés financiers en
a été renforcé. Le recul des taux longs ne peut être que pro
gressif en raison des déficits publics qui s'accumulent.
Une manière d'assurer l'atterrissage en douceur de l'écono
mie serait d'accompagner la réduction des déficits américains
par une activité plus dynamique au Japon et en Europe dans un
contexte monétaire relativement strict.
Observations et diagnostics économiques n° 14 / janvier 1986 59 Philippe Sigogne
Voilà maintenant près de cinq ans que les taux d'intérêt réels sont
élevés dans les pays développés, événement unique dans la période
d'après-guerre, et qui suscite de nombreuses analyses et tentatives
d'explications. Les principales observations et hypothèses que l'on peut
en extraire sont les suivantes.
Appréciés selon leur tendance historique les niveaux actuels des
taux réels frappent avant tout par référence aux bas taux pratiqués au
milieu des années soixante-dix. Les taux d'équilibre de long terme
seraient sans doute inférieurs aux taux actuels, mais beaucoup moins
qu'on ne le dit généralement [1].
La montée des taux réels viendrait d'une modification durable de
l'équilibre entre épargne et investissement. La propension à épargner
aurait fléchi, les déficits publics venant alors évincer la demande des
capitaux pour l'investissement privé. Ou bien les intentions d'investir se
seraient renforcées par suite d'un partage des profits plus favorable aux
entreprises [2].
La déréglementation a supprimé les pratiques de plafonnement des
taux d'intérêt créditeurs. D'où une cascade d'innovations financières
visant à attirer les dépôts par de meilleures rémunérations. Le re
nchérissement du loyer de l'argent qui en résulte serait rendu irréversi
ble, car les prêteurs ne renonceraient pas à cet avantage acquis [3].
La composante « risque » du taux d'intérêt se serait accrue pour
diverses raisons : plus grande variabilité des taux que par le passé,
anticipations inflationnistes s'appuyant sur les hausses de prix passées,
supérieures aux hausses récentes, inquiétudes nourries par les déra
pages des dettes publiques et par le po

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