Translation des reliques de saint Florent, de Roye à Saumur. - article ; n°1 ; vol.3, pg 475-498
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1842 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 475-498
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1842
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dom Jean Huynes
Paul Marchegay
Translation des reliques de saint Florent, de Roye à Saumur.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1842, tome 3. pp. 475-498.
Citer ce document / Cite this document :
Huynes Jean, Marchegay Paul. Translation des reliques de saint Florent, de Roye à Saumur. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1842, tome 3. pp. 475-498.
doi : 10.3406/bec.1842.451660
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1842_num_3_1_451660TRANSLATION
DES RELIQUES
DE SAINT FLORENT
DE ROYE A SAUMUR.(i).
Loys XI, roy de France, fréquentoit volontiers les lieux dédiez
au culte divin et y faisoit plusieurs aumosnes. Chacun jour en
tendant la messe , il donnoit un escu d'or à l'offrande et un aux
corporaux sur l'autel , et s'enqueroit diligemment des sainctes
reliques qui estoient honnorées es églises où il se rencontroit.
Charles duc de Bourgongne estant décédé (2) il fut en Picar-
(1) Nous recevons de notre confrère M. Paul Marchegay, archiviste de Maine-et-
Loire, un fragment plein d'intérêt d'une histoire manuscrite de Saint-Florent de Sau-
mur, composée vers le milieu du xvne siècle par D. Jean Huynes, religieux de cette
abbaye. C'est le récit de la translation des reliques de saint Florent, faite en 1480 ,
par ordre de Louis XI , de la collégiale de Roye en Picardie , à l'église abbatiale de
Saumur. Les Bollandistes ont raconté ce fait d'après une Histoire de la vie et des
vertus de saint Florent, par Antoine de la Vacquerie, petit volume in-12, imprimé
à Paris en 1638, et qui est aujourd'hui d'une excessive rareté. Il nous a semblé que
la relation de D. Huynes était plus claire , plus complète. Elle est d'ailleurs accompa
gnée d'une curieuse charte de Guillaume, évêque et comte de Noyon , que les Bollan
distes n'ont pas publiée, et qui, par conséquent, ne devait pas se trouver dans
l'histoire qui leur servait de guide. — Les notes qui ne portent pas la signature de D.
Huynes sont de M. P. Marchegay.
(2) D. Huynes se trompe ici. Charles le Téméraire ne fut tué devant Nancy que le
5 janvier 1477. Il faisait le siège de Neuss, en Allemagne, du 30 juillet 1474 au 13
juin 1475 , tandis que Louis XI s'emparait des villes de la Somme. Voir ci-après, pag.
497, la lettre de Philibert de Best à Jean du Bellay , évèque de Poitiers.
Louis XI reprit les hostilités contre le duc de Bourgogne à l'expiration de la trêve
qui, conclue pour cinq mois, le 3 novembre 1472, avait été prolongée d'abord du
1er avril 1473 à même époque de 1474 , et enfin continuée jusqu'au 1er mai 1475.
Quoique le roi eût très-grand regret de la voir expirée , car , dit Commynes ,
il eut mieulx aymé ung alongement de trêve, il ne se décida pas moins à entrer de 476
die , print plusieurs villes , comme Peronne , Roye , Montdidier,
Bethune, Saint-Quentin en Vermandois et autres. Ayant pris
Roye, l'an 1475 le samedy 6me jour de May, sur l'heure de Ves-
pres il fut à l'église S. George, déservie par chanoynes sécu
liers, pour faire ses dévotions; où trouvant le chœur fermé, il
s'enquit d'un prestre quel sain et représentoit l'image qu'il voyoit
à l'entrée du chœur. Il respondit que c'estoit S. Florent qui au
trefois avoit passé le fleuve du Rosne près Saumur, dans un
esquife sans aviron. Le roy, sachant bien que le Rosne n'estoit
près Saumur, se douta néantmoins que ce pouvoit estre S. Flo
rent qu'on honnoroit en l'abbaye près Saumur. Le lendemain y
retournant entendre la messe, pendant icelle il demanda à quel
que clerc quelles reliques estoient en la chasse qu'il voioit sur
l'autel? Il luy dit que c'estoit le corps de S. Florent. Inconti
nent il demanda à voir la légende du sainct, et l'un des compa
gnons de sa chapelle accompagné de quelques chanoynes et cha-
pellains de l'église, luy apporta certains livres en l'un desquels on
trouva comme autrefois avoit esté apporté le corps de S. Florent
et ravy de l'abbaye près Saumur par fortune de guerre, en ces
termes : Temporibus gloriosissimi Henrici Francorum régis, comes
Viromandensis, Francorum régis filius{\) Othonis, corpus sancti
suite en campagne. Il prit le château de Tronquay le 3 mai , et reçut la reddition de
Montdidier le 5. « Le lendemain, dit encore Commynes, allay parler à ceulx qui es
toient dans Roye en la compaignie de monseigneur l'admirai Bastard de Bourbon ; et
semblablemant me fut rendue la place, car ilz n'espéroient nul secours. Hz ne l'eussent
pas rendue si ledit duc eust été au pays : toutes fois , contre nostre promesse , ces
deux villes furent bruslées. » L'incendie de Roye eut lieu le 17 ou le 18 mai. On sait
que toutes les Tilles de la Picardie prises par Louis XI eurent le même sort. Voir
l'édition de Ph. de Commynes, publiée par la société àeYHistoire de France, vol. 1»
p. 295, 310, 325 et suivantes.
(1) Ce passage , qui, d'après A. de la Vacquerie, n'est autre chose que l'inscription
qu'on lisait sur la châsse du saint , présente une difficulté qu'il est impossible de conc
ilier avec l'histoire. Eudes ou Odon, que les princes français élurent roi en 888 , à
cause de la minorité de Charles le Simple , et pour avoir un chef capable de repousser
les Normands , était mort dès 898. Il ne laissa pas de fils qui ait possédé le comté de
Vermandois , et d'ailleurs aucun de ses enfants n'a pu vivre jusqu'en 1035. Voici , du
reste , ce que dit D. Huynes pour expliquer l'erreur de cette légende : « J'ay faict pro
poser cette difficulté à M. du Souchet, historien chartrain, et il a fait la response su
ivante : Faudroit qu'il y eut Temporibus gloriosissimi Henrici Francorum régis ,
cornes Viromandensis, filius Othonis, corpus, etc., etc., afin qu'il y eût un sens par-
faict et entier ; ce qui peut estre arrivé par le vice de l'escrivain qui a mis la second*
fois ces mots Francorum régis de trop et mal à propos. Car, quoiqu'Othes fût véri 477
Florentii prope Saîmurum et juxta alveum Ligeris , tune innu-
meris fulgens miraculis, vi armorum ad ecclesiam S. Georgii
Royensis transtulit, anno Domini MXXXV, die Maii XXV....
Quant au roy, ne s'arrestant à la difficulté du passage , il fut
fort joyeux de ces nouvelles , et dit qu'il estoit aussi puissant
pour faire reporter le corps sainct à Saumur comme un comte
de Vermandois de l'en avoir osté pour mettre à Roye. Là-dessus
se mettant à genoux , il supplia le sainct de luy ayder, et promit
à Dieu de le restituer à l'abbaye de Saumur, si telle estoit sa vo
lonté ; faisant de plus vœu à Dieu , en action de grâce , de faire
bastir l'église Nostre-Dame de la Victoire , près Senlis , en la
forme et manière de celle de S. Florent près Saumur , tant en
longueur et largeur que hauteur, ce qui fut faict (1). Or, pour
connoistre la volonté de Dieu sur ce sujet, s'estant résolu de
faire briser et raser la ville de Roye pour l'utilité de son royaume
horsmis les églises , il s'advisa d'y laisser ïe corps de S. Florent
si l'église S. George pou voit évader l'incendie (2) ; sinon de le
faire transporter à Saumur. Et le 19e du dit moys de May estant
en la chapelle S. Jean en l'église Nostre-Dame d'Amiens, luy
ayant esté dit qu'elle n'avoit pu estre conservée de l'incendie , il
résolut de mettre à chef son dessein et en obtint permission de
l'évesque d'Amiens (3) ou de ses grands vicaires. De là il envoya
tablement en ce temps-là comte de Vermandois (1010-1045) , son fils pouvoit aussy
estre appelé comte , ainsy que se voit bien souvent que les enfants, du vivant de leurs
pères , prennent la mesme qualité. Et se pouvoit faire que ce jeune comte (Herbert IV)
eust esté assister Guillaume IV de Poictou, qui avoit lors guerre contre Geoffroy
Martel , fils de Foulques III Nerra , comte d'Anjou , auquel appartenoit Saumur. »
Cette explication est confirmée par deux passages de la charte de Guillaume , évêque
et comte de Noyon , que nous donnons à la suite de cet article.
(1) Le Nova Gallia Christ. /vol. X,col. 1503, dit que cette reconstruction tut
faite en 1472.
(2) Saint Florent avait déjà été soumis à la même épreuve lors de la prise de Sau
mur par Foulques, en 1025. Les Angevins, dit la Chronique de l'abbaye, ignem oppido
admoverunt comité ssepius clamante: « Sancte Florenti sine te concr

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