Tégée et la Tégéatide (pl. XIII) - article ; n°1 ; vol.16, pg 529-549
22 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Tégée et la Tégéatide (pl. XIII) - article ; n°1 ; vol.16, pg 529-549

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
22 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1892 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 529-549
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1892
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Victor Bérard
Tégée et la Tégéatide (pl. XIII)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 16, 1892. pp. 529-549.
Citer ce document / Cite this document :
Bérard Victor. Tégée et la Tégéatide (pl. XIII). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 16, 1892. pp. 529-549.
doi : 10.3406/bch.1892.3814
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1892_num_16_1_3814TEGEE ET LA TÉGÉATIDE
Géographie et Topographie.
(PI. XIII) . *■ • · -1 3
:*,
Le plateau d'Arcadie(l), qui forme la masse centrale du Pélo
ponnèse, se compose de deux régions bien distinctes. A l'Ouest,
entre le Ménale et les frontières de l'Élide, ce n'est qu'un l
abyrinthe de vallées étroites, de couloirs ténébreux où circulent
l'Alphée et ses affluents et que bordent de hautes murailles à
pic ou des forêts en talus. A l'Est, au contraire, entre l'Ar-
golide et le Ménale, c'est une succession de bassins fermés >
de cuves profondes: laquets (Stymphaleet Phénée), marais
(Aséa et Captivas), ou champs cultivables (Lévidi et Tripo-
litza), l'aspect varie suivant que les dégagements souterrains
sont obstrués, encombrés ou libres. Car toutes ces cuves, cer^
dlées de montagnes, n'ont d'autre écoulement que les crevasses
de leur fond ou les fissures de leurs parois (βάραθρα, βέρεθρα,
en grec ancien; ζέρεθρα, dans les dialectes d'Arcadie; καταβόθ
ρα, en grec moderne).
Ces bassins, disposés à la suite l'un de l'autre sur une ligne
Nord-Sud, semblent continuer le golfe et la vallée de Laconie
et tracent une route naturelle des ports du Sud à ceux de Co-
rinthie, de Gythion à Sicyone: celte disposition leur assignait
une grande importance politique et commerciale, et de fait,
ces cantons orientaux furent toujours dans l'histoire ancienne
à la tête de l'Arcadie. Mais les deux villes du bassin de Tri-
politza, Tégée et Mantinée, surpassèrent la fortune de toutes
(1) Voir la carte de l'Expédition de Morée. ' . . - T^GÉE ET LA TÉGÉATIDË 530
les autres: leur plaine était'de beaucoup la plus étendue et
leur situation, la plus favorable. Long de 30 kilomètres envi
ron, ce bassin de Tripolitza varie beaucoup dans sa largeur,
mais il ne devient jamais un boyau étroit et, par endroits, il at
teint 8 kilomètres de large: "c'est une des grandes plaines
gre:ques. En outre, il est situé au point où la route du Nord
au Sud (Gythion-Sicyone) est coupée par la route qui va de
l'Est au Sud-Ouest (Argos-Calamata-Navarin),-ou à l'Ouest
( Argos-Pyrgos): les Turcs*, cherchant une capitale pour leur
Morée, l'établirent à Tripolitza; ils pouvaient rayonner de là
dans toutes les directions. La ceinture de ce bassin, bien que
continue, est en effet d'épaisseur et de hauteur variables, et
souvent d'un passage fort commode: à l'Ouest, il est vrai, le,
massif du Ménale oppose une barrière presque infranchissable;
mais, à l'Est, les trois cols de i'Artémision, surtout le col du
Parthénion et le passage de la Thyréatis permettent d'attein
dre en une petite journée de route les ports de l'Archipel; au
Nord et au Sud, le bassin n'est fermé que par des collines:
au Nord l'Anchisiadès est en outre coupé de cols très bas, et
la cluse de Cachouri conduit presque de plain pied dans la
plaine dOrchomène; au Sud, les routes vers la Laconie ou la
Messénie n'offrent guère plus de difficultés. , ,
A l'origine, ce bassin dut contenir un lac. Enfermées dans
cette enceinte, les eaux s'élevaient jusqu'au, seuil. le plus bas
(le passage de Maskéna, entre le Roïnos et le Marmaro-Vouno).
et se déversaient dans l'Archipel par la vallée et le golfe d 'As
tros/ Ce lac, étranglé dans son milieu, par le rapprochement
des contreforts du Ménale et du Kténia, avait à peu près la
forme d'un, huit (8) dont la boucle supérieure pencherait vers
la gauche : cette boucle fut plus tard la Mantiniké, et la boucle
inférieure fut la Tégéatide. Les montagnes de calcaire qui fo
rment aujourd'hui l'enceinte étaient alors revêtues de dépôts de
grès verts, dont nous retrouvons aujourd'hui des témoins dans
les alluvions de ce lac(l). Ces alluvions amoncelées s'étendaient
sur une couche uniforme élevée de 2Θ à 25 mètres au dessus
(1) Expéd. de Morée, texte, t. II, p. 327/ ,,
ψ< LA TÉ'GÉ'aTIDE , - 531' Et
du niveau de la plaine actuelle (690 à 670, au dessus du ni
veau de la. mer; les montagnes environnantes atteignent de
1100 à 1600 mètres). . . ·
; Mais, dans ce fond d'alluvions et dans les parois de l'en-
eeinte, des crevasses se produisirent; pour.la disposition de ces
catavothres. le bassin présente deux aspects différents: dans
la boucle Supérieure, on a surtout des catavothres de fond
(petits catavothres de Bécléni , Parori, Bosouna; surtout,
grands de Capra et de Simiadès) ; clans la boucle,
inférieure, ce sont. des catavothres de paroi, tels les grands
gouffres de Vertsova, au pied du Parthénion, dans la paroi de
l'Est, et le gouffre plus grand encore de Taka, dans la paroi
du Sud, au pied du Boréos. Les courants traînant les eaux
vers ces crevasses ridèrent la surface du lac, puis la couche
d'alluvions, qu'ils entamèrent, en se creusant des rigoles de
plus en plus profondes à mesure que les eaux baissaient. ,,·
Quand la plaine desséchée apparut, la boucle septentrionale
du lac, vidée par des catavothres de fond, était beaucoup plus
creusée et beaucoup plus plane que l'autre : la Mantiniké est
de 50 à 70 mètres inférieure au niveau moyen de la Tégéa-
tide; du niveau primitif des alluvions, il ne reste que deux
buttes isolées au milieu de la plaine marécageuse, c'est la c
itadelle de Mantinée et la colline voisine que Pausanias appelle
«tombeau de Pénélope »(1). Dans la Tégéatide, au contraire»
entre des plateaux, restes de l'ancien fond d'alluvions,, des l
ignes d'eaux ou de marais indiquaient le passage. des anciens
courants : c'était d'abord une grande ligne, bordant toute la
chaîne de l'Est et s'enallant de la paroi'du Sud aux catavo
thres de la Mantiniké (le Saranda-Potamos emprunte.une moit
ié de cette ligne qui se continue par les rivières de Bédéni.et
par TOphis); puis, coupant celle-ci à angle droit, une autre
ligne traversait la plaine dans l'autre sens depuis , le Ménale
jusqu'au gouffre de Vertsova; enfin, dans l'angle Sud-Ouest
de la plaine, deux autres lignes moins importantes conver
geaient vers le catavothre de Taka.
(l)Paus., VIII, 12,6-7. . ' - - . , 532" ■ TÉGÉE Et LA TÉGÉATIDE ,
• LaTégéatide actuelle présente à peu près le même aspect:
les catavothres se sont un peu obstrués, les plateaux ont été
écrêtés et démantelés par les pluies, et les marais comblés
par les alluvions nouvelles. Néanmoins, le sol a toujours deux »
niveaux bien distincts (1) et la plaine se partage en terres hau- ι
tes et terres basses. Les terres hautes sont disposées en trois
grands triangles. Le premier s'appuie à la ceinturt méridio
nale du bassin et s'avance au. Nord jusqu'aux villages de
Akhouria et Ibrahim-effendi ; il est bordé à l'Est par le cou
rant du Saranda-Potamos, à l'Ouest par une ligne de marais
qui suit l'ancien courant de Taka: ce plateau a été de beau
coup le plus entamé et le plus enterré par le travail des eaux
modernes ; quelques buttes marquent encore son ancienne
hauteur, et la plus importante est celle de Stringon et Vounos
— Kpf,atov ορός, ου (Λέγ<χ(2) — ; sur notre carte(3), nous avons
indiqué la ligne de niveau (670 m.) qui marque la dernière
ondulation de ces hautes terres vers le Nord. Les deux autres
s'appuient au Ménale et occupent toute la partie occidentale
du bassin ; ils sont bordés à l'Est par les marais de Taka et
le cours de l'Ophis; ils sont séparés l'un de l'autre par la dé
pression de Tripolitza. Celui du Sud est de beaucoup le plus
élevé: ses roches dénudées portent sur leur pourtour les vil
lages de Mertsaouzi, Haghios Sostis, Tziva, Thana et Birbati.
Celui du Nord présente de moins fortes ondulations ; les vil
lages de Mandsagra, Haghios Vasilios e

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents