Les bas-reliefs du temple Ninh-Ph?c, à B?t-Tháp, Nord Vi?t-Nam. - article ; n°1 ; vol.11, pg 3-72
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Les bas-reliefs du temple Ninh-Ph?c, à B?t-Tháp, Nord Vi?t-Nam. - article ; n°1 ; vol.11, pg 3-72

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Description

Arts asiatiques - Année 1965 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 3-72
70 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Louis Bezacier
Les bas-reliefs du temple Ninh-Phc, à Bt-Tháp, Nord Việt-Nam.
In: Arts asiatiques. Tome 11 fascicule 1, 1965. pp. 3-72.
Citer ce document / Cite this document :
Bezacier Louis. Les bas-reliefs du temple Ninh-Phc, à Bt-Tháp, Nord Việt-Nam. In: Arts asiatiques. Tome 11 fascicule 1, 1965.
pp. 3-72.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1965_num_11_1_915LES BAS-RELIEFS DU TEMPLE NINH-PHIJC,
A BÛT-THÀP, NORD VIÊT-NAM
par à V École Louis Directeur française BEZACIER d'éludés d'Extrême-Orient
« L'ancienne pagode Ninh-phûc (1), également appelée Chao-lin (2) est une vieille
construction des sages » nous dit une inscription datée du 12 mai 1647 (8e jour du 4e
mois de l'année cyclique Binh-hçi, 5e année Phùc-lhdi des Le) (3). « Elle est bien au-
dessus du commun tant par sa forme que par sa situation... Les vieilles pagodes s'
écroulent, mais elles sont rénovées avec des pierres de litu-li (lieou-li, lapis lazuli)...
Restaurer cette pagode c'est avoir une pensée de piété, de miséricorde et d'amour
des hommes », lisons-nous ensuite.
Une autre inscription (Est. 2895), gravée à l'avers de la même stèle, portant la
même date (12 mai 1647), signale que c'est la Reine-Mère de famille Trjnh, abbesse du
monastère Ninh-phûc sous le nom honorifique de Chùa Bà Kim Cang (souveraine de
diamant), de son nom religieux Phâp-linh, qui fit exécuter ces travaux (4). Enfin, une
troisième inscription (Est. 2880), datée du 16 novembre 1646 (10e jour du 10e mois de
la 4e année Phûc-thâi), mentionne que sur la demande de la Grande Reine des Le,
Trinh thi Ngoc Hành, le Thanh vircng Trjnh Trâng (5) donna l'ordre royal (Phung link
chl) de faire don à la pagode Ninh-phûc, pagode ancienne et réputée qui était rénovée,
les bénéfices provenant des divers impôts du village de Nhan-thâp (6), afin d'y être
(1) La pagode Ninh-phûc, « Bonheur calme », ou « Bonheur paisible », ou encore « Bonheur de la paix»
est également appelée Hùng-nhat, « seule-majestueuse ».
(2) Le Chao-lin sseu fut fondé au lendemain du transfert de la capitale Wei de la région de Ta-t'ong
à Lo-yang, c'est-à-dire en 494 ou très peu après (Pelliot, TP, 1923, 252). Cette pagode est située au pied de la
montagne Siao-che, au Nord-Ouest de Teng-fong hien, province de Ho-nan. Deux intéressants bas-reliefs
bouddhiques y sont conservés, l'un de 535, l'autre de 570-371 (Ciiavannes, Missions archéologiques... t. 1-2,
p. 577).
(3) Jour Phâl-duc, (8e jour-, jour de la naissance du Buddha), mois lien (Ie mois). Estampage EFEO,
n° 2894.
( i) Travaux pour lesquels elle couvrit les frais d'achat de bois et matériaux divers ainsi que ceux occa
sionnés par la solde des ouvriers, précise une inscription datée du 12e mois de la 10e année Vlnh-lhinh (6 janvier —
3 février 1715). Estampage EFEO, n° 2876.
(5) Le seigneur Trinh Trâng porta le titre de Thanh vinrng de 1629 à 1651. Cf. L. CAnn'.Rn, Tableaux
chronologiques des dynasties annamites. BEFEO, V, 1905, p. 19.
(6) « Stùpa des oies sauvages », autre nom du village de Bût-thâp. 4 LOUIS BEZACIER
utilisés pour les dépenses rituelles ; de même, les militaires et habitants du village
devront, par cet édit royal, être considérés comme serviteurs de la dite pagode. A ces
dons est associée sa fille, la princesse Le thi Ngoc Duyên, appelée religieusement
Dieu Tue (ou Hue) (1).
Cette dernière inscription nous permet non seulement de spécifier que c'est la
Reine-Mère ou Grande Reine, épouse de Le T;1n-tôn et fille de Trinh Trâng, qui fut
la principale instigatrice de cette restauration, mais elle nous permet aussi de
préciser que ces travaux devaient être effectués en 1646 lors de l'érection de cette
stèle. Il semble même qu'ils être terminés au 9e mois de cette année 1646
(entre le 9 octobre et le 6 novembre 1646), ainsi que le laisse pressentir la première
inscription (Est. 2894, 6e colonne).
Si la Reine Mère, Trinh thi Ngoc Hành, fut la principale promotrice de la restau
ration du temple Ninh-phûc, ce fut, semble-t-il, le bonze Chuyêt-công qui doit être
considéré comme l'inspirateur de cette restauration. Bien qu'il n'en soit fait mention
dans aucune inscription, l'importance que plusieurs d'entre-elles donnent à ce bonze
laisse supposer qu'il est certainement à l'origine de cette résolution.
D'après un ouvrage vietnamien, le Chuyél-công ngtt-hic (Recueil des paroles de
Chuyêt-công) cité par le Bâc-ninh phong Ihô lap la (f° 12 v°), la restauration du temple
Ninh-phûc aurait été décidée par le seigneur Thanh wrong Trinh Trâng à la suite d'une
grande cérémonie bouddhique célébrée à Thâng-long (Hà-nôi) au cours de laquelle
le bonze Chuyêt-công émerveilla son auditoire par son grand savoir. Ce serait égal
ement à la suite de cette mémorable cérémonie que la Reine-Mère et sa fille décidèrent
d'entrer dans les ordres sous les noms religieux respectifs de Diêu-Viên et Diêu-Tuê (2).
Que ces faits soient exacts ou non, il en est un qui est indéniable, c'est au temple
Ninh-phûc que vint se retirer le bonze Chuyêt-công sur la fin de sa vie. C'est là qu'il
mourut et qu'il est inhumé. Né au 2e jour du 2e mois de l'année cyclique Canh-dân
(7 mars 1590) à Hai-tch'eng, au Min-tchang (3) (province actuelle de Fou-kien), du
nom de famille Li, son nom religieux était Yuan Wen (Viên-Vân) et son surnom
Tchouo Tchouo (Chuyêt Chuyêt) ; mais il est plus connu au Viêt-nam, où il joua un
rôle important dans le développement du bouddhisme chinois au xvne siècle, sous le
nom de Chuyêt-công. Après sa mort il lui fut décerné le titre de Minh viêl Phô-gidc
Quùng-lé dqi-dûc Thuyên-sir nh\ic thân bô-ldl (Maître du Dhyâna, au corps de bodhi-
sattva, grand vertueux, éclairant le pays des lumières de son intelligence et sauvant
ses adeptes) (Est. 2892, 5e colonne). Arrivé en l'année Qwj-dâu, 5e année Bixc-long
(1633), à la capitale du royaume de Bai-viêt (Thâng-long, Hà-nôi), accompagné du
bonze également chinois, Minh Hing (Minh-hanh) (Est. 2883), qui fut son successeur
(1) La biographie de cette princesse est donnée par une inscription gravée sur le stûpa Tôn-dirc (Estam
page EFEO, n° 2890).
(2) Ces renseignements m'ont été aimablement communiqués en 1940 par M. Tran-vân-Giâp. Il m'est
impossible de donner de références exactes, J 'ouvrage sur les paroles de Chuyêt-công n'existant pas à Paris.
(3) Estampage EFEO, n° 2892. L'estampage n» 2893 écrit Hai-kiun au Ts'ing-Tchang. LES BAS-RELIEFS DU TEMPLE NINH-PHUC 5
au temple Ninh-phûc, il s'installe d'abord au temple Khén-so'n à la citadelle de Thâng-
long (Est. 2893). Après un bref séjour au temple Van-phûc à Phât-tich (province de
Bâc-ninh), qui possède une belle statue en bois de ce bonze, il vient se retirer défin
itivement au temple Ninh-phûc en l'année 1643. C'est là qu'il mourut le 15e jour du
7e mois de l'année cyclique Giâp-thdn (16 août 1644) à la 12e heure (entre 21 et 23
heures) (Est. 2892, 6e colonne b). Son élève et successeur, le bonze Minh-hanh le fait
inhumer en 1647 sous le stûpa Bâo-nghiêm qu'il construit la même année en son
honneur sur le côté Est du temple Ninh-phûc.
D'après les quelques éléments biographiques mentionnés dans les inscriptions
du temple Ninh-phûc, le bonze Chuyêt-công aurait habité ce temple avant que les
travaux de restauration soient entrepris, ou tout au moins terminés, puisque, comme
on l'a vu plus haut, ceux-ci n'auraient été terminés qu'en 1646, tandis que la mort
est venu le surprendre à l'âge de 54 ans, en 1644. C'est donc à son élève et successeur
que serait due la direction des travaux entrepris sous l'impulsion du maître, peut-être
peu de temps avant sa mort, et avec l'aide financière de la Reine-Mère et de sa fille.
Minh Hing (Minh-hanh) arrivé avec Chuyêt-công à Thâng-long en 1633 reç

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